Pyrénées-Atlantiques : le numérique amènera 300 emplois
Le déploiement annoncé de la fibre dans le 64 devrait permettre de créer près de 300 emplois en Béarn, 2 000 en Nouvelle-Aquitaine et 20 000 en France. C’est le moment de prendre le bon virage
Le Département des Pyrénées-Atlantiques organise aujourd’hui à Pau, au Palais Beaumont, un grand colloque consacré à l’emploi dans la filière numérique. Baptisé « Les Enjeux du numérique », cette journée de tables rondes sera ponctuée par l’inauguration d’un pôle formation au lycée Saint-Cricq, à 15 heures. Une manière de souligner que l’enjeu essentiel qui se dessine est bien celui de l’emploi. Ce qu’a rappelé, hier, Jean-Jacques Lasserre, président du Département, Nicolas Patriarche, conseiller départemental délégué au numérique, Valérie Demangel, directrice opérationnelle du Greta Sud-Aquitaine et Hervé Rasclard, délégué général de la fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (la Firip qui accompagne une centaine de projets de développement de la fibre partout en France).
1 Où en est le développement de la fibre dans le 64 ?
Le président et son délégué au numérique ont fait le point sur le chantier qui doit permettre le déploiement du numérique dans tout le 64 d’ici à cinq ans. Les Pyrénées-Atlantiques ont lancé un appel d’offres pour attribuer cette délégation de service public à un opérateur privé national. Cinq des six mastodontes du secteur se sont positionnés sur ce projet à 350 millions d’euros qui comprend le raccordement de l’ensemble du territoire et l’exploitation du réseau pour 25 ans.
L’appel d’offres devait s’achever en juillet mais le Département se donne finalement jusqu’en mars pour faire son choix.
2 L’emploi porté par création et entretien du réseau
« Dans ce chantier, il était indispensable d’avoir un œil sur l’emploi et l’insertion sociale, observe Nicolas Patriarche.
C’est d’ailleurs pour cela qu’on a fixé un seuil de 5 % d’insertion sociale dans le cahier des charges de notre appel d’offres. La question, c’est de savoir comment faire du numérique un levier pour les gens qui cherchent du travail. » Le Greta a semble-t-il un début de réponse.
« On travaille sur ces nouveaux métiers. Nous avons formé 50 personnes aux métiers du numérique en 2017 et une dizaine est déjà inscrite cette année », souligne Valérie Demangel.
Pour ces 180 à 525 heures de formation, les inscrits pourront profiter des deux plateaux techniques inaugurés à Pau et Oloron (lire page 21). « Le fil conducteur de cette journée, c’est la préparation du déploiement dans les Pyrénées-Atlantiques, abonde Hervé Rasclard. Le plus important aujourd’hui, c’est de trouver les hommes et les femmes qui vont répondre à la demande. »
3 Quels métiers aujourd’hui ? Quels métiers demain ?
Premières missions de l’opérateur choisi en septembre, le déploiement de la fibre et le raccordement des foyers et communes aux réseaux. Dans ce premier temps, les deux savoir-faire mobilisés seront essentiellement ceux d’installateurs, câbleurs et monteurs. Il faudra ensuite assurer toute la maintenance du réseau avec des techniciens, trouver les endroits où le déployer encore plus précisèment grâce à des dessinateurs projeteurs, vérifier sur place si le site choisi est adapté, soit le travail des piqueteurs. Des responsables de bureaux d’études seront également sollicités. Si certains postes seront déjà pourvus chez l’opérateur en question, le Département et la Fipri estiment à 300 le nombre de postes potentiellement créés en Béarn et Pays basque.
4 Une journée de tables rondes et un bus testeur
Le colloque coorganisé par le Département et la fédération des industriels des réseaux d’initiative publique commence à 8 h 30 et sera conclu à 12 h 45 par le préfet. Entre-temps, deux tables rondes seront consacrées à la fibre optique. La première se concentrera sur le rôle majeur des collectivités dans le déploiement de ce réseau Internet si nécessaire à la vie active et économique. « Au-delà des compétences qui nous sont dévolues, s’il y a un dossier que nous devons traiter, c’est bien celui-là, souligne Jean-Jacques Lasserre. Parce que nous sommes des collectivités de proximité et que nous devons montrer l’importance des acteurs locaux dans la création de ce tissu. » Une deuxième table ronde sera dédiée à l’emploi créé par ces nouvelles filières. On y trouvera des acteurs de Pôle emploi, de la Direccte ou du BTP.
Enfin, un bus équipé par le cercle de réflexion et d’étude pour le développement de l’optique sera garé devant le Palais Beaumont toute la matinée. Il permettra de découvrir et tester les potentialités et nouveaux usages créés par le très haut débit.
Source : Sud Ouest, 26/04/2018