Les chaînes étant en libre accès sur la TNT, tous les fabricants de récepteurs de télévision sont, selon ton analyse erronée, des gens qui veulent se faire du blé sur leur propriété intellectuelle puisqu'ils vendent des moyens de regarder gratuitement ces chaînes. Ca n'a aucun sens.
Premièrement, c'est une déformation absurde de mes propos.
Deuxièmement, tu confonds deux choses essentielles : l'accès aux chaînes en tant que contenu audiovisuel, et la manière dont ce contenu est diffusé techniquement. Ce n'est pas parce qu'un contenu est accessible gratuitement sur un canal public donné (la TNT) que cela signifie qu'il est libre de droits ou que n’importe qui peut le redistribuer à sa guise via d'autres moyens de diffusion.
Troisièmement, ta comparaison entre un service IPTV et un constructeur de téléviseur est plus que bancale. Dans un cas, on capte un signal sans le rediffuser, dans l'autre, on redistribue un contenu sur lequel on n'a pas de droit. Le fait que la réception de ce contenu soit gratuit dans un cadre précis (la TNT ou le site officiel) ne donne pas implicitement le droit de le
reconditionner ou de l'agréger dans une autre interface sans accord.
C'est que ces gens veulent le beurre et l'argent du beurre : à savoir profiter d'une large diffusion gratuite et des retours de la pub, notamment à partir de cette notoriété que la TNT gratuite leur fournit, et la détourner pour diriger le public vers leurs sites et leurs applis où ils espèrent des gains supplémentaires, gains sans rapport avec les coûts du streaming puisqu'ils refusent aussi qu'on les streament gratuitement. Il est clair qu'ils veulent plus que le modèle économique de la TV gratuite payée par la pub.
A la limite, on pourrait l'accepter si la démarche était honnête. Mais elle ne l'est pas. La tricherie de ces chaînes gratuites (minoritaires) se démontre facilement : contrairement aux chaînes payantes qui n'offrent aucun moyen d'accès gratuit par le streaming, les chaînes gratuites le font. Leurs services de streaming utilisent chez toi, dans ton navigateur, des liens hypertextes qui ne nécessitent pas d'authentification par un compte, mais te reprochent de les utiliser indépendamment d'elles. Il s'agit de fournir un accès facile et bon marché pour eux, puis de prétendre qu'on n'aurait pas le droit d'utiliser les liens hypertextes qu'eux-mêmes te fournissent ! Le beurre et l'argent du beurre...
Les services des chaînes payantes, au moins, sont honnêtes. Avec eux le jeu est clair. Leurs flux, ils ne nous les fournissent pas sans abonnement. Si des chaînes gratuites ne veulent pas qu'on utilise comme on veut les liens hypertextes de leurs services de streaming, qu'elles fassent comme les chaînes payantes.
Oui, on peut voir une certaine hypocrisie, ou, à prime abord, une certaine forme de contradiction dans la manière dont ces deux modèles s'opposent... mais il ne faut pas non plus travestir la réalité
juridique et technique : l'accès gratuit n'est pas l'équivalent d'une licence ouverte.
Les chaînes diffusées gratuitement sur la TNT paient très cher pour ça. C'est un choix stratégique de diffusion à large échelle, financé par la publicité, dans un cadre bien défini. En OTT/IPTV, les chaînes sont en droit d'exiger des conditions spécifiques, notamment pour préserver leurs revenus publicitaires (par ex. l'histoire de l'avance rapide pendant les pubs), pour assurer la qualité et la conformité de la diffusion, etc. ; c'est pas une « tricherie », c'est une adaptation logique à un environnement économique et technique qui est complètement différent.
Les liens des flux utilisés par les plateformes des chaînes gratuites sont destinés à être consultés dans un cadre précis : leurs propres sites, leurs propres applications, etc. ; le fait qu'ils soient techniquement accessibles ailleurs ne veut pas dire qu'ils sont libres de droits, ou qu'ils peuvent être intégrés ailleurs sans autorisation. C’est comme dire qu'on peut republier et copier-coller des articles de presse entiers sous prétexte qu'ils sont accessibles gratuitement, de toute façon.
La gratuité d'un accès ou son caractère universel par un autre moyen de diffusion ne sont pas l'équivalent d'une licence d'exploitation.Mais bon, ça,
je ne suis pas le premier à le dire, et je ne serai pas le dernier à être ignoré sur ce point
