Auteur Sujet: Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre  (Lu 4792 fois)

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octal

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre

Lors des assises du très haut débit, certaines pistes ont été évoquées pour financer le développement de la fibre optique. Celle du sénateur de l'Eure, Hervé Maurey (Nouveau Centre) a retenu l'attention puisqu'une fois encore, elle propose de rehausser les tarifs des forfaits Triple-Play. L'idée est donc de trouver les ressources dans les poches des internautes…
ADSL Reporter

La proposition est loin d'être saugrenue puisque le sénateur Maurey a été missionné par Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, et Nathalie Kosciusko-Morizet pour trouver de nouveaux financements pour le très haut débit. La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique a toujours émis le souhait que 75% de la population ait accès à la fibre optique d'ici à 2020, et 100% en 2025.

Pour cela, il faudrait dégager une enveloppe de 30 milliards d'euros. De quoi susciter des idées. D'où la proposition du sénateur qui a expliqué au site ITespresso qu'il comptait « adresser un rapport d'étape au Premier ministre ce mois-ci et le rapport définitif sera rendu au 1er septembre ». La chose est donc sur les rails.

Pour autant, le risque de voir des zones moins bien couvertes existe toujours, malgré la volonté de fibrer tout le territoire. A l'heure actuelle, il existe déjà plusieurs vitesses de connexion. Pour le même prix, tous ne sont pas logés à la même enseigne…


Source : Clubic le Jeudi 17 Juin 2010

vivien

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #1 le: 17 juin 2010 à 21:19:15 »
L'idée d'une nouvelle taxe pour la fibre optique dérange

Hervé Maurey, chargé du déploiement du très haut débit en France auprès de Nathalie Kosciusko-Morizet, a évoqué l'idée d'instaurer une nouvelle taxe, soit sur les entreprises, soit sur les consommateurs. Les opérateurs pestent.

Donner un accès à la fibre optique à chaque foyer d'ici à 2025. Un projet défendu en février par Nicolas Sarzkoy, qui coûterait dans les 30 milliards d'euros. Si la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé mercredi lors de la quatrième «Assises du très haut débit» qu'elle comptait mobiliser, dès 2011, environ 7 milliards d'euros sur quatre ou cinq ans, on est loin du compte. Rappelons que le besoin en financement public se situe dans une fourchette de 8 à 10 milliards d'euros en quinze ans.

Même avec deux milliards d'euros issus du grand emprunt et l'apport possible de fonds européens pour «une bonne centaine de millions par an», le sénateur de l'Eure Hervé Maurey, chargé de rédiger un rapport sur le financement du très haut débit - une première version sera donnée au premier ministre courant juin -, a jugé hier qu'il sera difficile d'échapper à une nouvelle taxe, soit sur les entreprises soit sur les consommateurs.

«Il faudra trouver une taxe, avec l'assiette la plus large possible pour que le taux soit le plus faible possible», a-t-il avancé.

Les opérateurs se sentent visés par la taxe

Une telle annonce n'est pas pour plaire aux opérateurs, déjà refroidis par la taxe sur l'audiovisuel. D'emblée, le secrétaire général de France Télécom, Pierre Louette est monté au créneau lors de la réunion en soupçonnant que «ceux sur lesquels la taxe va tomber sont toujours les mêmes.»

Du côté des opérateurs alternatifs, représentés par l'assocaition Aforst, les représentants dénoncent une mesure qui n'impulserait pas le développement du projet, contrairement à ce que revendique Hervé Maurey. Ce n'est pas en réduisant «la capacité d'investissement» des opérateurs qu'on encourage des opérateurs, estime le groupement.

En mars dernier, Martin Bouygues, le patron du groupe éponyme, a haussé le ton face à l'accumulation des taxes et de la réglementation en général dans le secteur. Ses filiales Bouygues Télécom et TF1 en souffrent, a-t-il assuré lors de la présentation de ses résultats 2009.

2 millions de foyers raccordés en 2011

Selon l'Arcep, 80.000 foyers français sont abonnés actuellement à la fibre optique alors que 800.000 sont raccordés à cette technologie qui permet d'avoir accès à Internet de façon beaucoup plus rapide que l'ADSL.

