Bonjour,
Je suis sur Limeil et depuis ce matin le réseau K-Net ne fonctionne plus.
Pas mal d'utilisateurs de K-Net sur Limeil sont dans le même cas...
Quelqu'un aurait-il des infos ?
Est-ce SFR qui a tout coupé ?
Édit Vivien le 25 juin 2019, j'ai rajouté dans ce premier message le résumé de l'affaire afin que les personnes qui tombent sur ce sujet puissent comprendre sans lire les 250 messages !On connaît maintenant parfaitement le déroulé de l'affaire :
- 24 novembre 2016 : Limeil-Brévannes vend le réseau à SFR et demande à récupérer le NRO "Maison du Pharmacien", le "bâtiment remarquable pouvant devenir un équipement public"

On note que 75% des habitants devraient avoir le FTTH en avril 2018. Aujourd'hui plus personne n'a le FTTH à Limeil-Brévannes.
Le NRO "Maison du Pharmacien" héberge uniquement deux ou trois switchs K-Net, mais c'est là où l'ensemble du trafic K-Net de la ville passe avant de partir pour Paris en suivant les voies du RER A.

SFR se serait engagé selon la commune à ne pas couper K-Net avant que le nouveau réseau soit ouvert à la commercialisation :

- 12 décembre 2016 : Dans un interview sur LaFibre.info, on apprend que "Nous avons demandé à SFR de déployer un schelters à proximité immédiate de la maison du pharmacien de façon à libérer ce bâtiment"
Limeil-Brévannes vend son réseau fibre optique à SFR.
M. Romain Blondel, Conseiller municipal délégué au développement numérique en charge du dossier fibre optique à Limeil-Brévannes a accepté de répondre à nos questions :
[...]
- Quand se fera la bascule K-Net => SFR pour les quartiers déjà déployés ? De quelle durée sera la période sans internet pour les clients K-Net qui migrent chez SFR ?
M. Romain Blondel : Nous avons demandé à SFR de déployer un schelters à proximité immédiate de la maison du pharmacien de façon à libérer ce bâtiment. Le délai de livraison de ce bâtiment est de 9 mois. A partir de là, SFR sera en capacité de se relier aux réseaux et à la fibre qu'il aura déployée dans le même temps. Il est beaucoup plus rapide de débrancher une fibre dans une armoire et de la reconnecter à une autre située 20 mètres plus loin, plutôt que de démonter le matériel existant en interrompant le service et de tout remonter ensuite. Pour les clients déjà connectés, ce switch est réalisable en une nuit.[/size]
- 6 septembre 2017 : Le schelter SFR à proximité immédiate de la maison du pharmacien est bien là :Voici ce que j'ai "trouvé" hier accolé à la maison des pharmaciens.
C'est une armoire optique, il n'y a pas d'indication dessus pour le moment mais il y a des chances que cela ait été posé pour SFR.
Maintenant, si c'est pour remplacer le NRO, ça va être un peu faible, il ne sera sûrement pas situé à cet endroit.
Si vous voyez d'autres armoires de ce type sur la ville, n'hésitez pas à le partager avec son adresse pour connaître l'évolution du déploiement.

- 15 novembre 2018 : Limeil-Brévannes résilie le contrat de K-Net pour l’accès au réseau fibre optique souscrit par K-Net le 28 août 2013 :
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF) :
Page 8 - 9 - 10
- Début 2019 : La mairie demande à SFR de libérer le NRO "Maison du Pharmacien" pour récupérer le local, comme conclut dans la vente du réseau en 2016
- 17 juin 2019 : SFR démonte les baies / équipements du NRO "Maison du Pharmacien" et les déposes devant le NRO, avant de venir les récupérer.
Les switchs K-Net sont également démontés et emportés par SFR. SFR n'a pas envoyé de lettre recommandée à K-Net pour les prévenir de l'expulsion :

Les 63 clients K-Net de la commune sont brutalement coupés.
- 19 juin 2019 : K-Net communique sur la coupure :

- 20 juin 2019 : K-Net résilie ses clients et explique "Après consultation de la mairie de Limeil-Brévannes, il s’avère que la réinstallation d’un dispositif de secours permettant de rétablir votre connexion serait inutile. En effet, les équipements risqueraient d’être démontés une nouvelle fois."

