Auteur Sujet: Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) par Hammett  (Lu 228333 fois)

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alain_p

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PIF
« Réponse #288 le: 29 juin 2015 à 12:16:21 »
Dans le communiqué, il est question de 3.5 à 4 milliards de cession d'actifs et d'augmentation de capital, donc la répartition entre les deux n'est pas très précise.

Cela m'étonnerait que Free ait été prêt à dépenser 2.5 à 3 milliards d'euros, pour la reprise de fréquences et de points hauts. Cela me parait beaucoup. Quel intérêt par rapport à acheter des fréquences 700 MHz et continuer à développer son réseau mobile, qu'il a beaucoup développé depuis 1 an ? On disait justement que, Free ayant continué à déployer ses relais, le rachat des èmetteurs Bouygues serait moins intéressant pour lui...

Nico

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« Réponse #289 le: 29 juin 2015 à 12:20:28 »
Quel intérêt par rapport à acheter des fréquences 700 MHz et continuer à développer son réseau mobile, qu'il a beaucoup développé depuis 1 an ?
Dispo plus vite, plus facilement...

eruditus

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PIF
« Réponse #290 le: 29 juin 2015 à 12:36:24 »
...
On disait justement que, Free ayant continué à déployer ses relais, le rachat des èmetteurs Bouygues serait moins intéressant pour lui...

Qui disait cela ?

alain_p

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« Réponse #291 le: 29 juin 2015 à 13:23:00 »
Déjà, l'an dernier, l'accord passé entre Bouygues et Free prévoyait la cession de la totalité des antennes Bouygues plus une partie des fréquences, dont pour la 4G, pour 1.8 milliard d'euros. Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, Free accepterait de payer plus, alors qu'il a plus d’antennes, et est le seul acheteur possible :

https://lafibre.info/bbox-les-news/bouygues-telecom-va-racheter-sfr/msg124783/#msg124783
« Modifié: 29 juin 2015 à 16:10:42 par alain_p »

BadMax

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PIF
« Réponse #292 le: 29 juin 2015 à 15:05:05 »
Dispo plus vite, plus facilement...

Ca me rappelle une définition genre "plus rapide, plus facile, plus séduisant..."

Si on dit que Patrick a essayé d'attirer Xavier vers le coté obscur de la Force, est-il :
 - Dark Vador ?
 - l'Empereur Palpatine ?

Martin est-il Han Solo ? S. Richard C3PO ?

Hammett

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« Réponse #293 le: 01 juillet 2015 à 08:38:30 »
En décembre 2014, l’ARCEP a mené une étude aux Etats-Unis sur la situation du secteur des télécoms. C’est l’occasion de faire un point sur la situation du mobile et du fixe (part I) mais également un point sur la consolidation (part II).   

Consolidation
Une nouvelle vague de consolidation est en cours depuis deux ans :
- Sprint, le n°3 du secteur mobile qui avait acquis Nextel, est passé en 2013 sous le contrôle de ’opérateur japonais Softbank tout en absorbant l’opérateur 4G Clearwire ;
- T-Mobile, le n°4 des mobiles, filiale de Deutsche Telekom, a fusionné en prenant en 2013 le contrôle du n°5, MetroPCS ;
- Verizon a conclu un accord en 2013 avec Vodafone pour lui racheter les 45% (130 milliards de dollars) que ce dernier détenait dans leur filiale commune, Verizon Wireless ;
- AT&T qui s’était vu refuser à la fin 2011 par les autorités (FCC/FTC) l’acquisition de T-Mobile, a conclu en 2013 un accord d’acquisition du n°6, Leap Wireless (accord avalisé par la FCC en mars 2014) ;
- le n°1 du câble, Comcast a annoncé le rachat par fusion du n°2, Time Warner Cable. Le nouvel ensemble représenterait le tiers des abonnés Internet du pays. Le projet est en cours d’examen par les autorités américaines ;
- AT&T annonce en mai 2014 un accord d’acquisition-fusion avec DirecTV, n°1 de la distribution de programmes de TV par satellite et n°2 de la distribution TV payante derrière
- Comcast, le projet est également en cours d’examen par les autorités. Il permettrait également à AT&T d’acquérir les fréquences de DirecTV, notamment en Amérique latine.

