FIBRE OPTIQUE EN CHARENTE : "LE RYTHME D’AVANT LA CRISE"Les travaux de déploiement de la fibre optique ont repris rapidement après le confinement. Le retard sera vraisemblablement difficile à récupérer dans le sud du département. Le point avec Charente Numérique.
Comme pour la plupart des secteurs d’activité, les travaux de déploiement de la fibre optique en Charente, portés par le syndicat mixte Charente Numérique, ont vu leur calendrier être chamboulé à cause du confinement. « Les travaux ont été arrêtés pendant deux mois mais la partie étude des projets a été maintenue grâce au télétravail, rappelle Jean Carruette, directeur de Charente Numérique depuis mars dernier. Les travaux ont ensuite repris progressivement et rapidement, de sorte qu’aujourd’hui, nous avons retrouvé notre rythme d’avant la crise. On en est maintenant à 600 km de réseau de fibre et on est capable de sortir 2500 prises par mois. »
Le redémarrage des chantiers s’est fait rapidement « car les sous-traitants étaient en demande de pouvoir reprendre et notre mode de travail en extérieur était compatible avec les règles sanitaires de distanciation ».
Le rythme est même un peu plus soutenu que l’an dernier. « Mais ce type de projet est toujours plus lent au début, nuance le directeur. Nous avions sorti notre première prise il y a un an et, en mars 2020, nous en étions à 1000. Au 1er septembre, nous sommes arrivés à 5000 prises et on devrait atteindre les 7000 le 1er octobre. »
Malgré cela, le retard dû au covid sera difficile à rattraper complètement, « surtout dans le sud du département mais ça devrait se résorber sous peu ». Un nouveau calendrier du déploiement a donc été établi. « À ce rythme, on devrait avoir sorti 50 000 prises en 2021, puis 90 000 en 2022 et ainsi couvrir 90 % du territoire en fibre optique. » Les projets ne vont pas forcément s’accélérer en fonction du besoin de connexion pour le télétravail, devenu plus important depuis le confinement.
« On a bien sûr fait le constat que l’appétence des gens pour une meilleure connexion avait augmenté pendant la crise. Mais, même si on souhaitait accélérer le mouvement, les entreprises prestataires seraient confrontées à un obstacle: celui de la capacité à recruter des gens qualifiés. »
Un problème qui se rencontre depuis plusieurs années dans le secteur. En Charente, il manquerait ainsi 50 salariés pour satisfaire les besoins des entreprises.
« On a des postes ouverts, mais il faut compter le temps de formation qui peut durer quatre semaines et tout le monde ne peut pas le faire, car c’est un travail qui demande de la précision », explique Jean Carruette. Axione, qui travaille sur trois lots de déploiement dans le département, emploie 70 personnes, et Résonance, qui n’a qu’un lot, travaille avec 40 personnes. La clause d’insertion que le Département a intégrée en novembre 2018 pour ses chantiers de déploiement a toutefois été bien utilisée par les entreprises.
« Axione a, par exemple, déjà dépassé l’objectif des 50 000 heures d’insertion avec 51 000 heures effectuées. » Quant aux pénalités de retard que les deux entreprises titulaires ont reçues au démarrage, avant la crise, elles ont été suspendues pendant le confinement. « On ne souhaitait pas les appliquer de nouveau cet été. Maintenant ce sont les nouveaux plannings qui font foi. Mais on ne s’interdira pas d’appliquer de nouvelles pénalités si, plus tard, il y a trop de retards. »
source:
https://www.charentelibre.fr/2020/09/06/fibre-optique-en-charente-le-rythme-d-avant-la-crise,3641636.php