J'étais journaliste pour Clubic.com à l'époque, qui était alors le 2e site d'information le plus consulté sur les nouvelles technologies (derrière 01net), et j'ai beaucoup écrit au sujet de la vraie ou de la fausse fibre.
Mais je tiens à préciser que c'est bien SFR qui a déclenché la "polémique". C'est bien SFR qui a jugé bon d'appeler "fibre" quelque chose qui ne l'était pas, et qui dans certains cas désignait des accès câble plafonnant à 30 Mb/s en descendant et à 1 puis 2 Mb/s en montant !!
ET jugé bon d'imposer le câble à ceux qui étaient jusqu'alors éligibles à la fois au câble de Numericable et au FTTH de SFR.
J'habitais justement un immeuble en plein 15e arrondissement de Paris concerné par cette aberration. Après avoir été abonné au FTTH de SFR à plus de 100 Mb/s (je ne me souviens plus des débits proposés à l'époque), puis avoir changé de FAI, je n'ai pas pu revenir au FTTH de SFR, SFR ne me proposait plus que son câble à 30/1 Mb/s !
C'était mon rôle d'inviter nos 5 millions de lecteurs à se méfier s'ils souscrivaient à la "fibre" chez SFR.
Le plus regrettable c'est que le câble avait de très bons arguments à l'époque, notamment car le décodeur TV était le meilleur pour les fanas de télévision, et que SFR aurait dû capitaliser là dessus.
Cet article résume bien la situation : https://www.clubic.com/connexion-internet/fibre-optique/actualite-773422-fibre-asterisque-reseau-numericable.html
Comme dans toute réorganisation d'équipes, et l'achat de SFR par Numéricâble, Numéricâble étant l'acheteur, les équipes de Numéricâble avaient pris un certain ascendant sur celles de SFR, il y a eu une valse des PDG à cette époque. Les plans de licenciement avaient mis en état de fragilité les salariés de SFR, bien qu'ils avaient en portefeuille de belles pépites.
C'est une époque révolue, ou la réorientation de Altice est bien sur des prises de part de marché sur la Fibre, le parc câble, continuera de vivre jusqu'à extinction, sans réels investissements, tout comme le cuivre pour Orange.
Les ruptures technologiques donnent toujours une phase de transition, cela n'exclue pas leur coexistence pendant un certain temps.
C'était deux segments de clientèle différente, complémentaires, et cela s'est retrouvé à être mis en antagonisme.
C'était une erreur que de vouloir enfumer les pouvoirs publics et les consommateurs avec cette appellation, certains ont en payé de leur tête (de leur emploi) les pots cassés.