Bref il n'a rien fait mais il n'avait rien vu venir

boh.
en dehors de l'aspect anti-sfr ou pro-sfr parfois prononcé du topic, notons que :
a- il va pas vous dire "oui j'ai fait" ni "oui  j'ai vu, mais j'ai rien fait" (quoique -1-)
b- ca diffère pas vraiment des autres affaires: Ghosn chez RNO/Nissan, plus récemment l'affaire wirecard, ou encore FTX, kerviel, d'autres passées, d'autres à venir..
c-un dirigeant peut tout à fait cacher des choses à son entourage, au meme titre que le contraire s'est déjà vu dans des affaires : comptables en fuite, financiers vérolés..
d- les gens jugent parfois sans avoir vu une seconde le dossier


1: saikawa, "j'avais confiance", face caméra de netflix..

Ce qu'a mis en exergue cette affaire, c'est l'opacité de la gestion d'Altice, avec en particulier les fiducies d'Armando Pereira, c'est à dire les prête noms qui gèrent ses affaires en son nom, sans qu'il apparaisse officiellement. C'était le cas de Patrick Drahi, qui gérait a priori 22% d'intérêts d'Armando Pereira dans Altice, mais aussi d'autres sociétés, comme ERT Technologies, avec des holding là aussi placées au Luxembourg. Quand on a 60 milliards d'euros de dettes, et une santé commerciale chancelante, cette opacité ne donne pas confiance aux investisseurs, qui peuvent se demander qu'est-ce qu'il y a comme autres mauvaises surprises qui pourraient être cachées.

C'est d'ailleurs ce qui est rappelé (mais déjà connu par exemple par l'Informé), dans l'article de Vanity Fair :

Drahileaks + Pereiragate : les deux dossiers se télescopent. Un cauchemar pour le patron d’Altice. Car ils mettent à jour, bien au-delà de ce qu’on pouvait imaginer, l’imbrication des intérêts économiques de Patrick Drahi et de son associé Armando Pereira. Un tableau Excel comptabilise ainsi ce que chacun doit à l’autre – l’unité de mesure entre eux étant la centaine de millions. Si officiellement et formellement, Pereira n’est plus actionnaire d’Altice, il l’est en réalité resté à 22 % via un montage complexe de fiducie. En simplifiant, Pereira a confié la gestion de ses actions à Drahi dans une demi-douzaine de sociétés dont les filiales d’Altice en France et aux États-Unis. Les deux hommes ont prévu des options d’achat et vente réciproques de leurs parts, à partir de 2035. En réalité, Pereira a été au capital de presque toutes les affaires de Drahi depuis 2002. Y compris, pour la dernière acquisition de 2019, celle de Sotheby’s. Comment pourront-ils dénouer leurs relations à l’issue de la procédure judiciaire ?

J'ai toujours pensé effectivement que le rachat par Drahi de SFR par la dette, dans un marché très concurrentiel, qui ne permet pas d'augmenter les prix et de rembourser la dette, était un danger pour SFR. Et on a vu le résultat. Avec ses méthodes de cost killer (mais par pour tout le monde, on l'a vu avec Armando Pereira), la moitié des emplois de SFR ont déjà été supprimés. Le reste ne tient qu'à un fil, avec la remontée des taux d'intérêt.

On le verra probablement avec les futurs résultats de 2023, qui devraient montrer une perte d'1 milliard d'euros, due uniquement aux frais financiers.

L'informé annonce aujourd'hui que le projet de vente de l'adtech Teads avance, il y aurait des candidats, et Morgan Stanley, qui gère encore le processus, passerait à un deuxième tour avec les candidats retenus, dont deux fonds d'investissement américains, Apollo Global, et Visa Equity Partners, et peut-être deux industriels.

Néanmoins, l'Informé croit savoir que le prix se négocierait autour de 2 milliards d'euros, plutôt que les 3 milliards d'euros espérés initialement. Donc il se pourrait que l'affaire ne se fasse pas finalement, car P. Drahi pourrait ne pas trouver le prix suffisamment intéressant. Il faut dire que Teads a perdu de sa rentabilité en 2023, voir graphique ci-dessous.

De plus, Teads fait partie d'Altice International, et pas du "silo" d'Altice International, donc sa vente, comme celle éventuelle de MEO, qui fait partie aussi d'Altice International, ne règlerait le problème d'endettement d'Altice France.

Altice : la vente de Teads entame sa dernière ligne droite

La régie publicitaire en ligne, propriété de Patrick Drahi, intéresse de grands fonds américains. Le deuxième tour des enchères est engagé.

Jamal Henni, Aroun Benhaddou - Publié : 16/01/2024 à 12:02 - Mis à jour : 16/01/2024 à 12:54

https://www.linforme.com/tech-telecom/article/altice-la-vente-de-teads-entame-sa-derniere-ligne-droite_1352.html