Auteur Sujet: Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?  (Lu 20983 fois)

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kgersen

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #12 le: 13 novembre 2013 à 01:28:49 »
J'ai pas vu de speedtest ipv6 Free autre qu'en ADSL. Le testdebit.info de Vivien n'a pas encore ipv6 , on verra ce que ca donne avec Free Fibre quand il l'aura (c'est prévu il me semble).

J'ai pas dit que ca servait a rien j'ai dit que ca

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n'apporte pas grand chose au déploiement réel d'ipv6

c'est pas la meme chose.

Free a deployer ipv6 en 5 semaines grace a 6rd. Si c'etait aussi simple que ca le passage a v6 pourquoi le monde entier n'a pas encore fait ca ?

Oui avec Free, tu peux joindre une adresse Internet v6 et c'est tout ce que ca t'offre.

C'est pas le but du passage a ipv6 dont on parle ici.

Le problème c'est la pénurie d'IPv4 pour certains pas le fait pour d'autres de pouvoir joindre une adresse v6 grace a une astuce de leur FAI. La nuance est de taille.

Le problème est d'avoir les serveurs, les services, les applications, les transits et les peering prets a accepter des clients qui n'ont pas du tout d'ip v4.

Si chaque connexion Internet d'abonné a encore besoin d'une ipv4 dédié pour faire fonctionner ipv6 on avancera pas dans la résolution du problème...

Si Free avait fait un réseau full ipv6 avec ipv4 en tunnel dessus (en gros l'inverse complet de maintenant), la oui j'aurais saluer l'exploit.

C'est bien un problème de poule/oeuf et d'incitation des FAI et des fournisseurs de services/contenu (v6 leur coute et ne rapporte rien pour le moment).
Par exemple, Skype est tres utilisé en Côte D'Ivoire et Skype n'est pas toujours dispo en ipv6... si ce genre de deadline a 2018 est un moyen de 'motiver' un grand comme Microsoft a corriger Skype alors tant mieux mais c'est symptomatique de la situation d'en arriver la.

Ca commence a bouger de toute facon, T-Mobile a décider de mettre IPv6 only (par défaut) sur tout ses mobiles Android 4.4 et d'utiliser 464XLAT ( http://tools.ietf.org/html/rfc6877 ) pour joindre les sites et services v4 only (CLAT étant inclus par défaut dans Android depuis la 4.3). En théorie et en demo Skype marche avec 464XLAT mais en pratique ca foire souvent, idem pour Netflix. Ca devrait faire bouger les choses.

corrector

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La « main invisible » du marché
« Réponse #13 le: 13 novembre 2013 à 04:14:56 »
Cette décision forte de la Côte d'Ivoire nous rappelle qu'en France, aucun plan digne de ce nom n'a été mis en œuvre pour favoriser l'adoption d'IPv6, les gouvernements successifs préférant laisser faire le marché et s'en remettant à sa « main invisible »

Source : ZD Net Par Pierre Col le Lundi 11 Novembre 2013
Mouais, je vois bien les interventionnistes (comme Pierre Col) et autres socialistes arriver avec leurs gros sabots pour faire le procès du marché, de sa « main invisible » et du libéralisme en général. Ces critiques peuvent avoir une certaine validité si l'objet critiqué est bien défini, et si les arguments sont honnêtes (c'est rarement le cas avec les socialos!).

Le marché n'est pas forcèment capable de trouver les incitations pour faire une transition bénéfique à l'immense majorité (en majorité le public qui n'y connait rien), neutre (hors coût immédiat) pour la plupart (acteurs qui s'y connaissent) et très néfaste à une petite minorité (d'acteurs historiques) qui sont en situation de force puisqu'ils peuvent monnayer des ressources devenues rares. Je trouve très dommage que la majorité des internautes ne se rendent pas compte de cette situation asymétrique.

J'ai l'impression que certains vont en profiter de cela pour faire un procès politique à vocation très large au marché et au libéralisme; ce serait très mal venu s'agissant de la pénurie d'une ressource administrée.

