Auteur Sujet: Le nucléaire  (Lu 171248 fois)

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alain_p

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Le nucléaire
« Réponse #1236 le: 19 septembre 2023 à 21:45:43 »
L'hydraulique n'est pas pilotable longtemps. L'eau qui fait tourner les turbines sort du réservoir pour aller plus bas, et lorsque ton réservoir derrière le barrage est trop bas, il ne peut plus être utilisé, et il faut remonter l'eau dans le réservoir.

Pour les centrales à fermer, on va voir, pour l'instant on les prolonge, mais cela ne pourra pas durer indéfiniment, et en 2035, on sera à plus de 50 ans de durée de vie en moyenne... Et oui, il faudra fermer de nombreuses centrales en même temps quand on ne pourra plus les prolonger.

Free_me

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« Réponse #1237 le: 19 septembre 2023 à 21:47:15 »
il y a aussi des avancées interessantes en geothermie, ainsi que des gisements d'hydrogene naturel a exploiter.

testing5555

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« Réponse #1238 le: 20 septembre 2023 à 09:14:37 »
Si cela pouvait seulement discréditer Greenpeace aux yeux des gens (ou au moins des politiques).
Déjà que rien que sur le graphe on voit qu'il y a une augmentation du recours au gaz donc niveau climat on peut mieux faire...

C'est bien tout le problème aujourd'hui : on veut tout électrifier pour baisser le bilan carbone mais on en est réduit à produire du CO2 avec des centrales à charbon/gaz (qui en plus polluent l'air notamment dans le cas du charbon) car les politiques ont saboté la production nucléaire et qu'il n'existe pas vraiment d'autres alternatives bas carbone à grande échelle (sauf peut-être dans les pays où il est facile de construire des barrage hydroelec).

J'ai du mal à comprendre la logique de vouloir remplacer des voitures à essence par des voitures à charbon/gaz...

Steph

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Le nucléaire
« Réponse #1239 le: 20 septembre 2023 à 10:53:17 »
Si cela pouvait seulement discréditer Greenpeace aux yeux des gens (ou au moins des politiques).
Déjà que rien que sur le graphe on voit qu'il y a une augmentation du recours au gaz donc niveau climat on peut mieux faire...
Je ne comprend pas bien comment on peut prévoir une baisse de la conso électrique quand la mode est à l'électrique...
J'ai du mal à comprendre la logique de vouloir remplacer des voitures à essence par des voitures à charbon/gaz...
C'est bon pour la ZFE et on achètera l'électricité charbon à l'Allemagne.

alain_p

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« Réponse #1240 le: 20 septembre 2023 à 11:09:51 »
Dans le rapport rendu par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie), les coûts de production d'EDF pour ses centrales nucléaires sont évalués à 60.7 € le MWh, de 2026 à 2023. On peut donc penser que le tarif ARENH devrait s'aligner sur ce coût, et qu'il devrait dépasser les 60€, contre 42€ actuellement, si ce tarif est reconduit. Donc une augmentation de 50% pour les fournisseurs alternatifs.

Voir les Echos (mais contenu du rapport révélé par le site Contexte) :

Citer
Le gouvernement dévoile le vrai coût du nucléaire
Sharon Wajsbrot - 19 Septembe 2023

Ce mardi, le gouvernement a mis sur la table une donnée essentielle pour toutes les entreprises qui demandent ardemment à sortir du flou sur le niveau des prix de l'électricité dans les années à venir.

Dans un document dévoilé par le média Contexte puis officialisé par le ministère de la Transition énergétique, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) établit à 60,7 euros le MWh le coût complet de production de l'électricité nucléaire des centrales d'EDF. Ceci pour les années 2026 à 2030. Au-delà - entre 2030 et 2035 - il est évalué à 59,1 euros puis à 57,3 euros le MWh entre 2036 et 2040.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/le-gouvernement-devoile-le-vrai-cout-du-nucleaire-1979702
« Modifié: 20 septembre 2023 à 21:39:59 par alain_p »

alain_p

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« Réponse #1241 le: 01 octobre 2023 à 12:12:37 »
Le rapport du CRE a été mis en ligne par le ministère de l'économie, avec en introduction ce qui a été prixs en compte pour l'estimation du coût à 60.7 € le MWh (ou 57.8 € le coût "comptable").

