Auteur Sujet: Orange : 2 Md €, feu vert pour la fibre optique !  (Lu 9499 fois)

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vivien

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Orange : 2 Md €, feu vert pour la fibre optique !
« le: 11 février 2010 à 22:23:44 »
Orange : 2 Md €, feu vert pour la fibre optique !

Vous vous rappelez que notre opérateur historique préférait, pour le déploiement de la fibre optique, un câblage mono-fibre plutôt que multi-fibres. L'ARCEP ne lui ayant pas donné raison en préconisant l'approche multi-fibres, aussi Orange décida de bouder et annonça qu'il gelait ses investissements.

Du coup, c'est tout le développement du marché de la fibre optique qui se trouva retardé au seconde semestre, au point que, selon l'ARCEP, seulement 252.000 foyers étaient raccordés à fin septembre 2009, soit encore un peu moins que selon l'estimation précédemment avancée.

Mais une telle position n'était évidemment pas tenable longtemps, notamment parce que le gouvernement veut que ce dossier avance : dans le cadre de son plan de relance, il a prévu une enveloppe budgétaire de 750 millions d'euros sur 3 ans pour le déploiement d'infrastructures très haut débit mutualisées.

Voilà pourquoi aujourd'hui Orange revoit sa position, et annonce, dans un communiqué diffusé ce soir, qu'il a été décidé d'investir 2 milliards d'euros d'ici 2015 pour déployer « la fibre optique dans les zones très denses, [...] et au-delà dans les zones les plus denses. »

Concrètement, pour ce qui est des zones très denses, « le déploiement reprendra dans les neuf agglomérations déjà couvertes (Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Nice et Toulouse) et en Île-de-France. Ce déploiement sera également étendu dès 2010 dans de nouvelles villes telles que Cannes, Montpellier, Orléans, Rennes, Strasbourg et Toulon. »

Orange investira aussi dans les zones denses et précise les villes qui seront couvertes : « Une phase d’expérimentation sera menée à Chatou (78) et Oullins (69) avant un déploiement plus large dès que possible dans six villes dès 2010 : Brest, Dijon, Le Havre, Pau, Reims et Valenciennes. »

Enfin, pour ce qui est des zones les moins denses, l'opérateur historique « est également ouvert à des partenariats avec les collectivités locales  »

On pourrait considérer qu'à l'échelle du groupe France Telecom, qui a réalisé sur les 9 premiers mois de 2009 un chiffre d'affaires de plus de 38 milliards d'euros dégageant un EBITDA de plus de 13 milliard d'euros, cet investissements reste modique. Face à un résultat d'exploitation 2009 que les analystes financiers estiment proche de 10 milliards d'euros, il ne représente que 500 millions d'euros par an, durant 4 ans.

Pour autant, je préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, en espérant que SFR, Free et Numéricâble, ses principaux concurrents, annoncera prochainement, eux aussi, des plans d'investissement significatifs dans le très haut débit, sans oublier le haut débit qui ne couvre pas encore tout le territoire national.


Source : Pierre Col ZDNet le 10 février 2010

vivien

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Orange : 2 Md €, feu vert pour la fibre optique !
« Réponse #1 le: 19 juin 2010 à 10:35:49 »
Si France Télécom a déjà investi deux milliards d’euros pour la fibre optique à domicile (cf ci-dessous), le secrétaire général de France Telecom a reconnu que l’opérateur historique aurait pu investir le double mais il a fait preuve d’une certaine prudence : "Il faut que notre effort soit mesuré sinon nous risquons d’être accusé d’étouffer la concurrence si l’on va trop vite"
 
Des déclaration qui ont le don d’irriter Hervé Maurey, sénateur de l’Eure : "Ce qui m’agace, c’est d’entendre que l’opérateur historique irait trop loin pour faire des investissements. C’est un discours insupportable. Cessons de dire des choses fausses. La réalité, c’est que France Telecom va là où c’est rentable en tant qu’opérateur privé."


Expérimentation de la fibre optique Orange sur Palaiseau (91)  :

vivien

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Orange : Nous ne chercherons pas à aller plus vite que nos concurrents
« Réponse #2 le: 23 juin 2010 à 07:45:53 »
Yves Parfait, Orange : "Nous ne chercherons pas à aller plus vite que nos concurrents dans la fibre"

Malgré ses 2 milliards d'euros d'investissements sur 5 ans, le groupe estime néanmoins que tous les opérateurs doivent investir de la même manière et à la même vitesse dans les zones denses. Traduction : Orange a les moyens de déployer plus vite mais ne le fera pas.

Lors des 4es Assises du Très Haut Débit qui ont eu lieu la semaine dernière, Pierre Louette, tout nouveau Secrétaire général d'Orange, jetait un pavé dans la mare.