- 21 juin 2019 : La mairie rejette la faute sur SFR :



- 21 juin 2019 : SFR communique dans un article de 01 Net :
- 23 juin 2019 : K-Net (Frank Bisetti - fondateur de K-Net) communique sur LaFibre.info et explique avoir jusqu'au 20 juillet 2019 pour retirer ses équipements du NRO :
Merci pour ce concentré d'informations.
Je laisse Alan, notre directeur technique, communiquer sur ce dossier.
Pour ma part, j'ai cherché à être le plus transparent possible.
Oui nous perdons de l'argent sur Limeil, mais j'étais prêt à couvrir les pertes pour ne pas laisser les clients sans rien.
Oui nous avons signé un protocole d'accord pour vendre notre IRU quand il n'était plus possible de raccorder de nouveaux clients et de dépanner les anciens, en récupérant au passage 119k€, protocole qui nous laissait 1 mois pour retirer notre matériel et prévenir nos clients.
Le règlement est arrivé sur notre compte le 21.06.
Concernant le dépôt de plainte, je n'ai pas encore pris de décision. D'une manière générale, je n'aime pas m'aventurer dans cette voie, mais j'aime encore moins qu'on foute le client final dans la merde.
- 24 juin 2019 : Nicolas Chatain, le directeur de la communication d'Altice France répond dans le journal Le Parisien : « Ils sont hors la loi depuis septembre dernier, nous n'avions aucun lien contractuel avec K-Net, nous aurions pu les facturer et nous ne l'avons pas fait. Ils avaient le temps d'accompagner leurs clients, ils ne l'ont pas fait »- 25 juin 2019 : K-Net communique a ses clients :
Bonjour,
Je me présente, je suis la personne chez K-Net qui a été en charge d’investiguer sur l’incident de Limeil-Brévannes du 17 juin 2019.
Un communiqué de presse avait été envisagé, mais je pense que ce que vous voulez c’est un résumé concret de ce qu’il s’est passé, du pourquoi et du comment.
Vous comprendrez aussi notre communication laconique. J’étais en charge, et je refuse catégoriquement d’accuser publiquement sans avoir croisé mes sources. Donc, forcèment nous avons dû être laconique dans notre première communication.
Je vais ici vous rapporter ce qu’il s’est passé, en distinguant les faits que nous avons constaté, les faits qui nous ont été rapportés, et les extrapolations qui ont été faites.
Mais tout d’abord, un peu de contexte. Celui-ci est important.
Limeil-Brévannes a ouvert en 2013 un réseau fibre optique, sur lequel nous sommes devenus opérateur. Pour cela, nous avons investi dans les choses suivantes :
- un lien fibre en DIU (Droit Irrévocable d’Usage) entre Limeil-Brévannes et notre coeur de réseau ;
- location auprès de la mairie de :
- DIU de vingt ans ;
- accès, hébergement et énergie aux PM ;
- accès, hébergement et énergie au NRO ;
- liens PM / NRO ;
- maintenance des prises.
À l’issue de la première phase de déploiement du réseau, le réseau a été gelé par la municipalité. Nous pouvions entretenir les clients existants, mais pas plus.
En juin 2017, la mairie a revendu son réseau à SFR en lui confiant le soin des évolutions suivantes. En parallèle, nous avons été sollicités par la mairie pour que nous résilions l’ensemble des prestations auprès d’elle, pour deux raisons :
- volonté de récupérer entièrement le local Maison du Pharmacien dans lequel nous étions ;
