Selon "Marianne", Altice voudrait en fait vendre Altice France dans son ensemble. Bercy serait informé et suivrait l'affaire. Macron ne voudrait pas que le groupe parte à l'tranger, et aurait contacté Rodolphe Saadé, patron de CGM CGA, pour qu'il reprenne l'ensemble. Je ne sais pas, mais je ne crois pas trop à cette histoire rocambolesque...

Drahi doit s'alléger, Niel ne peut pas s'aligner... et Macron veut Saadé : la vente chaotique d'Altice France

Par Emmanuel Schwartzenberg - Publié le 05/10/2023 à 12:00

La CMA CGM, candidat préféré d’Emmanuel Macron à la reprise de l’opérateur téléphonique, affirme ne pas avoir été contactée par Bercy sur ce dossier. La société de Rodolphe Saadé, constamment menacée par une taxe sur les super profits, pourra-t-elle refuser d’intervenir si l’État le lui demande?

Le secret bancaire est, comme toujours, bien gardé. Patrick Drahi serait prêt à vendre Altice France, propriétaire du réseau téléphonique SFR. Ou plus précisément le contrôle actionnariat de la société. L’annonce faite aux marchés par Goldman Sachs d’une ouverture partielle du capital de la société était en effet, destinée à masquer cette opération de grande ampleur. Après avoir envisagé toutes les hypothèses, le patron sexagénaire n’ a pas trouvé d’autre solution pour refinancer le groupe mondial qu’il veut conserver et protéger ses enfants. La cession de BFMTV, évoquée par toute la presse économique, ne suffit pas à régler ses problèmes d’endettement même si elle se concluait au prix astronomique de 800 millions d’euros que veut obtenir Patrick Drahi.

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Plus d'alternative pour Drahi

Céder Altice France, c’est vendre le deuxième opérateur du téléphone fixe en France et le 3ème du mobile. Ce n’est donc pas de gaieté de cœur que Patrick Drahi a dû se résoudre à prendre une telle décision mais en avait-il le choix? D’après Standard &Pool’s, Altice Monde a renégocié, en janvier dernier, 23% de sa dette en allongeant sa maturité de deux ans mais en l’assortissant d’un taux de 5,5% au lieu de 3%. Selon Bloomberg, la dette que les traders échangeraient en gré à gré subirait aujourd’hui  une décote de 30 points. Certains analystes assurent qu’Altice devra payer, l’an prochain, deux milliards d’euros de taux d’intérêt alors qu’il dégage 1,7 milliard d’euros de liquidités pour les payer.
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Bref, pour sortir de cette impasse, Emmanuel Macron aimerait bien, une fois de plus, que son chevalier blanc, Rodolphe Saadé, le patron de la CMA CGM,  rende encore un service « à la République ». Questionnée, la CMA CGM nous a répondu : « À chaque fois qu’une grande affaire est mise sur le marché français, on pense à nous. A ce jour, nous n’avons pas été contactés par Bercy et nous n’étudions pas ce dossier ».

Je dois dire que je crois beaucoup plus à cette conclusion. Il y a beaucoup d'approximations dans le texte de l'article (dont la "téléphonie fixe..."). Altice France a 24 milliards de dettes. Si même le reste du groupe valait zéro, il faudrait au moins dépenser ce montant pour l'acquérir. Qui achèterait Altice France à ce prix ?

https://www.marianne.net/economie/drahi-doit-salleger-niel-ne-peut-pas-saligner-et-macron-veut-saade-la-vente-chaotique-daltice-france

Selon Le Monde, Patrick Drahi a dit lors d'une réunion devant les salariés (en fait les syndicats), qu'il ne voulait pas vendre les médias :

Devant ses salariés, Patrick Drahi affirme ne pas vouloir vendre BFM-TV

Olivier Pinaud - le 17/10/2023

Lors d’une rencontre avec les syndicats, la première depuis l’arrestation de son associé, Armando Pereira, le propriétaire d’Altice a rappelé le caractère « stratégique » de sa chaîne de télévision.

C’est la première fois, depuis l’arrestation, le 13 juillet, pour corruption, de son associé historique, Armando Pereira, que Patrick Drahi s’exprimait devant les représentants du personnel d’Altice France (SFR et BFM-TV). Mardi 17 octobre, en visioconférence, la guerre entre Israël et le Hamas le retenant à Tel-Aviv, où il possède un opérateur de télécoms (Hot), l’homme d’affaires a tenté de rassurer les salariés sur les conséquences de l’affaire de corruption pour son groupe, lesté de près de 24 milliards d’euros de dette en France.

« Je suis très serein sur notre dette. C’est un non-sujet ! », a lancé M. Drahi, selon un compte rendu syndical consulté par Le Monde ...
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Du fait des difficultés actuelles, la vente d’une partie du capital de SFR s’annonce compliquée. Devant ses salariés, M. Drahi a expliqué que s’il vendait plus de 50 % du capital de l’opérateur, cela déclencherait une clause de remboursement de l’intégralité des 24 milliards d’euros de dette.
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Au niveau interne, de nombreux salariés expriment leur lassitude. Lundi 16 octobre, Altice a annoncé la démission de sa directrice des ressources humaines, Fabienne Glatt-Quintana, présente dans le groupe depuis vingt-quatre ans.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/17/devant-ses-salaries-patrick-drahi-affirme-ne-pas-vouloir-vendre-bfm-tv_6195047_3234.html

Bon, ce que l'on remarque surtout, c'est que Patrick Drahi n'a rien vendu pour l'instant, même pas les datacenters de SFR, et donc que le niveau de la dette de son groupe reste le même, malgré ses déclaration d'Août et début Septembre devant les créanciers.

https://alticefrance.com/fabienne-glatt-quintana
"depuis 2018 Directrice de la Gestion des risques et obligations légales au Secrétariat général d’Altice France."

Elle n'a rien vu venir...
Ils ne vont pas la regretter

J'ai ma petite idée là dessus. Une grande partie de sa dette, environ 80% est constituée de "secure bonds", et de "secure loans", donc d'obligations ou d'emprunts bancaires sécurisés, c'est à dire gagées sur des actifs. A mon avis, c'est un peu comme quand tu as pris un emprunt pour acheter ta maison et que celle-ci est hypothéquée, constituant la garantie de la banque. Tu ne peux pas la vendre sans son accord, et sans rembourser le reste de la dette (qui dans le cas d'une entreprise qui ne paye que les intérêts, constitue tout le capital emprunté).

Donc s'il vend une partie de SFR, il doit rembourser les créanciers qui lui ont prêté et pour qui ces actifs constituent leur garantie. Et il y a intérêt pour lui que la vente  couvre au moins la totalité de l'emprunt. Si ce n'est pas le cas, et cela pourrait l'être dans les conditions actuelles, où SFR perd des abonnés, et connait une baisse du chiffre d'affaire, et que du fait de la remontée des taux d'intérêt, les infrastructures intéressent moins, donc qu'il ne peut pas les vendre au prix qu'il aurait voulu, la vente pourrait ne pas couvrir la dette à payer, et il devrait compléter. Et si les actifs paraissent bien moins valorisés que ce qui était estimé auparavant, cela pourrait aussi beaucoup inquiéter les autres créanciers sur la valeur de leur garantie...

Sans compter que cela pourrait entrainer une dépréciation d'actifs, qui pourrait faire très très mal dans les résultats de l'année, un peu comme ce qu'il s'est passé pour Orange en Espagne (qui avait passé une dépréciation d’actifs de 3.7 milliards au S1 2021)...

Version La Provence du jour titre :
Altice (SFR) a approché Bouygues et Free