Citer
Remise du rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) au Gouvernement sur les coûts du parc électronucléaire
...
La CRE a remis son rapport au Gouvernement le 27 juillet 2023 au terme d’une phase de contradictoire avec EDF.
Dans son rapport, la CRE a notamment calculé un coût complet qui s’inscrit dans la stricte continuité méthodologique de son précédent rapport, et un coût comptable de production, inférieur, qui constitue le socle d’une méthode de calcul auquel certains éléments de coût additionnels, liés à des obligations supportées par EDF, peuvent venir s’ajouter. Pour la période 2026-2030, le coût complet ressort à 60,7 €2022/MWh et le coût comptable à 57,8 €2022/MWh.

Cette estimation du coût complet tient notamment compte des charges d’exploitations (y compris le combustible), des investissements sur le parc existant (poursuite d’exploitation y compris le grand carénage), de gestion des matières et déchets nucléaires (y compris les charges d’exploitation et d’investissements associées), des coûts de post exploitation et d’investissements dans le projet de construction de l’EPR de Flamanville 3. Elle repose sur une hypothèse de production du parc nucléaire existant (dont Flamanville 3) cohérente avec l’hypothèse médiane prise par RTE dans ses travaux prospectifs sur le mix électrique, à un niveau de l’ordre de 360 TWh sur la période 2026-2030. Cette estimation de coût ne couvre en revanche pas les besoins relatifs au financement du développement de nouveaux réacteurs nucléaires.   
...

https://www.ecologie.gouv.fr/remise-du-rapport-commission-regulation-lenergie-cre-au-gouvernement-sur-couts-du-parc

On voit en particulier que s'il inclut le cout de l'EPR de Flamanvlle, il n'inclut pas celui des 6 nouveaux réacteurs demandés par Emmanuel Macron et le gouvernement. Et c'est là que le bât blesse. La divulgation de ce rapport a donné lieu à un clash en conseil d'administration d'EDF, entre le nouveau PDG, Luc Rémont, et la représentante du gouvernement. A priori ce rapport devait rester confidentiel, et Luc Rémont n'a pas apprécié qu'il soit dévoilé. Il souhaite en effet un prix entre 90 et 100€ le MWh, pour pouvoir financer les nouveaux réacteurs. L'état souhaite maintenir un prix plus bas pour maintenir la compétitivité de notre industrie.

Luc Rémont à été convoqué à Matignon par la première ministre, Elisabeth Borne, pour ce que l'on a appelé "un recadrage". Mais je pense personnellement que chacun est conscient des difficultés d'un prix bas pour les futurs investissements, alors qu'EDF est déjà endetté à hauteur de 65 milliards d'€, ce qui fait une lourde charge d'intérêt dans le contexte actuel.

L'Etat aurait assuré à EDF qu'il l'aiderait pour ses futurs investisseemnts, surtout qu'il possède maintenant à 100% EDF, Mais l'Europe interdit les subventions directes aux producteurs, dans le cadre du marché unique européen.

Donc, comment vont être financés les 6 nouveaux réacteurs, puis la quinzaine d'autres qui devront être construits pour remplacer nos réacteurs vieillissants ?
Et alors qu'aussi, RTE prévoit une augmentation de la consommation (véhicules électrques, pompes à chaleur...), et veut une forte augmentation des moyens de production du solaire et de l'éolien, qui sont aussi à financer...

Dans un contexte budgétaire très tendu où le niveau de la dette est très élevé, la charge des intérêts explose, et où la France est sous la surveillance des agences de notation, et où l'Etat ne veut pas augmenter les impôts ?

Voir par exemple Ouest France :

Citer
Prix de l’électricité : des négociations et des tensions entre EDF et le gouvernement

La Première ministre, Élisabeth Borne, aurait donné jusqu’au 7 octobre 2023 à Luc Rémont, PDG d’EDF, pour qu’il propose un futur prix de l’électricité. Le gouvernement veut un tarif moins élevé que ce qu’il réclame.

Ouest-France André THOMAS. Publié le 30/09/2023 à 14h07

...
De sources concordantes, la discussion est désormais très tendue entre le gouvernement et Luc Rémont. Tous s’écharpent actuellement à propos du futur prix de l’électricité vendue par EDF et du mécanisme de régulation par lequel EDF fournira à la fois les particuliers, les industriels et les autres fournisseurs d’électricité concurrents d’EDF à partir de 2026. Ceci alors que le marché européen de l’électricité est lui-même en cours de refonte.
...
Un prix qui sera annoncé en octobre

Le temps presse. Emmanuel Macron a indiqué, dans son discours du 25 septembre 2023 sur la planification écologique qu’il annoncera " en octobre, des prix de l’électricité, qui seront compatibles avec la compétitivité "nécessaire " à la transition écologique de la France »." Le président de la République a insisté sur sa volonté de " reprendre le contrôle du prix de notre électricité »."

