Auteur Sujet: La + grosse upgrade FTTLA d'OrneTHD : Rombas 2020  (Lu 67202 fois)

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Optix

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La + grosse upgrade FTTLA d'OrneTHD : Rombas 2020
« Réponse #84 le: 29 mai 2020 à 22:45:43 »
Le CMTS est acheté neuf ou c'est une réutilisation d'une migration ou du broke ?
Du broke.

Ethancarter

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La + grosse upgrade FTTLA d'OrneTHD : Rombas 2020
« Réponse #85 le: 30 mai 2020 à 01:35:37 »
Encore une fois, merci pour ce reportage, ainsi que les explications de Leon et Vivien !
On comprend beaucoup mieux cette technologie.

Ceci étant, sa mise en œuvre semble relativement alambiquée. J'imaginais qu'un CMTS sortait directement un coaxial avec toutes les fréquences, la TV... Je suppose que le caractère hétérogène des infrastructures câblées justifie cet empilement d'appareils (CMTS, EdgeQAM, coupleurs...) raccordés par des connexions très diverses (Ethernet, coaxial, fibre, re-coaxial, re-fibre....) pour obtenir un résultat personnalisé.
En même temps, on a jamais vu de reportage aussi précis sur la technologie FTTH : le fonctionnement d'un OLT est peut-être plus complexe que ce qu'on imagine ?

On a abordé brièvement le DOCSIS 3.1 et 4.0. Elles paraissent prometteuses... mais elles n'ont pas été déployées ici alors qu'on sur une opération de modernisation récente... Pourquoi ?

Est-ce qu'on est pas quelque part sur une limite du Docsis, le déploiement du 3.1 ou 4.0 étant trop couteux dans la réalité par rapport au déploiement d'un réseau neuf FTTH ?

Justement, dans cette installation, que faudrait-il pour augmenter les débits et proposer aux clients des offres supérieures à 1 Gb/s ?

Certaines choses sont simples :
- augmenter les fréquences dispo (au delà de 24) et réduire le couplage des nodes. Vu que le prix des nodes/CMTS est plus faible qu'avant, cela me semble économiquement possible.
- limiter la bande passante allouée à la TV en généralisant la SDV

D'autres sont plus complexes :
- augmenter la modulation des fréquences (QAM 1024, 2048) ? J'imagine qu'il faut nettoyer les installations intérieures (changement des répartiteurs dans les immeubles, peut-être aussi des prises ?) pour réduire le bruit. Mais du coup, le câble perd son intérêt principal : celui de ne pas avoir besoin de pénétrer sur les propriétés privées ou dans les parties communes....
- supprimer totalement la bande passante allouée à la TV en basculant sur l'IPTV. Mais là aussi le câble perd son intérêt (temps de zapping, raccordement direct de la TV...)

Quel est votre avis ?

Optix

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« Réponse #86 le: 30 mai 2020 à 10:34:17 »
Ceci étant, sa mise en œuvre semble relativement alambiquée. J'imaginais qu'un CMTS sortait directement un coaxial avec toutes les fréquences, la TV... Je suppose que le caractère hétérogène des infrastructures câblées justifie cet empilement d'appareils (CMTS, EdgeQAM, coupleurs...) raccordés par des connexions très diverses (Ethernet, coaxial, fibre, re-coaxial, re-fibre....) pour obtenir un résultat personnalisé.
Ah mais ça existe des CMTS où tu as tout built-in (sauf couplage TV, ampli optique), mais... les performances sont nettement moindres car les cartes n'ont pas assez de place pour gérer autant de fréquences. L'avantage de rajouter du matériel externe, c'est de rendre l'installation évolutive.