En parallèle de ces fusions, Sprint avait proposé d’acquérir T-Mobile pour 32 milliards de dollars en juin 2014. Mais, face au risque d’un refus de la FCC, Sprint a retiré son offre 2 mois plus tard. Iliad a proposé également le rachat de T-Mobile mais son offre, aux conditions proposées, a été déclinée. La FCC estime le marché mobile viable de manière pérenne avec le maintien de 4 opérateurs de taille nationale.



Hammett

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« Réponse #294 le: 03 juillet 2015 à 08:37:00 »
Le mouvement de concentration/consolidation du marché des télécoms en Europe est loin d’être terminé. Au total, entre 2012 et 2015, on a assisté à une quinzaine d’opérations de fusion-acquisition, a calculé Business Monitor.
Les petits acteurs européens "pourraient être rachetés par de gros opérateurs télécoms" selon le directeur général délégué d’Orange Gervais Pellissier. Outre l’incontournable P.Drahi, Orange regarde également : "Je ne sais pas quand ou quoi, mais je suis favorable à un Orange ambitieux en Europe. Nous sommes en train de regarder, nous prêtons attention à tout ce qui se passe", déclarait récemment Stéphane Richard au « Financial Times ».

Trois opérateurs sont régulièrement cités comme cibles potentielles : l’italien Telecom Italia, le néerlandais KPN et le belge Belgacom. Vivendi a pris le contrôle du premier en acquérant 14,9 % du capital. Après son échec sur Bouygues Telecom, P.Drahi se montre intéressé par KPN.
Pour Anne Bouverot (Directrice générale de la GSMA, qui représente les intérêts des opérateurs télécoms au niveau mondial) (Les Echos, 30/06) : "Aujourd’hui, dans l’Union européenne, on compte 155 opérateurs de réseau. Soit deux de moins seulement qu’il y a cinq ans (…) A court terme, on arrivera peut-être à 140 opérateurs. Mais c’est encore beaucoup trop, si l’on compare aux Etats-Unis ou à la Chine."

Petit tour d’horizon des mouvements de regroupement les plus importants depuis le début de 2013.

Allemagne
Août 2013 : E-Plus propriété de KPN est vendu à O2 propriété de Telefonica Deutschland. Avec ce regroupement et le passage de 4 à 3 opérateurs mobiles, le nouvel opérateur devient numéro 2 devant Vodafone, Deutsche Telekom reste lui numéro 1.

Espagne
Mars 2014, rachat du cablo-opérateur ONO par Vodafone et rachat de Jazztel par Orange en octobre 2014.

Portugal
Novembre 2014, rachat de Portugal Telecom par Altice – propriétaire du nouvel SFR – En échange Altice devra céder deux filiales portugaises : Cabovisao et ONI, la première proposant des offres de télévision payante, d'internet et de téléphonie fixe aux ménages, la deuxième des services aux entreprises.

Grande Bretagne
Décembre 2014, rachat de EE par British Telecom. Janvier 2015, le conglomérat hongkongais Hutchison Wampoa rachète 02 propriété de Telefonica. Passage de 4 à 3 opérateurs mobiles.  Juin 2013, dans la télévision payante, Liberty Global (Etats-Unis), déjà présent en Allemagne, a racheté Virgin Media en Grande-Bretagne.

Irlande
Juin 2013, le conglomérat hongkongais Hutchison rachète 02 Irlande, filiale de Telefonica. Passage de 4 à 3 opérateurs mobiles.

Belgique
Avril 2015, pour 1,32 milliard d’euro, KPN vend sa filiale belge Base à Telenet filiale du câblo-opérateur Liberty Global. L’opérateur néerlandais KPN cède ainsi sa dernière implantation à l’étranger.
En acquérant le numéro trois des télécoms belges, Telenet va faire passer sa part de marché à 29,7 % pour talonner Mobistar (propriété d’Orange), deuxième acteur belge derrière le leader Proximus (Belgacom, 40,8 % du marché).

Autriche
Fin 2012, passage de 4 à 3 opérateurs mobiles en Autriche avec la vente d’Orange Autriche au conglomérat hongkongais Hutchison.

