Auteur Sujet: Hopus  (Lu 205436 fois)

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Hopus
« Réponse #132 le: 23 janvier 2014 à 08:58:16 »
Pour info, Hopus n'est pas plus cher qu'un transitaire moyen-haut de gamme genre Level3.

Donc non seulement ce n'est pas plus cher, mais en plus la facture est compensée avec ce qu'on reçoit en trafic.

Attention, il semblerait que la rémunération sur le trafic se déclenche à partir d'un certain seuil : 1Gbps (en 95 percentile ??)
En deçà, pas de rémunération. Au dessus de 1Gbps : rémunération sur la totalité du trafic (en 95 percentile ??).

Par ailleurs, si le coût du Mbps est identique pour tout le monde, il est néanmoins établi en fonction de tranches avec des prix dégressifs sur le volume (donc tarif identique avec les clients de la même tranche)

Donc ce sont clairement les gros FAI qui sont les plus favorisés par ce modèle (économiquement au moins).
Mais si cela permet de les attirer et ainsi permettre aux petits hébergeurs de faire du transit de qualité à un coût "marché", c'est déjà bien.

Quant à l'impact que cela peut avoir sur les GIX et les transitaires établis, il me semble qu'il est réduit aujourd'hui.

1) les hébergeurs et les FAI échangent du trafic avec la planète entière. Hopus ne va pas annoncer toutes les routes de l'internet (tout comme il n'est pas possible de les avoir via les GIX). Un transitaire "traditionnel" est donc encore nécessaire.

2) tout hébergeur / FAI sérieux se doit d'avoir de la redondance et il ne peut faire reposer son architecture (business) sur un seul partenaire juridique (même si les connexions physiques chez ce partenaire sont redondées). Ils vont donc conserver au moins 1 autre transitaire. On pourrait penser que si l'hébergeur a déjà plusieurs transitaires, il va faire des arbitrages. Sauf que généralement, la sélection de ces transitaires a du être faite pour répondre à des besoins de routes différentes qu'il ne sera sans doute pas possible de reconstituer ou d'optimiser totalement via Hopus. Il faut donc conserver 1 transitaire efficace sur la France, 1 transitaire efficace avec l'étranger (ou plusieurs selon les zones visées) et donc ensuite intégrer Hopus. L'impact sera tout au plus une réduction du trafic chez le transitaire français. Si l'on considère que la consommation générale de BP augmente significativement chaque année...cela devrait être vite compensé.

3) vis à vis des GIX, l'offre peut être compétitive mais il va falloir qu'Hopus parvienne tout de même à attirer autant d'acteurs qu'ont pu le faire FranceIX ou EquinIX pour être vraiment sexy. Attendons aussi de voir la réaction de ces GIX. Il n'est pas impossible qu'ils changent leur politique tarifaire...
Certes, leurs chances d'attirer Orange, SFR, Free sont un peu compromises mais il tournent bien sans jusqu'à maintenant.

4) Je ne suis pas certain que pour un gros faiseur, les tarifs soient suffisamment attractifs pour concurrencer des PNI sur lesquels le FAI touche 100% (pas de frais liés à l'intermédiaire Hopus) et dont les tarifs pour le transitaire ou l'hébergeur pourraient rester inférieurs (en tout cas négociés de gré à gré). Bien entendu, la simplification proposée par Hopus (plusieurs acteurs sur un même point, donc moins de gestion) peut-être intéressante mais ces gros faiseurs et FAI ont déjà des équipes dédiées pour gérer cela au quotidien non ? Il faudrait vraiment que l'acteur débranche beaucoup de PNI pour justifier des réductions d'effectifs :) Du point de vue des équipements, couper 1 port 10G pour prendre 10G de plus chez Hopus ne fait pas faire d'économies. Et puis, le prix des équipements baisse régulièrement.