L'Arcep table sur plus de deux millions de foyers raccordés en France à la fibre optique à l'été 2011.

Free partant pour investir avec France Télécom

Dans un entretien accordé au Figaro le 2 juin dernier, Maxime Lombardini, le directeur général de Free, affirme que la France dispose d'un cadre concurrentiel pour l'Internet très haut débit.

Selon lui, «la France est en avance» en matière de technologie. «La France est à l'avant-garde en Europe, grâce à un cadre réglementaire très abouti qui permet de déployer rapidement des réseaux de fibre optique sans creuser les trottoirs et en réduisant au minimum l'intervention dans les copropriétés grâce à la mutualisation.»

A noter que les opérateurs vont investir main dans la main dans la fibre optique. France Télécom a d'ailleurs lancé un appel à ses concurrents. Free a répondu présent.


Source : Le Figaro 17 juin 2010

vivien

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #2 le: 13 juillet 2011 à 22:16:33 »
Hervé Maurey en remet une couche 1 an après :

La France prend du retard dans le très haut débit

Remis mardi, un rapport du Sénat critique la couverture numérique de l'Hexagone et propose des correctifs.

Un pavé dans la mare du mobile et de la fibre optique en France. Tel pourrait s'instituer le rapport de la commission économique du Sénat sur l'aménagement numérique du territoire, présenté cet après-midi par l'élu de l'Eure, Hervé Maurey. La France est «en passe de manquer le virage du numérique et le retard risque d'être irréversible», assène le sénateur. Ce rapport va nourrir une proposition de loi qui sera présentée à la rentrée pour améliorer le dispositif actuel et le rôle de l'État. Tant pour les mobiles que pour l'Internet haut débit fixe, en particulier la fibre optique, le bilan est sévère.

«Le gouvernement et les statistiques du secteur indiquent que 98% de la population nationale peut bénéficier d'une connexion Internet à haut débit en France. Mais c'est un leurre», déplore Hervé Maurey. Il explique que «77% de la population est éligible», pour des services au très haut débit (2 Mbits/s) . Pour la téléphonie mobile, il faut changer les instruments de mesure: «99% de la population peut disposer d'une connexion 2G et ce taux serait atteint en 2013 pour la 3G. Toutefois, les méthodes de mesures sont trompeuses. Une commune est réputée couverte si un seul point permet de recevoir des appels mobiles, et les mesures sont prises à l'extérieur d'un bâtiment et sans se déplacer», rappelle-t-il.

33 mesures préconisées

Ainsi, la fracture numérique du territoire peut s'aggraver. «Certaines grandes villes seront bien connectées. C'est ce que l'on appelle les zones “très denses”. Or, 8 régions et 73 départements n'ont pas une seule zone très dense» , ajoute-t-il. «N'en déplaise au ministre de l'Industrie, Éric Besson, le taux de pénétration de l'Internet à très haut débit fixe, en fibre optique, est de 8% en France contre 17,5% en moyenne en Europe.» La raison? «Le gouvernement a pris l'option d'un déploiement du très haut débit fixe confié aux seules sociétés privées qui ont, bien sûr, des obligations de rentabilité. Les zones peu denses, moins rentables, risquent d'être délaissées.» Et d'ajouter: «Il suffit qu'un opérateur dise qu'il veut apporter de la fibre optique à une ville dans cinq ans, pour que la collectivité soit bloquée dans ses projets de connexion au très haut débit, même si l'opérateur ne réalise rien.» Pour réduire la fracture numérique le rapport suggère des correctifs. «Nous avons préconisé 33 mesures, dont l'autorisation donnée à un conseil général et aux collectivités locales de couvrir tout son département. De plus, nous souhaitons que les déclarations de déploiement des opérateurs aient valeur d'engagement dont le non-respect serait sanctionné. Aujourd'hui, leurs déclarations ne les engagent pas mais bloquent l'initiative des collectivités!»

Il ne s'agit pas d'une lubie d'un centriste, se défend le sénateur. Le rapport a été approuvé à l'unanimité par la commission de l'économie et de l'aménagement du territoire.


