Vous en avez certainement entendu parler aujourd'hui, cela a fait les gros titres, ARM qui est en procès avec Qualcomm, menace de retirer sa licence d'exploitation à Qualcomm dans les 60 jours, ce qui ferait que Qualcomm, le principal fournisseur de processeurs et modems pour smartphones, ne pourrait plus en vendre...

Voir par exemple le site des Echos :

Puces : la guerre entre Arm et Qualcomm bat son plein

A quelques semaines d'un procès entre les deux géants, Arm menace de mettre fin à la licence de Qualcomm. Grâce à celle-ci, l'Américain fabrique et vend des centaines de millions de puces chaque année. Mais les deux acteurs demeurent profondément dépendants l'un de l'autre.

Par Joséphine Boone - Publié le 23 oct. 2024 à 17:35Mis à jour le 23 oct. 2024 à 17:49

Coup de chaud dans l'industrie des semi-conducteurs. Le britannique Arm a donné soixante jours à l'américain Qualcomm avant de lui retirer sa licence d'exploitation pour concevoir les processeurs qui équipent l'immense majorité des smartphones, ainsi que les ordinateurs boostés à l'IA.

Arm - dont l'activité consiste à concevoir des architectures pour les puces - veut mettre la pression sur Qualcomm - qui commercialise les précieux processeurs basés sur la technologie d'Arm - à quelques semaines d'un procès qui oppose les deux géants.

Ce retrait de licence, s'il est appliqué, signifierait que d'ici à huit semaines, Qualcomm ne pourrait plus vendre ses produits. Un potentiel raz-de-marée pour le groupe aux 39 milliards de dollars de revenus en 2023, qui vend chaque année des centaines de millions de puces aux fabricants de téléphones Android, notamment. D'après un porte-parole de la société américaine citée par Bloomberg, Arm essaie de « forcer la main à un partenaire de longue date », assurant que le retrait de la licence est « dénué de fondements ».

Une affaire de longue date

Tout a commencé en mars 2021, quand Qualcomm, un des plus gros clients d'Arm, a racheté la start-up Nuvia pour 1,4 milliard de dollars afin de « consolider la position de leader technologique de Qualcomm dans les écosystèmes Windows, Android et Chrome ».

La start-up fondée par des anciens ingénieurs d'Apple est elle aussi spécialiste de la conception de processeurs. En réaction, Arm a intenté en 2022 un procès contre Qualcomm pour rupture de contrat et contrefaçon de sa technologie. Qualcomm a réagi en déposant une contre-plainte, et le procès entre les deux géants doit avoir lieu en décembre prochain.

Mais les choses se sont envenimées ces dernières semaines. Les technologies développées par Nuvia sont désormais intégrées au coeur des nouvelles puces de Qualcomm (Snapdragon), vendues à de grands noms de l'informatique pour équiper les PC boostés à l'IA, notamment HP et Microsoft .

Une décision qui irrite Arm, bien décidé à mettre la pression pour rester l'acteur majoritaire à la fois sur les smartphones mais aussi dans les PC avec de l'intelligence artificielle, alors que les industriels comptent sur l'IA générative pour relancer le marché en berne des ordinateurs personnels. En outre, Arm a développé, à la fin des années 1980, l'architecture du même nom qui a envahi le marché des téléphones mobiles. Et cette technologie, moins consommatrice en énergie et adaptée à la puissance de calcul nécessaire à l'intelligence artificielle, s'avère désormais idéale pour équiper les PC IA.

Des alliés interdépendants

Alors qu'elles sont partenaires de longue date, les deux entreprises sont en tous les cas profondément interdépendantes. Arm, introduit en Bourse l'année dernière mais toujours sous contrôle - à 80 % - du japonais Softbank, veut faire valoir davantage ses technologies auprès de ses clients et renégocier ses prix avec Qualcomm, qui représente environ 10 % de ses revenus.

https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/puces-la-guerre-entre-arm-et-qualcomm-bat-son-plein-2127339