5) (off) Il ne faudrait pas que le grand public comprenne le changement de modèle économique qui s'opère. Ils risqueraient de réclamer à leur provider une part du gâteau quand ils consomment des contenus. Genre : ben puisque vous êtes payé quand je regarde une vidéo, réduisez moi mes frais d'abonnement ou versez moi une part !
Si on pousse ce raisonnement, et que finalement cela engendre des coûts ou des baisses de revenus chez les FAI, il n'est pas certain que le bénéfice soit si important pour eux avec ce modèle....à terme.
Je n'ose même pas imaginer la réaction des utilisateurs qui savent que leur surf rémunère leur FAI (en plus de l'abonnement) si en plus ils n'ont pas la qualité au rendez-vous.

Bref, tout cela est très bien. Hopus secoue le cocotier, nous amène tous à nous poser des questions de fond, voire à prendre position, et on ne peut que leur souhaiter le meilleur.

« Modifié: 23 janvier 2014 à 10:10:17 par Mediactive Network »

Leon

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Hopus
« Réponse #133 le: 23 janvier 2014 à 10:02:26 »
@Mediactive Network :
Je ne pense pas que Hopus puisse remplacer les PNI entre gros hébergeurs et gros FAI. Ils le disent bien dans leur présentation: ils ne sont qu'une solution de plus pour interconnecter ces acteurs.

Pour moi, ça a surtout un intérêt pour les petits acteurs, pour leur permettre d'accéder plus facilement aux peering payants. quand aux petits FAI, je ne suis pas certain que ça ait un intérêt.

Leon.

vivien

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Hopus
« Réponse #134 le: 23 janvier 2014 à 10:32:48 »
J'aimerais bien voir les tarifs pour comprendre si un hébergeur est dans des tarifs comparable à France-IX  ou si on est proche de tarifs de Ielo / NeoTelecoms (transitaire).

jul_HOPUS

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Hopus
« Réponse #135 le: 23 janvier 2014 à 13:17:49 »
Si vous ne publiez pas les tarifs, rassurez nous : ils sont bien fixés ?

Oui, pas d'inquiétude ;-)

Citer
Ou Orange / Online ont acceptés de venir sans connaître les tarifs ? (avec les risque de voir partir l'un ou l'autre si les tarifs ne conviennent pas)

Ce n'est pas le style de ces maisons ;-)

jul_HOPUS

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« Réponse #136 le: 23 janvier 2014 à 13:22:16 »
@Mediactive Network :
Je ne pense pas que Hopus puisse remplacer les PNI entre gros hébergeurs et gros FAI. Ils le disent bien dans leur présentation: ils ne sont qu'une solution de plus pour interconnecter ces acteurs.
Le problème c'est les asymétries, aujourd'hui elles ne permettent plus la mise en place de gros PNI, ce n'est qu'une question politique et du plus gros / plus fort donc aucune pérennité.

Si Online s'est engagé avec HOPUS ce n'est pas seulement pour nos beaux yeux ;-)

Citer
Pour moi, ça a surtout un intérêt pour les petits acteurs, pour leur permettre d'accéder plus facilement aux peering payants. quand aux petits FAI, je ne suis pas certain que ça ait un intérêt.
Si justement, tu raisonne à court terme. Rien de plus précieux pour un FAI que de pouvoir controler ses investissements et surtout pouvoir les anticiper, là le FAI sait exactement comment il va pouvoir echaffauder son business plan.. et pareil pour le content.

jul_HOPUS

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Hopus
« Réponse #137 le: 23 janvier 2014 à 13:25:50 »
J'aimerais bien voir les tarifs pour comprendre si un hébergeur est dans des tarifs comparable à France-IX  ou si on est proche de tarifs de Ielo / NeoTelecoms (transitaire).

Nous sommes en train de valider les choix techniques ainsi que le modèle, la grille des prix et le contrat seront communiqué lorsque nous pourrons accepter de nouveaux membres. Actuellement cela n'a pas de sens mis à part de lancer des discussions hors sujet.

Nous devons également augmenter les capacités vers Orange, ce travail est en cours nous avons pu évaluer le volume nécessaire et lancons les travaux.

vivien

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Hopus
« Réponse #138 le: 23 janvier 2014 à 19:08:30 »
J'ai retrouvé les tarifs de Equinix-IX Paris (j'avais mal cherché)



C'est l’occasion de faire un comparatif France-IX Paris / Equinix-IX Paris / LyonIX / FR-IX et j’espère pouvoir bientôt rajouter Hopus avec différents ratios up/down.