Source : Le Figaro le 11 juillet 2011

corrector

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #3 le: 16 juillet 2011 à 00:16:23 »
Lors des assises du très haut débit, certaines pistes ont été évoquées pour financer le développement de la fibre optique. Celle du sénateur de l'Eure, Hervé Maurey (Nouveau Centre) a retenu l'attention puisqu'une fois encore, elle propose de rehausser les tarifs des forfaits Triple-Play. L'idée est donc de trouver les ressources dans les poches des internautes…
ADSL Reporter

La proposition est loin d'être saugrenue puisque le sénateur Maurey a été missionné par Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, et Nathalie Kosciusko-Morizet pour trouver de nouveaux financements pour le très haut débit.
C'est d'autant plus saugrenu qu'il est missionné officiellement. Avec une pub pareille, l'avenir de la FO est loin d'être assuré. Les gens ne veulent pas payer plus pour un truc dont beaucoup ne voient pas du tout l'intérêt.

En France les prélèvements obligatoires sont déjà trop élevés, et la droite en créé de nouveaux, parfois de façon détournée (p.ex. les nouvelles normes de sécurité sur les ascenseurs sont des prélèvements obligatoires en nature qui n'apparaissent certainement pas dans les statistiques officielles comme poids l'État, puisque l'argent va au secteur privé, alors qu'elles devraient puisqu'elles sont artificiellement crées par l'État - en plus, les ascenseurs mis aux normes tombent beaucoup beaucoup beaucoup plus souvent en panne).

Ce qu'il faut pour favoriser le FTTH, c'est évidemment de garantir que les installations soient mutualisables efficacement.

La fibre arrivera quand elle arrivera. Ce n'est quand même pas une priorité vitale en France. Que chaque français dispose d'une connexion à très haut débit symétrique à faible latence complètement immunisée contre le bruit électromagnétique ne peut décemment pas être considéré comme une grande cause nationale.

Quand à l'égalité absolue d'accès au très haut débit partout en France, je m'en contrefiche, comme la plupart des français, qui ont d'autres soucis. Personne ne peut exiger, au nom de je ne sais quelle invention, d'être aussi bien raccordé dans une commune rurale isolée que dans une grande ville.

Concernant les zones blanches, je pense qu'il faut essayer de les résorber (au nom de l'aménagement du territoire mais pas de l'égalité), et que le FTTH peut être un choix économiquement valable.

J'apprécierai qu'un politique dise haut et fort que l'égalité des performances de l'accès à Internet de tous les français n'est pas un objectif.


En France il n'y a pas de parti de droite (libérale) pesant réellement. Cela manque énormèment. Toute la politique française se trouve décalée à gauche.

corrector

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #4 le: 16 juillet 2011 à 00:21:53 »
«Le gouvernement a pris l'option d'un déploiement du très haut débit fixe confié aux seules sociétés privées qui ont, bien sûr, des obligations de rentabilité. Les zones peu denses, moins rentables, risquent d'être délaissées.»
Par opposition à l'État qui est tellement riche qu'il peut faire n'importe quoi et jeter l'argent par les fenêtre. Comme en Grèce.

S'il n'est pas rentable que certaines zones accèdent au très haut débit, alors certaines zones n'auront pas accès au très haut débit avant longtemps.

Cela ne m'empêchera pas de dormir.

Leon

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #5 le: 16 juillet 2011 à 09:08:09 »
Là aussi, je suis globalement d'accord avec toi, corrector.

L'accès à Internet "permanant" est clairement devenu un vrai besoin pour de très nombreuses personnes.  Pour l'instant, ça n'est pas un besoin "essentiel" dans la législation, comme le sont l'eau et l'électricité. Mais dans la pratique, c'est le cas!
Et la France a énormèment travaillé sur cet accès (avec l'ADSL) dans les années passées. Il n'y a plus beaucoup de zones blanches en France!

Je ne pense vraiment pas que dans les 5 ans qui vienne, le besoin d'avoir une connection 100Mb/s devienne quelque chose d'essentiel. Pour quoi faire? Ca reste du divertissement pour moi. Qu'est-ce que du 100Mb/s apporte de plus que du 1 ou 2Mb/s, et qui serait essentiel?

