Chapeauter la douzaine de filiales, qui ont des buts très différents (internet, BTP, médical, ferme, formation, ...) et dont certaines sont à l'étranger ?
Bien sûr.
Une holding sert principalement à détenir des participations dans des sociétés filles afin de se créer un portefeuille diversifié pour dilluer le risque au sein du groupe. Ce découpage est propre à chaque groupe (faire de la téléphonie et de la banque, adresser le marché des pro et des particuliers, etc), il n'y a pas de bonne façon de faire car tout dépend du but recherché et la façon de l'atteindre.
Mais il est contreproductif de créer un groupe avec des entités qui n'ont rien à voir entre elles, sans possibilité de mutualiser des ressources entre elles. Il faut savoir à la fois diversifier et en même temps trouver un point commun sur lequel le groupe peut se partager une ressource (une infra, de la dette, une marque, des brevets, etc). C'est ce fragile équilibre qu'il faut trouver et conserver.
Il y a d'autres buts également, comme la gestion de la propriété industrielle (partager l'exploitation d'un brevet ou d'une marque au sein de plusieurs filles), l'optimisation de la fiscalité (faire remonter les bénéfices des filles au sein de la mère dans un pays plus attractif), la rationalisation de la dette (la mère emprunte pour toutes, et découpe les prêts aux filles avec des taux plus avantageux qu'à l'extérieur), etc.
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J'en profite pour attirer votre attention qu'un rachat ne signifie pas forcément "fusion-absorption". Il est tout à fait possible de racheter une entreprise et de la laisser en l'état (c'est juste un changement de propriétaire quoi). Vu que les télécoms ont énormément de charges fixes, la décision la plus logique est de rationaliser l'infrastructure et de sa dette éventuellement. Pas forcément une uniformisation de l'offre, car elle peut adresser des publics différents qui peut être plus avantageux qu'une offre uniformisée qui pourrait faire perdre un public.