Auteur Sujet: Taux de panne, qualité et résilience des réseaux en fibre optique (Lu 1779 fois)

vivien · « **le:** 07 avril 2025 à 09:18:50 »

Taux de panne, qualité et résilience des réseaux en fibre optique

L'Arcep, l'ANCT et la Direction générale des Entreprises ont été auditionnées le 2 avril 2025 par la commission des finances du Sénat sur les recommandations que la Cour des comptes.

Laure de La Raudière, la présidente de l'Arcep a pas mal parlé de qualité des raccordements du "mode STOC" (Sous-traitance opérateur commercial) qui permet à l'opérateur commercial (OC) de faire le raccordement pour l'opérateur d'infrastructure (OI).

En "mode OI", c'est l'opérateur d'infrastructure qui fait les raccordements pour tous les opérateurs commerciaux.

Vidéo de 13 minutes, du 2 avril 2025 à la commission des finances du Sénat : (219 Mo)

Les 11 recommandations de la Cour des comptes :

(cliquer sur l'image pour zoomer)

Le rapport de la Cour des comptes de la Cour des comptes sur les soutiens publics en faveur du déploiement de la fibre optique - 174 pages :

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)

Le rapport de la Cour des comptes présente une douzaine de recommandations et détaille notamment les 5 constats suivants :
- Le Plan France très haut débit a permis un déploiement rapide de la fibre grâce à la mobilisation des opérateurs privés et des fonds publics ;
- Une perspective de généralisation autour de 2025 malgré des écarts territoriaux ;
- L’achèvement des réseaux se heurte toutefois aux raccordements les plus coûteux ou difficiles alors que la fermeture du réseau cuivre se rapproche ;
- La priorité doit désormais être accordée à la qualité et à la résilience des réseaux de fibre optique ;
- Les réseaux d’initiative publique doivent être davantage vigilants sur leur équilibre économique.

vivien · « **Réponse #1 le:** 07 avril 2025 à 09:19:31 »

Taux de pannes signalés par les opérateurs commerciaux à l'opérateur d'infrastructure

Ci-dessous ZP pour "zone privée", regroupe les zones dans lesquelles les opérateurs d'infrastructure déploient sur leurs fonds propres :
- AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement) ;
- AMEL (appel à manifestation d’engagements locaux) ;
- ZTD (zones très denses) ;
- autres zones où les opérateurs d'infrastructure déploient sur leurs fonds propres

Les réseaux qui ne commencent pas par ZP sont financés en partie par de l'argent public.

Les pannes sont comptabilisées au niveau des échanges entre les opérateurs commerciaux et les opérateurs d’infrastructure.
Cet indicateur ne recouvre donc pas l’ensemble des pannes, notamment celles dont la résolution relève des seuls opérateurs commerciaux (par exemple la panne d’un équipement actif ou un défaut sur le raccordement final).
Il convient donc de noter que les signalements pris en compte ne relèvent pas nécessairement in fine de la responsabilité des opérateurs d’infrastructure.
Certains petits réseaux ont également été retirés car, du fait du faible nombre d’abonnés, les indicateurs n’apparaissaient pas significatifs.

(cliquer sur l'image pour ouvrir le PDF)

XpFibre (ex-SFR FTTH), filiale d’Altice, a racheté en novembre 2020 la société Covage, et a cédé à Altitude en septembre 2021 une partie des réseaux de Covage suite à des engagements pris auprès de la Commission européenne. Free Infrastructure, filiale du du groupe Iliad dédiée à l’exploitation de son réseau en fibre optique, a été renommée Réseau Optique de France en 2023.

vivien · « **Réponse #2 le:** 07 avril 2025 à 09:19:42 »

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vivien · « **Réponse #3 le:** 07 avril 2025 à 09:20:02 »

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vivien · « **Réponse #4 le:** 07 avril 2025 à 09:20:17 »

(cliquer sur l'image pour ouvrir le PDF)

Ces données sont issues des données partagées par l'Arcep sur l'Open Data Qualité des réseaux en fibre optique.

Ce sujet sera mis à jour régulièrement pour intégrer les nouvelles données.

vivien · « **Réponse #5 le:** 07 avril 2025 à 09:20:42 »

Carte des pannes entre mai et octobre 2024

Ce sont les mêmes données que dans le tableau précédent, mais mises sous forme de carte par l'Arcep.

vivien · « **Réponse #6 le:** 07 avril 2025 à 09:20:49 »

Les données permettent également de suivre l’évolution dans le temps du taux de pannes mensuel
agrégé par maison-mère d’opérateurs

Les résultats montrent une situation contrastée en fonction des réseaux considérés. Globalement, les taux de pannes poursuivent leur diminution :
- à l’échelle nationale, le taux moyen de pannes a diminué, en passant de 0,19 % en janvier 2024 à 0,13 % en octobre 2024,
- pour les réseaux les plus dégradés, le taux moyen de pannes a diminué, en passant de 0,51 % en janvier 2024 à 0,30 % en octobre 2024.

vivien · « **Réponse #7 le:** 07 avril 2025 à 09:21:12 »

Les échecs au raccordement

Définition : le taux mensuel d’échecs au raccordement est défini comme le nombre de tentatives de raccordement à la fibre optique initiées au cours du mois considéré qui se sont soldées par un échec imputable à l’opérateur d’infrastructure selon l’opérateur commercial, rapporté au nombre de tentatives de raccordement initiées au cours de ce mois qui ont fait l’objet d’un compte rendu d’intervention.

