Résumé au samedi 3 février 2018 des négociations pour la diffusion des chaines TV du Groupe TF1 :
Orange / Free / Canalsat : négociations difficiles
Bouygues Telecom / SFR-Altice : accords négociés
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/02/02/32001-20180202ARTFIG00202-free-hausse-le-ton-face-a-tf1.phpFree hausse le ton face à TF1Par Elsa Bembaron & Caroline Sallé
Mis à jour le 03/02/2018 à 13:10
Le bras de fer autour des droits de diffusion prend une nouvelle tournure. Le groupe de Xavier Niel monte à son tour au créneau.Rien ne va plus entre TF1 et les opérateurs télécoms. Alors que les discussions avec Orange sont à l'arrêt, Free s'inquiète à son tour des demandes formulées par le diffuseur.
«Les demandes de TF1 sont extravagantes! Les discussions sont au point mort. Je suis pessimiste sur la suite», déclare au Figaro Maxime Lombardini, le PDG de Free. TF1 a annoncé avoir privé les abonnés Orange d'un accès à ses services de Replay (MyTF1), le 1er février. Il a également demandé à l'opérateur de cesser la diffusion de ses chaînes en clair. La situation s'envenime.
Orange et Free, concurrents dans les télécoms, se retrouvent en position d'alliés pour la circonstance. A eux deux, ils représentent plus de 12 millions de foyers français, soit plus de la moitié du marché national. TF1 a beau avoir trouvé un terrain d'entente avec Bouygues Telecom et SFR, il ne peut pas se passer des deux poids lourds de la télévision sur Internet.
Free et Orange ont donc tout intérêt à faire front commun et la détermination de l'un sert objectivement les intérêts de l'autre. Ils n'ont aucunement envie de verser respectivement plus de 20 et plus de 25 millions d'euros au groupe d'audiovisuel.
Ils sont rejoints dans leur position par un troisième acteur, Canalsat. Les discussions entre ce dernier et TF1 sont elles aussi au point mort.De son côté, TF1 campe sur ses positions. Le groupe confirme vouloir le «même prix par abonné» que celui obtenu lors des négociations avec SFR.
L'affaire pourrait prendre une tournure politique avec une implication «des plus hauts niveaux de l'État», alors que se profile le risque d'un écran noir pour les chaînes du groupe TF1 ( TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI) la semaine prochaine. Difficile d'imaginer que l'exécutif reste silencieux en cas de disparition des écrans de la Une pour plus de la moitié des ménages Français. «Si les négociations traînent en longueur, les pouvoirs publics seront sans doute sollicités», estime un connaisseur de dossier.
«Le rôle du législateur n'est pas d'interférer dans un différend entre deux entreprises privées. Mais ce conflit entre Orange et TF1 est potentiellement coûteux pour les deux entreprises. Les usages évoluent et les acteurs doivent innover. Si une offre devient Premium il est normal qu'elle soit rémunérée, et il faut laisser jouer la négociation. La loi audiovisuelle attendue pour la fin de l'année sera l'occasion, si le conflit perdure, de remettre à plat une réglementation qui est devenue obsolète», explique Jean-Pierre Leleux, sénateur LR , vice-président de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication.