Auteur Sujet: Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom  (Lu 53413 fois)

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NBQG1304

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« le: 15 mai 2014 à 17:20:10 »
Lettre ouverte de la CFE-CGC de Bouygues Télécom et d'Orange à destination du Premier Ministre Manuel Valls :

Sauvons les emplois chez Bouygues Telecom par un rapprochement avec Orange !

Paris, le 14 mai 2014.
 
Monsieur le Premier ministre,

Ce début de semaine, le Ministre du Redressement productif s'est alarmé de la perspective de 1500 à 2000 suppressions d'emplois chez Bouygues Telecom, et a rappelé le souhait du gouvernement de revenir à 3 opérateurs de télécoms en France [1].

Les mesures prises pendant la mandature de Nicolas Sarkozy ont en effet déclenché un séisme dans le secteur des télécoms. La concurrence exacerbée s'est traduite par la casse des prix, dont les premiers bénéficiaires ont été les plus gros consommateurs de téléphonie mobile, tandis que plus de 10 000 suppressions d'emplois dans la filière sont venus gonfler les chiffres du chômage depuis 2 ans. Nous avons à l'époque alerté l'État et les organismes de régulation du marché... malheureusement sans succès [2].

Dans le contexte actuel, rapprocher Bouygues et Orange permettrait non seulement de sauver les emplois immédiatement menacés chez Bouygues Telecom, mais aurait également du sens en termes de synergie industrielle.

Fusionner les équipes télécom de Bouygues et d'Orange permettrait d'éviter les licenciements dans les premières, et de rajeunir la pyramide des âges dans les secondes. Rappelons que les départs naturels chez Orange représentent actuellement près de 5 000 postes par an.

Rassemblés, les réseaux 4G des deux opérateurs offriraient immédiatement un réseau d'excellence, en termes de couverture comme de qualité de service, bénéfique pour les consommateurs comme pour l'économie nationale.

Avoir l'appui d'un groupe de BTP pour déployer son réseau de fibre permettrait à Orange d'accélérer et de remplir plus rapidement ses engagements de couverture du territoire en très haut débit.

A l'international, les deux Groupes se développent, l'un en BTP, l'autre dans les télécoms, sur des territoires communs. Allier leurs capacités leur permettrait d'affronter avec succès les défis imposés par la mondialisation libérale, et de prendre une place significative sur le marché mondial des télécommunications, éloignant du même coup le risque d'une prédation externe sur leur marché domestique.

Si Bouygues devient actionnaire de référence de l'opérateur historique, il sera en outre enfin possible, en y joignant les forces de l'actionnariat salarié, de retrouver une stratégie d'entreprise orientée vers le développement de l'activité, plutôt que par le versement d'un dividende abusif, toujours exigé par l'actionnaire majoritaire d'Orange, qui obère aujourd'hui le dynamisme économique de l'entreprise. L'ADEAS (Association de défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés des télécoms) se joint d'ores et déjà à notre démarche.
 
Espérant que l'urgence de la situation et la sauvegarde de l'emploi primeront sur l'idéologie de la concurrence, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre très haute considération.


[1] http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/05/12/01007-20140512ARTFIG00337-montebourg-veut-marier-bouygues-telecom.php et http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/05/13/97002-20140513FILWWW00207-montebourg-le-retour-a-3-operateurs-se-fera.php ou http://pro.01net.com/editorial/619620/montebourg-incite-bouygues-telecom-a-sallier-avec-un-autre-operateur/
[2] http://www.cfecgc-orange.org/201209213346/lettre-epargne-et-actionnariat/lettre-epargne-actionnariat-salaries-rentree-2012-numero-special-free-mobile.html

Signée par Sébastien Crozier (Président CFE-CGC Orange), Patrice Brunet (Président ADEAS) et William Benavent (CFE-CGC Bouygues Telecom)
Copie : Stéphane Richard, Martin Bouygues et le Ministère du Redressement productif


[Source]




Communiqué de Presse d'Orange du 15/05/2014 :


Orange examine les opportunités qu’offre la recomposition du paysage français des télécoms

Paris, le jeudi 15 mai 2014
Orange estime qu’une consolidation du marché mobile français serait positive à long terme tant pour l’investissement que pour le consommateur.