En même temps, on a jamais vu de reportage aussi précis sur la technologie FTTH : le fonctionnement d'un OLT est peut-être plus complexe que ce qu'on imagine ?
Sur Twitter, j'avais posé récemment une photo d'une installation FTTH avec couplage TV. Bah, d'un coup ça multiple le nbre de fibres car il faut que tous tes ports PON  (genre 16 par carte) arrivent dans un coupleur où on injecte la TV (hop 16 fibres), et il faut que ça reparte dans un ampli optique car tu as perdu trop d'atténuation (hop +16 fibres), et que tu repartes sur le terrain (hop +16 fibres).

https://twitter.com/cedric_thd/status/1261044169822425089


On a abordé brièvement le DOCSIS 3.1 et 4.0. Elles paraissent prometteuses... mais elles n'ont pas été déployées ici alors qu'on sur une opération de modernisation récente... Pourquoi ?
C'est lié au contexte des régies (inter)municipales : on était en retard car manque de compétence ou que c'était trop cher. Là on est en train de rattraper tout le retard du travail qui n'a pas été fait 5 ans auparavant.

Là cet upgrade que tu vois, elle nous a coûté que le prix du matos. Les autres, bah ils doivent rajouter des prestations d'ingénérie pour configurer le chassis et le coût peut vite s'envoler, et ça s'envole très vite... A côté mon coût horaire c'est négligable (ou que j'ai très mal négocié xD )

Pour ça qu'on propose aux autres régies de partager notre savoir-faire, où l'idée c'est de partager mon coût salarial entre plusieurs entités. Et ça marche super bien :)

Est-ce qu'on est pas quelque part sur une limite du Docsis, le déploiement du 3.1 ou 4.0 étant trop couteux dans la réalité par rapport au déploiement d'un réseau neuf FTTH ?
L'upgrade DOCSIS coûte cher en soi.

MAIS, ça reste très intéressant, car ce que va dépenser un gros opérateur pour fibrer, monter en DOCSIS ça nous coûte à peine le quart ou le tiers de la somme, car il y a juste le CMTS et le modem à changer. Toute l'infra de terrain, de génie civil est déjà là, et prête :)

D'autres sont plus complexes :
- augmenter la modulation des fréquences (QAM 1024, 2048) ? J'imagine qu'il faut nettoyer les installations intérieures (changement des répartiteurs dans les immeubles, peut-être aussi des prises ?) pour réduire le bruit. Mais du coup, le câble perd son intérêt principal : celui de ne pas avoir besoin de pénétrer sur les propriétés privées ou dans les parties communes...
On le fait déjà (nettoyer les install). Avec la récente bascule TV, on diffuse certains programmes (peu regardés) sur des fréquences utilisées par la 4G, et forcément, ça génère du SAV. Mais, ça représente une minorité, car la grosse majorité arrive à capter les chaines sans aucun souci.
Le fait d'écraser la 4G n'a pas été fait au hasard, car ça nous montre d'un coup les install clients où il faut intervenir pour ensuite pourquoi utiliser tout le spectre.
Et franchement, les install sont très cleans. Quand je vois les rapports d'intervention, c'est très souvent le cordon prise vers TV qu'on change par un câble blindé...

- supprimer totalement la bande passante allouée à la TV en basculant sur l'IPTV. Mais là aussi le câble perd son intérêt (temps de zapping, raccordement direct de la TV...)
Ah ça non.

Mëme si on a eu des merdes avec la bascule TV (pareil, il fallait le faire, le matos date du siècle dernier ou pas loin), diffuser en DVB ça augmente nettement l'expérience et ça évite bcp de pannes, d'erreurs et de SAV.

Par contre, je reconnais aussi les vertues de l'IPTV, et je pense que les diffuser en parallèle est une bonne idée.

Leon

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La + grosse upgrade FTTLA d'OrneTHD : Rombas 2020
« Réponse #87 le: 30 mai 2020 à 10:52:40 »
Salut Salut.