- permettre à SFR de se déployer sereinement, sans avoir à gérer un réseau qui n’est pas le leur.
Cependant, la vente de leur réseau n’a pas remis en question les contrats que nous avions avec la mairie.
La vente du réseau était pour nous une épée de Damoclès. En intervenant, SFR pouvait à tout moment couper un de nos abonnés sans le savoir, et sans pouvoir le reconnecter. Nos interventions sur notre réseau passif auraient été problématiques, car non prévues au nouveau contrat.
L’essentiel pour nous est de fournir un service de qualité. En l’état, la qualité n’était plus. Même si nous le faisions à contre-coeur, transférer nos clients était la meilleure solution pour eux.
En toute transparence, c’était aussi le choix de la raison, car depuis 2013 nous opérions le réseau à perte. En effet, sans possibilité de croître, le réseau était une source de coût. Ce coût étant faible, il n’était pas problématique, mais il restait réel.
Nous avons donc établi un protocole d’accord avec la mairie nous garantissant une indemnisation d’environ 27,5K€ TTC, soit le solde correspondant à la différence entre le reste à amortir des DIU (119 K€ HT) et les différentes prestations achetées à la mairie.
Le 19 décembre 2018, la mairie nous a indiqué avoir validé le protocole d’accord au conseil municipal du mois de novembre. À partir de cette date, nous avons attendu que la mairie nous demande de le mettre en action. Nous n’avons volontairement pas relancé la mairie pour deux raisons :
- tant que nous étions présents, nous fournissions du service. En enlevant les équipements, les clients n’avaient plus de service ;
- la mairie ne nous avait pas soldé la différence telle que définie dans le protocole d’accord.
Le contexte étant posé, voyons maintenant l’incident.
Lundi 17 juin
Nous recevons une alerte sur la supervision. Les équipements de Limeil-Brévannes sont tous injoignables. Cela peut être une coupure fibre ou une panne sur l’équipement de coeur de réseau de Limeil-Brévannes.
Le NOC K-Net sollicite un de ses techniciens pour intervenir.
Le technicien intervient vers 13h, et nous contacte paniqué : le local de la maison du Pharmacien est vide. Entièrement vide. Les baies sont posées sur le flanc, dehors, et tous nos équipements ont disparu. Aucune trace d’effraction.
Je suis sollicité, et c’est là que j’ai commencé à prendre le dossier en main.
Je contacte un interlocuteur à la mairie, qui semble tout aussi surpris que moi. Il me demande un peu de temps pour comprendre ce qu’il se passe. Il craint qu’un de ses collaborateurs ait par erreur touché à nos équipements, et souhaite se renseigner auprès de ses équipes. Je comprends sa crainte et décide de lui laisser jusqu’au lendemain pour faire le tour de l’ensemble des équipes.
De toute façon, tant que nous ne savons pas ce qu’il s’est passé, il serait contre-productif d’agir. Il me demande si ça ne serait pas suite à notre protocole d’accord, je lui indique que nous n’avons jamais reçu le solde, l’accord est pour nous toujours en cours. Il indique que pour lui ça a été payé,
et qu’il va se renseigner.
C’est dans la soirée que Mme Lecoufle a décidé d’intervenir sur le dossier en indiquant que SFR et K-Net étaient injoignables. Suite à une maladresse de sa part, son tweet a été supprimé, mais Internet a une sauvegarde :