La « ressource en numérotation » est une ressource particulière, une ressource fiat. Elle est non extensible (on ne peut pas « fabriquer » ou « miner » des numéros), et elle n'existe que par une décision arbitraire des concepteurs d'un protocole. (Contrairement à la monnaie fiat, qui relève aussi de la création humaine, la ressource en numérotation n'a pas pour fonction de représenter la rareté.)

Avant de parler de la « main invisible » du marché, il faut se demander de quel marché on parle. Il ne doit pas exister de « marché des adresses », puisque ce ne sont pas des biens incorporels échangeables, mais des ressources dont le droit d'utilisation est attribué par contrat ou par licence. Il peut exister un marché des services dépendants de ces adresses, mais cela introduit une situation malsaine : c'est de la plus pure hypocrisie de ne pas commercialiser une ressource mais un service basé sur la rareté de cette ressource.

Si les adresses IP étaient des biens librement échangeables à la bourse, on pourrait parler d'échec du marché (non que je pense que cette hypothèse soit souhaitable). Actuellement, vu l'état du « marais », j'ai fortement envie de parler « d'échec d'une administration »!

Il ne faut aucun doute que la régulation naturelle qu'on surnomme « main invisible » du marché n'est pas forcèment adéquate quand la ressource critique n'a pas été attribuée par un mécanisme de marché (et n'est pas négociable par un tel mécanisme). C'est évidemment vrai concernant l'exploitation d'une ressource lentement renouvelable (on pensera aux espèces menacées). C'est ce qu'on appelle des « biens communs » c'est à dire des biens qui n'ont pas fait l'objet d'un échange marchand. Même les véritables libéraux, comme le Parti libéral démocrate (lire leurs propositions pour se convaincre qu'il ne s'agit pas de libéraux en peau de lapin façon UMP) prévoient que certaines ressources n'ayant pas un propriétaire doivent être protégées par une réglementation (cf « 10. Respecter la propriété pour protéger l'environnement »).

Si les acteurs historiques avaient été obligés d'acheter des adresses sur un marché, je ne sais pas où nous en serions. Je ne sais pas à quoi un tel marché ressemblerait. Je ne suis pas capable de dire si une telle situation serait souhaitable, mais une spéculation libre sur cette ressource aurait je pense fait monter les prix depuis longtemps. La spéculation aurait rendu l'accès à cette ressource plus difficile plus tôt, incitant les acteurs mal dotés à trouver une alternative plus tôt.

Je pense que l'absence de possibilité de négocier librement les plages d'adresses (y compris pour les spéculateurs financiers n'ayant aucun usage pour eux même des adresses) a masqué la rareté des adresses à beaucoup de gens. De plus en l'absence de cette concrétisation financière de la rareté et en l'absence d'une clause de recyclage dans les licences, rien n'incite les détenteurs historiques à rendre leurs licences.

CONCLUSION

On peut tout autant parler d'échec du marché pour ce qui est du non passage à IPv6 par les FAI que d'échec de l'administration pour ce qui est de la non prise en compte de la rareté par les mécanismes d'attribution.

corrector

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #14 le: 13 novembre 2013 à 08:30:09 »
J'ai pas vu de speedtest ipv6 Free autre qu'en ADSL.
Tu as mal cherché :


Le testdebit.info de Vivien n'a pas encore ipv6 , on verra ce que ca donne avec Free Fibre quand il l'aura (c'est prévu il me semble).
Il y a des liens vers http://ipv6.testdebit.info/ sur https://testdebit.info/ donc je pense qu'il y en avait et que ça a été supprimé. (vivien, tu nous expliques le raison?)

Free a deployer ipv6 en 5 semaines grace a 6rd. Si c'etait aussi simple que ca le passage a v6 pourquoi le monde entier n'a pas encore fait ca ?
Je pose aussi la question!

Oui avec Free, tu peux joindre une adresse Internet v6 et c'est tout ce que ca t'offre.
Et c'est ce que je demande (avec une perf correcte bien sûr - si c'est pour avoir une connectivité IPv6 avec une latence exagérée, ou avec des pertes, ou instable, ce n'est même pas la peine).

C'est pas le but du passage a ipv6 dont on parle ici.
Ah...