"Le futur dispositif doit d’ailleurs être décrit dans le projet de loi du gouvernement sur la programmation de l’énergie, qui doit arriver en conseil des ministres avant la fin de l’année."

Lors d’une récente rencontre avec Luc Rémont, Élisabeth Borne aurait fixé au 7 octobre la date limite à laquelle le PDG d’EDF devra lui avoir amené une proposition de prix en phase avec le mandat fixé par Emmanuel Macron.

Un nouveau PDG peu docile

Au gouvernement comme au sein d’EDF, on feint d’ignorer l’hypothèse d’un clash avec un PDG tout juste nommé à la tête d’une entreprise que, de surcroît, l’État vient de renationaliser, ce qui lui a coûté 10 milliards.

Mais Luc Rémont prendrait très à cœur sa mission de restaurer la santé financière d’EDF. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 19 juillet dernier, il affirmait que, même renationalisée, " EDF restait une entreprise qui devait fonctionner comme une entreprise »."

Le PDG insistait alors sur la dette d’EDF : " 65 milliards, soit le montant le plus lourd qu’une entreprise puisse connaître en Europe »." Si l’entreprise a renoué avec les bénéfices cette année, elle a perdu plus de 17 milliards d’euros en 2022. Et, avec plus de 100 milliards d’investissements à réaliser pour moderniser ses centrales existantes et construire six nouveaux réacteurs, elle devra, assure Luc Rémont, " investir 25 milliards par an »."

" Un défi colossal " selon lui, puisqu’EDF ne peut aggraver son endettement. D’autant plus que les taux d’intérêt flambent. EDF doit donc afficher une excellente rentabilité ou bien trouver auprès de l’État un soutien financier.

Méfiance quant au soutien de l’État

Dans plusieurs interviewes dont une à Ouest-France, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a assuré que " l’État sera au côté d’EDF " pour " l’aider à faire face à ses investissements »."Mais chez EDF, on se méfie de toute subvention susceptible d’être brutalement retoquée par Bruxelles.

À une autre échelle, Fret SNCF est aujourd’hui en partie démantelée pour des raisons proches.
Un mégawattheure près des 100 ou des 60 € ?

On prête à Luc Rémont, pour restaurer l’autofinancement d’EDF, la volonté de proposer un prix de base trop élevé, même s’il resterait" à deux chiffres »," ce qui sous-entend qu’il serait sous les 100 € du MWh, sans doute autour des 90.

C’est pour cela qu’il se serait emporté contre une haute fonctionnaire qui, à Bercy, aurait délibérément fait fuiter dans la presse une note confidentielle de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette dernière y dissèque les coûts de production d’EDF d’ici à 2040. Dans ce document, la CRE les tire vers le bas, autour de 60 €, alors qu’EDF aurait tendance à les gonfler, pour les situer entre 70 et 75 €.
...

https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/edf/haute-tension-entre-edf-et-le-gouvernement-sur-le-prix-de-lelectricite-35006c32-5ed3-11ee-b37a-b4d8ed50d4de
« Modifié: 16 novembre 2023 à 21:33:15 par alain_p »

alain_p

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Le nucléaire
« Réponse #1242 le: 16 novembre 2023 à 22:14:56 »
Accord sur le tarif de l'électricité qui remplacera l'ARENH en 2026 : 70 €/MWh en moyenne

L'accord sur le tarif de l'électricité produite par EDF qui remplacera le dispositif ARENH à partir du 1er Janvier 2026, après de longues négociations entre Luc Rémond, dont le gouvernement craignait la démission éventuelle, et le ministère de l'économie, a donc été présenté avant hier, mardi 14 Novembre.
Le prix moyen de référence visé sera finalement de 70 €/MWh pendant 15 ans, sur toute la production nucléaire, contre 42 € pour le tarif ARENH, mais qui ne portait que sur 100 TWh de la production, porté à 120 TWh l'hiver dernier pour protéger les entreprises et les particuliers de la forte augmentation des tarifs européens (basés sur le gaz). Alors que la CRE Commission de Régulation de l'Energie) avait calculé un cout de revient de l'électricité nucléaire de ~60 €/MWh. EDF lui demandait un tarif plus élevé entre 90 € et 100 € MWh, pour pouvoir financer la construction des futurs six EPR. On peut penser à une petite victoire d'EDF, mais en fait, il a certainement gagné plus que ces 70 €/MWh mis en avant.