Frais mensuel pour un lien rempli à 50% : (on part sur une facturation au 95 percentile si proposée sinon sur un port rempli à 50%)

LienFrance-IX      Equinix-IX    LyonIX         FR-IX 75
100 Mb/s0€/mb0€/mb6,33€/mb1,89€/mb
200 Mb/s       2,00€/mb0€/mb4,00€/mb1,31€/mb
1 Gb/s1,00€/mb0€/mb0,80€/mb0,60€/mb
2 Gb/s0,80€/mb0,25€/mb0,73€/mb0,44€/mb
10 Gb/s0,30€/mb0,20€/mb0,26€/mb0,23€/mb
20 Gb/s0,29€/mb0,20€/mb0,19€/mb0,17€/mb
30 Gb/s0,28€/mb0,20€/mb0,17€/mbn.a.
40 Gb/s0,27€/mb0,20€/mb0,16€/mbn.a.
60 Gb/s0,26€/mb0,20€/mb0,15€/mbn.a.

LyonIX est le plus cher pour les petits débits (jusqu'à 1 gb/s)
France-IX est le plus cher pour les grosses capacité (2 Gb/s et plus)

Equini-IX est moins cher et à 1Gb/s, Equini-IX Paris est toujours gratuit en récurent !


Par ailleurs, Nicolas d'Exquinix me précise que :
- Equinix Internet Exchange Paris qui est ouvert depuis mai 2008 a attiré les 3 gros opérateurs français: Orange, SFR et Bouygues Telecom qui y sont connectés avec de nombreux port 10GE.
- Orange propose du paid peering sur l'Equinix Internet Exchange Paris depuis plus de 2 ans.


Il ne dit pas que SFR semble difficile à peerer sur ce GIX et que si Bouygues Telecom peer bien avec les route serveur, sa venue est récente (mai 2013). Il manque Free dans les "3 gros opérateurs Français".

opdop

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Hopus
« Réponse #139 le: 06 février 2014 à 04:49:31 »
C'est l’occasion de faire un comparatif France-IX Paris / Equinix-IX Paris / LyonIX / FR-IX et j’espère pouvoir bientôt rajouter Hopus avec différents ratios up/down.

Un tel comparatif est tout de même sujet à caution.

D'une part parce que comparer des tarifs de GIX sans considérer la diversité de leurs implantations c'est ignorer les coûts qu'ils assument et que leurs membres n'ont pas à assumer pour s'y connecter. Ceci permet notamment me mettre en perspective certains tarifs ...

D'autre part parce que malgré son slogan, Hopus vend du transit (c'est du trafic routé, de niveau 3) et pas du peering, ce qui n'a rien à voir que ce soit en terme de qualité, de contrôle des sessions, de redondance, de diversité de routes, de latence... Il faudrait comparer Hopus avec un transitaire plutôt.

Enfin je relève une erreur qui s'est glissée dans vos calculs des prix de revient pour FR-IX...

Frais mensuel pour un lien rempli à 50% :
(on part sur une facturation au 95 percentile si proposée sinon sur un port rempli à 50%)

LienFrance-IX      Equinix-IX    LyonIX         FR-IX 75
100 Mb/s0€/mb0€/mb6,33€/mb1,89€/mb
200 Mb/s       2,00€/mb0€/mb4,00€/mb1,31€/mb
1 Gb/s1,00€/mb0€/mb0,80€/mb0,60€/mb
2 Gb/s0,80€/mb0,25€/mb0,73€/mb0,44€/mb
10 Gb/s0,30€/mb0,20€/mb0,26€/mb0,23€/mb
20 Gb/s0,29€/mb0,20€/mb0,19€/mb0,17€/mb
30 Gb/s0,28€/mb0,20€/mb0,17€/mbn.a.
40 Gb/s0,27€/mb0,20€/mb0,16€/mbn.a.
60 Gb/s0,26€/mb0,20€/mb0,15€/mbn.a.

Merci pour vos efforts qui montrent tout de même des choses intéressantes, si on compare des choses comparables !

vivien

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Hopus
« Réponse #140 le: 06 février 2014 à 07:58:34 »
C'est corrigé.