OK, déployer massivement du FTTH sur des fonds publics, ça ferait un Nieme chantier national qui relancerai l'économie... Mais on voit bien que ça n'est pas le moment, avec ce qu'il se passe autour de nous.

Par contre, la fibre est déjà un besoin essentiel pour beaucoup d'entreprises! Et là, la France est très en retard! En retard sur les US et plein d'autres. C'est un autre débat, mais les PME ont vraiment beaucoup de mal à avoir accès à des débits importants. Pour connecter plusieurs dizaines /centaines de postes de travail, il faut souvent plus qu'une simple connection ADSL/SDSL (tout dépend des activités des entreprises). Dans les zones déjà câblées, un accès 100Mb/s, c'est plusieurs milliers d'Euros chez la plupart des opérateurs! Et les zones "couvertes" ne représentent qu'une petite partie du territoire. Se faire ouvrir une ligne fibre ailleurs, ça gonfle la facture de manière délirante! Et je ne pense pas du tout que les tarifs dédiés aux entreprises reflètent les couts!

Leon.

PS: corrector, je préfère largement quand tu fais des posts construits comme ceux-ci où tu expliques vraiment tes idées, plutôt que des posts de 1 ou 2 lignes, avec du second degré qu'on ne comprend pas toujours.

vivien

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Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #6 le: 31 décembre 2011 à 08:20:46 »
Baisse du tarif du dégroupage, mais pas pour les clients !

L’annonce a été faite d’une baisse du tarif du dégroupage, c'est-à-dire la location de la paire métallique qui relie le client au central télécom de l’Opérateur Historique (OH). Mais paradoxalement il n’y aura pas de répercussion sur le tarif des clients via les fournisseurs de service (FAI). Analyse des vraies motivations qui ne vont effectivement pas vraiment dans le sens de l’intérêt du client.

Dans sa publication en ligne, la tribune du 29/11 explique que le tarif du dégroupage, c'est-à-dire la location des fils de cuivre de l’OH qui relient le client au central télécom par les opérateurs qui l’utilisent, va baisser de façon imposée par le régulateur. Mais il est clairement dit que cette baisse ne sera pas répercutée par les opérateurs sur le tarif final adsl du client. Ceci est à l’opposé de toute la logique de justification de la régulation pour défendre l’intérêt des consommateurs.

Donc les opérateurs vont avoir une augmentation de leur marge grâce à la baisse imposée sur le dégroupage, quel est le but poursuivi par cette étrange opération ?
En approfondissant l’analyse, ceci confirme tout ce que j’explique dans les divers articles et qui est la stricte description du jeu des acteurs et mécanismes en place. Le but est que les opérateurs qui se plaignent de ne pas avoir les moyens d’investir dans la fibre, puissent ainsi plus facilement le faire par ces marges supplèmentaires dégagées.
On impose donc au client adsl un tarif plus fort qu’il ne devrait pour favoriser certains opérateurs dans un autre investissement, un genre d’impôts payé par l’OH pour le bénéfice d’autres opérateurs afin de développer la solution décrétée unique du FTTH (fibre jusque chez le client pour apporter un débit de 400M).

Est-ce que la baisse du tarif du dégroupage est justifiée ?
Un argument développé est de ramener le tarif de la France à une valeur inférieure, sachant qu’il est en dessous de la moyenne européenne (9 e/m en France, les tarifs vont de 14,7e à 5e en Slovaquie). Cependant seule une analyse économique peut donner le coût de revient réel car les comparaisons ne sont pas pertinentes en première approximation d’un pays à l’autre. La boucle locale est la partie capillaire du réseau qui coûte le plus cher, y compris en coûts d’exploitation (entretien, extensions, enfouissements imposés de lignes, déplacements liés à la mode des ronds points, tramways, tempêtes, taxes de redevance....). De plus, les caractéristiques sont très différentes entre pays, longueur, qualité, coût de la main d’œuvre, proportion BL/réseaux câblés…
En fait la motivation et logique marchande sont beaucoup plus subtiles et dans une toute autre logique.

