Auteur Sujet: Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep  (Lu 35166 fois)

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alain_p

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #24 le: 08 février 2023 à 16:15:53 »
J'ai peut-être une mauvaise mémoire, mais je ne me rappelle plus avoir lu auparavant que l'ARCEP avait mis en demeure Orange en Mars dernier. Et ce que je note, c'est que Laure de la Raudière dit que cela aurait été fait à la demande du gouvernement.

Est-ce que c'est simplement gagner du temps, on verra...
« Modifié: 08 février 2023 à 18:55:27 par alain_p »

vivien

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #25 le: 08 février 2023 à 17:01:33 »
Les mises en demeure ne sont pas forcément rendues publiques, c'est le collège qui décide.

Et inversement, les attaques des opérateurs envers l'Arcep ne sont souvent pas divulguées dans la presse (l'Arcep est régulièrement attaquée, il n'y a pas de risque important à attaquer).

Ex: règlement de différent entre deux opérateurs, l'Arcep tranche au milieu, les deux opérateurs attaquent la décision, car ils ne sont pas satisfaits.

Philoutix

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #26 le: 09 février 2023 à 23:06:55 »
En attendant, les syndicats commencent à regarder cela de prêt, ici FO Orange :

L’ARCEP veut la peau d’Orange et de ses salariés

Après Christel Heydemann le 30 novembre 2022, c’était au tour de la présidente de l’ARCEP d’être auditée par le Sénat le 25 janvier. La directrice générale d’Orange avait témoigné des 500 millions de coût annuel pour entretenir le réseau cuivre avec une hausse de 37 % ces 3 dernières années et une amplification au fur et à mesure de la bascule vers la fibre. Alors qu’historiquement le modèle tarifaire d’accès des opérateurs commerciaux pour le dégroupage et le génie civil était indexé sur les coûts, l’ARCEP a basculé ce modèle en 2020 vers la modélisation du réseau FTTH.

Cette nouvelle modélisation sous évalue donc les tarifs et en sous-estime la fiscalité. C’est un manque de recettes de 228 millions d’euros pour l’opérateur d’infrastructures que nous sommes et qui profite aux opérateurs commerciaux que sont Bouygues, SFR et Free. Quant à la menace de sanction de l’ARCEP concernant les « retards de déploiement de la fibre optique dans certaines communes de France », il est bon de rappeler à sa présidente que la France est le pays le plus fibré d’Europe avec un taux de couverture de plus de 80 % contre 30 % en Allemagne !

Rappelons également qu’Orange a investi 9 milliards d’euros et a soutenu toute la filière pendant la crise sanitaire. Le contentieux est ouvert par Orange devant le conseil d’Etat sur les deux sujets. FOCom défend conjointement la qualité du service, l’emploi et la garantie d’un accès à un service universel. Préservons ensemble la pérennité de notre entreprise et de nos emplois !

« Modifié: 10 février 2023 à 06:27:11 par Nico »

quady42

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #27 le: 10 février 2023 à 06:58:01 »
En même temps, si il ne finissent pas le déploiement de la fibre, ils sont obligés de reporter la fermeture du cuivre et espère de cette mane financière des années

vivien

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #28 le: 10 février 2023 à 08:07:44 »
Pour rappel, certains disaint que Laure servirait les intérêts d'Orange :
L'avis de Xavier Niel : Laure de La Raudière à la présidence de l'Arcep? "Elle a travaillé 15 ans chez Orange... [...] je ne suis pas sûr que Donald Trump lui même aurait osé faire un truc pareil aux Etats-Unis"



Nonauxe

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #29 le: 10 février 2023 à 09:06:30 »
En même temps, si il ne finissent pas le déploiement de la fibre, ils sont obligés de reporter la fermeture du cuivre et espère de cette mane financière des années

Quid des zones non finalisées où Orange n'est pas OI FTTH ?

vivien

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #30 le: 10 février 2023 à 09:20:51 »
Les zones en retard seront fermées en 2030.