En effet, 70 MWh est plus un objectif qu'un tarif fixé. C'est à 78 €/MWh que commencera une taxation de 50% des gains d'EDF sur le prix au delà, et de 90% au delà de 110 €/MWh. Cette taxation devant permettre de financer une ristourne au consommateur, et donc limiter la flambée des prix.

En fait, cet accord est le résultat d'un dilemme. L’État n'a pas en ce moment les moyens, du fait de l’augmentation des frais financiers de sa lourde dette, et de la surveillance des agences de notation, qui pourraient baisser leur note, et donc faire monter le taux auquel la France emprunte, de subventionner la construction des EPR, et aussi la dette énorme d'EDF qu'il a contribué à créer l'hiver dernier, 65 milliards d'euros. De plus, ces subventions auraient été probablement retoquées par la commission européenne au nom de la concurrence. Il fallait donc qu'EDF puisse générer des revenus importants pour les financer elle-même.

Mais d'un autre côté, un tarif élevé pénalise les industries fortement consommatrices d'énergie (chimie, production d'aluminium...), et les consommateurs.

L'accord trouvé vise surtout à une stabilisation des prix, et une visibilité de ceux-ci à long terme, mais donc à un niveau quand même relativement élevé. En tout cas, la prochaine augmentation des prix, en Février prochain, de 10%, est maintenue. Elle fait suite à celle de 10% en Août, et de 15% en mars dernier.

L'accord trouvé quelques jours avant avec la communauté européenne ne semble pas avoir beaucoup servi, même s'il a été présenté comme une victoire de la France.

Mais il a donné lieu à des protestations des industries grosses consommatrices d'électricité, entre autres.

Voir par exemple le site Euractiv :

Citer
La France va réguler le prix de l’électricité nucléaire à 70€/MWh

Paul Messad - mardi 14 Novembre 2023

Mise à jour : contrairement à ce que pourrait induire le tître, le prix de vente de la production nucléaire ne sera pas régulé à partir de 70€/MWh, mais à partir de 78€/MWh.

Après des mois de négociations, le gouvernement et EDF ont trouvé mardi (14 novembre) un accord sur la régulation des prix de vente de la production nucléaire avec un prix moyen de référence de €70 par mégawattheure.

...
100 % du nucléaire régulé

Avec l’accord trouvé, un premier palier de régulation sera mis en place lorsque les prix de vente sur le marché européen dépasseront 78 à 80 €/MWh. Au-delà de ce prix de vente, 50 % de la rente des producteurs d’électricité sera redistribuée vers les consommateurs finaux par le biais de leurs fournisseurs.

Un deuxième palier est fixé à 110 €/MWh avec une captation de 90 % de la rente.

Point important, le gouvernement précise que cette régulation concernera l’ensemble de la production nucléaire d’EDF et pas seulement les nouveaux projets de réacteur EPR. Le dispositif d’ARENH ne concernait, lui, que la partie «historique» de la production nucléaire, déjà largement amortie.

EDF est tout de même encouragée à signer des contrats de gré à gré (type power purchase agreements, PPA) avec de grands consommateurs, surtout industriels.

Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, cet accord est d’ailleurs « une incitation [pour les entreprises] à négocier des contrats de long terme avec EDF et les autres fournisseurs ».

La réforme prendra directement la suite de l’ARENH au 1er janvier 2026.

Ce prix est finalement le résultat d’«anticipations de long terme sur la formation des prix sur une période de 15 ans à partir de 2026 », explique le cabinet de M. Le Maire.

Et selon lui, « le schéma dans lequel nous entrons est un schéma qui va préférer le long terme par nature beaucoup plus proche de nos conditions économiques de production et beaucoup moins susceptible de volatilité ».

Réforme du marché européen de l’électricité

Selon Mme Pannier-Runacher « cet accord s’inscrit dans le droit fil de l’accord obtenu au niveau européen» sur la réforme du marché de l’électricité.

Néanmoins, il est possible que la France n’ait pas besoin de recourir aux contrats de régulations prévus par la réforme européenne, alors même qu’elle avait insisté pour que les actifs nucléaires existants puissent être couvert par de tels contrats.

