Le problème est que les providers ont menti aux Français en leur disant que l'accès internet était pas cher.
Le modèle économique de ces providers était basé sur le fait que les utilisateurs consommaient très peu et que pour 100 accès à 10Mbps vendus, il n'y aurait que 10 Mbps d'usage.
Le problème aujourd'hui c'est que les français consomment de plus en plus et utilisent ce qu'on leur a mis à disposition mais il est trop tard pour ajuster les prix et les contrats qui sont "illimités".
Les opérateurs se rendent compte de leur connerie...et puisqu'ils ne peuvent pas se retourner vers leurs clients, il cherchent à taxer les diffuseurs. Et ça ce n'est pas normal...
Notez qu'on retrouve la même problématique chez les hébergeurs à bas prix, voire même les fournisseurs de solutions cloud...chez qui peuvent aller certains diffuseurs d'ailleurs. Comme le business modèle est basé sur l'usage des ressources vendues à un pourcentage inférieur à la capacité "contractuelle", dès lors que le client dépasse ce pourcentage d'usage il devient "gênant". Résultat la qualité est dégradée...
Je ne peux vous compter le nombre de fois ou nous avons été approchés par des clients de ces hébergeurs qui s'étonnaient de ne pouvoir avoir les 100Mbps de débit annoncés sur leur serveur. Et faites un calcul simple : si un hébergeur annonce avoir vendu plusieurs centaines de milliers de serveurs avec une dispo de 100Mbps cela fait quelques centaines de TeraBytes à provisionner. Il a beau annoncer quelques dizaines de TerraBytes (et qui ne sont d'ailleurs pas concentrés nécessairement sur les liens sur lesquels ils seraient nécessaires), on est loin du compte pour servir tout le monde à la hauteur de l'engagement contractuel.
Conclusion :
1- un abonné qui paye un abonnement internet pas cher et qui veut surfer sur un service hébergé à l'économie aura toutes les chances d'avoir une connexion dégradée. Et cela ne va pas aller en s'arrangeant...
2- le cout d'un Mbps de transit chez un bon transitaire vaut de 3 à 1€ selon volume. Le Mbps de peering sur un IX (point d'échange) vaut entre 0,5 et 0,2€. Le prix d'un Mbps sur un peering privé vaut l'amortissement de l'infra nécessaire (fibre ou patch en carrier hotel, ports routeurs... aussi nécessaires dans le cas d'un transit opérateur ou d'un peering sur un IX) vaut quelques dizaines de centimes par Mbps. Au final si vous réclamez du 100Mbps sur une ligne d'accès ou sur un serveur, cela coute au minimum 50€ de transit ! Si vous ne payez pas cela (uniquement pour le trafic), c'est qu'il y a "dumping"
3- comme de bien entendu vous attendez de la haute disponibilité, alors considérez que pour la garantir avec le même niveau de service il faut doubler l'ensemble de l'infrastructure et donc acheter le double de bande passante et chez plusieurs opérateurs... cela fait donc un cout d'environ 100€ pour 100Mbps disponibles.
4- j'ai oublié la marge nécessaire à l'opérateur et le cout des autres services associés (service client, systèmes de gestion, infras de terminaison, appareils et boxes...)
5- les choses ont l'air tellement évidentes elles n'en restent pas moins très difficile à faire comprendre aux clients (abonnés internet, diffuseurs...). Au moins l'affaire Free éveille un peu les consciences...