N'y a-t-il pas un problème dans le discours? 75% est (de ce que j'ai compris) incompatible du 2N. Pour être réellement 2N, il me semble qu'il faut que chaque branche soit chargée à moins de 50%; est-ce que je me trompe? Ce que tu décris resemble plutôt à du N+1. D'ailleurs, la pub Online - Iliad Datacenter parle partout de 2N...
Il fallait venir aux visites
C'est bien du 2N et c'est bien totalement conforme au design tier4, ca offre même une sécurité supplèmentaire intéressante.
C'est une astuce technique (que nous avons documenté dans un cahier des charges "ECS 2.0" que nous allons publier cette année, on en parle dans le RSE du groupe disponible en ligne) qui permet d'augmenter considérablement la puissance utilisée sur chaque chaine, et donc son rendement, en assurant un taux de disponibilité strictement identique. Pas mal de nouveaux datacenters ont repris notre idée.
Explications techniques :
- En temps normal, tu as deux chaines A et B qui sont strictement indépendantes, compartimentées, maintenables sans coupure, chargées en temps normal à maximum 50%.
Depuis ces deux chaines, les baies sont distribuées en double alimentation à raison de 50% sur chaque chaine A et B. Même chose pour la climatisation. En pratique, tu ne dépassera jamais 40%, là ou les équipements sont les moins efficients.
Si la chaine A a un défaut, 100% des baies seront en mode dégradé sur la chaine B qui sera à 100% de charge.
- En Hexaload, tu as 4 chaines primaires, A B C D qui sont strictement indépendantes, compartimentées, maintenables sans coupure (dans le sens de l'Uptime Institute), chargées au maximum à 75%.
Les baies sont alimentées depuis 2 chaines parmi 6 combinaisons (A-B, A-C, A-D, B-C, B-D, C-D) à raison de 50% sur chaque voie.
En pratique, on divise chaque salle de 1600m2 en 6 cages de 250m2 alimenté par deux chaines (ce qui donne les 6 combinaisons sur l'ensemble des 1600m2).
Si D à un défaut, 25% des baies seront en mode dégradé sur les chaines A, B et C, qui seront chargées à 100%. Les 75% autres baies seront toujours en double alimentation.
Le même raisonnement fonctionne aussi avec 3 chaines à 66%. Pareil pour la climatisation, et pareil pour l'extinction incendie.
Outre l'économie considérable liée au rendement des équipements d'infrastructure primaire (50% vs 75%), le "cout" de ta redondance n'est pas x2, mais seulement 25%.
De même, sur vos pubs, vous parlez de Tier-4. Or, pour être Tier-4, il faut apparemment être au moins 2N+1. C'est à dire qu'une intervention (maintenance programmée) sur un équipement permet de conserver la redondance. Est-ce que c'est le cas chez Iliad? Une maintenance sur un groupe électrogène, par exemple?
Je n'aurais pas dit mieux. Du coup, j'ai exactement la même question.
Attention : en tier4 ou en tier3 tu peux tout à fait couper une chaine totalement pour maintenance ou incident. le "+1" n'est pas imposé.
La perte d'une chaine, planifié ou non, est un élèment opérationnel considéré comme "normal" et qui doit être "sans impact"
Cf :
http://uptimeinstitute.com/component/docman/doc_download/5-tiers-standard-topologySi tu ne veux jamais couper, il faut que chaque branche soit "+1" c'est à dire que chaque équipement à son homologue en secours (onduleur, groupes électrogène). C'est notre cas.
Il y a d'autres vraies subtilisées au niveau des groupes électrogènes en tier3 et tier4
Dans la protection incendie d'installations techniques (informatique ou autre), l'idéal absolu semble être de petits volumes bien séparés, et une extinction par gaz inerte.
Mais ça n'est valable que pour la protection incendie, et il y a d'autres contraintes dans la construction d'un datacenter.
Dans des installations non informatiques que je connais, c'est vraiment parfaitement étudié: nombreuses petites salles, et en cas de détection incendie, fermetire de l'arrivée d'air frais (par dispositif mécanique redondant et protégé anti incendie), arrêt automatique des installations, et libération du gaz inerte. Dans ces conditions, la remise en service peut être très rapide. Et pas besoin de changer immédiatement les bouteilles de gaz inerte, car elles sont mutualisées.
Avec la disparition progressive du FM200 (gaz breveté, lobbings ...), qui avait plein d'avantages, notamment une pression de service faible (40 bars) et un volume nécessaire pour obtenir l'extinction faible (moins de 5% du compartiment), il ne reste que les gaz inertes type Inergen, Azote, Argon etc...
Mais ces gaz nécessitent une concentration d'au moins 25-30%, ont une pression de service entre 350 bars et 400 bars et nécessite des volets de décompression pour éviter d'exploser la salle informatique (déjà vu ...), avec des risques techniques opérationnels importants.
Sur des grands centres informatiques, c'est devenu d'une complexité extrème à mettre en oeuvre, et stocker sur des centaines de m2 des milliers de bouteilles à 400 bars ... je connais pas beaucoup d'exploitant motivé par cette idée.
L'alternative que l'on commence à voir partout, c'est le brouillard d'eau, qui offre une plus grande sécurité (systèmes à pré-action) et une efficacité équivalente avec continuité opérationnelle pour l'IT.