Mon avis :
1) pour la course aux débits, et aller au delà de 1Gb/s : OK, une partie de la population est intéressée (dont les geek-techno-adicts de ce forum). Mais une grosse partie de la population se moque complètement d'avoir des débits de 1Gb/s ou plus. Je pense qu'une partie de la population préfère avoir une connexion fiable, stable, un service de proximité (techniciens de l'opérateur, pas un sous-traitant de sous-traitant), tout en se contentant de débits de quelques centaines de Mb/s en down et quelques dizaines de Mb/s en up. Je reste actuellement chez SFR-Numéricâble 400Mb/s (pas pour le service de proximité entendons nous bien), alors que je suis éligible au FTTH depuis 1 an.
Je pense que Orne-THD joue beaucoup là dessus.
Et puis il faut bien voir que Orne-THD pourrait très bien labelliser son offre premium "1Gb/s", vu qu'ils poussent déjà 1Gb/s sur chaque arbre. A voir s'ils veulent jouer à ce jeu marketing (que je trouve idiot).

2) Oui, le "hub" d'un réseau coax actuel est carrément complexe, usine à gaz, en comparaison du FTTH-PON. Vu le nombre de clients desservis, je dirais qu'en FTTH, l'installation tiendrait sur 1 seule baie au lieu de 4 ici. Mais les câblo-opérateurs ont toujours procédé ainsi, et sont habitués à gérer cette complexité, toute cette usine à gaz de coax, de coupleurs RF, de filtres, et de fibres.

3) Pour avoir des débits de ouf sur du câble, à l'extrème on a inventé le RFoG: on mets carrément un "node" par client, directement chez le client. L'uplink est mergé sur un réseau PON (splitters optiques) par un mécanisme type "TDMA" : sur la voie retour, chaque node parle à son tour, sous les ordres du modem-coax client, mais il parle en RF-analogique. Le rapport signal-bruit est alors très très bon, et on peut monter en complexité de modulation (upstream et downstream). Pas certain que ça se déploie : dans ce cas, vu qu'il faut pousser la fibre chez le client, le G-PON est sans doute moins cher, plus efficace.

4) Il existe une grosse tendance "en rupture" qu'essayent d'imposer les équipementiers pour les réseaux coax modernes, surtout dans le cadre du Docsis 4.0 : supprimer au maximum la partie "RF-analogique" d'un réseau HFC, qui court actuellement depuis le cul du CMTS (et Edge-QAM) jusqu'au modem client, en passant par tout le réseau de fibres "analogiques-RF" (Radio Fréquencies). Restreindre cette portion analogique-RF juste à la portion entre le Node et le Modem client. On appelle ça le DAA "Distributed Access Architecture". Dans ce cas, il n'y a plus aucun coax dans le "hub"! Et tu peux diviser par 4 ou 5 l'encombrement des équipements dans ton "Hub".
En gros, il faut changer TOUS les nodes et ne plus les alimenter en "signal analogique-RF fibre", mais en signal fibre numérique. Dans ce cas, toute la partie modulation/démodulation se fait dans le node lui même, il devient beaucoup plus intelligent, plus complexe, plus gourmand en énergie, et administrable à distance. Il y a à priori 3 niveaux possibles, selon que tu migres juste le L1 DOCSIS vers les nodes (Node dit "Remote-Phy"), ou alors L1 et L2 (Remote-MAC-Phy), ou alors L1 et L2 et L3 (Remote-CMTS).
Dans tous ces cas, la "modulation" du "broadcast TV" doit être générée générée par chacun des nodes et non plus par un unique équipement central (quoi que certains "Remote CMTS" acceptent une fibre broadcast analogique en entrée); pour moi, c'est un des gros inconvénients du truc.
Pour monter franchement en débit, les équipementiers conseillent d'alimenter les nodes avec un réseau 10G-PON. Encore une belle usine à gaz (2 réseaux imbriqués), mais qui devient beaucoup plus "digitale" et surtout beaucoup plus répartie sur le terrain. Avec ça, on économise franchement le nombre de fibres qui remontent au "hub", et on n'a plus besoin de se préoccuper du "nombre de ports coax" des équipements centraux.
Dans cette architecture, on a alors 1 série de modulateur et une série de démodulateurs 100% dédié à 1 node, donc à un tout petit nombre de clients, il n'y a plus de partage entre nodes, il est donc plus facile (en théorie) de monter en débit. On gagne aussi un peu en qualité de signal.
Je ne sais absolument pas si ces solutions sont plus économiques que le classique CMTS central, pour faire du très très haut débit (Docsis 4.0).

