Auteur Sujet: Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021  (Lu 6990 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion de données en France 2012 -> 2021

L'Arcep propose dans son rapport 2022 sur l'état de d'internet en France un état des lieux de l'interconnexion en France réalisé grâce à la collecte d’information sur l’interconnexion et l’acheminement de données que l'Arcep réalise tous les semestres auprés des opérateurs. Par souci de confidentialité, la publication des résultats ne porte que sur des données agrégées des quatre principaux FAI en France (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR).

(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)




Laure de La Raudière (ARCEP) : Internet, le trafic de données a augmenté d'un quart en 2021

Ce jeudi 30 juin, Laure de La Raudière, présidente de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), s'est penchée sur la forte croissance du trafic internet en France, notamment avec les vidéos, dans l'émission Good Morning Business présentée par Sandra Gandoin et Christophe Jakubyszyn.






Voici une petite synthèse :



En ce qui concerne les modes d’interconnexion et afin de joindre les utilisateurs finaux, les fournisseurs de contenu vidéo, comme tout fournisseur de contenu et d’applications (FCA), peuvent faire appel à des transitaires. Cette approche était la principale option disponible aux débuts d’internet. Cependant, en l’espace de quelques années, avec l’augmentation de la quantité de trafic et le besoin d’améliorer la qualité de service et d’expérience de l’utilisateur final, l’architecture d’internet a connu des évolutions et plusieurs alternatives au transit ont vu le jour, notamment le peering. Le peering, qui peut être privé ou public, permet aux FCA de s’affranchir des transitaires pour venir s’interconnecter directement aux FAI.


vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #1 le: 30 juin 2022 à 09:02:29 »
Trafic entrant

Le trafic entrant vers les quatre principaux FAI en France à l’interconnexion est passé de plus 28,4 Tbit/s à fin 2020 à 35,6 Tbit/s à fin 2021, marquant ainsi une augmentation de plus de 25 % en un an. Le trafic provient environ pour la moitié des liens de transit. Ce taux de transit assez élevé est dû en grande partie au trafic de transit entre Open Transit International (OTI), Tier 1 appartenant à Orange, et le Réseau de Backbone et de Collecte Internet d’Orange (RBCI), qui permet d’acheminer le trafic vers les clients finaux de ce FAI. Ce taux de transit est beaucoup moins élevé chez les autres FAI qui, n’ayant pas en parallèle une activité de transitaire, font davantage appel au peering.




vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #2 le: 30 juin 2022 à 09:02:44 »
Trafic sortant

À fin 2021, le trafic sortant du réseau des quatre principaux FAI en France à l’interconnexion atteint environ 2,9 Tbit/s, soit une augmentation de 12,5% par rapport à fin 2020. Entre 2012 et 2021, ce trafic a été multiplié environ par 6.



Le trafic sortant est bien inférieur au trafic entrant. Par ailleurs, le taux d’asymétrie entre ces deux trafics est passé de 1/4 en 2012 à plus de 1/12 en 2021. Cette augmentation est due notamment à l’augmentation du contenu multimédia consulté par les clients (streaming vidéo et audio, téléchargement de contenu de grande taille, etc.).


vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #3 le: 30 juin 2022 à 09:02:58 »
Évolution des capacités installées

Les capacités installées à l’interconnexion ont connu une augmentation du même ordre de grandeur que le trafic entrant. Les capacités installées à fin 2021 sont estimées à environ 95 Tbit/s, soit un facteur de 2,7 par rapport au trafic entrant. Ce ratio n’exclut pas l’existence d’épisodes de congestion, qui peuvent survenir entre deux acteurs sur un ou des lien(s) particulier(s) en fonction de leur état à un instant donné.


vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #4 le: 30 juin 2022 à 09:03:14 »
Évolution des modalités d’interconnexion

Peering vs. transit
Comme indiqué auparavant, il existe deux types d’interconnexion : le peering et le transit. Généralement, la part de peering augmente d’une façon régulière. Cette croissance est principalement due à l’augmentation des capacités installées en peering privé entre les FAI et les principaux fournisseurs de contenu.
Cependant, entre fin 2020 et fin 2021, la part de peering a très légèrement baissé (53 % à fin 2020 pour 52% à fin 2021). Cette situation est due, d’une part, à l’augmentation du trafic de transit (dont le trafic provenant d’Open Transit International) et d’autre part, à la substitution d’une partie du trafic de peering avec du trafic provenant des CDN internes.