Hammett

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« Réponse #295 le: 06 juillet 2015 à 08:55:42 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°126

Roaming européen
Enfin ! Des appels au même prix partout en Europe. La fin des frais d'itinérance sera effective à partir du 15 juin 2017. Avant d'être appliqué, ce texte doit être approuvé par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne et en 2016 et 2017, le niveau des frais d'itinérance sera progressivement baissé, jusqu'à leur suppression définitive. En France certains abonnements permettent déjà d’avoir du roaming au même prix. Faudra encore patienter deux ans !

Zones blanches
Orange met en place une mission d’orientation et de coordination pour la couverture des zones blanches mobiles et pour le traitement des points sensibles du réseau fixe. Cette mission est confiée à Bruno Janet (revue de presse ARCEP, 02/07). 3070 communes toujours privées de mobile. 170 communes situées en zones rurales n’ont toujours pas accès au réseau 2G. 2900 autres ne sont toujours pas raccordées à la 3G. La loi Macron fixe l’obligation de supprimer ces zones blanches d’ici fin 2016 pour la 2G et mi-2017 pour la 3G, L’ARCEP disposera d’un pouvoir de sanction. A suivre donc.

Dailymotion
Fin de l’histoire chez Orange. Dailymotion est rentré dans le giron du groupe de médias. L’opération est bouclée depuis fin juin pour 217 millions d’euros et 80% du capital, Orange gardant pour le moment les 20% restants. Vivendi veut apporter des contenus de Canal+ et d’Universal afin de développer des synergies et retrouver de l’audience par rapport à Youtube.
Fin de l’histoire chez Orange. En avril 2011, Orange avait  acheté 49% de Dailymotion pour 69 millions d’euros et était monté au printemps 2013 à 100% du capital pour 72 millions supplèmentaires, il y a investi au minimum près de 30 millions d’euros depuis sans trouver la recette miracle pour faire grandir Dailymotion. Que va faire Bolloré ?

Hammett

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« Réponse #296 le: 07 juillet 2015 à 07:47:03 »
Fiscalité du numérique : quelles pistes pour une fiscalité plus « juste »?  Après le constat, quelle sont les réponses au niveau international ? Et au niveau national ?

1er partie – Etat des lieux et quelles réponses au niveau international   

Etats des lieux
Les géants du numérique profitent, comme toutes les entreprises multinationales, des failles des systèmes fiscaux nationaux et des accords bilatéraux entre Etats pour pratiquer une optimisation fiscale permettant de réduire drastiquement leur taux d’imposition.
Une telle optimisation concerne la taxation des profits mais également la taxation des transactions entre filiales de divers pays. Les transactions numériques, parce qu’elles sont difficiles à localiser, posent le problème du taux de TVA applicable. Ces pratiques et contournements ont permis aux entreprises numériques de s’imposer face aux entreprises nationales, grâce à un avantage comparatif indéniable

Quelles réponses internationales ?
L’OCDE, à la demande du G20, et la Commission européenne ont entamé des travaux visant à corriger les failles du système fiscal européen et international. L'OCDE a publié des propositions au mois de septembre 2014 et les solutions tournent autour de la relocalisation des profits sur le territoire ou ils sont effectués.
D’autre part, L’UE a ouvert une enquête sur des aides d’État dont auraient pu bénéficier Apple en Irlande,
Voir l’adoption par la Commission européenne, en janvier 2015, de dispositions pour lutter contre l’optimisation fiscale entre pays européens (UE, 27/01).

L’application de la TVA selon le principe de destination réduit largement l’incitation des entreprises à s’installer dans le pays appliquant le taux le plus bas, et donc la concurrence fiscale entre les États. Le changement opéré au 1er janvier 2015 pourrait être l’occasion de collecter des données sur ses effets : évolution des taux de taxation des transactions6, recettes fiscales collectées et répartition au niveau européen.

Philoutix

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« Réponse #297 le: 07 juillet 2015 à 08:19:55 »
Analyse intéressante et surtout lucide.

Je m'interroge effectivement beaucoup sur le besoin réel de la fibre. Le constat n'est pas clair. A long terme, on en aura bien sûr besoin. Mais aujourd'hui, Y-a-t-il une nécessité d'en avoir partout en France ? Pas forcèment. A l'heure actuelle, l'appétence pour la fibre n'est pas gigantesque. Aujourd'hui en France, on a l'ADSL. Dans beaucoup d'endroits, on dispose de débits tout à fait corrects, avoisinant les 20 Mb/s. Certains pays, comme la Corée du Sud, ont fibré de manière énergique. Mais les ménages qui bénéficient de cette technologie ont plus une consommation de type ADSL... A court ou moyen terme, le haut débit semble correspondre aux usages des individus.

