Moi non plus, je ne pense pas que ce soit là le problème. Je crains plus que SFR ne s'effondre sous le poids de sa dette et de la fuite de ses abonnés suite aux augmentations des abonnements pour rembourser cette dette. Cela a été par exemple le cas des magasins Virgin, rachetés dans le cadre d'un LBO :
"Le premier coupable, c'est le LBO, assure Patrick Hourquebie, ex-PDG de Virgin France et président d'Alice Media Store. Les rachats de Virgin comme de Chapitre ont été financés par de l'endettement. Avec l'explosion du foncier, l'équilibre a été totalement rompu."
http://www.challenges.fr/entreprise/20130418.CHA8501/la-fin-de-virgin-est-celle-d-une-epoque.htmlIl faudra effectivement attendre au moins deux ans (sinon trois, car pendant 3 ans Altice ne rembourse que les intérêts de sa dette...) pour voir si l'ensemble Numericâble-SFR pourra dégager assez de cash flow pour rembourser l'énorme dette contractée (plus les autres acquisitions, Suddenlink..., 33 milliards en tout pour l'instant).
Mais ce que l'on peut déjà dire, c'est que le montage financier, et la façon de planquer filiales et siège social dans des paradis fiscaux (Luxembourg, Guernersey, Suisse, Amsterdam etc...), est plus que douteuse. Un vrai capitaine d'industrie n'aurait pas fait cela, et on peut déjà dire que la France ne touchera pas beaucoup d'impôts des sociétés ainsi mises à l'abri, comme le font d'autres multinationales (Apple, Google ...).
Drahi a profité ces derniers 18 mois du fait que la BCE a baissé ses taux d'intérêt à un niveau jamais vu (~0.5 %), que les investisseurs sont à la recherche de placements qui rapportent (high yields bonds...), et sont peu regardants sur la solidité de ces placements tellement ils sont en manque. C'était déjà le cas des fonds de placement américains en 2007-2008, avant l'effondrement de la bulle spéculative.
Drahi n'a pas encore montré qu'il était un grand capitaine d'industrie. Il a surtout prouvé qu'il avait su profiter de cette période exceptionnelle pour mettre au point des montages financiers complexes et douteux, avec un énorme endettement que les entreprises rachetées devront elles-mêmes rembourser, ou mourir...