Auteur Sujet: C'est aussi du piratage quand c'est fait par l'etat avec l'aide des operateurs ?  (Lu 3956 fois)

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tivoli

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Orange aurait permis l’espionnage des réseaux en France par la DGSE
 
Des révélations, issues des documents transmis par Edward Snowden, mettent en cause Orange en l'accusant d'être proche des services de renseignements français. L'opérateur historique permettrait, en dehors de tout cadre légal, aux autorités d'écouter les données qui circulent sur son réseau.

Edward SnowdenLes services français du renseignement bénéficieraient « d'un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui transitent » sur le réseau d'Orange. Selon Le Monde, cet accès se ferait en dehors de tout contrôle, qu'il soit légal ou judiciaire. Plusieurs personnes au sein même de l'opérateur historique seraient alors en charge de ce « partenariat » d'un type pour le moins particulier avec la DGSE.

Selon des documents issus des services secrets techniques britanniques (GCHQ), l'opérateur historique permettrait donc le stockage massif des données transitant sur son réseau. En conséquence, la DGSE serait en mesure de procéder à des interceptions de données ou de conversations sur les réseaux de communication. Leur collaboration serait même plus intensive puisqu'ils travailleraient ensemble pour casser certains chiffrements.

Les internautes français mais également étrangers seraient donc visés, leurs informations pouvant être échangées entre les différents services de renseignement des pays alliés. Le quotidien évoque à ce titre l'existence d'une pratique de « mutualisation du renseignement technique et de sa base de données » entre agences.

Toujours est-il que cette surveillance reposerait sur de grandes quantités de données. « Le transit massif des données est stocké pour un usage interne et non officiel. Mais le point névralgique, c'est l'accès au fournisseur d'accès, comme ça, vous croisez la circulation de la donnée et l'identité de ceux qui l'échangent. C'est pour cette raison que la DGSE est en contact avec l'ensemble des opérateurs français », précise Le Monde.

De leur côté, Orange, Free et SFR se sont défendus d'agir en dehors de tout cadre légal. L'opérateur historique ajoutant auprès de Reuters que ses relations avec les agences de renseignement « se font dans le strict respect des lois et en toute légalité, sous la responsabilité de l'Etat et du contrôle des juges ».


Source : Clubic, publié par Olivier Robillart le jeudi 20 mars 2014

corrector

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C'est pas du piratage quand c'est Pour Votre Bien™®©

BrunoD78

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Les interceptions légales sont une obligation pour les opérateurs.

Voir sur le site de l'ARCEP le guide juridique à destination des opérateurs: http://www.arcep.fr/index.php?id=12208

Page 27, on y trouve ceci:

Dans la mesure où l’ordre public recouvre aussi les préoccupations liées à la sécurité publique, les opérateurs sont tenus de mettre en place les moyens nécessaires pour que les autorités habilitées procèdent aux interceptions de correspondances émises par voie de communications électroniques. Ils doivent désigner les agents qualifiés pour la réalisation des opérations matérielles nécessaires aux interceptions47. Les coûts exposés par l’opérateur pour l’exécution de ces obligations font l’objet d’une rémunération dans le cadre d’une convention passée avec l’Etat.
Enfin, au titre des missions judiciaires ou des missions d’intervention de secours, les opérateurs de services de communications électroniques sont tenus de permettre l’accès par les autorités judiciaires, les services de la police et de la gendarmerie nationales, les services d’incendie et de secours et les services d’aide médicale urgente, à leurs listes d’abonnés et d’utilisateurs, complètes, non expurgées et mises à jour.

47 Décret n° 93-119 du 28 janvier 1993.

tivoli

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Dans le titre : en dehors de tout cadre légal

Bensay

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Dans le titre : en dehors de tout cadre légal

Bonsoir tivoli,

Encore faudrait t'il le prouver.

Cdt

Bensay

corrector

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C'est à ceux qui font les écoutes de démontrer qu'ils restent dans le cadre légal et donc de préciser lequel : écoutes judiciaires? écoutes administratives?