Cela laisse pas mal d'année pour fibrer ces zones.

La vraie problématique de la fermeture du cuivre, ce sont plus les raccordements complexes et tous les boitiers industriels raccordés au réseau sans être éligible au FttH (j'aime bien l'exemple des radars routiers ou du chalet isolé dans la montagne).

Philoutix

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #31 le: 10 février 2023 à 21:24:42 »
3 questions à Nicolas Guérin (Secrétaire Général d’Orange) concernant les relations d'Orange avec l’Arcep

Pourquoi Orange attaque-t-elle l’Arcep ?

Orange n’attaque pas l’Arcep, mais a déposé un recours devant le Conseil d’Etat afin qu’il se prononce sur le désaccord que nous avons avec le régulateur depuis longtemps, concernant la capacité à interpréter les engagements qu’Orange a pris en 2018 de déploiement de la fibre dans les villes moyennes (zone AMII). Nous tentons depuis des mois de faire valoir nos arguments auprès de l’Arcep, qui ne nous entend pas ; elle ne nous a pas laissé le choix en nous mettant en demeure de respecter des engagements qui sont différents de ceux que nous avons pris.

En 2011, nous avions répondu à un appel à manifestation d’intérêt du gouvernement (AMII), en nous engageant à couvrir en fibre sur nos fonds propres les villes moyennes en France. En juillet 2018, ces engagements de rendre raccordables d’ici fin 2022 environ 11 millions de locaux sur près de 3.000 communes, ont été rendus opposables à Orange par application de l’article L33-13 du Code des postes et des communications électroniques. Les engagements pris prévoyaient un premier jalon de déploiement au 31 décembre 2020.

Pourtant en 2020, l’Arcep a changé son référentiel de calcul – postérieurement donc, à notre engagement – et considéré que Orange devait dorénavant couvrir 13 millions de locaux – soit 2 millions de locaux en plus.

Et en mars 2022, l’Arcep a même mis en demeure Orange de se conformer à ce nouveau référentiel dès le premier jalon. Nous considérons que l’engagement d’Orange a été dépassé fin 2021 avec plus de 11 millions de locaux raccordables et à fin 2022, c’est même 12,1 millions de locaux qui sont raccordables, bien au-delà donc de nos engagements de 2018.

Nous avons donc déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour contester cette mise en demeure invoquant notamment le fait que l’Arcep n’a pas le pouvoir d’interpréter nos engagements et de nous sanctionner sur la base de cette interprétation.

Nous avons multiplié les échanges et les démarches auprès de l’Arcep afin de faire valoir nos droits, mais elle a continué à nous mettre en cause notamment dans la presse en invoquant des « retards » et des « manquements » à nos obligations. Nous avons donc décidé de passer à l’étape supérieure.

Qu’est-ce qu’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

Si vous estimez qu'une loi est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution, vous pouvez poser une question - une « QPC » - avant que l'affaire ne soit jugée ; c’est-à-dire au cas d’espèce demander au Conseil d’Etat de saisir le Conseil Constitutionnel pour savoir si l’article L.33-13, qui est le socle de nos engagements - et surtout de la procédure de sanction engagée par l’Arcep contre Orange -, est conforme à la Constitution.

Nous soulevons différentes questions, et notamment la fait de savoir si l’Arcep peut sanctionner Orange sur la base de sanctions qui ont été introduites dans la loi postérieurement à la prise de nos engagements (question de la rétroactivité de la loi) ou encore de faire dire si l’Arcep peut se voir confier un pouvoir de sanction visant au respect d’engagements pris de manière volontaire unilatérale, sans aucune contrepartie (questions de la légalité de peines, de la liberté contractuelle et de la liberté d’entreprendre).

Conformément à la procédure, le Conseil d’Etat a trois mois pour envoyer ou non la QPC au Conseil Constitutionnel, et celui-ci aura à son tour trois mois pour statuer.

