Bonjour,
Ta question me trotte dans la tête depuis un petit moment déjà.... Je m'en explique + bas.
en regardant ici et là des schémas de déploiement de la fibre optique en PON, j'ai comme l'impression qu'il faut systématiquement tout centraliser dans un point, qu'il soit à l'intérieur d'un immeuble ou en dehors (les fameuses armoires de rues) : la fibre arrive à un point de distribution, et de là ça part en autant de fibres qu'il y a de logements.
Et j'ajouterais que ça ressemble assez fortement au schéma cuivre avec le Répartiteur [....] Sous-Répartiteur [...] Abonné , avec des points de centralisation de + en plus gros (les plus gros possibles, à l'époque de la téléphonie). En somme, en terme de "logique de déploiement", on en est resté aux années 60.
je veux couvrir une rue de 200 foyers de pavillons, je vais séparer la rue en deux, en proposant 2 fibres, une par trottoir (soit 100 foyers chacune), les fibres vont faire tout le trottoir dans sa longueur, et à chaque pavillon j'installe un splitter qui relira le pavillon à la fibre qui passe sur tout le long du trottoir
c'est possible ou pas ? parce que d'après ce que j'ai pu voir, à chaque fois qu'on met un splitter ça sépare le débit en deux, il n'est pas possible de chaîner tout simplement ?
Techniquement, je ne sais pas si avoir 64 coupleurs chaînés 1:2 , en terme d'atténuation, c'est identique à avoir 1 coupleur de 1:64 . Après en terme d'ingénieurie, ça implique qu'a _chaque_ maison on ait un boîtier pour protéger le coupleur et ses 2 épissures. En terme de temps de travail de tech + coût des boitiers, vs. coût de la bobien de câble 2FO souterrain (dégainable pour rentrer en logement)+temps de tirage, je suis pas sur qu'on y gagne...
Après ca augmente aussi le nombre de soudures sur le chemin, et ça, par contre, autant en P2P ya pas de pbs; autant en GPON , faut essayer garder un "budget optique" le plus élevé possible, sinon ça implique de "shooter" plus fort au NRO (conso énergie, durée de vie des éléments...)
Ta solution est valable à condition de ne pas permettre de mutualisation passive. Or l'ARCEP l'impose.
De plus NON, un splitter ne divise pas le débit en deux.
Actuellement, non , c'est clair. Par contre, pour moi, ça limite quand même les possibilité d'évolutions:
* Le débit *maximum* disponible entre 2 points (même si effectivement, pour le moment vu les débits proposés c'est pas du tout un problème). Même à terme, avec le WDM, si 64 personnes se prennent chacune une lambda, ça implique qu'une personne en P2P pourrait avoir , pour elle-même , toutes les lambda...
* Accessoirement, ça implique que le déploiement d'une fibre à destination d'un site professionnel (un bâtiment public, une entreprise, un relais 4G,...) pourrait, potentiellement, emprunter le *même* trajet sur le transport (y compris BPE et/ou armoires de rues) que le déploiement FTTH. Pour l'instant , les opérateurs veulent pas en entente parler (c'est bien plus lucratif de facturer des dizaines de milliers d'euros le tirage d'une ligne supplèmentaire que de réutiliser l'existant, et de toute façon, "on a toujours fait comme ça", donc...) . Mais dans un but (certes éloigné...) de pragmatisme & de mutualisation des infrastructures, c'est quelque chose de possible.
Ze-Noob, là ou je voulais en venir au-dessus, c'est surtout pour les zones rurales:
Actuellement, il existe des tas d'endroits en France où des fibres optiques (de transport) parcourent des dizaines de km pour aller fibrer un NRA. Ces câbles :
* passent par des villages en zones blanches ou grises, qui voient passer la fibre qui ne s'arrête pas car c'est _pas_ du FTTH, là, c'est pas les mêmes entités au sein des opérateurs qui "détiennent" ces infrastructures (même si elles passent par les mêmes poteaux / chambres souterraines parfois).
* Sont souvent des 12, 24 ou 36 Fibres. Suffisant (largement) pour des NRA, même multi-opérateurs, mais pas du tout assez pour le FTTH.
C'est précisèment ces zones où *personne* , même les pouvoirs publics, veulent desservir, et où l'on commence à parler de 3G/4G, satellite, NRA-ZO et compagnie. C'est là où, à mon avis, il faudrait un peu sortir la tête du sable de l'habitude, et expérimenter des choses un peu novatrices / pragmatiques , surtout qu'en l’occurrence le risque est faible car il y a peu de foyers à desservir, et de toute façon, l'alternative c'est strictement rien.
Dans ce cas précis, par exemple, mon idée est de prendre 1 , voire 2 fibres sur ce câble de transport depuis sont point d'aboutement (cad , chez moi par exemple l'arrivée du backbone via l'autoroute), puis les faire sortir *à chaque village*, sur un équipement actif (un switch, quoi), peut-être avec un onduleur aussi, dans une armoire par exemple près de la mairie, histoire de raccorder cette dernière avec.
On parle bien des 2 mêmes fibres, là , pour économiser sur le câble de transport qui , surtout en aérien, n'en a déjà pas beaucoup. Ensuite, on raccorde sur ce switch les gens qui veulent du FTTH, avec les techniques normales (j'aurais tendance à dire en P2P, car les équipements sont moins cher , mais le GPON reste possible.
Ca va sans dire que ce système n'est _pas_ mutualisable optiquement (== pas de dégroupage possible); le degré minimal c'est donc l'offre "non dégroupée", les FAI reçoivent leurs abonnés sur un ou plusieurs VLAN, un peu comme dans l'Ain (*) Encore une fois, on parle bien ici des zones où la seule alternative, c'est quand le commercial orange te propose une offre Nordnet ou un abonnement 3G avec un sourire en coin, hein - c'est un palliatif.
(*) Encore qu'en jouant avec les lambda... mais bon pour le moment le coût des équipements sont prohibitifs , et le but reste de dépenser le moins possible vu que le pognon est rare dans ces zones (mais le besoin n'en est pas moins présent).
Voilà, my 2c... :-)