Effectivement, il n'y a pas de mutualisation aux États-Unis, contrairement à la France, ce qui explique que celui qui a déployé (le câble aux États-Unis), se retrouve en position de monopole ensuite. Mais il supporte aussi tous les coûts du déploiement. Orange expliquait d'ailleurs après la parution de ses résultats hier, la baisse de son CA par la baisse des cofinancements des autres opérateurs, après la fin, théoriquement des déploiements en ZMD fin 2020. Ce qui montre l'importance des co-financements. On peut quand même relativiser le "vaste plan fibre". Pour Orange en ZMD, cela représentait 12.8 millions de logements à rendre raccordables, contre 2.7 millions à SFR, et donc là 6.5 millions pour Altice USA.
Il y a un fort parallèle aussi effectivement avec la situation en France en 2017, où Altice France/SFR avait annoncé vouloir fibrer la France à lui tout seul, ce qui devait représenter ~30 millions de locaux. Cet investissement énorme avait fortement inquiété les investisseurs sur les résultats futurs, et avait conduit à une chute de 50% du titre SFR en Novembre 2017, après l'annonce des résultats du T3.
En France, l'action avait commencé à baisser après l'été, malgré l'annonce d'un plan de rachats d'actions de 1 milliard d'euros. Là, l'action avait déjà commencé à fortement baisser depuis la fin de l'été aussi, du fait de pertes d'abonnés, suite au phénomène des cord cutters, ces américains qui résilient leur abonnement TV par le câble pour prendre un abonnement Netflix ou autre, et aussi de la concurrence (sur 60% de l'état de New York) de Verizon FIOS en FTTH. Là aussi, Altice USA avait pourtant lancé, après l'échec du rachat du canadien Cogeco, un plan de rachat d'actions de 2.5 milliards de dollars. Mais après avoir remonté un temps aux alentours de 35 $, l'action a chuté au point de se retrouver aux alentours de 14 dollars ces derniers temps. Là, elle se retrouve à 11.5$, au tiers de la valeur d'introduction en bourse, 34.30 $ le 23 Juin 2017 (voir graphiques ci dessous).
Et après, Patrick Drahi se targue, comme il l'a fait devant le Sénat, d'avoir la confiance des investisseurs... Bon après, certains diront que c'est un plan pour racheter à moindre frais Altice USA, et le faire sortir de la bourse, ce qui était déjà envisagé avant, comme ici.