Par ailleurs, des études ont montré que la diffusion du haut débit a eu des effets positifs sur la croissance, l'emploi et la productivité des entreprises locales. Selon moi, il faut donc se demander ce que peuvent nous apporter les investissements dans la fibre, comparativement à ce que nous offrent ceux consentis dans l'ADSL. Or, il n'est sûr qu'un débit à 100 Mb/s ait un impact économique plus important qu'un débit de 20 Mb/s. En clair, les retours sur investissements liés à la fibre ne seront pas immédiats.



kgersen

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« Réponse #298 le: 07 juillet 2015 à 12:28:27 »
Analyse intéressante et surtout lucide.

Je m'interroge effectivement beaucoup sur le besoin réel de la fibre. Le constat n'est pas clair. A long terme, on en aura bien sûr besoin. Mais aujourd'hui, Y-a-t-il une nécessité d'en avoir partout en France ? Pas forcèment. A l'heure actuelle, l'appétence pour la fibre n'est pas gigantesque. Aujourd'hui en France, on a l'ADSL. Dans beaucoup d'endroits, on dispose de débits tout à fait corrects, avoisinant les 20 Mb/s. Certains pays, comme la Corée du Sud, ont fibré de manière énergique. Mais les ménages qui bénéficient de cette technologie ont plus une consommation de type ADSL... A court ou moyen terme, le haut débit semble correspondre aux usages des individus.

Par ailleurs, des études ont montré que la diffusion du haut débit a eu des effets positifs sur la croissance, l'emploi et la productivité des entreprises locales. Selon moi, il faut donc se demander ce que peuvent nous apporter les investissements dans la fibre, comparativement à ce que nous offrent ceux consentis dans l'ADSL. Or, il n'est sûr qu'un débit à 100 Mb/s ait un impact économique plus important qu'un débit de 20 Mb/s. En clair, les retours sur investissements liés à la fibre ne seront pas immédiats.


Encore une analyse a 2 balles d'un type qui raisonne par le haut ("Dans beaucoup d'endroits, on dispose de débits tout à fait corrects, avoisinant les 20 Mb/s") au lieu de raisonner par le bas (il y a encore plus d'endroits ou on peine à  avoir plus de 2Mb/s).
Le besoin il est réel mais l'offre de service nivelle par le bas ou la moyenne basse: on va pas développer des services qui nécessite 20 Mb/s si le gros de la cible a moins de 5Mb/s. Tout comme on ne propose pas de service qui nécessite un gros upload quand 90% de la population ne peut dépasser le 1Mb/s
L'appétence pour la fibre n'est pas gigantesque parce qu'elle est a plus de 80% déployée dans des zones ou il y a déja du cable ou du vdsl.
Et fournir 20Mb/s au plus grand nombre via de l'ADSL c'est surtout complètement ignorer l'upload.
Bref il raisonne par le haut et a l'envers...

Franchement quand on a gouter a l'upload tres >1 MBps on comprend de suite l’intérêt de la fibre.

Optrolight

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« Réponse #299 le: 07 juillet 2015 à 13:19:51 »
Encore une analyse a 2 balles d'un type qui raisonne par le haut ("Dans beaucoup d'endroits, on dispose de débits tout à fait corrects, avoisinant les 20 Mb/s") au lieu de raisonner par le bas (il y a encore plus d'endroits ou on peine à  avoir plus de 2Mb/s).
Le besoin il est réel mais l'offre de service nivelle par le bas ou la moyenne basse: on va pas développer des services qui nécessite 20 Mb/s si le gros de la cible a moins de 5Mb/s. Tout comme on ne propose pas de service qui nécessite un gros upload quand 90% de la population ne peut dépasser le 1Mb/s
L'appétence pour la fibre n'est pas gigantesque parce qu'elle est a plus de 80% déployée dans des zones ou il y a déja du cable ou du vdsl.
Et fournir 20Mb/s au plus grand nombre via de l'ADSL c'est surtout complètement ignorer l'upload.
Bref il raisonne par le haut et a l'envers...

Franchement quand on a gouter a l'upload tres >1 MBps on comprend de suite l’intérêt de la fibre.

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