J'ai ma petite idée là dessus. Une grande partie de sa dette, environ 80% est constituée de "secure bonds", et de "secure loans", donc d'obligations ou d'emprunts bancaires sécurisés, c'est à dire gagées sur des actifs. A mon avis, c'est un peu comme quand tu as pris un emprunt pour acheter ta maison et que celle-ci est hypothéquée, constituant la garantie de la banque. Tu ne peux pas la vendre sans son accord, et sans rembourser le reste de la dette (qui dans le cas d'une entreprise qui ne paye que les intérêts, constitue tout le capital emprunté).
Donc s'il vend une partie de SFR, il doit rembourser les créanciers qui lui ont prêté et pour qui ces actifs constituent leur garantie. Et il y a intérêt pour lui que la vente couvre au moins la totalité de l'emprunt. Si ce n'est pas le cas, et cela pourrait l'être dans les conditions actuelles, où SFR perd des abonnés, et connait une baisse du chiffre d'affaire, et que du fait de la remontée des taux d'intérêt, les infrastructures intéressent moins, donc qu'il ne peut pas les vendre au prix qu'il aurait voulu, la vente pourrait ne pas couvrir la dette à payer, et il devrait compléter. Et si les actifs paraissent bien moins valorisés que ce qui était estimé auparavant, cela pourrait aussi beaucoup inquiéter les autres créanciers sur la valeur de leur garantie...
Sans compter que cela pourrait entrainer une dépréciation d'actifs, qui pourrait faire très très mal dans les résultats de l'année, un peu comme ce qu'il s'est passé pour Orange en Espagne (qui avait passé une dépréciation d’actifs de 3.7 milliards au S1 2021)...