Ce n'est pas un exercice facile de comparer les tarifs de GIX, vu les modèles économiques qui sont différents.

Pour FR-IX, pas mois de 3 modèles de facturation sont disponibles (au port, au volume échangé, au trafic 95 percentile) et j'ai pris celui qui est le plus économique pour la comparaison.

FR-IX est un GIX peu connu, peu cher. Je n'ai peut-être pas assez cherché, mais où est la liste des membres ? Il y a des FAI ou hébergeurs de poids ? Quel est le trafic global ?
FR-IX est connecté à d'autres GIX (France-IX, EquiniIX Paris et LyonIX sont interconnectés à d'autres GIX comme le Sfinx à Paris, TouIX à Toulouse, FranceIX Marseille à Marseille, Top-IX à Turin ect...)

Pour Hopus, le fait que le peering soit routé me semble apporter pas mal d'avantage pour la fiabilité. Il y a régulièrement des indisponibilités sur les GIX à base de switchs, lié à des membres qui n'ont pas tout compris. J'ose espérer que Hopus aura moins d'incidents, maintenant je veux bien vos arguments.

opdop

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Hopus
« Réponse #141 le: 06 février 2014 à 12:22:02 »
Pour FR-IX, pas mois de 3 modèles de facturation sont disponibles (au port, au volume échangé, au trafic 95 percentile) et j'ai pris celui qui est le plus économique pour la comparaison.

C'est votre choix d'algorithme oui. Il faut peut-être remarquer qu'il est plus difficile pour un GIX de proposer des prix au 95ème centile puisque ne peut pas financer son réseau avec la marge conséquente que permettent des engagement à 100M, 2x100M, 1G, 2x1G, etc. qui ne sont jamais pleinement utilisés par les membres. Rapporter le prix au Mbps pour une conso qui correspond à un usage normal du port était donc de votre part très logique pour comparer le prix du Mbps.

FR-IX est un GIX peu connu, peu cher. Je n'ai peut-être pas assez cherché, mais où est la liste des membres ?

Ici : https://mon.nap75.fr-ix.fr/

Vous observerez sans doute qu'il y a peu de membres, ce qui est lié à la situation du "marché" du peering à Paris : les prix pour 100 Mbps voire 1 Gbps sont cassés par les GIX préexistants ce qui crée une situation tout à fait anticoncurrentielle. De plus les gros opérateurs ne sont intéressés que s'ils peuvent trouver sur un nouveau GIX suffisament de peers qu'ils n'ont pas déjà ailleurs.

FR-IX est connecté à d'autres GIX (France-IX, EquiniIX Paris et LyonIX sont interconnectés à d'autres GIX comme le Sfinx à Paris, TouIX à Toulouse, FranceIX Marseille à Marseille, Top-IX à Turin ect...)

FR-IX 75 est interconnecté avec les FR-IX du Mans FR-IX 72, celui de Rennes FR-IX 35 et celui de Marseille FR-IX 13. Le nouveau POP de Rouen est en cours de déploiement. L'approche est le développement de GIX régionaux.

Depuis longtemps FR-IX75 est également raccordé au Lyonix.

Toutes ces interconnexions sont faites en niveau 2, sans routeur intermédiaire (que certains appellent "route serveur" à tort), ce qui permet à chaque membre d'un GIX d'établir une session directe avec un membre de l'autre GIX.

Pour Hopus, le fait que le peering soit routé me semble apporter pas mal d'avantage pour la fiabilité. Il y a régulièrement des indisponibilités sur les GIX à base de switchs, lié à des membres qui n'ont pas tout compris. J'ose espérer que Hopus aura moins d'incidents, maintenant je veux bien vos arguments.

En effet le transit est plus facile à contrôler grâce au niveau 3 intermédiaire. Mais de ce fait il perd nombre des avantages du peering, donc si cela présente un avantage technique, ce n'est pas contre pas comparable en termes de services. Si vous voulez le comparer, il faut le comparer avec une offre d'un transitaire qui présentera (ou non) de bonnes interconnexions avec les autres opérateurs car alors on parlera du même service.