Orange explore les opportunités qu’offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance.
Orange agira dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d'une éventuelle opération.



[Source : Communiqué de presse d'Orange 15/05/2014]
« Modifié: 16 mai 2014 à 09:42:05 par NBQG1304 »

Nico

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #1 le: 15 mai 2014 à 17:22:55 »
Avoir l'appui d'un groupe de BTP pour déployer son réseau de fibre permettrait à Orange d'accélérer et de remplir plus rapidement ses engagements de couverture du territoire en très haut débit.
Ça a l'air bien vu comme ça. C'est vraiment trop bête que Bouygues Telecom n'en ai pas profité !

eruditus

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #2 le: 15 mai 2014 à 17:24:15 »
Cet appel a beaucoup de sens industriel. Donner la possibilité à 2 grands groupes de pouvoir chasser en meute à l'international, plutôt sympa comme idée. :)
Et si cela permet d'accélérer le déploiement de la fibre en France, j'applaudis des 2 mains.

tom pouce

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #3 le: 15 mai 2014 à 17:30:03 »
Ce serait un sacré coup encore ;)

eruditus

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #4 le: 15 mai 2014 à 18:01:51 »
Breaking news des Échos. Orange étudierait le rachat de BT !  :o

Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom

Les actionnaires du groupe Bouygues monteraient au capital d’Orange. Le projet serait soumis à l’accord des autorités européennes de la concurrence.

Interdit de mariage, l’opérateur historique  ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde. Selon nos informations, Orange discute avec Bouygues pour racheter Bouygues Telecom. Le Pdg de l’opérateur historique Stéphane Richard et Martin Bouygues en ont parlé en direct à plusieurs reprises. Le gouvernement a été tenu au courant. « On évalue nos options, mais personne ne m’a demandé du côté de l’Etat d’étudier le rachat de Bouygues Telecom », précise toutefois Stéphane Richard, contacté par « Les Echos ». L’initiative revient en effet aux deux dirigeants.

Une superbe sortie par le haut pour Martin Bouygues

Le principal bénéficiaire de cette opération serait Martin Bouygues, qui se désole de n’avoir pu racheter SFR, et qui cherche une solution pour sa filiale en perte de vitesse. L’acheteur naturel, Free, ne lui propose pas un bon prix pour ses télécoms : 4 ou 5 milliards d’euros alors que Martin Bouygues en voudrait 8 milliards. Dans l’opération en question, la valorisation de Bouygues Telecom s’élèverait à au moins 6 milliards d’euros.

Surtout, le groupe Bouygues et son partenaire JCDecaux (qui détient 10 % de Bouygues Telecom) profiteraient de la vente de cet actif pour se faire payer en actions, et donc monter au capital d’Orange. En versant une partie en cash, ils pourraient avoisiner 10 % du capital. Ils deviendraient ainsi le premier actionnaire derrière l’Etat d’un groupe international, de premier rang parmi les opérateurs mondiaux, trop gros pour faire faillite et non-opéable. Une superbe sortie par le haut pour les actionnaires du petit opérateur aujourd’hui dans un cul-de-sac, faute d’avoir investi dans un réseau fixe et de détenir suffisamment de clients mobiles.

L’épouvantail de la casse sociale

L’Etat, actionnaire à 27 % d’Orange, a plusieurs préoccupations. D’abord, éteindre l’incendie sociale qui semble couver dans les télécoms, en raison d’une vive concurrence par les prix. Bouygues Telecom agite deux épouvantails  : un plan de suppression d’emplois qui pourrait toucher 2000 personnes sur un peu moins de 9.000 ; et une guerre des prix dans le fixe qui risque de se traduire elle aussi par des réductions d’effectifs chez tous les opérateurs.