De mauvais conseils, des erreurs très importantes dans un rapport remis au ministre :
Je lis dans un rapport transmis au Ministre : « Certains acteurs auditionnés dans le cadre de cette mission (opérateurs alternatifs, associations de consommateurs, que Choisir) ont soulevé la question de l’utilisation par France Télécom d’une provision, d’un montant de 800 millions d’euros par an, pour « le renouvellement du réseau cuivre»…. 400 millions d’euros seraient ainsi perçus chaque année de manière non justifiée.. »
Je suis allé voir sur les comptes de l’OH, nulle trace d’une provision (visible pour un tel montant !). Par ailleurs le tarif de dégroupage ainsi que toute autre prestation réseau de l’OH est « orienté coûts » tel que piloté par l’arcep via quantité d’audits, le but est de fournir des prestations à prix coûtant, donc il n’y a pas de provisions ou de marges de cette nature, sinon l’arcep aurait très rapidement réajusté les tarifs.
Par ailleurs, s’il y avait une telle marge, les opérateurs auraient rapidement créé leur propre réseau, au moins sur certaines zones denses, cherchez l’erreur !.
A telle enseigne que ces tarifs permettent aux opérateurs de trouver même une rentabilité économique à faire du dégroupage total plutôt que location de débit sur les zones d’ombre (une centaine de clients), là où des tarifs représentatifs des coûts rendraient cette solution impossible et où normalement la priorité économique absolue serait de mutualiser les ressources, c’est dire si l’espace économique est ouvert artificiellement par des tarifs favorables. (pour ensuite affirmer que c’est non rentable sur des grosses zones de montée en débit !).
Par ailleurs, une provision ne se traduit pas par des lingots qu’on met en Suisse, mais dans l’esprit d’une comptabilité sincère et véritable, c’est un jeu d’écritures (« charges calculées » comme pour l’amortissement, et non des « charges décaissées ») pour tracer un évènement probable (provisions pour risques et charges, débit compte 681, 686, 687, crédit compte 15). Le jeu d’écritures inverse est effectué ou non suivant que le risque est maintenu ou disparu. Si la provision est annuelle, elle est donc reproduite temps que le risque n’est pas non levé !
Il est surprenant que le doute n’ai pas été levé, il suffit d’examiner les comptes et interroger le premier intéressé pour lever rapidement l’incertitude, plutôt qu’entretenir le flou avec des « on dit » sur des sommes de cette ampleur ; une erreur lourde de conséquences potentielles au niveau des décisions, une désinformation grave au niveau décisionnel !.

Il est très inquiétant que dans un rapport remis au Ministre il y ait de telles inexactitudes et d’un tel montant qui induisent de mauvais choix, pas étonnant que les orientations et décisions soient « en cohérence » avec ce genre d’analyses, ce qui confirme encore une fois mon constat sur l’extrême difficulté à identifier les informations désintéressées, pertinentes et fiables.
Ceci illustre clairement ce que je ne cesse de dire, ce secteur est l’objet de désinformations permanentes qui font se dresser les cheveux des experts cœur de métier du domaine, ceci dans le but de faire engager les dépenses de déploiement de réseaux par autant de conseillers qui ne sont pas les payeurs, et sur des projets sans objectifs de résultats, ni mesure de performance, encore moins de bilans. J’ai 30 d’expérience réseaux, schéma directeurs, ingénierie, exploitation, 2 brevets..et beaucoup d’affirmations péremptoires que j’entends dans les séminaires nationaux sont de vraies inepties ou contrevérités. D’autre part, les délégations de services publics sont autant de subventions qui permettent de faire de la concurrence déloyale aux réseaux en place par des réseaux subventionnés, et qui profitent clairement aux opérateurs via les filiales qui répondent aux appels d’offre.

La modification des règles comptables ou économiques pour modifier les coûts de revient et donc « légaliser et justifier » les décisions de distorsion du marché qui apparaissent ainsi comme des conclusions logiques :
L’adsl est une technique très performante et facile à faire progresser en débit à moindre coût. Mais c’est très gênant pour les lobbys du tout fibre, donc il faut à tout prix mettre en place les mécanismes pour éliminer cette technologie qui fait de l’ombre au tout FTTH.
Certains veulent faire un nouveau monopole local de réseaux, d’autres veulent taxer les solutions sur boucle locale cuivre pour le rendre non compétitif par rapport à la fibre, voire carrèment le supprimer d’autorité !.