Nous avons répondu dans le fil que nous étions en contact avec ses collaborateurs.
Mardi 18 juin
Je reprends contact avec mon interlocuteur de la mairie.
Fait rapporté :
Il indique avoir fait le tour de ses équipes, et il m’indique que c’est SFR qui a retiré les équipements.
Fait rapporté :
Il indique ne pas réussir à joindre SFR, on se fixe la date butoir du lendemain. Il me confirme que le protocole d’accord a été payé, je lui indique que nous n’avons rien reçu. Il repart à la recherche d’informations.
Mon interlocuteur et moi sommes d’accord que la priorité est le service, et deux solutions sont évoquées :
- remettre des équipements dans le local actuel. Solution tout de suite écartée, car tant que nous ne savons pas pourquoi les équipements ont disparu, nous ne devons pas en remettre ;
- mettre les équipements dans un nouveau local. Cela est irréalisable sans déplacer l’ensemble des fibres de nos abonnés vers ce nouveau local, et ne retire pas le souci des fibres dans les fourreaux qui peuvent être abîmés.
Mercredi 19 juin
Fait rapporté :
La mairie dit ne toujours pas réussir à joindre SFR.
Nous décidons de ne plus pouvoir rester dans l’indécision, et décidons que c’est la fin de la présence de K-Net sur le réseau de Limeil-Brévannes.
Nous faisons une communication indiquant que la coupure sera définitive.
Mon interlocuteur m’indique que le virement concernant l’accord aurait été viré lundi 17/06/2019, et qu’il devrait bientôt arriver sur notre compte.
Jeudi 20 juin
Je soumets une communication à la mairie, qui indique que nous proposons à nos abonnés de rapporter leurs équipements à la mairie. Je demande les horaires de la mairie.
J’ai une réponse avec les horaires de la mairie, bien que celle-ci nous demande si une autre alternative pour le retour du matériel K-Net est possible.
Notre communication indiquant de déposer les équipements à la mairie fut donc décriée comme une fake news par la commune, suivi d’indications sur le fait que les équipements que nous mettons à disposition de nos abonnés sont des déchets. Le soir, j’ai un responsable de SFR qui me contacte, et l’échange fut très constructif.
Fait rapporté :
La semaine précédente, SFR a visité la maison du Pharmacien avec du personnel de la mairie, et a reçu l’ordre de tout démonter. Mon interlocuteur a indiqué que les équipements semblaient en fonctionnement et n’étaient pas à eux, la mairie a confirmé l’ordre de tout démonter.
Je demande à mon interlocuteur s’il a eu un compte-rendu de cette visite, ce n’est pas le cas.
À titre personnel, la quantité de détails sur les interlocuteurs qu’il m’a donnée rend son discours très crédible.
La personne m’indique mettre à disposition notre matériel pour que nous puissions le récupérer quand nous le souhaiterons, et déplore l’impact qu’il y a eu sur les abonnés.
Vendredi 21 juin
Nous sommes surpris par les réactions violentes et agressives de la mairie dans cette situation exceptionnelle. Je laisse des messages à mon interlocuteur de SFR pour quelques questions, et nous convenons de faire un point le lundi 24 juin.
Je reçois un mail du directeur financier, indiquant que nous venons de recevoir le paiement du protocole d’accord.
À ce jour
Il me reste à définir le meilleur moyen pour récupérer le matériel de mes anciens abonnés, et à récupérer le matériel débranché.
Conclusion :
Si mes échanges ont tous été cordiaux avec la municipalité, je pense qu’il y a un grand manque de communication dans leurs équipes. Ce manque de communication entre leurs services les a d’ailleurs conduit à avoir une communication assez agressive et parfois erronée. Ce que je regrette, c’est que cette communication agressive ait créé des tensions et de la confusion entre les protagonistes.
Nous ne pouvons pas reprocher à SFR d’avoir agi tel qu’ils l’ont fait, au vu des informations qu’ils avaient. Ils déploient du réseau, la mairie leur a demandé de vider un local, ils l’ont fait.
À l’avenir, nous serons beaucoup plus stricts dans le déroulé de ce type de dossier. Nous pensions, à tort, que l’essentiel était le service rendu au public. Nous avons fait passer cela avant les contraintes strictement légales, en étant de bonne foi, en imaginant que les bonnes relations que nous pensions avoir, permettraient de garder au centre le contentement du client. SFR n’était pas prêt à fournir de la fibre à nos clients, nous souhaitions simplement palier à cette absence et nous étions prêt à débrancher dès que cela serait demandé.
C’était une erreur, et nous présentons nos plus plates excuses pour cela.
Alan Garcia, directeur technique
- 27 juin 2019 : La maire organise une réunion publique sur le sujet en se trompant sur les deux invités : Michel Combes, qui n'est plus dirigeant de SFR depuis novembre 2017 et Franck Bisetti, soit une erreur sur le prénom qui est Frank et non Franck.
Il y a également une erreur sur une des deux personnes en copie : Alain Garcia, soit une erreur sur le prénom qui est Alan et non Alain.
- 5 juillet 2019 : Réunion publique organisée par la mairie avec SFR : un sujet dédié à été ouvert : Limeil-Brévannes: Réunion publique Mairie/SFR(/K-Net) le 05/07/2019