Si Orange avalait Bouygues Telecom, le plan de 2.000 suppressions d’emplois n’aurait plus lieu d’être, explique Sébastien Crozier, à la CFE-CGC d’Orange : « 2.000 emplois, c’est quatre mois d’attrition naturelle chez nous. En gardant ces emplois on ne ferait que retarder de 4 mois le plan de départs d’Orange... et nous serions très contents de voir arriver ces salariés qui rajeuniraient notre pyramide des âges. »

Un syndicat d’Orange favorable à la fusion

Le syndicaliste a d’ailleurs publié aujourd’hui une lettre ouverte au Premier Ministre Manuel Valls appelant à fusionner les deux opérateurs. La CFE-CGC entretient des relations suivies avec la direction du groupe Bouygues - une source d’inspiration en matière d’actionnariat salarié (les salariés de Bouygues détiennent 25 % du capital de leur entreprise). Olivier Roussat, le Pdg de Bouygues, invité à l’université d’été du syndicat, avait été chaleureusement applaudi par les militants d’Orange !

Selon la CFE-CGC, une telle fusion serait bénéfique à Orange car « avoir l’appui d’un groupe de BTP pour déployer son réseau de fibre permettrait à Orange d’accélérer et de remplir plus rapidement ses engagements de couverture du territoire en très haut débit. » A l’international, de même, le BTP et les télécoms pourraient avancer main dans la main. « Si Bouygues devient actionnaire de référence de l’opérateur historique, il sera en outre enfin possible, en y joignant les forces de l’actionnariat salarié, de retrouver une stratégie d’entreprise orientée vers le développement de l’activité, plutôt que vers le versement d’un dividende abusif », plaide la CFE-CGC.

Arnaud Montebourg pousse le deal Alstom-Siemens

Le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg est très impliqué dans l’affaire. Il a une obsession  : retourner à un équilibre de trois opérateurs télécoms, pour mieux mettre fin à la guerre des prix. Il a indiqué que l’Etat serait moteur dans la consolidation de Bouygues avec « un autre opérateur », et déclaré à ce propos  : « Ca tombe bien, nous sommes actionnaires d’un opérateur et pas le moindre, donc nous sommes parfaitement intéressés au bon achèvement de ce grand chantier national. » Un rachat par Orange plutôt que par Free permettrait d’éviter une casse sociale massive.

Par ailleurs, Arnaud Montebourg pense disposer là d’un levier pour prendre sa revanche sur l’affaire Alstom. Le ministre avait été heurté que le Pdg du conglomérat Patrick Kron, et son grand actionnaire Martin Bouygues, lui cachent les négociations en cours pour vendre Alstom à General Electric. Arnaud Montebourg est partisan d’un rachat par Siemens, et pourrait se servir de la négociation en cours entre Orange et Bouygues pour faire passer un deal Alstom-Siemens.

Une fusion à haut risque concurrentiel

Reste à savoir dans quelle mesure un mariage Orange-Bouygues Telecom est réalisable. La plupart des acteurs du marché n’y croient pas. Le nouvel ensemble pèserait la moitié du marché du mobile français (en volume de cartes SIM), et 44 à 45 % du marché fixe. Orange est déjà le seul opérateur historique d’Europe de l’Ouest avec Telefonica à être demeuré leader du marché, et il se renforcerait encore ? Il est peu probable que les autorités de Bruxelles, qui seront compétentes sur l’opération, laissent passer un tel mariage sans demander d’énormes concessions en contrepartie (des « remèdes »).

Selon nos informations, Bouygues a prévu de céder le réseau mobile de Bouygues Telecom et des fréquences pour 1,8 milliard d’euros à Free Mobile - exactement ce qui était prévu dans le cadre d’une fusion Bouygues-SFR. Cela permettrait de renforcer le quatrième opérateur. Les négociateurs sont également convaincus qu’il faudra céder les 2 millions de clients fixes de Bouygues Telecom, voire des clients mobiles. Même en faisant ces efforts, le risque concurrentiel demeure élevé. Pour Stéphane Richard, la prudence s’impose  : « je ne veux pas engager Orange dans une aventure », explique-t-il aux « Echos ».

En parallèle, Orange continue à étudier une autre option, beaucoup plus « raisonnable » au plan concurrentiel : le partage des infrastructures de réseau mobile avec Bouygues, si possible en mutualisant les fréquences et en revendant une partie des antennes à Free Mobile, tout en louant le réseau fibre d’Orange à Bouygues Telecom. Une façon pour Bouygues de couper ses liens avec SFR-Numericable (mutualisation mobile, location de fibre), et pour Orange de mutualiser avec quelqu’un d’autre que Free.