Le problème c'est la pénurie d'IPv4 pour certains pas le fait pour d'autres de pouvoir joindre une adresse v6 grace a une astuce de leur FAI. La nuance est de taille.
Non, ce n'est pas le problème de Free, ni des freenautes.

Le problème est d'avoir les serveurs, les services, les applications, les transits et les peering prets a accepter des clients qui n'ont pas du tout d'ip v4.
Tous les services de Free ne sont pas tous accessibles en IPv6, il est vrai :
free.fr MX preference = 20, mail exchanger = mx2.free.fr
free.fr MX preference = 10, mail exchanger = mx1.free.fr

mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.59
mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.58
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.6
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.7
François Petillon indique ne pas savoir comment faire du SMTP en IPv6 (pour passer le service MXproxy en IPv6), cf discussions sur frnog.

Et les serveurs des serveurs IPv4 DNS de Free (212.27.40.240 et 212.27.40.241) de Lyon (situés sur 213.228.56.*) n'ont pas de connectivité IPv6 (enfin, la dernière fois qu'on a testé, je ne peux pas tester moi même).

Si chaque connexion Internet d'abonné a encore besoin d'une ipv4 dédié pour faire fonctionner ipv6 on avancera pas dans la résolution du problème...

Si Free avait fait un réseau full ipv6 avec ipv4 en tunnel dessus (en gros l'inverse complet de maintenant), la oui j'aurais saluer l'exploit.
Free a encore des équipements IPv4 only parait-il.

Encore une fois, qu'est-ce qui est dramatique avec 6in4? Cela doit faire des centaines de fois que nous posons la question!

Par exemple, Skype est tres utilisé en Côte D'Ivoire et Skype n'est pas toujours dispo en ipv6... si ce genre de deadline a 2018 est un moyen de 'motiver' un grand comme Microsoft a corriger Skype alors tant mieux mais c'est symptomatique de la situation d'en arriver la.
Passer un logiciel P2P en dual stack pose des difficultés puisque certains pairs ne seront pas visibles de certains autres. (Tor fait face à d'encore plus sérieux problèmes théoriques pour le support IPv6.)

Une fois que Skype ne sera plus du tout P2P, le problème se résoudra de lui même!

BadMax

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #15 le: 13 novembre 2013 à 09:59:36 »
Citer
Tous les services de Free ne sont pas tous accessibles en IPv6, il est vrai :
Code: [Sélectionner]
free.fr MX preference = 20, mail exchanger = mx2.free.fr
free.fr MX preference = 10, mail exchanger = mx1.free.fr

mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.59
mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.58
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.6
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.7
François Petillon indique ne pas savoir comment faire du SMTP en IPv6 (pour passer le service MXproxy en IPv6), cf discussions sur frnog.

Truc drole:
# host smtp.free.fr
smtp.free.fr has address 212.27.48.4
smtp.free.fr has IPv6 address 2a01:e0c:1::25

Tous les mails qui sortent de chez moi sont en IPv6.

Comme j'utilise un squid, automatiquement tout le monde profite des (quelques) services en IPv6.

corrector

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Déploiement IPv6 sur les serveurs de Free
« Réponse #16 le: 13 novembre 2013 à 10:15:16 »
Truc drole:
# host smtp.free.fr
smtp.free.fr has address 212.27.48.4
smtp.free.fr has IPv6 address 2a01:e0c:1::25
Je sais! Moi aussi, mes correspondants voient (s'il savent lire un en-tête de routage) mon adresse IPv6.

Mais ça n'a rien de contradictoire : smtp.free.fr est un service privé, pour les freenautes freeboxés et les autres. Les adresses IPv6 de Free sont d'une structure connue de François Petillon. Les abuseurs peuvent être bloqués efficacement. Des comptes emails Free sont régulièrement bloqués pour envoi de spam.

Un PC avec un comportement aberrant comme initier de multiples connexions SMTP puis les interrompre peut aussi faire bloquer une adresse IP.