Les équipements permettent de sécuriser le niveau 2 correctement. Une phase de recette lors du raccordement du port d'un membre permet de corriger pas mal de choses. A cette occasion nous observons souvent (souvent est une notion relative chez FR-IX ;-) en discutant avec l'opérateur que sa configuration à d'autres GIX est trop permissive, c'est parce que ces GIX n'ont pas fait le travail d'ingénierie nécessaire avec le membre pour assurer la sécurité sur leur GIX. Avec les conséquences que vous citez. On voit même des opérateurs se décourager lors de cette phase parcequ'ils ne savent pas configurer leur équipement comme il faut.

Pour en revenir à Hopus il y a un souci avec le terme "routed exchange" utilisé, parce que par exemple il pourrait désigner un peering L2 sur un réseau routé (par exemple en MPLS) ce qui d'ailleurs existe, et ce serait effectivement un "exchange point" routé. Mais ce que propose Hopus, c'est du routage avec un seul AS transitaire intermédiaire. Cette ambiguité dépasse un peu le simple positionnement commercial : elle est trompeuse et peu induire en erreur des décideurs qui ne font pas bien la part des choses sur le niveau technique.

Pourtant Hopus sera confronté à un problème avec le temps : la nécessité de développer un réseau routé, donc avec des routeurs successifs et/ou des latences croissantes entre les clients, Cela fera de plus en plus ressortir la réalité de ce qu'est le service : un backbone de transit, ni plus ni moins.
Un point d'échange bien développé ne présente pas ces inconvénients, car par définition son réseau est plus restreint et plus efficace. Or sur un réseau étendu, routé donc complexe, d'autres inconvénients pourraient aussi venir dégrader le service (notez que les équipements installés par Hopus sont les mêmes que ceux employés par France-IX et Sfinx, qui ont signalé beaucoup de problèmes matériels). Quel transitaire ne connait jamais d'avarie ? En pareil cas, la centralisation introduite par ce réseau mal nommé pourrait aussi avoir des conséquences sur la qualité que vous espérez d'un réseau L3.

Mais le transit de Hopus sera peut-être excellent, et on ne peut que le souhaiter !

hm55

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Hopus
« Réponse #142 le: 07 février 2014 à 11:00:13 »
Une interview de Julien Ducros fondateur de Hopus

ITespresso.fr : Quelle est la genèse du projet Hopus ?
Julien Ducros : Moi et mon associé historique Bertrand Yvain travaillons dans les télécoms depuis 12 ans au travers de l’opérateur IELO (vente de capacité d’hébergement). En exploitant un réseau IP, nous avons acquis une belle expérience dans l’échange des flux, qui a vraiment évolué. Auparavant, les flux étaient symétriques parce qu’échangés entre acteurs de même profil, les diffuseurs de contenus n’étaient pas encore leur propre opérateur indépendant. Progressivement, nous avons perçu le grand décalage entre les deux profils, ce qui a abouti à une très grande asymétrie [référence à la forte consommation de bande passante engloutie par des services gloutons comme YouTube, ndlr]. Le projet Hopus a été lancé dans le courant de l’été 2013. C’est une équipe de 5 personnes réunies dans une structure SAS que l’on a purgée : on a changé le statut, l’actionnariat et on est reparti à zéro. Mais c’est complètement détaché des activités de IELO et de son infrastructure. On est entré dans le vif du sujet à partir de septembre en rencontrant des opérateurs. On a déployé la technique en décembre pour être opérationnel en janvier. En l’état actuel, nous restons dans une phase de pré-production. On commence à déployer des gros volumes sur Paris puis en province. Mais l’accès pour les nouveaux membres demeure restreint pour éviter d’être dans l’impossibilité de livrer tout le monde.