5) La rentabilité de tout ça par rapport à du FTTH, ça dépend énormément de 2 choses, Optix le dit très bien. :
  5.1) est-ce que tu as un réseau câblé déjà existant (HFC-FTTLA) car effectivement, dans un réseau ce qui coute plus cher, ce ne sont pas les équipements actifs, mais bien le réseau physique lui même (paire de cuivre, ou HFC ou FTTH), celui qui va jusque chaque foyer.
  5.2) est-ce que tu es en concurrence avec du FTTH sur ta zone.

Leon.

vivien

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« Réponse #88 le: 30 mai 2020 à 12:04:19 »
Il me semble que sur Amiens, Wibox avait modernisé son réseau câble en DAA (le réseau câble a depuis été revendu à SFR).

Une visite d'un réseau FTTH de première génération est disponible sur Visite du réseau Orange: du répartiteur téléphonique jusqu'aux clients

Le Gpon prend très peu de place.

Brassage cuivre pour 63 000 prises :


Brassage optique pour 67 000 logements :


Coté opérateurs tiers, ils peuvent ne pas rajouter d'équipements et dans leur DSLAM, à coté des cartes ADSL2+ des cartes VDSL2 et des cartes SHDSL (entreprise) mettre une carte Gpon.

Orange prévoit d’éteindre les 3/4 des NRA avec la fin du cuivre : le Gpon prenant peu de place et ayant une portée de 20km sans perte de débit contrairement au xDSL, il n'est pas nécessaire d'avoir autant de bâtiments.

Optix

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« Réponse #89 le: 30 mai 2020 à 13:40:27 »
@Leon

Le DAA est une solution qui nous intéresse pas mal dans les communes qui ne sont qu'en HFC (en gros le noeud optique au centre du village). On va avoir d'ici peu un grand spécialiste du câble dans nos rangs, ça va être très sympa :)

Mais pour OrneTHD, vu qu'on a déjà le noeud en face de chez toi quasiment, pas de bruits, les SNR sont impeccbles, l'intérêt est limité. A voir.

Ethancarter

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« Réponse #90 le: 31 mai 2020 à 01:01:53 »
3) Pour avoir des débits de ouf sur du câble, à l'extrème on a inventé le RFoG: on mets carrément un "node" par client, directement chez le client. L'uplink est mergé sur un réseau PON (splitters optiques) par un mécanisme type "TDMA" : sur la voie retour, chaque node parle à son tour, sous les ordres du modem-coax client, mais il parle en RF-analogique. Le rapport signal-bruit est alors très très bon, et on peut monter en complexité de modulation (upstream et downstream). Pas certain que ça se déploie : dans ce cas, vu qu'il faut pousser la fibre chez le client, le G-PON est sans doute moins cher, plus efficace.

J'ai vu le sujet sur le RFoG dans le forum dédié au SIEA de l'Ain. J'ai eu du mal à comprendre son utilité en fait. A mon sens, le RFoG sert uniquement pour déployer un réseau câblé dans un logement isolé pour lequel une liaison coaxiale n'est pas possible (ou bien une villa au milieu d'immeubles). Mais est-ce qu'on a un exemple, dans le monde de déploiement  de cette technologie en lieu et place (ou en plus) de la FTTH, autrement qu'une expérimentation ? Cela paraitrait surprenant.

En effet, l’intérêt de moderniser le câble, c'est de ne pas faire de travaux dans les logements, partie commune... Le RFoG est donc totalement
antinomique en soi, sauf pour raccorder une minorité de logements non câblés.