Les règles d'usage de smtp.free.fr sont différentes de cette de mx*.free.fr : smtp.free.fr est pour un usage "raisonnable", alors que mx*.free.fr est pour usage quelconque avec un taux de spam (tel que défini par l'antispam foireux de MXproxy) et le taux de destinataires inconnus (un taux élevé de destinataire inconnu indique une tentative de valider un répertoire d'adresses, ce qui est interdit) et les tentatives de vérifier l'existence d'une adresse sans envoi de message, en utilisant un envoi avorté au lieu de VRFY (qui est désactivée), ce qui est interdit aussi.

vivien

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #17 le: 13 novembre 2013 à 11:38:22 »
IPv6 va arriver au premier trimestre 2014 sur testdebit.info avec un upgrade à 10Gb/s. J'ai reçu le matériel, il faut l'envoyer a Bouygues Telecom qui héberge et ça va prendre du temps.

Pour faire un test avec le serveur LaFibre.info d'Adeli, il y a :
- http://ipv4.lafibre.info (IPv4 only)
- http://ipv6.lafibre.info (IPv6 only)

kgersen

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #18 le: 13 novembre 2013 à 19:17:54 »
Encore une fois, qu'est-ce qui est dramatique avec 6in4? Cela doit faire des centaines de fois que nous posons la question!

Rien de dramatique, au contraire ca marche bien pour avoir rapidement de l'ipv6 la ou on n'a que du v4.

C'est juste que c'est pas le sujet ici et en tant que technique, ca n'aide en rien a résoudre le problème de la pénurie de v4.


corrector

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Définition et mesure de la nativité protocolaire
« Réponse #19 le: 13 novembre 2013 à 23:13:07 »
Si incitation fiscale il y a, il faut qu'elle soit pour de l'ipv6 natif, c'est dire que de l'abonné aux points de peering, le trafic ipv6 circulant sur le réseau du FAI ne dépend jamais d'ipv4, a aucun endroit. On en est loin et c'est difficile a contrôler.
Tu veux dire que ce n'est pas mesurable?

corrector

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Pas de NS accessibles en IPv6 pour free.fr
« Réponse #20 le: 13 novembre 2013 à 23:28:33 »
Tous les services de Free ne sont pas tous accessibles en IPv6, il est vrai :
free.fr MX preference = 20, mail exchanger = mx2.free.fr
free.fr MX preference = 10, mail exchanger = mx1.free.fr

mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.59
mx2.free.fr     internet address = 212.27.42.58
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.6
mx1.free.fr     internet address = 212.27.48.7
François Petillon indique ne pas savoir comment faire du SMTP en IPv6 (pour passer le service MXproxy en IPv6), cf discussions sur frnog.

Et les serveurs des serveurs IPv4 DNS de Free (212.27.40.240 et 212.27.40.241) de Lyon (situés sur 213.228.56.*) n'ont pas de connectivité IPv6 (enfin, la dernière fois qu'on a testé, je ne peux pas tester moi même).
Autre problème :
free.fr nameserver = freens1-g20.free.fr
free.fr nameserver = freens2-g20.free.fr

freens1-g20.free.fr     internet address = 212.27.60.19
freens2-g20.free.fr     internet address = 212.27.60.20
et c'est tout : pas de AAAA pour freens1-g20.free.fr ou freens2-g20.free.fr

En clair : un abonné en IPv6 only faisait la résolution DNS lui-même et qui veut aller sur free.fr ne pourra pas apprendre que :
free.fr AAAA IPv6 address = 2a01:e0c:1::1sans passer par un intermédiaire DNS ayant une connectivité IPv4.

corrector

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La « main invisible » du marché
« Réponse #21 le: 14 novembre 2013 à 07:08:11 »
CONCLUSION

On peut tout autant parler d'échec du marché pour ce qui est du non passage à IPv6 par les FAI que d'échec de l'administration pour ce qui est de la non prise en compte de la rareté par les mécanismes d'attribution.
En contrepoint de mon message, un article de Stéphane Bortzmeyer :

IPv6 ou l'échec du marché

Première rédaction de cet article le 30 octobre 2007

Pourquoi est-ce que le protocole IPv6 n'a pas encore décollé, malgré les recommandations de tous les experts ? Pour une simple raison économique. Déployer IPv6 coûte à celui qui le déploie, ne pas le déployer coûte équitablement à tout le monde. Dans un régime capitaliste, le choix est vite fait.