Bensay

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L'on verra bien ce qu'il en sera.
Cdt

Bensay

Marin

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C'est aussi du piratage quand c'est fait par l'etat avec l'aide des operateurs ?
« Réponse #7 le: 26 décembre 2014 à 07:07:00 »
Jean-Marc Manach a publié, sur Arrêt sur Images, un article dans il conteste l'article original du Monde : http://www.arretsurimages.net/chroniques/2014-12-23/Cher-Edward-Snowden-il-ne-faut-pas-croire-tout-Le-Monde-id7311

En effet, le document de Snowden, publié auparavant dans le Guardian, ne précisait pas quel était l'opérateur français qui entretenait des relations avec le DGSE. Selon Manach, il ne s'agirait tout bonnement pas d'Orange, mais de Qosmos, une entreprise de DPI (qui avait également été impliquée dans des affaires de surveillance de masse pour, entre autres, le régime de Bachar el-Assad).
« Modifié: 26 décembre 2014 à 07:47:19 par Marin »

p1352

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C'est aussi du piratage quand c'est fait par l'etat avec l'aide des operateurs ?
« Réponse #8 le: 26 décembre 2014 à 11:58:16 »
Et d'ailleurs ça devrait changer au 1er Janvier 2015.

A cette date, les agents des services du ministère de l'intérieur et du budget pourront utiliser certaines informations électroniques comme le type d'abonnement, le nombre d'appels passés... Et ce sans passer par un juge.

Stream

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C'est aussi du piratage quand c'est fait par l'etat avec l'aide des operateurs ?
« Réponse #9 le: 26 décembre 2014 à 12:35:21 »
C'est à ceux qui font les écoutes de démontrer qu'ils restent dans le cadre légal et donc de préciser lequel : écoutes judiciaires? écoutes administratives?

Et d'ailleurs ça devrait changer au 1er Janvier 2015.

A cette date, les agents des services du ministère de l'intérieur et du budget pourront utiliser certaines informations électroniques comme le type d'abonnement, le nombre d'appels passés... Et ce sans passer par un juge.

plus besoin. L'autorisation d'un juge n'est plus nécessaire depuis plus d'un an... :

LOI n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale

« Accès administratif aux données de connexion

« Art. L. 246-1. - Pour les finalités énumérées à l'article L. 241-2, peut être autorisé le recueil, auprès des opérateurs de communications électroniques et des personnes mentionnées à l'article L. 34-1 du code des postes et des communications électroniques ainsi que des personnes mentionnées aux 1 et 2 du I de l'article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique, des informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ou services de communications électroniques, y compris les données techniques relatives à l'identification des numéros d'abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, au recensement de l'ensemble des numéros d'abonnement ou de connexion d'une personne désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu'aux communications d'un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelant, la durée et la date des communications.

« Art. L. 246-2. - I. - Les informations ou documents mentionnés à l'article L. 246-1 sont sollicités par les agents individuellement désignés et dûment habilités des services relevant des ministres chargés de la sécurité intérieure, de la défense, de l'économie et du budget, chargés des missions prévues à l'article L. 241-2.

« II. - Les demandes des agents sont motivées et soumises à la décision d'une personnalité qualifiée placée auprès du Premier ministre. Cette personnalité est désignée pour une durée de trois ans renouvelable par la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, sur proposition du Premier ministre qui lui présente une liste d'au moins trois noms. Des adjoints pouvant la suppléer sont désignés dans les mêmes conditions. La personnalité qualifiée établit un rapport d'activité annuel adressé à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Ces décisions, accompagnées de leur motif, font l'objet d'un enregistrement et sont communiquées à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité.

« Art. L. 246-3. - Pour les finalités énumérées à l'article L. 241-2, les informations ou documents mentionnés à l'article L. 246-1 peuvent être recueillis sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux agents mentionnés au I de l'article L. 246-2.


source: http://www.senat.fr/leg/pjl13-196.html

en complement:

Vers la captation directe et temps réel de données sur les réseaux ?

En adoptant le texte, les sénateurs n'ont pas tenu compte de la pression de nombreuses associations qui ont alerté ces derniers jours, sur les dangers pour les libertés citoyennes d'une part et pour les acteurs de l'économie numérique d'autre part, de plusieurs mesures du projet de loi contenu dans son article 13.
Parmi ces dernières figure la possibilité pour l'Etat de capter aussi bien les données de connexion (horadatage, adresse IP) que les documents "traités ou conservés", c'est à dire du contenu privé (photo, courriels) en bonne et due forme.

Les moyens techniques d'interception de ces données pourront passer par la collecte "sur sollicitation du réseau". Ce texte, à la rédaction floue, ouvre la porte à leur captation directe et en temps réel, sur les réseaux des opérateurs, par les services de renseignement. Une possibilité directement inspirée des moyens d'investigation de l'agence américaine NSA, tant décrié.


source: http://www.01net.com/editorial/610068/loi-lpm-le-parlement-enterine-la-surveillance-renforcee-de-linternet/


EDIT: c'est le décret d'application qui vient d'être publié ce 24 décembre 2014.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029958091&dateTexte=&categorieLien=id
« Modifié: 27 décembre 2014 à 13:25:44 par Stream »