4) Il existe une grosse tendance "en rupture" qu'essayent d'imposer les équipementiers pour les réseaux coax modernes, surtout dans le cadre du Docsis 4.0 : supprimer au maximum la partie "RF-analogique" d'un réseau HFC, qui court actuellement depuis le cul du CMTS (et Edge-QAM) jusqu'au modem client, en passant par tout le réseau de fibres "analogiques-RF" (Radio Fréquencies). Restreindre cette portion analogique-RF juste à la portion entre le Node et le Modem client. On appelle ça le DAA "Distributed Access Architecture". Dans ce cas, il n'y a plus aucun coax dans le "hub"! Et tu peux diviser par 4 ou 5 l'encombrement des équipements dans ton "Hub".
En gros, il faut changer TOUS les nodes et ne plus les alimenter en "signal analogique-RF fibre", mais en signal fibre numérique. Dans ce cas, toute la partie modulation/démodulation se fait dans le node lui même, il devient beaucoup plus intelligent, plus complexe, plus gourmand en énergie, et administrable à distance. Il y a à priori 3 niveaux possibles, selon que tu migres juste le L1 DOCSIS vers les nodes (Node dit "Remote-Phy"), ou alors L1 et L2 (Remote-MAC-Phy), ou alors L1 et L2 et L3 (Remote-CMTS).
Dans tous ces cas, la "modulation" du "broadcast TV" doit être générée générée par chacun des nodes et non plus par un unique équipement central (quoi que certains "Remote CMTS" acceptent une fibre broadcast analogique en entrée); pour moi, c'est un des gros inconvénients du truc.
Pour monter franchement en débit, les équipementiers conseillent d'alimenter les nodes avec un réseau 10G-PON. Encore une belle usine à gaz (2 réseaux imbriqués), mais qui devient beaucoup plus "digitale" et surtout beaucoup plus répartie sur le terrain. Avec ça, on économise franchement le nombre de fibres qui remontent au "hub", et on n'a plus besoin de se préoccuper du "nombre de ports coax" des équipements centraux.
Dans cette architecture, on a alors 1 série de modulateur et une série de démodulateurs 100% dédié à 1 node, donc à un tout petit nombre de clients, il n'y a plus de partage entre nodes, il est donc plus facile (en théorie) de monter en débit. On gagne aussi un peu en qualité de signal.
Je ne sais absolument pas si ces solutions sont plus économiques que le classique CMTS central, pour faire du très très haut débit (Docsis 4.0).

Ce que tu dis est intéressant !

A l'origine, je pensais que que les nodes étaient des appareils électroniques intelligents, raccordés directement à Internet. Optix m'a bien expliqué (dans un autre post) que ce n'était pas le cas. Le flux de données est créé en tête de réseau, par le CMTS et la liaison fibre CMTS/node est une liaison d'ordre technique, cette fibre transportant en réalité un signal "fini" (IP, TV) destiné à être converti en coaxial par un node.

Tu mets des mots sur cette idée :
- le signal de transport CMTS/Node est "analogique-RF fibre"
- il est toutefois possible de faire ce que je pensais à l'origine via le DAA "Distributed Access Architecture

Mais alors j'ai des questions :

- par curiosité, en DAA, quelle différence entre un node Remote-Phy, Remote-MAC-Phy, Remote-CMTS ?

- Toujours en DAA, plutôt qu'un node "intelligent" (Remote-Phy, Remote-CMTS...) pourquoi ne pas remplacer les nodes par des CMTS au final ?

- Et pourquoi tout simplement ne pas supprimer le couplage des nodes ? En effet, on pourrait conserver l’infrastructure existante : CMTS-> Fibre RF analogique -> Node classique mais sans aucun couplage. 48 fréquences (ou plus) dédiées à 1 node et partagées entre quelques clients. Ce qui revient exactement au même que le DAA, non ?
De plus, il n'y aurait rien à changer en termes d'infrastructure. Il faut juste ajouter des CMTS en tête de réseau.
Qu'est-ce que l’infrastructure DAA apporterait ?

J'ai bien compris qu'il n'y a pas un besoin urgent de dépasser le gigabit ... Mais c'est intéressant de comprendre pourquoi SFR n'a pas cherché à faire évoluer son réseau FFtla, et ce qui a pu / pourrait être développé sur d'autres réseaux pour faire avancer cette technologie.