Le groupe Bouygues contacté par « Les Echos » a répondu : « Bouygues reste évidemment attentif à l’ évolution du secteur des télécoms en France. Cette évolution conduit tous les opérateurs du marché à réfléchir à toutes les hypothèses et opportunités. Bouygues réaffirme que sa filiale Bouygues Telecom est en mesure de poursuivre sa stratégie stand alone. »

Orange dit « examiner les opportunités »
Dans un communiqué envoyé ce jeudi soir, Orange souligne qu’une consolidation du marché serait bénéfique pour l’ensemble des acteurs mais rappelle qu’il dispose de la surface suffisante pour demeurer indépendant. « Orange estime qu’une consolidation du marché mobile français serait positive à long terme tant pour l’investissement que pour le consommateur », dit le groupe français.
« Orange explore les opportunités qu’offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance (...) Orange agira dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d’une éventuelle opération. »


Source : Les Echos, le 15 mai 2015 par Solveig Godeluck

Hammett

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #5 le: 15 mai 2014 à 20:24:56 »
Cela ne se fera pas, trop de risques concurrentiels. Cela a du être étudié et puis c'est tout.

Florian

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #6 le: 15 mai 2014 à 20:32:25 »
Si ça se fait BT devra lâcher son réseau mobile comme c'était prévu avec SFR je suppose ?

eruditus

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« Réponse #7 le: 15 mai 2014 à 20:35:49 »
Je ne comprends même pas comment on peut envisager une telle solution en sachant que cela sera immédiatement invalidé ou avec tellement de contraintes de revente que cela n'aurait plus aucun sens.  :)

Le seul sens que l'on peut trouver à cela, c'est une volonté de revenir à 3 sur le marché mobile français et de vouloir faire payer cette consolidation par l'opérateur le plus puissant, tout en faisant entrer un actionnaire de référence privé très important. Si c'est une volonté de l'actionnaire "état", l'idée n'est guère brillante !  >:(

Polynesia

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #8 le: 15 mai 2014 à 20:41:05 »
Peut être pas un rachat mais une synergie entre eux ?

tom pouce

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« Réponse #9 le: 15 mai 2014 à 22:28:44 »
Tant que l'accord avec SFR reste, on voit mal quoi.
Un dépeçage de By entre tous les acteurs (Free le réseau mobile, ? les clients... ?)

eruditus

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« Réponse #10 le: 15 mai 2014 à 22:33:51 »
Avec presque 50% de clients non engagé, à mon avis la base clientèle d'un opérateur en France ne vaut plus grand chose. ;D

vivien

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Orange étudie un rachat de Bouygues Telecom
« Réponse #11 le: 15 mai 2014 à 23:03:33 »
Moi, je trouve que cet accord avec Orange (rachat ou partage du réseau) explique pas mal des événements depuis l'échec du rachat de SFR.

Je ne comprenais pas pourquoi Bouygues Telecom cherchait à tout pris à sortir de l'accord avec SFR, car que la suite soit en solo ou avec Free, l’accord avec SFR était bon à prendre.

Maintenant je pense que le plan B était déjà décidé, peu de temps après l'échec du rachat de SFR par Numericable.

Pour rappel, il y a un peu plus d'un mois :


Chaud et froid sur l'accord d'itinérance ?...
Ces tergiversations vont elles avoir simplement des conséquences sur le calendrier ou remettre totalement en cause la création de la co-entreprise.

Mutualisation : SFR menacerait de réclamer 1 milliard d’euros à Bouygues

Déçu, le groupe de BTP pourrait remettre en cause l'accord de partage de réseaux mobiles signé fin janvier avec SFR, qui a préféré se marier à Numericable. Les travaux sont au point mort depuis un mois.

Parfum de divorce dans les télécoms. Depuis que Vivendi a choisi définitivement de marier SFR à Numericable il y a une semaine, la rumeur court que Bouygues Telecom, éconduit, pourrait en représailles casser l'accord de mutualisation des réseaux mobiles qu'il avait signé avec SFR. Un accord scellé le 31 janvier dernier et qui devait générer 300 millions d'euros par an d'économies en investissements et en dépenses opérationnelles en créant un réseau commun en dehors des 32 plus grande villes françaises.

