Auteur Sujet: Numericable écoute ses employés  (Lu 3752 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 47 269
    • Twitter LaFibre.info
Numericable écoute ses employés
« le: 20 février 2009 à 22:27:38 »
Le titre "Numericable écoute ses employés" c'est un jeu de mots avec le post précédent "Numericable écoute ses abonnés" et je cite la maire de Champs-sur-Marne, ville du siège social de Numericable : "incroyable et épouvantable que la scène ait suscité zéro émoi de la part d'une entreprise qui ne dialogue ni avec ses clients, ni avec ses salariés, et qui fait un plan social tous les deux ans"

Lundi 16 février 2009, Pierre Danon, le président du câblo-opérateur, a tenté de quitter son siège social dans une voiture conduite par un prestataire de Numericable. Résultat : une personne blessée à la jambe par le conducteur de Pierre Danon, un délit de fuite, une audition par la police le soir même, et un dépôt de deux plaintes à la clé pour tentative d'homicide involontaire et délit de fuite.

Une vidéo de Desobeir.net :


La voiture du PDG de Numéricable renverse un gréviste

En cherchant à éviter les grévistes en colère, la voiture de Pierre Danon a heurté l'un d'entre eux, victime d'une triple fracture.

A Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), l'opérateur Internet Numéricable était déjà célèbre pour ses pannes fréquentes et ses plans sociaux récurrents au siège national, qui compte plus de 600 salariés.

Depuis lundi 16 février, il faudra y ajouter la triple fracture tibia-péroné dont a été victime Patrick Bérol, renversé par la voiture du PDG de l'entreprise, qui tentait de quitter les lieux qu'occupent depuis jeudi dernier une quarantaine de grévistes et une vingtaine de "Désobéissants" venus leur prêter main forte.

Salarié de Numéricable et gréviste, Patrick Bérol a été opéré une première fois lundi soir et devait repasser sur le billard ce mardi. Sa chambre d'hôpital était injoignable par téléphone ce matin.

Toutefois, une vidéo de la scène existe, filmée par les "Désobéissants". Elle ne montre pas l'impact entre le véhicule et la jambe du salarié, mais on y voit tout de même la voiture du PDG qui accélère et, juste après, le gréviste à terre (Voir la vidéo, aux alentours de 3 minutes 44)

Présent sur les lieux, Xavier Renou, porte-parole des "Désobéissants", relate la scène dont il a été témoin:

    "Pierre Danon, le PDG, avait refusé le dialogue. Nous étions présents sur le parking de l'entreprise quand nous l'avons aperçu se glisser dans sa voiture. On a alors couru vers lui pour tenter de lui parler. Il se cachait sur la banquette arrière.

    "Au volant, le chauffeur a accéléré, comme pour prendre de l'élan. Trois personnes ont toqué à sa fenêtre alors qu'il ralentissait, dont Patrick. Le chauffeur a redémarré en trombe en faisant un écart. C'est à ce moment-là qu'il a heurté sa jambe."

Les pompiers arriveront les premiers sur les lieux. Puis la police à 16h40. Suivront deux heures de confusion, pour "avoir une narration des faits un peu claire", raconte Natacha Merrien, commissaire-divisionnaire de Noisiel.

Finalement, Pierre Danon, le PDG, se rendra au commissariat. Non pas à l'issue d'une traque effrénée, comme l'ont affirmé les grévistes, dont deux s'apprêtent à porter plainte pour "délit de fuite", voire "tentative d'homicide".

Pas de plan Epervier mais le conducteur en garde à vue

De son côté, la commissaire-divisionnaire Natacha Merrien est formelle:

    "Il n'a jamais été intercepté, même si des voitures tournaient. Le but était de se calmer et de chercher à comprendre. C'est en fin de soirée qu'on a identifié le chauffeur, et qu'on a eu un contact avec lui. Nous lui avons demandé de se présenter ce matin. Le PDG, lui, a été entendu hier soir, comme beaucoup de témoins."

En effet, ce n'est pas le PDG qui a été placé en garde à vue, ce mardi matin, mais la personne qui se trouvait au volant. Renseignement pris, il s'agit non pas du chauffeur de Pierre Danon (qui n'en a pas: il prend le RER et se déplace en taxi dans Paris) mais "d'un prestataire extérieur en préretraite qui était chargé de la sécurité du parc informatique", détaille Antoine Boulay, détaché par la société de conseil corporate Vae-Solis pour assurer la communication de crise de Numéricable.

"Il a mis volontairement sa jambe sous la roue"

Lequel avance une toute autre version des faits que celle des grévistes et des Désobéissants:

    "J'ai trois témoins parmi les cadres de l'entreprise qui ont affirmé à la police que la personne a placé exprès sa jambe sous la roue arrière, en criant d'ailleurs 'Maintenant ils vont raquer'. Est-ce que vous pensez vraiment qu'il aurait roulé à dessein sur son salarié? C'est bien que ce dernier a accepté de se faire rouler dessus."

Et les accusations de délit de fuite? La réponse de Numéricable via Antoine Boulay:

    "Dans la voiture, ni le conducteur ni le passager ne pouvaient se rendre compte de la gravité de la situation. Ils ont quitté l'entreprise sans savoir pour la fracture. C'est moi qui ai appelé le PDG quand il est sorti de son rendez-vous à la Défense. Il a décidé d'aller déposer aussitôt au commissariat."

Une jambe placée sous la roue arrière ou une voiture qui passe coûte que coûte? C'est l'enquête de police qui tranchera. Pour sa part, Maud Tallet, la maire PCF de Champs-sur-Marne, jugeait mardi matin "incroyable et épouvantable que la scène ait suscité zéro émoi de la part d'une entreprise qui ne dialogue ni avec ses clients, ni avec ses salariés, et qui fait un plan social tous les deux ans".

A cela, Antoine Boulay (qui se trouve avoir été leader syndical Unef avant de s'occuper de gestion de crise) objecte que cette occupation relève de la prise d'otage, puisqu'il se trouve, parmi les grévistes, "huit salariés qui ont été licenciés pour vente frauduleuse et quatre ou cinq autres qui sont sous le coup d'une procédure disciplinaire". Et Numéricable d'insister davantage sur "les voies de fait contre d'autres salariés victimes d'intimidation" et sur l'isolement des grévistes que sur le cas Patrick Bérol, qui, lui n'a pas été licencié et n'est pas soupçonné par l'entreprise de vente frauduleuse, même si une procédure disciplinaire a été entamée.

Mardi midi, il était toujours injoignable à l'hôpital.


Source : Rue89 Par Chloé Leprince le 17/02/2009
« Modifié: 09 décembre 2009 à 16:39:55 par vivien »

epsigon

  • Invité
Re : Numericable écoute ses employés
« Réponse #1 le: 22 février 2009 à 10:21:06 »
Honteux !

Je suis tout simplement outré par la présidence du groupe Numéricable, un boycott total de leurs produits me semble nécessaire.