Merci également à Optix et Vivien pour vos réponses !

EDIT : rectification DAA et non DIAA (merci Léon)
« Modifié: 01 juin 2020 à 00:39:28 par Ethancarter »

renaud07

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« Réponse #91 le: 31 mai 2020 à 02:29:48 »
Je vois que je n'étais pas le seul à penser que tout était déjà numérique entre le CMTS et les nodes. On en apprend tous les jours.

Leon

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« Réponse #92 le: 31 mai 2020 à 08:01:35 »
J'ai vu le sujet sur le RFoG dans le forum dédié au SIEA de l'Ain. J'ai eu du mal à comprendre son utilité en fait. [...]
En effet, l’intérêt de moderniser le câble, c'est de ne pas faire de travaux dans les logements, partie commune... Le RFoG est donc totalement antinomique en soi, sauf pour raccorder une minorité de logements non câblés.
A priori, le seul et unique intérêt du RFoG, c'est de permettre à des Cablo-opérateurs qui ne savent faire que du câble, de faire du FTTH. En gros, des câblo-opérateurs qui n'ont pas encore de box G-PON et tout le SI (Système d'information) qui va avec, et avec des équipes pas encore formées à ces nouvelles techno G-PON. Bref, ça me semble bien maigre comme intérêt, on est d'accord.

- par curiosité, en DIAA, quelle différence entre un node Remote-Phy, Remote-MAC-Phy, Remote-CMTS ?
D'abord, le terme, c'est DAA, et non DIAA.
Pour la différence entre les 3 types de "DAA", tu peux lire de la littérature sur le sujet.
Tout ce que je dis là est à prendre avec des pincettes: je suis loin d'être spécialiste du sujet, et je n'ai fait que lire les "brochures commerciales" des équipementiers, sans rentrer dans le détail.
@Optix, n'hésites pas à compléter.
En très simplifié : Dans un CMTS, il y a 3 grosses parties, qui correspondent à peu près aux 3 premières couches du système OSI:
- Layer 1 (L1) : "Couche physique" (Phy) aspects purement physique : modulation et démodulation du signal
- Layer 2 (L2): "Couche MAC" comment sont présentées les données, l'organisation des trames, la gestion des temps de parole en voie remontante
- Layer 3 (L3): L'authentification des utilisateurs, attribution des adresses IP, toute la "signalisation Docsis" (j'avoue que je ne maitrise pas ce qu'est le L3 dans le cas du Docsis)

Et donc les 3 possibilités d'archi DAA :
- En Remote-Phy: L1 est dans le node (qui devient un modem sans intelligence, esclave du CMTS); L2 et L3 restent dans le CMTS central.
- En Remote-MAC-Phy: L1 et L2 sont dans le node; L3 est dans le CMTS central
- En Remote-CMTS : L1 et L2 et L3 sont dans le node qui devient alors un petit CMTS; il n'y a plus de CMTS central. (C'est ce que tu imaginais)