Et la solution proposée in fine est diabolique : il s’agit d’apporter des modifications «sur le taux de rémunération du capital de France telecom et sur les durées d'amortissement des actifs de la boucle locale de France Télécom en ramenant de 25 à 13 ans celle des câbles en cuivre et en prolongeant de 40 à 50 ans celle du génie civil (les gaines empruntées sous les trottoirs par les câbles). France Télécom publiera alors sa nouvelle grille tarifaire conforme à cette décision.. »
Là j’avoue que les bras m’en tombent, on est au summum du tripatouillage pour donner aux altérations du marché « un caractère légal, objectif » sur le plan économique.

Car la répercussion mécanique à cette alchimie est que le coût de revient la boucle locale diminue mais on ne touche pas au tarif adsl (tant pis pour le client) et le coût de location du génie civil diminue fortement, ce qui permet de rendre l’adsl artificiellement moins compétitif et aux opérateurs de déployer le FTTH d’une part à moindre coût en s’appuyant sur le génie civil de l’OH soldé et avec un financement supplèmentaire tiré de la baisse imposée du tarif de dégroupage qui leur augmente leur marge !.
[...]

Et quel est le but de ce financement supplèmentaire ? déployer le tout FTTH quel qu’en soit le coût et les besoins réels.
Voir les autres articles pour plus de détail, en résumé, le tout FTTH est porté par quantité de lobbys intéressés qui poussent au déploiement de la solution unique FTTH, alors qu’il est plus raisonnable de réaliser de la montée en débit sur cuivre (1000 à 3000e par client FTTH en zones peu denses, 150 à 300e par lignes pour la montée en débit adsl sur ligne cuivre).
D’autre part, il y a une diversité de clients et d’usages, il faut une diversité d’offres, de débits, de tarifs pour que chacun fasse son marché ; imposer la solution maximaliste en coût et en débit à tous les clients est totalement contraire à toute démarche logique et marchande.
Est-ce qu’on impose à Renault de louer sa chaine de production à prix coûtant, est ce qu’on oblige à n’avoir que des formules 1 en interdisant les berlines, est ce que la solution pour avoir une voiture à tarif social est de mettre en place une usine de voitures par département ? est ce que les constructeurs disent que la berline n’est pas rentable pour avoir des subventions pour la formule 1 pour tous, même pour ceux qui ne savent pas conduire ?, qui croirait à ce modèle ? hé bien c’est celui des télécom ! anachronique et contreproductif, imposé par des acteurs qui ne connaissent pas les caractéristiques technico-économiques des réseaux, la logique du domaine marchand.

Par ailleurs, le FTTH va mettre deux décennies à être déployé (habitat en aérien, maisons isolées, génie civil saturé, câbles en façade..) et aucune amélioration en débit en attendant. La montée en débit permet d’apporter à moindre coût une grosse augmentation de débit de façon rapide à tous les clients de la zone arrière (10 à 20M, jusqu’à 100M si on veut en vdsl), et de façon totalement compatible avec un déploiement FTTH (des fibres sont posées sur l’arc qui dessert le nouveau central, il suffira de compléter à moindre coût la couverture fibre si besoin vers les clients en partant du nouveau central).
Ce type de déploiement peu cher, rapide et progressif permet surtout d’apporter plus de débit aux PME qui sont le poumon de l’emploi. L’objet du FTTH déployé pour les particuliers a pour but de desservir la télé en 3D alors qu’on a déjà la télé HD à 10M ; Je viens de lire que canal+ suspend sa chaine 3D faute de contenus et de public, mais ce n’est pas ça qui va arrêter la machine infernale puisqu’il n’y a aucun suivi réel ni mesure de performance économique. Par ailleurs, toutes les entreprises qui demandent des débits élevés sont raccordés par les opérateurs et à 150M bien avant l’adsl, en posant la fibre utile en juste à temps et donc avec un investissement optimal..
Cette source artificielle de financement pour déployer le FTTH est une ingérence dans le secteur télécom, en imposant la technologie, la couverture, en imposant le débit et le tarif aux clients, et ce de façon contreproductive et anti-économique, une solution décrétée en dehors de toute connaissance de la logique technico-économique des réseaux et des marchés, une solution très riche comme si on avait 1600 milliards d’excédents, avec peu de conscience de la réalité économique.