Il était surtout important d’ouvrir « une boite à outils », précise M. Rémont, sans obligation de recours à l’ensemble des outils de régulation mis à disposition.

En outre, M. Le Maire a signifié que l’accord EDF-gouvernement « a été défini pour respecter les règles européennes ». Le cabinet de Mme Pannier-Runacher nous confirme que des discussions ont déjà été engagées avec l’exécutif européen.

Le prix moyen de 70€/MWh est susceptible d’évoluer, tout comme les seuils, a précisé le gouvernement. Les parties prenantes ont décidé de se retrouver tous les six mois pour évoquer le besoin de faire évoluer la structure de régulation.

L’accord actuel va désormais être mis en consultation auprès des associations de consommateurs, de fournisseurs, et des industriels.

https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/la-france-va-reguler-le-prix-de-lelectricite-nucleaire-a-e70-mwh/
« Modifié: 16 novembre 2023 à 22:47:14 par alain_p »

alain_p

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« Réponse #1243 le: 14 décembre 2023 à 16:58:45 »
Exemple d'un jour d'hiver ordinaire en hiver, avec peu de vent, à 14h, donc il fait encore jour. L'Allemagne produit 40% de son électricité avec du charbon, 20% avec du gaz, 5.5% avec de l'éolien, 4% avec du solaire, 8% avec de la biomasse. Intensité carbone : 669 gCO2eq/kWh.

Pendant ce temps là, en France, on produit notre électricité à 60% avec du nucléaire, 9.5% avec du gaz. Intensité carbone : 69 gCO2eq/kWh, 10 fois moins.

Conclusion, en hiver, l’Allemagne ne peut pas se passer de sa production au charbon (moins cher), et au gaz (plus cher), car malgré son importante capacité de solaire et d'éolien installés, ils sont très loin de répondre aux besoins.

https://app.electricitymaps.com/zone/DE

alain_p

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« Réponse #1244 le: 14 décembre 2023 à 17:45:57 »
A comparer avec l'Espagne, qui à 15h, produit beaucoup plus d'éolien et de solaire, environ 30 et 30%, et aussi près de 20% de nucléaire. Évidemment, les circonstances sont plus favorables chez eux. Je lisais qu'hier ou avant-hier, il faisait 30° au sud de l'Espagne...

alain_p

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« Réponse #1245 le: 14 décembre 2023 à 17:50:17 »
On voit sur une carte météo que c'était nettement plus ensoleillé aujourd'hui en Espagne et au Portugal, que dans le reste de l'Europe...

https://www.weatheronline.co.uk/Europe.htm

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« Réponse #1246 le: 01 janvier 2024 à 19:24:21 »
Retrait des chinois de CGN du financement des deux EPR d'Hinkley Point :

On a appris mi-décembre, que les chinois de CGN (China General Nuclear Corp), qui participaient à hauteur de 33% au financement des deux réacteurs EPR construits par EDF à Hinkley Point C, en Angleterre, s'étaient retiré du financement après leur dernier versement contractuel en Octobre. C'est à dire qu'ils ne participeront pas au financement des nouvelles augmentations de coût des réacteurs. Le coût est en effet passé de 16 milliards de livres sterling au début du projet (18.4 milliards d'euros, 1£ ~ 1.15€), à 25 milliards en 2022 (28.75 milliards d'euros), à cause des retards, et des estimations début 2023 portait même le coût final à 32 milliards de £, soit 36.8 milliards d'euros), à cause de l'inflation, soit un doublement du coût.

EDF devrait financer maintenant tout seul le projet, environ 5 milliards d'euros pas an, contre 4 milliards avant. cela tombe très mal pour EDF, mal en point financièrement, qui a fait 17 milliards de perte en 2022, après avoir du portier le coût du bouclier des tarifs d'électricité, et qui depuis à été nationalisé à 100% par l'Etat. Et qui a déjà une dette à lui tout seul de 64.5 milliards d'euros...

Le retrait des chinois de CGN semble une mesure de rétorsion, pour avoir été écarté d'un autre projet de constructions de deux EPR à Sizewell, par les anglais (sur fond de conflits style Huawei). L'Etat anglais a décidé de participer à 50% du financement du projet de Sizewell, mais le financement n'est pas encore bouclé.

EDF doit percevoir les recettes des deux réacteurs d'Hinkley Point, pas avant 2027 maintenant, et a obtenu un prix garanti de 96.5 £ le MWh, soit 110 € le MWh, nettement supérieur au tarif cible qui avait été estimé en France à 72 € le MWh. Cela ne va pas faire non plus le bonheur des consommateurs anglais au niveau prix...