- Et pourquoi tout simplement ne pas supprimer le couplage des nodes ? En effet, on pourrait conserver l’infrastructure existante : CMTS-> Fibre RF analogique -> Node classique mais sans aucun couplage. 48 fréquences (ou plus) dédiées à 1 node et partagées entre quelques clients. Ce qui revient exactement au même que le DIAA, non ?
De plus, il n'y aurait rien à changer en termes d'infrastructure. Il faut juste ajouter des CMTS en tête de réseau.
Qu'est-ce que l’infrastructure DIAA apporterait ?
Les intérêts avancés par les équipementiers (Cisco et Arris-Commscope) sur le DAA, par rapport à une architecture classique, pour faire du très très haut débit sur un réseau câblé.
- rajouter encore et encore des CMTS sur tes sites (hub), ça n'est pas forcément faisable, par manque de place tout simplement. (Mais en archi DAA, tu peux manquer de place dans tes armoires de rue, donc ça ne fait que déplacer le problème).
- Il y a une (légère) amélioration de la qualité du signal RF (SNR signal to noise ratio), car tu supprime des étapes de conversion analogique coax-fibre (mais argument discutable à mon avis, on est déjà très bien en archi FTTLA classique)
- Comme le dit Optix : en modernisation d'un réseau qui n'est pas encore "FTTLA" (réseau encore avec des cascades d'ampli coax), ça a peut-être un intérêt, et c'est peut-être moins cher; l'archi classique cumule les conversions "analogiques" (fibre-coax et vice versa), avec des équipements de conversion qui coutent cher. Les émetteurs-récepteurs fibre "analogique" coutent beaucoup plus cher que les émetteurs-récepteurs fibre numérique (G-PON ou 10G-PON).
- Economie de fibres: il serait beaucoup plus simple de mutualiser une unique fibre pour plusieurs nodes en mode 10G-PON, qu'on ne le fait en archi classique (avec des splitters et multiplexage WDM). Je ne sais pas si c'est vrai.
- En DAA, il n'y a plus à s'embêter avec le couplage de plusieurs nodes, et l'évolution de l'organisation de ces couplages en fonction de la montée en charge, de la saturation de certaines zones (ce qu'ils appellent le Node-Split). En DAA, chaque node a le débit maxi possible. (Argument qui tombe dans l'archi que tu imagines avec 1 jeu de fréquence dédié par node, mais je ne sais pas si ta proposition est rentable, ni si des cablo-opérateurs la mettent en place réellement).

Leon.

Ethancarter

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« Réponse #93 le: 01 juin 2020 à 00:52:49 »
@Leon
Le DAA est une solution qui nous intéresse pas mal dans les communes qui ne sont qu'en HFC (en gros le noeud optique au centre du village). On va avoir d'ici peu un grand spécialiste du câble dans nos rangs, ça va être très sympa :)
Mais pour OrneTHD, vu qu'on a déjà le noeud en face de chez toi quasiment, pas de bruits, les SNR sont impeccbles, l'intérêt est limité. A voir.

- Comme le dit Optix : en modernisation d'un réseau qui n'est pas encore "FTTLA" (réseau encore avec des cascades d'ampli coax), ça a peut-être un intérêt, et c'est peut-être moins cher; l'archi classique cumule les conversions "analogiques" (fibre-coax et vice versa), avec des équipements de conversion qui coutent cher. Les émetteurs-récepteurs fibre "analogique" coutent beaucoup plus cher que les émetteurs-récepteurs fibre numérique (G-PON ou 10G-PON).
- Economie de fibres: il serait beaucoup plus simple de mutualiser une unique fibre pour plusieurs nodes en mode 10G-PON, qu'on ne le fait en archi classique (avec des splitters et multiplexage WDM). Je ne sais pas si c'est vrai.
Leon.

Merci pour tous ces détails, Léon.

Pour reprendre l'exemple d'un réseau HFC donné par Optix : un village avec un seul nœud, non fibré, relié à la tête de réseau par une cascade d'amplis que l'on veut transformer en réseau FFTla performant :

- il faut apporter la fibre au nœud (= 1 câble de transport à installer)
- il faut ajouter des nœuds pour diviser la charge et installer le transport fibre qui va avec
- pour limiter le nombre de fibres depuis la tête de réseau, le couplage des nœud se fait en local, dans le village, dans des armoires de rue. En contrepartie, les ressources IP (les 24 fréquences down par exemple) sont très mutualisées.

Ce qui donne infrastructure suivante :
CMTS (données IP "moulinées") > Fibre > Armoire de rue (avec coupleurs) > Fibre > Node 1 à 15 partageant les mêmes fréquences
                                                                                                             > Fibre > Node 16 à 30 partageant les mêmes fréquences


En DAA, le couplage des données "moulinées" du CMTS et des EdgeQAM (injection de fréquences, injection TV) est remplacé par un réseau 10G-PON :
CMTS (à un niveau basique) > Fibre > Armoire de rue avec coupleur 10G-PON > Fibre > Node 1 (intelligente) utilisant toute les fréquences dispo
                                                                                                                  > Fibre > Node 2 (intelligente) utilisant toute les fréquences dispo
                                                                                                                  > etc.