ITespresso.fr : Fondamentalement, dans quelle mesure bouleversez-vous le modèle du transit IP ?
Julien Ducros : On modifie l’organigramme des jeux de pouvoir dans ce domaine. Aujourd’hui, on pourrait dire que les gros acteurs (opérateurs télécoms, diffuseurs de contenus) s’arrangent entre eux. On considère du coup que l’accès des petits diffuseurs de contenus sur les gros réseaux est discriminatoire. Finalement, on a constaté que les gros diffuseurs de contenus étaient également intéressés par cette approche. Que se passe-t-il en l’état actuel ? Les gros opérateurs passent des accords de peering direct entre eux. Soit on passe par un intermédiaire à qui l’on charge de délivrer les paquets IP [opérateurs de transit IP comme Level 3 ou Cogent, ndlr]. Quelle est la valeur ajoutée de ce profil de transitaire pour la diffusion du contenu de proximité c’est à dire à l’intérieur d’un marché comme la France ? Le rôle des opérateurs de transit IP est pertinent pour les échanges internationaux mais pas pour les flux cantonnés sur les réseaux français. D’où l’èmergence du profil de Hopus.net, qui tire plus vers le positionnement de transitaire que de point d’échange. On sera uniquement facturé pour le transport effectué d’un point A vers le point B. On oublie les enchères pour le prix du mégabit en fonction de la destination. Dans notre modèle, le contrat et la grille tarifaire sont  les mêmes pour tout le monde, quel que soit le profil. Ensuite, c’est l’utilisation du service qui déterminera ce qui sera rémunéré ou facturé.

ITespresso.fr : Donc, vous appliquez le concept de terminaison d’appel data…
Julien Ducros : C’est cela. Une sorte de déclinaison de la terminaison d’appel classique entre opérateurs télécoms. On a fait des recherches : c’est vraiment novateur en Europe et peut-être dans le monde. Le principe appliqué aux télécoms est simple : la structure qui èmet des données est responsable des coûts engendrés. De la même façon que l’on envoie un courrier par La Poste, c’est l’expéditeur qui paie l’affranchissement et c’est gratuit pour le destinataire.

ITespresso.fr : Dans l’espace Questions-réponses de votre site, vous faîtes une allusion à Band-X du nom d’une ancienne bourse de trafic qui avait èmergé dans les années 2000…
Julien Ducros : Nous nous distinguons de ce modèle qui reposait sur une bourse d’échange avec des prix variant en fonction de l’offre et de la demande. Avec Hopus.net, nous voulons éviter cela. Les prix sont fixes et stables dans les échanges entre opérateurs.  Et Hopus sera en mesure de proposer des garanties de qualité de service que l’on ne trouve pas actuellement sur le marché.

ITespresso.fr : On parle de quel niveau de prix ?
Julien Ducros : On communiquera vraiment sur les prix dans le détail quand nous accepterons de nouveaux membres de façon ouverte. Nous ne voulons pas que le débat se focalise sur les prix mais sur le concept. Il y a un prix fixe assez faible de port qui dépend du type de média utilisé, qui permet à tous les opérateurs de se connecter. Par exemple, 50 euros par pour un port 1 Gigabit et 200 euros par mois pour un port 10 Gigabit. La partie variable dépend du volume de trafic échangé sur les ports. Et elle peut devenir importante.
Nous ne facturons pas en-dessous de 1 euro du mégabit en trafic sortant et on ne rémunère pas à plus de 0,95 euros en trafic entrant. Il existe un système de pénalité en cas de manquement à la qualité de service (QoS). Les compensations sont précisées contractuellement mais on ne préfère pas dévoiler les clauses en l’état actuel.


ITespresso.fr : Dans quelle mesure les grands opérateurs adhèrent à ce principe et accompagne le démarrage de vos activités ?
Julien Ducros : Nous avons contacté les gros fournisseur d’accès pour donner de la valeur à Hopus. C’était nécessaire pour intéresser les fournisseurs de contenus. Orange contribue bien : il s’est engagé dès le départ à être rétribué sur le trafic entrant mais aussi à être facturé sur le trafic sortant. Bouygues Telecom a bien joué le jeu également même s’ils sont joignables sur des points d’échange Internet publics. En fait, Bouygues Telecom était plus intéressé par la dimension de qualité. Car, au-delà du nouveau modèle exposé, nous souhaitons engager les opérateurs sur des règles contractuelles strictes et des critères de qualité. Nous pourrons mesurer cette qualité notamment par le déploiement de sondes au coeur du réseau des membres. Au départ, on pensait que Free serait davantage à l’écoute de ce modèle auquel il adhère par principe [revoir à ce sujet une intervention d'Alexandre Archambault, en charge des questions règlementaires au sein du groupe Iliad/Free, lors d'une intervention intitulée "Le peer n'est pas le mal" de janvier 2013 devant les membres du réseau FRNOG, slides PDF]. Des discussions sont en cours avec Free, tout comme avec SFR. C’est étrange car nous pensions qu’Orange serait l’opérateur le plus difficile à convaincre. En fait, c’est lui qui nous a suivi le plus rapidement. Sachant qu’il n’y pas de modèle d’exclusivité : Orange peut continuer à faire du peering direct, tout en ayant recours à nos services parallèlement.