Est-ce que ce financement sera suivi d’effets tel que préconisé ?
On peut en douter. Il faut rappeler que les opérateurs « ont excité tous les acteurs » pour le déploiement de la fibre, Free c’est déclaré vouloir être l’opérateur de la boucle locale optique française, les élus se sont lancés dans des DSP, le régulateur a défini des règles de déploiement après maintes années de réflexion et toujours pas finalisées, et Free dénonce massivement ses contrats de fibrage des immeubles. Les élus font pression pour le déploiement avec la menace de DSP (concurrence déloyale des réseaux en place par des réseaux subventionnés – avec nos impôts), donc l’OH est obligé d’être volontariste, mais il est probable que ça va se passer comme antérieurement sur l’adsl : l’OH se lance sur fonds propres en investissement de fibres, multiplexeurs…(qui n’ont rien à voir avec le réseau historique), arrêt imposé de commercialisation pendant 2 mois parce qu’un opérateur n’était pas prêt, et définition de nouvelles règles qui changent l’équation économique de déploiement et permet aux opérateurs de s’appuyer sur le réseau de l’OH plutôt que d’investir et avec une source importante de subventions via les DSP….
Pourquoi il est serait autrement ce coup ci, si la logique globale ne change pas et si le système encourage ces méthodes ?

En résumé :
Si on veut répondre aux attentes des clients et s’assurer de la capacité des acteurs à y répondre, il suffit de respecter les règles classiques de la concurrence et des marchés :
- favoriser la multiplicité des offres, débits, tarifs, pour tous les usages et types de clients (et non imposer le fool FTTH comme me disait un élu, la formule 1 pour tous en interdisant les berlines, mais que font les organismes dits de défense des consommateurs ?),
- avoir des tarifs représentatifs des coûts (et non tordre les coûts pour imposer la solution unique à coût et débit maximal dont tout le monde n’a pas besoin),
- favoriser la concurrence, seule capable de faire les bons choix techniques et en assumer les risques (et non imposer les solutions techniques, faire à la place des opérateurs sans avoir les économies d’échelle ni la compétence, créer de nouveaux monopoles locaux coûteux et peu performants),
- s’assurer d’une compétition réelle et équilibrée, et donc ouvrir les réseaux de façon symétrique avec encadrement des prix (plutôt que la dissymétrie qui pousse chacun à chercher en permanence comment profiter au maximum du réseau de l’OH et faire la chasse aux subventions en disant que la plupart des investissements ou zones ne sont pas rentables, tout en limitant la volonté de déploiement de l’OH pour garder suffisamment de zones « non rentables » sources de grosses subventions…),
- développer les techniques adaptées aux marchés que prendront naturellement les opérateurs si on cesse d’imposer des règles anti-économiques (ou payées lourdement avec nos impôts), et donc y compris avec solution mixte FTTH et montée en débit pour la diversité des offres (le FTTH plafonne à 10% de taux de pénétration, les besoins sont bien divers, canal + suspend la chaine 3D). La montée en débit doit être totalement débridée pour être en compétition totale avec les autres techniques, comme dans n’importe quel secteur marchand,
En effet, de quel droit peut on interdire à un opérateur de développer les solutions techniques qui répondent à la demande ? Il est surprenant de constater qu’on a privatisé les réseaux (bien que très administrés et très contraints de façon injustifiée), mais nationalisé les clients !,

- ces propositions vont énormèment élargir le territoire des zones rentables, l’initiative publique pourra prendre le relais à moindre coût,
- Et ensuite que le meilleur gagne, les clients, les contribuables et l’économie globale (dette, chômage) seront fortement gagnants.