Altice, la maison-mère de Numericable, a assuré que l'accord continue car il n'y a pas de clause prévoyant de rupture en cas de changement d'actionnaire. Ce que confirme Bouygues. Cependant, « la confiance est rompue, on se sent trahis » confie une source proche du groupe de BTP, qui a commencé à regarder les autres options stratégiques. Des contacts informels ont eu lieu avec Orange pour étudier la possibilité d'un partage de réseaux, comme l'ont révélé Les Echos, « à un stade très préliminaire » nuance-t-on chez l'opérateur historique.

« Ce n'est pas un sujet très chaud, il faut nous laisser souffler » temporise une source chez Bouygues. « L'analyse qui a conduit à conclure cet accord, la nécessité de mutualiser pour une meilleure couverture et moins de coûts, reste valable. Après, dans le business, il y a un peu de rationalité et un peu d'affect » relève une autre. 

Un milliard d'indemnités ?
L'avenir de cet accord inquiète aussi certains salariés de SFR, qui ont posé la question à leur PDG, Jean-Yves Charlier, qui a rencontré toutes les équipes cette semaine. « Charlier nous a dit que SFR pourrait réclamer 1 milliard d'euros à Bouygues en cas de rupture de l'accord » confie un salarié qui a assisté au séminaire des salariés d'Ile-de-France mercredi aux Docks de Saint-Denis. « Charlier a dit que ça coûterait très cher à Bouygues de sortir de l'accord » confirme une autre salariée.

Le PDG « a répondu sur le ton de la plaisanterie que l'on pourrait demander 200-500 millions d'euros, voire un milliard » relativise un proche du dirigeant. Des montants à considérer avec réserve au regard des synergies attendues de l'accord, 200 millions d'euros par an pour SFR, 100 millions pour Bouygues. Des montants qualifiés de « fantaisistes » par une source proche du groupe de BTP.

S'il n'y aurait pas de clause prévoyant une sortie pure et simple pour « mésentente » ou autre changement d'humeur, « il existe des clauses de désengagement si les objectifs de déploiement ne sont pas atteints, il y a plusieurs jalons prévus » explique un proche des discussions. SFR pourrait donc être fondé à demander un dédommagement en cas de non-respect du calendrier, mais pas forcèment dans les proportions évoquées. Un accord amiable pourrait aussi être négocié si Bouygues préférait s'associer à un autre acteur,  Orange ou Free.

Coup d'arrêt depuis un mois
« En 4G, Bouygues Telecom possède un plus grand réseau que nous, il peut y avoir des économies d'échelle intéressantes » observe une source chez Orange, « et entretenir un réseau, ça coûte cher avec les usages qui explosent. » La mise en œuvre de l'accord de mutualisation avec SFR, qui prévoit le démontage de 7.000 sites, nécessite des investissements importants, de « plusieurs centaines de millions d'euros » avait indiqué Jean-Yves Charlier : Bouygues a donc intérêt à réfléchir avant d'aller plus loin, avant les premières installations de sites communs programmées au quatrième trimestre. Et ce, même si l'accord est réversible : « on a prévu le tricotage et le détricotage » avait précisé Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom.

Or « depuis un mois, tout est gelé, repoussé, au ralenti du côté de SFR, du fait de la vente » selon des sources concordantes chez les deux parties. Mais des deux côtés on espère tout de même que « l'on n'a pas bossé six mois en pure perte ! »


Source : La Tribune

SFR sera un grand perdant en cas de rapprochement de Bouygues Telecom et Orange : De nombreux clients sur le fixe passeraient du réseau SFR ou Numericable sur le réseau Orange (ADSL ou FTTH) et en plus SFR devrait assumer seul une couverture nationale sur le mobile. Free sera favorable, car il récupérerait ce qu'il souhaite : un réseau mobile avec une bonne couverture 4G pour pas trop cher, lui permettant d'arréter l'itinérance Orange.

SFR deviendrait l'opérateur a la traîne en terme de couverture 4G avec un handicap au niveau de l'endettement.