ITespresso.fr : Donc, avec le modèle Hopus, le conflit Free vs YouTube [qualité non satisfaisante de diffusion du service au client final en heures de pointe associée à des engorgements de transit IP, en sachant que l'ARCEP n'a rien trouvé à redire, ndlr] aurait pu être évité ?
Julien Ducros : Typiquement oui. C’est un bon exemple que tout le monde connaît. Le débat sur l’asymétrie du trafic sera aussi intéressant à suivre quand Netflix arrivera en France.

ITespresso.fr : Toujours selon votre espace FAQ, il y a un paragraphe sur la remise en cause de la neutralité Internet. Pourquoi cette critique ?
Julien Ducros : On considère que l’on installe un péage pour aller diffuser des contenus chez les fournisseurs d’accès. Il ne faut pas se voiler la face : c’est déjà le cas. Pour joindre tous les FAI problématiques, directement ou indirectement, il faut déjà payer. Les prix sont établis à la tête du client et ils ne sont pas publics. Cela ne correspond pas à un modèle ouvert. Avec le concept Hopus.net, le contrat est le même pour tout le monde. En plus, nous garantissons la neutralité, contrairement au système en place.

ITespresso.fr : Quelles sont vos priorités pour la première année d’exploitation ?
Julien Ducros : Nous disposons actuellement de trois routeurs interconnectés entre eux sur des points d’échange sur Paris. Nous voulons développer notre présence dans les grandes villes de province (Lyon, Marseille, Toulouse…) pour se rapprocher des points de collecte des abonnés en région. D’ici la fin de l’année, on devrait être présent sur sept ou huit points d’échange. On ne communique pas sur les perspectives de chiffre d’affaires. Les résultats dépendront du degré d’adhésion des opérateurs et distributeurs de contenus. On étendra ensuite le réseau Hopus en Europe sur des noeuds de trafic important situés à Londres, Francfort ou Amsterdam.


Source :ITespresso.fr Le 7 février 2014 par Philippe Guerrier

vivien

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Hopus
« Réponse #143 le: 12 février 2014 à 13:55:13 »
La connexion d'Orange sur Hopus va passer de 20 Gb/s sur TH2 à 80 Gb/s : 40 Gb/s sur TH2 et 40 GB/s sur Equinix PA3

Voici le routeur sur @Equinix PA3, le 3ème site Hopus. Il sera double attaché avec dans un premier temps 40G vers TH2 et 40 Gb/s vers Online DC3 à Vitry.

Le nombre de site de point de présence d'Hopus devrait fortement augmenter en 2014 et la région parisienne ne sera pas seule : Hopus a déjà démarré sa régionalisation.
Mon petit doigt me dit que le premier site de province sera Lyon...

Hopus a expliqué sur twitter pourquoi avoir choisit Brocade : routage l3 only, capacité brute routage, taille de la table de routage réduite, densité, coûts, experience de l'équipe

Hopus compte proposer (comme AMS-IX) des ports 100 Gb/s.

Un nouvel hébergeur parisien est connecté : Oxymium http://www.oxymium.net/

Du coté des tarifs, Le prix du port est de 50€ le port 1Gb/s et 200€/mois le port 10Gb/s. En contrepartie, pas de commit chez Hopus : on paye pour ce que l'on consomme.
Un client potentiel qui trouvé les tarifs un peu élevés des ports m'a fait remarquer que "un 24/48 ports 10G ne coûte plus 200k€" !

Edit : Le prix au Mb/s est fixé par une formule, qui fait que le prix baisse progressivement.