Cette fois, comme le note Geoff Huston dans son exposé à RIPE-55, tout le monde est passé en mode « Panique ». Les déclarations se multiplient, appelant à migrer vers IPv6 en vitesse (même l'ultra-mollassone ICANN s'y met), les acteurs prennent soudain conscience que le temps qui reste aux adresses IPv4 est inférieur à la durée de vie d'un routeur ou d'un serveur. Mais pourquoi a t-on tant attendu alors que tout le monde savait bien que les adresses IPv4 sont une ressource virtuelle non renouvelable, et que la pénurie se faisait sentir depuis de nombreuses années ?

Parce qu'Internet n'est pas géré collectivement. Chaque réseau qui forme Internet fonctionne de manière complètement autonome, sans réelle coordination avec les autres, et sans qu'une entité commune ne les synchronise, à part le marché.

Et c'est là que le bât blesse. IPv6 étant incompatible avec IPv4, personne n'a intérêt à migrer le premier. Il se retrouverait tout seul dans un bel Internet IPv6 bien vide, sans pouvoir télécharger de films pornos ou regarder ToiTuyau ou MouvementQuotidien. Résultat, les seules migrations sont celles de sites « double pile » (v4 et v6), ce qui ne réduit pas la pénurie d'adresses IPv4, et fait deux fois plus de travail pour les responsables de ces sites.

Pourtant, ce n'est pas une simple question d'argent. La non-migration vers IPv6 coûte très cher, notamment en temps passé à faire fonctionner les applications malgré le NAT, en complexité dûe à l'existence de deux domaines d'adressage, le privé et le public, en temps passé à remplir des papiers pour la bureaucratie des RIR, qui limite ainsi la consommation d'adresses IPv4, en lignes de code dans les applications SIP ou pair-à-pair pour arriver à contourner l'absence d'adresses globalement uniques. Le coût global de ces mesures est sans doute bien supérieur à celui d'une migration vers IPv6. Mais ce coût est entièrement partagé par tous les acteurs. Alors que le coût de migration n'est porté que par celui qui est assez courageux pour migrer. (Lixia Zhang dans l'IETF journal d'octobre 2007 remarque aussi que les gains du NAT se voient immédiatement alors que ses coûts sont dissimulés et n'apparaissent qu'à long terme, ce qui tend à favoriser ce système).

Le résultat est donc logique, même sans connaître les modèles de théorie des jeux comme le dilemme du prisonnier. Comme pour la pollution ou le réchauffement planétaire, lorsque les conséquences de l'inaction sont publiques et les bénéfices de celle-ci sont privés, il n'y a pas de motivation pour limiter le gaspillage.

On est donc dans un cas parfait de ce que les économistes nomment l'« échec du marché ». Dans l'incapacité de réaliser un déploiement coordonné d'IPv6 qui profiterait à tous, chaque acteur a des actions individuelles qui sont raisonnables pour lui, mais coûtent cher à tous.

http://www.bortzmeyer.org/ipv6-et-l-echec-du-marche.html

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #22 le: 14 novembre 2013 à 12:26:58 »
Je n'aime pas ce genre de réflexion, même s'il y s'agit d'humour... Ce n'est pas une solution de toute manière.
Tu n'aimes peut-être pas mais c'est ce qui arrive. J'aimerai bien aussi un Internet IPv6 complet mais cela ne semble pas être prêt pour les années à venir.

mirtouf

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Extinction IPv4 en 2018... en Côte d'Ivoire. Et en France ?
« Réponse #23 le: 14 novembre 2013 à 17:21:51 »
IPv6 ? On y passera quand il faudra vendre un rein et la cornée de ses yeux pour obtenir un bloc IPv4....
De façon plus sérieuse, cette phrase de M. Bortzmeyer résume tout ce qui coince :
Pourquoi est-ce que le protocole IPv6 n'a pas encore décollé, malgré les recommandations de tous les experts ? Pour une simple raison économique. Déployer IPv6 coûte à celui qui le déploie, ne pas le déployer coûte équitablement à tout le monde. Dans un régime capitaliste, le choix est vite fait.

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