Le CMTS joue d’avantage un rôle de coordinateur que celui d'un injecteur de fréquences ici.

Cette infrastructure est donc identique à la première (tête de réseau, armoire de rue, node), mais effectivement beaucoup plus performante !

Leon

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« Réponse #94 le: 01 juin 2020 à 09:45:16 »
- pour limiter le nombre de fibres depuis la tête de réseau, le couplage des nœud se fait en local, dans le village, dans des armoires de rue. En contrepartie, les ressources IP (les 24 fréquences down par exemple) sont très mutualisées.
Attention, ce que tu décris là, c'est uniquement l'architecture choisie par Optix, avec les contraintes qu'il avait sur le réseau Orne-THD.
Avec une archi classique (CMTS central et nodes analogiques), il est possible de mutualiser les fibres (downstream et/ou uplink) en CWDM (voire DWDM), donc d'injecter 8 signaux RF différents sur 1 seule fibre, sur 8 longueurs d'ondes optiques différentes, depuis et/ou vers 8 nodes. Et quand je parle d'un "signal RF" par longueur d'onde optique, c'est bel et bien tout le spectre radio utilisé par chaque node : 0-60MHz pour l'upstream, ou 80-800MHz pour le downstream. Donc 1 fibre downstream CWDM peut transporter 8 fois 800MHz de bande passante radio analogique (et on peut faire beaucoup plus).

Tu peux aussi décider mettre 1 fibre par node de bout en bout, avec des câbles optiques de grosse capacité.
Bref, il y a une infinité d'architectures possibles, c'est un véritable légo fait avec des briques standard.

Dans les 2 exemples que j'ai donné, il serait sans doute possible techniquement de dédier 1 agrégat downstream, et 1 uplink par CMTS, sans aucun couplage entre nodes, ce que tu imaginais quelques posts plus haut. Je ne sais pas si économiquement ça serait rentable par rapport à du DAA, ni si des opérateurs fonctionnent déjà comme ça.
Mais au final, on se retrouverait avec la même capacité qu'en archi "DAA", avec un site central (Hub) beaucoup plus complexe qu'en DAA.

Mais dans le fond tu as raison : en DAA, il est plus facile de mutualiser une fibre, grâce au 10G-PON.

Leon.

Ethancarter

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La + grosse upgrade FTTLA d'OrneTHD : Rombas 2020
« Réponse #95 le: 01 juin 2020 à 23:52:36 »
Attention, ce que tu décris là, c'est uniquement l'architecture choisie par Optix, avec les contraintes qu'il avait sur le réseau Orne-THD.
Avec une archi classique (CMTS central et nodes analogiques), il est possible de mutualiser les fibres (downstream et/ou uplink) en CWDM (voire DWDM), donc d'injecter 8 signaux RF différents sur 1 seule fibre, sur 8 longueurs d'ondes optiques différentes, depuis et/ou vers 8 nodes. Et quand je parle d'un "signal RF" par longueur d'onde optique, c'est bel et bien tout le spectre radio utilisé par chaque node : 0-60MHz pour l'upstream, ou 80-800MHz pour le downstream. Donc 1 fibre downstream CWDM peut transporter 8 fois 800MHz de bande passante radio analogique (et on peut faire beaucoup plus).

Salut !

Injecter plusieurs longueurs d'ondes dans une fibre permet en effet de réduire le nombre de fibres, mais est-ce que ceci est vraiment un soucis ? Les déploiements de fibres se font avec des câbles de transport qui en contiennent de nombreuses.

En quoi l'utilisation de plusieurs longueur d'onde supprimerait, en soi le couplage des nodes ?
Par ailleurs j'imagine qu'il faut un appareil spécifique ou des nodes spécifiques pour être en capacité de recevoir la bonne longueur d'onde ?