Peering gratuit vs. peering payant
Le peering, privé comme public, peut être payant.
À l’instar de l’année dernière, la part du peering payant est en légère baisse (49 % à fin 2020 et 48 % à fin 2021). Cela pourrait s’expliquer d’une part par l’augmentation du peering gratuit (peering privé entre acteurs de taille comparable et peering public) et d’autre part, par le transfert de trafic du peering payant entre FCA et FAI vers des CDN internes.



vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #5 le: 30 juin 2022 à 09:03:27 »
Répartition du trafic par mode d’interconnexion

Comme expliqué avant, les FCA cherchent de plus en plus à se rapprocher  des clients finaux. Pour ce faire, ils effectuent des partenariats avec les FAI afin que leur contenu soit hébergé dans des serveurs cache placés à l’intérieur du réseau des opérateurs. Ces CDN internes peuvent être ceux de l’opérateur qui les héberge ou appartenir à des tiers. En France, Google et Netflix sont les deux principaux acteurs qui intègrent des serveurs dans le réseau de certains opérateurs.

Entre fin 2020 et fin 2021, le trafic provenant des CDN internes vers les clients des principaux FAI en France a très légèrement augmenté pour atteindre environ 7,4 Tbit/s. Le taux de trafic provenant des CDN internes (17 %) est en baisse par rapport à l’année dernière (21 %), ce qui confirme que le peering et le transit restent des modes d’interconnexion largement utilisés par les opérateurs.

Ce taux varie fortement d’un FAI à l’autre : chez certains opérateurs, ce trafic constitue un peu plus de 1 % du trafic vers les utilisateurs finaux alors que pour d’autres, il constitue plus d’un tiers du trafic entrant injecté dans leurs réseaux. Par ailleurs, le ratio de trafic entrant/sortant varie entre 1/8 et 1/15 en fonction de l’opérateur. Autrement dit, les données disponibles au niveau des CDN internes sont consultées entre 8 et 15 fois en moyenne.



vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #6 le: 30 juin 2022 à 09:03:39 »
Décomposition du trafic selon l’origine

51 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de 5 fournisseurs : Netflix, Google, Akamai, Facebook et Amazon. Ceci indique une concentration de plus en plus nette du trafic entre un petit nombre d’acteurs dont la position sur le marché des contenus est renforcée.

Par ailleurs, l’écart se creuse entre le volume de trafic provenant de Netflix et celui des autres fournisseurs de contenu.

La présence de plusieurs CDN dans la décomposition du trafic présentée ci-dessous confirme le rôle important de ces acteurs dans l’acheminement du trafic internet. Par exemple, Disney+ apparaît dans ce classement au travers de ses différents CDN.



vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #7 le: 30 juin 2022 à 09:03:51 »
Évolution des tarifs

Les fourchettes de tarifs de transit et de peering n’ont pas connu d’évolution depuis l’année dernière. D’après les données recueillies, les prestations de transit se négocient toujours entre moins de 5 centimes d’euros HT et plusieurs euros HT par mois et par Mbit/s. Quant au peering payant, il se situe dans une fourchette comprise entre 25 centimes d’euros HT et plusieurs euros HT par mois et par Mbit/s.

Dans la majorité des cas, les CDN internes sont gratuits. Néanmoins, il arrive que ceux-ci soient payants dans le cadre plus large de la prestation de peering payant que le FCA a contracté par ailleurs avec le FAI.



Partie "État des lieux de l'interconnexion en France" lors de la présentation du rapport sur l'état de l'internet :


vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #8 le: 30 juin 2022 à 09:04:01 »
Contributions extérieures :

Eric Renard - Chief Technology Officer - Molotov TV




vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #9 le: 30 juin 2022 à 09:04:15 »
Christian Kaufmann - Vice-président Technologie d'Akamai :


  • Invité
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #10 le: 30 juin 2022 à 10:46:41 »
Il est "amusant" de constater un parallèle frappant entre l'asymétrie du traffic entrant/sortant (volume de données) et l'état de la balance commerciale de la France (volume monétaire): nous importons bien plus de données que nous n'en exportons. :P

vivien

  • Administrateur
  • *
  • Messages: 48 042
    • Twitter LaFibre.info
Arcep: État des lieux de l'interconnexion en France 2012 => 2021
« Réponse #11 le: 30 juin 2022 à 10:53:12 »
Si on regarde au niveau du pays, je pense que la France exporte plus de données qu'elle n'en importe.

Pourquoi ?

Car notre pays a de nombreux hébergeurs qui rayonnent hors de France : OVH, Scaleway, mais aussi Interxion.

J'ai compris par exemple que si tu regardes Disney+ en Allemagne, les flux viennent de Marseille (au contraire de Netflix qui a de multiples caches un peu partout), Disney+ a concentré tout à Marseille et achemine ensuite le flux via des fibres ou il y a du n x 100 Gb/s afin d'apporter le flux localement dans les différents grandes villes d'Europe.

Les datacenters de Marseille sont également fortement utilisés par l'Afrique du Nord (et des fois plus au sud et à l'est).

=> Marseille : Un data center construit dans un bunker pour sous-marins allemands