Les données utilisées sont celles fournies par l’opérateur commercial. Elles peuvent différer des données produites par l’opérateur d’infrastructure car ce dernier peut notamment ne pas prendre en compte certains signalements des opérateurs commerciaux, considérés comme des signalements à tort. L’Arcep a retenu pour l’établissement des infographies ci-dessous les données provenant des opérateurs commerciaux considérant que celles-ci reflètent mieux a priori l’expérience des utilisateurs finals

vivien · « **Réponse #8 le:** 07 avril 2025 à 09:21:23 »

Les données permettent également de suivre l’évolution dans le temps du taux d’échecs au raccordement agrégé par maison-mère d’opérateurs

Il y a trop peu de raccordements sur les réseaux d’Iliad (Réseau Optique de France) depuis novembre 2023. Cet opérateur ne peut donc plus être pris en compte dans l’analyse.

vivien · « **Réponse #9 le:** 07 avril 2025 à 09:21:53 »

La qualité des raccordements effectués par les opérateurs commerciaux

C'est nouveau et cela permet de faire du name and shame et pousser les 4 opérateurs commerciaux à améliorer la qualité des raccordements réalisés par leurs sous-traitants.

Afin de rendre compte du respect des processus industriels par les opérateurs commerciaux pour la réalisation des raccordements, l’Arcep suit un indicateur de qualité du raccordement. Les malfaçons réalisées lors d’un raccordement affectent directement la qualité du réseau de l’opérateur d’infrastructure et peuvent avoir des conséquences sur les interventions suivantes comme la résolution d’une panne, l’opération de churn ou plus généralement la maintenance de l’infrastructure.

La qualité du raccordement est évaluée selon sept points de contrôle, établis de manière concertée avec les opérateurs d’infrastructure et commerciaux. Ces points de contrôle sont les suivants et sont classés par ordre d’importance pour la qualité du réseau, du plus important au moins important :
1/ Le boîtier de raccordement utilisé est-il le bon ?
2/ La fibre optique utilisée correspond-elle à celle indiquée par l’opérateur d’infrastructure ?
3/ Existe-t-il une étiquette sur la prise optique installée ?
4/ La référence indiquée sur l’étiquette de la prise est-elle la bonne ?
5/ Dans l’armoire de rue, le nombre de cordons branchés sur les équipements de l’opérateur commercial inutilisés est-il inférieur à cinq ?
6/ Des déchets supplémentaires au niveau de l’armoire de rue sont-ils apparus après l’intervention du technicien ?
7/ La référence sur l’étiquette de la prise est-elle manuscrite ?

Les malfaçons issues de l’analyse de ces points de contrôle sont détectées à partir des comptes rendus d’intervention (ci-après « CRI ») fournis par les techniciens lors de leur intervention. Ces CRI comprennent des photos des éléments sur lesquels le technicien est intervenu, ainsi que des données d’horodatage et de géolocalisations des photos.

Pour ce premier exercice de représentation de la qualité des raccordements, seul les données fournies par l'OI Altitude sont utilisées, d'autres OI seront rajoutés plus tard.

L’Arcep observe des disparités entre les opérateurs commerciaux, que ce soit sur la proportion de raccordements non-conformes ou sur la répartition du type de malfaçons

vivien · « **Réponse #10 le:** 07 avril 2025 à 09:22:17 »

La reprise des malfaçons par les opérateurs commerciaux

Définition : le taux de malfaçons reprises dans les délais est défini comme le nombre de signalisations de malfaçons notifiées et non contestées au cours du mois considéré qui ont été reprises dans le délai contractuel de 30 jours, rapporté au nombre de signalisations de malfaçons notifiées par les opérateurs d’infrastructure et non contestées par l’opérateur commercial au cours du mois considéré.

Il est à noter que certaines malfaçons sont plus complexes à corriger que d’autres. C’est le cas par exemple des malfaçons localisées chez le client (en lien avec les points de contrôle sur la présence et la qualité de la référence indiquée sur la prise). En effet, les opérateurs commerciaux peuvent rencontrer des difficultés à obtenir l’accès au logement de leur client quand celui-ci dispose d’un service actif sur son abonnement. Un opérateur réalisant proportionnellement plus de malfaçons au niveau de la prise chez le client que les autres opérateurs commerciaux risquent donc d’avoir un taux de malfaçons reprises dans les délais inférieur.
Le taux de malfaçons reprises dans les délais doit donc être mis en regard du taux de raccordements non-conformes par typologie de malfaçon.

Les résultats montrent une situation contrastée : Orange et Bouygues Telecom réparent plus de malfaçon dans le délai de 30 jours que SFR et Free.

vivien · « **Réponse #11 le:** 07 avril 2025 à 09:24:16 »

Si les tableaux sont issus de données en open data que j'ai retraité pour un affichage par département et une mise en couleur des pourcentages, tous les graphiques sont issues de l'observatoire Arcep de la qualité des réseaux en fibre optique - les chiffres jusqu'à octobre 2024

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)