Quelle suite peut-on espérer dans cette affaire ?

Nous souhaitons tout d’abord que le travail phénoménal réalisé en un temps record pour réussir le pari d’une couverture fibre sur tout le territoire soit reconnu par le régulateur. C’est grâce à la mobilisation des femmes et des hommes d’Orange – qui a réalisé plus de 50 % des déploiements en France – que notre pays est aujourd’hui le pays le plus fibré d’Europe. C’est aussi en grande partie grâce à Orange qu’aujourd’hui plus d’un internaute a pu faire le choix de la fibre.

Nous souhaitons que notre lecture des engagements que nous avons formellement pris en 2018 soit reconnue et pas déformée.

Il n’est pas question pour nous de remettre en question les engagements pris - qui au surplus ont été atteints -, ni de faire du contentieux pour faire du contentieux ; notre objectif est tout simplement de faire valoir nos droits.

Nous avons toujours privilégié le dialogue dans nos relations avec le régulateur, et nous attendons son soutien pour travailler ensemble sereinement, en tant qu’investisseur de premier plan pour le développement des territoires, au bénéfice de tous les Françaises et Français.
« Modifié: 10 février 2023 à 21:43:42 par Nico »

hwti

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #32 le: 11 février 2023 à 03:04:50 »
En 2011, nous avions répondu à un appel à manifestation d’intérêt du gouvernement (AMII), en nous engageant à couvrir en fibre sur nos fonds propres les villes moyennes en France. En juillet 2018, ces engagements de rendre raccordables d’ici fin 2022 environ 11 millions de locaux sur près de 3.000 communes, ont été rendus opposables à Orange par application de l’article L33-13 du Code des postes et des communications électroniques. Les engagements pris prévoyaient un premier jalon de déploiement au 31 décembre 2020.
Même là l'engagement n'est pas clair : couvrir les villes, ce n'est pas la même chose que rendre éligible un nombre de lignes global (et donc considérer que créer plus de lignes à un endroit permet d'en créer moins à un autre).
Si seules les nouvelles constructions n’étaient pas éligibles, alors il pourrait y avoir discussion sur la base INSEE.

Je me demande s'il ne pourrait pas y avoir le même type de discussion sur les engagements de déploiement 4G par exemple.
https://www.arcep.fr/fileadmin/cru-1676044269/user_upload/grands_dossiers/couverture_mobile/obligations-couverture-mobile-sept2019.pdf
Quand il est question des lignes ferroviaires "telles qu’elles existent au 1er juillet 2015", doit-on comprendre :
 - 60% = 60% du kilométrage des voies ferrées définies en 2015
 - 60% = 60% du kilométrage de ces voies ferrées, sur l'ensemble du réseau (une nouvelle ligne couverte peut compenser une ancienne ligne non couverte)
 - 60% = 60% du kilométrage des lignes (donc si plusieurs lignes empruntent les mêmes voies, ça compte plus)
 - 60% = 60% des lignes sont totalement couvertes (sans aucun trou de couverture en aérien)
Mais https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-reseaux-mobiles/la-couverture-mobile-en-metropole/la-couverture-des-axes-de-transports.html parle de 90% de trains, ce qui n'est pas pareil :
 - 90% des trains, mais sur la base du kilométrage ? Donc les lignes plus fréquentées comptent plus.
 - le taux de couverture moyen des trains doit être de 90% ? Dans ce cas, les opérateurs ont tout intérêt à couvrir les lignes courtes et fréquentées.
 - 90% des trains doivent être totalement couverts ?