"Nous allons investir 2 milliards d'euros [dans les déploiements de fibre optique, ndlr], mais nous limitons cet effort car si nous allons trop vite, on risque de nous accuser d'étouffer la concurrence".

Une déclaration qui a eu le don d'agacer fortement les élus présents et notamment le sénateur Moray qui planche actuellement sur les moyens de trouver les fonds supplèmentaires pour atteindre les objectifs du gouvernement en la matière : 75% de la population couverte en 2020 et 100% en 2025...

Lors d'un point d'étape d'Orange sur la fibre ce lundi, Yves Parfait, Directeur de projet La Fibre de l'opérateur, nous a livré quelques explications sur cette position qui en a étonné certains.

38 000 abonnés FTTH Orange

"Concrètement, depuis que les points réglementaires sont fixés en zones denses, nous avons repris massivement nos investissements et nous confirmons notre plan de marche : 2 milliards d'euros entre 2010 et 2015".

"Néanmoins, il faut trouver le juste milieu, ne pas aller trop vite pour ne pas être accusé de préempter le marché. Dans ces zones, il est indispensable que tous les acteurs, Free et SFR, aillent à la même vitesse pour adresser le marché. Tous le monde doit faire des efforts en parallèle".

C'est un peu une première, l'opérateur historique se soucie de la concurrence et ne cherche pas à prendre le marché de vitesse. "Il reste 270 000 immeubles à fibrer en zone 1...", poursuit Yves Parfait.

Certains estimeront alors que France Télécom lève le pied alors que la France prend du retard en matière de très haut débit. "Cela fait partie du paradoxe. Certains nous accusent d'aller trop vite, d'autres trop lentement, il s'agit de placer le curseur au bon endroit", poursuit le responsable.

En attendant, le groupe estime que le marché est aujourd'hui prêt pour la fibre, malgré des chiffres d'abonnement encore faibles : 75 000 clients en FTTH (fibre jusqu'au foyer) à fin mars, soit seulement 5000 de plus en un trimestre.

"La demande décolle, il y a une vraie appétence pour le service", souligne Yves Parfait qui indique que l'offre fibre d'Orange comptait à fin mars 38 000 abonnés, soit une part de marché de 50% sur le FTTH en France.

"Avec des tarifs proches de l'ADSL et des bénéfices identifiés, la fibre devient envisageable pour de plus en plus de foyers", ajoute-t-il. Justement, quels sont ces bénéfices identifiés qui démarquent la fibre de l'ADSL ?

Il y a bien sur la simultanéité des usages dans le foyer, la capacité d'uploader de gros volumes "un point particulièrement apprécié par les consommateurs", précise Orange. Mais c'est sur la 3D que l'opérateur mise.

"Seule la fibre peut apporter la 3D qui consomme jusqu'à 22 Mb/s et les programmes utilisant cette technologie ont un vrai succès". Reste que ces programmes sont encore rares et ponctuels (événement sportifs...). Les catalogues devront d'abord s'étoffer pour cristallier l'attente.

La 3D comme argument de vente

Mais Orange est serein. "L'ADSL a mis du temps à décoller, les besoins n'étaient pas immédiatement identifiés mais lorsqu'on goute à la fibre, on refuse de revenir en arrière", s'enthousiasme le chef de projet qui refuse néanmoins de donner des objectifs chiffrés.

Si les choses sont réglées dans la zone 1, là où le modèle économique est évident, ailleurs le cadre est encore flou et France Télécom concède être en attente.

"Il faut encore attendre de savoir ce qui sortira de la consultation du régulateur. Divers modèles de co-financement sont envisageables, on mène d'ailleurs des expérimentations avec Free et SFR à Meaux, Bondy, Palaiseau. Nous n'avons pas de doctrine mais il y a un enjeu : adopter rapidement un modèle pour assurer la simultanéité des déploiements", explique Yves Parfait.

"De nombreuses questions restent posées : que met-on dans les zones de mutualisation, quid du problème des équipements pour 'allumer' la fibre qui posent des contraintes d'espace, quel processus dans le co-financement ?". La décision de l'Arcep est attendue à la rentrée.

Quant à la zone 3, la plus rurale, le flou semble total. "Les collectivités auront un rôle essentiel mais cela prendra du temps. Je ne suis pas certain que les habitants de cette zone 3 pourront patienter aussi longtemps. Il y a des solutions intermédiaires, comme la montée en débit de l'ADSL mais cette option a été rejetée deux fois par l'Autorité de la concurrence. On se prive de cette solution pourtant plus rapide", conclut Yves Parfait.


Source : ZDNet le 21 juin 2010 par Olivier Chicheportiche