Les EPR sont décidément un cauchemar pour EDF et Areva, après déjà les immenses surcoûts et retards de l'EPR de Flamanville, et de l'EPR finlandais d'Olkiluoto.

A mon avis, EDF aurait intérêt à revenir à un schéma de centrale plus simple et moins coûteux, même si n'atteignant pas les mêmes critères de sécurité, qui ont été je pense trop relevés après Tchernobly et Fukushima...

Voir par exemple les Echos :

Citer
Nucléaire : les EPR anglais au coeur d'un bras de fer entre Londres et Paris

L'équation financière des futurs réacteurs anglais est l'objet d'un groupe de travail franco-britannique, à la demande de Bruno Le Maire. Le retrait du chinois CGN impose désormais à EDF de porter seul les surcoûts liés au retard d'Hinkley Point. Ce sujet pourrait percuter le financement de l'autre chantier nucléaire phare promis au Royaume-Uni sur le site de Sizewell.

Par Sharon Wajsbrot, Ingrid Feuerstein - Publié le 14 déc. 2023 à 06:24Mis à jour le 14 déc. 2023 à 06:28

Dans quelle mesure le Royaume-Uni pourra-t-il tenir sa promesse de relance du nucléaire ? Londres mise sur deux projets phares pour prendre le relais de ses réacteurs nucléaires vieillissants : la construction par le français EDF de deux EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre, ainsi que de deux réacteurs équivalents sur le site de Sizewell, à l'est du pays. Or ces deux chantiers font actuellement l'objet de vives discussions en haut lieu entre Paris et Londres.

Au coeur des débats figurent les modalités de financement du projet de Sizewell, un chantier titanesque au coût estimé jusqu'ici entre 20 et 30 milliards de livres. Un projet complexe à financer compte tenu des contraintes qui pèsent sur le bilan d'EDF, de l'envolée des dettes publiques française et britannique et aussi du retrait du partenaire chinois d'EDF dans ce projet, le groupe CGN.

Un groupe de travail entre Londres et Paris

Selon nos informations, le ministre des Finances, Bruno Le Maire, aurait abordé la question avec son homologue britannique, Jeremy Hunt, et le Premier ministre, Rishi Sunak, lors de sa visite au Royaume-Uni pour le sommet sur l'intelligence artificielle à Bletchley, début novembre.

Cet entretien a relancé la création d'un groupe de travail franco-britannique dont les premières avancées sont attendues avant la fin de l'année. Car un autre sujet d'importance est aussi sur la table : la responsabilité des surcoûts du chantier en cours à Hinkley Point, en particulier vis-à-vis de la part attribuable au partenaire chinois d'EDF, le groupe CGN, actionnaire à l'origine à 33,5 % dans la construction de ces deux réacteurs.

Ce partenariat franco-chinois remonte à « l'âge d'or » de la relation entre le Royaume-Uni et la Chine, en 2015. Depuis, le climat a nettement changé, les investisseurs chinois ayant été ciblés par une loi britannique sur la protection des entreprises nationales et par des déclarations hostiles de la part de députés et ministres conservateurs.

Coût revu à la hausse

Concrètement, depuis le mois d'octobre, le géant chinois ne couvre plus les surcoûts liés aux retards de construction sur le chantier d'Hinkley Point. Au lieu de 4 milliards de livres, EDF doit investir 5 milliards par an et porter seul l'énorme risque financier.

Le sujet est d'ampleur pour l'électricien tricolore : en mai 2022, le groupe avait réévalué le coût total du projet à 25, voire 26 milliards de livres, contre 18 milliards évoqués en 2016, lors du lancement du chantier. Début 2023, EDF a même évoqué un coût total à terminaison du chantier possible de 32,7 milliards de livres.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-les-epr-anglais-au-coeur-dun-bras-de-fer-entre-londres-et-paris-2041318

Nico

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Le nucléaire
« Réponse #1247 le: 01 janvier 2024 à 21:45:29 »
A mon avis, EDF aurait intérêt à revenir à un schéma de centrale plus simple et moins coûteux, même si n'atteignant pas les mêmes critères de sécurité, qui ont été je pense trop relevés après Tchernobly et Fukushima...
C'est à priori le principe de l'EPR 2. Gageons que ces objectifs seront atteins. Par contre, il ne semble pas prévu de ne pas maintenir les standards de sécurité.