L'achat de SFR en 2014, c'était plutôt 13.5 milliards d'euros, apportés par la dette (LBO).
Ensuite, en 2015, alors que SFR avait fait 600 millions d'euros de bénéfices en 2014, Altice a demandé la remontée d'un dividende de 2.5 milliards d'euros (à l'époque, Altice ne possédait que 80% de SFR, donc 20% sont allés aux autres actionnaires), et SFR a du emprunter 1.5 milliards d'euros supplémentaires pour payer le dividende, ce qui a porté la dette à 15 milliards d'euros.
Puis, vers 2018, après qu'Altice ait racheté l'ensemble de SFR et l'ait fait sortir de la bourse, il a fait porter sur lui les 5 milliards de dette qu'avait Altice Luxembourg, qui n'avait aucun revenus et ne pouvait pas payer directement les intérêts (il fallait des remontées de dividendes). La dette est alors montée à plus de 20 milliards d'euros.
Donc non, à ma connaissance, la dette portée par SFR n'a jamais servi à apporter des capitaux à SFR pour assurer son développement.
Au contraire même, les ventes de ses actifs, comme ses sites mobiles (d'abord à 49%, qui a rapporté 2.75 milliards à Altice France), n'ont pas pas été utilisés pour rembourser une partie de la dette, comme souligné par les syndicats.
On est donc au T1 2025 (en attendant les résultats du S1), à -9 milliards de capitaux propres, donc de pertes cumulées. Alors que la marge brute de SFR, l'EBITDA, a longtemps été très élevée, 38/39% (moins depuis qu'il a perdu des abonnés et doit louer ses sites mobiles, et même ses datacenters), mais a servi à payer les intérêts de la dette.
Avec, depuis la remontée des taux d'intérêt, 1.5 milliards d'intérêts à payer par an. Et plus la possibilité d'emprunter, car Altice France est maintenant considérée en défaut sur sa dette, par exemple par Standard and Poor's, qui l'a dégradée à la catégorie defaut, grade D) :
https://fr.investing.com/news/stock-market-news/loperateur-telecom-altice-france-degrade-a-d-par-sp-93CH-2919085Il est clair que SFR, sans cette charge de la dette, et ses 1.5 milliards d'intérêts à payer chaque année, serrait au contraire une entreprise rentable, et dont l'avenir serait assuré.