C’est simple et lumineux, mais rien ne bouge au contraire, le système se renforce par ces règles hallucinantes où chaque personne largement désinformée pourra dire « que tout ça est très logique et heureusement qu’il y ces règles en place » ! édifiant et attristant pour le développement du pays.
Faut il espérer une aggravation de la crise pour une évolution positive et un début de gestion rationnelle ? pas sûr, les orientations actuelles sont à taxer la création de richesse, mais pas la moindre idée pour diminuer d’un euro les dépenses publiques qui a produit la dette qui nous met dans la mouise !.
Il est facile de faire l’économie de 3 à 5 milliards sur la trajectoire basse de déploiement FTTH tout en apportant plus de débits et services aux clients, et entre 15 et 20 sur la trajectoire haute ! mais impossible de se faire entendre !
Même avec la crise et un niveau de dette de 1700 milliards, certains « responsables » ne cessent de dire que les montants alloués à ces dépenses supplèmentaires à la dette existante et en partie inutiles ne sont pas suffisants !
Quelle est la vraie motivation ? certes le sujet est compliqué et j’y vois clair sur l’ensemble des facettes après 30 années d’expérience, certes la désinformation est massive et quotidienne par tous les acteurs intéressés, certes heureusement quantité de petites communes se débattent et avancent dans des solutions pragmatiques et bien ciblées de NRA entre autres et sans faire de bruit, ce sont ceux qui font de l’affichage électoraliste qui occupent le devant de la scène, mais pourquoi la minimisation des dépenses tout en apportant plus de services intéresse aussi peu d’acteurs décisionnels ?, faut il y voir comme me disait un expert économique que ces grosses sommes « sont comme les pluies d’orage : du ravinement, de l’évaporation mais finalement pas beaucoup pour les plantes » ?

Le gouvernement voulait mettre en place un observateur, mais le souhait de transparence n'a pas été le bienvenu, il faut impérativement mettre en place toute la transparence et le contre pouvoir indispensable d'autant plus dans ce contexte atypique et discrétionnaire.

Le choix doit être laissé aux clients et aux opérateurs dans la plus grande compétition équilibrée et symétrique. Les initiatives publiques en compétition permanente avec les réseaux existants et à venir doivent être maitrisées par des business plans incluant des scénarios comparatifs transparents, des objectifs, un suivi public, des mesures correctives permanentes pour ajuster en fonction du réalisé…afin d’éviter de reproduire tous les fiascos antérieurs passés sous le tapis, de supprimer les initiatives « gratuites » simplement électoralistes qui engendrent une surenchère locale inefficace et coûteuse, et privilégier l’aménagement du territoire utile et optimal.

Et l’adsl au juste prix avec la montée en débit prendra toute sa place de façon complèmentaire au FTTH dans l’intérêt des clients (et des contribuables) qui feront le bon choix en fonction de leurs besoins, qui s'en plaindra ? mais les instances et lobbys les plus divers bloquent toute évolution rationnelle et économique à des fins partisanes.
Qui aura l'énergie et la volonté politique suffisamment forte pour faire avancer de façon très volontariste le système vers le bons sens et l’intérêt général et arrêter de creuser un peu plus la dette de façon inutile ?


Source : Les Echos le 29 décembre 2011 par Robert Bourbon

corrector

  • Invité
Une hausse de l'ADSL de 2 euros est proposée pour financer la fibre
« Réponse #7 le: 31 décembre 2011 à 21:17:06 »
Mais qu'est-ce que c'est que ce rant?

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Free c’est (sic) déclaré vouloir être l’opérateur de la boucle locale optique française
C'est exactement l'inverse. Free a déclaré que ce rôle relevait des collectivités.

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l’OH se lance sur fonds propres en investissement de fibres, multiplexeurs…(qui n’ont rien à voir avec le réseau historique), arrêt imposé de commercialisation pendant 2 mois parce qu’un opérateur n’était pas prêt
Pardon? Source?

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Est-ce qu’on impose à Renault de louer sa chaine de production à prix coûtant,
Heu, c'est un employé frustré de FT qui écrit?

Bon, il y a des points intéressants, notamment : est-ce que tout le monde a besoin de la fibre? est-ce qu'il faut mettre de l'argent qu'on n'a pas dans le fibrage de toute la France? Mais le reste ressemble plus à une sortie émotionnelle à laquelle il manque les détails informatifs qui en ferait un bon article.

Ce genre de discours ne devrait pas être publié en l'état par un journal qui se veut sérieux. On dirait une publication sur un blog!

Cela montre que la presse française est tombée bien bas.