D'ailleurs si on parle de ligne :
Citer
TER dans les régions métropolitaines hors Île-de-France et Corse
TER d’Île-de-France (RER A, B, C, D, E) et Transiliens d’Île-de-France (H, J, K, L, N, P, R, U
Il existe des TER des régions hors IDF, qui ne sont pas entièrement dans les régions puisqu'ils ont par exemple un terminus à Paris (et donc souvent partages une partie des voies avec des transiliens).
« Modifié: 11 février 2023 à 03:41:38 par hwti »

vivien

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #33 le: 11 février 2023 à 07:21:12 »
Le cadre réglementaire des réseaux en FttH prévoit une obligation de complétude des déploiements des réseaux fibre optique de bout en bout, à l’échelle locale de la zone arrière de point de mutualisation, et dans un délai raisonnable d’au plus de deux à cinq ans. Cette obligation s’applique à l’intégralité du territoire, à l’exception des 106 communes les plus denses.

Pour en savoir plus : https://www.arcep.fr/actualites/actualites-et-communiques/detail/n/deploiement-de-la-fibre.html

Captain Bumper

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #34 le: 11 février 2023 à 08:19:33 »
Si je me souviens bien, l'élément de droit qui sous tendait cette QPC (en tout cas à l'époque de la 1ère) c'est qu'Orange contestait le fait que l'ARCEP soit juge et partie en ayant un pouvoir de régulation et de sanction. Ce qui me paraît plutôt sain dans un pays qui se dit libre. Comment l'ARCEP pourrait se dédire, elle serait en contradiction avec elle-même, donc forcément quand elle aura décidé qqch de manière unilatérale, sans contradictoire, elle va forcément condamner sans interprétation tierce l'autre partie selon son seul bon vouloir.
On ne se fait pas justice soi-même, il y a la justice (indépendante et contradictoire, du moins dans les textes constitutionnels) pour cela : l'ARCEP régule et poursuit devant la justice les opérateurs après mise en demeure. Comme n'importe quel citoyen ou entreprise de ce pays.... On ne cesse de souligner (à juste titre) que la France fait de moins en moins bien en terme d'indépendance de la justice (entre autres), c'est pas pour créer des juridictions d'exception non indépendante et non contradictoire partout...

alain_p

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Orange lance une question prioritaire de constitutionnalité contre l'Arcep
« Réponse #35 le: 11 février 2023 à 11:30:38 »
On ne se fait pas justice soi-même, il y a la justice (indépendante et contradictoire, du moins dans les textes constitutionnels) pour cela : l'ARCEP régule et poursuit devant la justice les opérateurs après mise en demeure. Comme n'importe quel citoyen ou entreprise de ce pays.... On ne cesse de souligner (à juste titre) que la France fait de moins en moins bien en terme d'indépendance de la justice (entre autres), c'est pas pour créer des juridictions d'exception non indépendante et non contradictoire partout...

Une autorité sans pouvoir de sanction, ce n'est plus une autorité, c'est un pantin. Ces pouvoirs lui ont été donné par le parlement, ainsi que les orientations. C'est cette autorité de l'ARCEP qui a permis le déploiement de la fibre en France dans de bonnes conditions de concurrence, de mutualisation, et de co-financements. On voit qu'il n'en est tout à fait de même dans beaucoup de pays d'Europe. De même pour le déploiement des réseaux mobiles. On a un très fort investissement, et en même temps parmi les prix les plus bas d'Europe, et les entreprises sont rentables. On le doit en partie à l'action de l'ARCEP. Ce serait le retour de la jungle sans pouvoir de sanction. Tous le monde se fouterait de ce qu'elle peut raconter.

C'est comme si tu disais au policier qui t'a arrêté et veut te verbaliser après le franchissement d'un feu rouge : "Non, monsieur l'agent, le feu n'était pas rouge, vous êtes juge et partie, c'est vous qui jugez si le feu était rouge ou non, et en même temps qui sanctionnez."

La QPC, cela permettra d'éclaircir les choses définitvement, mais de toute façon, c'est plus une mesure dilatoire d'Orange devant sa mise en demeure par l'ARCEP, alors qu'il s'était engagé dans son courrier en 2018, à une complétude des déploiements dans ses zones AMII (nulle part on ne parle de nombre de logements INSEE), et avait accepté le principe d'une sanction financière s'il ne tenait pas ses engagements.