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vivien

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Inquiétudes autour du plan haut débit de France Télécom
« le: 02 décembre 2009 à 23:09:09 »
Inquiétudes autour du plan haut débit de France Télécom

Pour pallier une insuffisance du débit, France Télécom veut moderniser son réseau, mais ses concurrents craignent de devoir de nouveau consentir de lourds investissements.

France Télécom pense avoir trouvé le moyen d'augmenter à moindre frais la vitesse d'accès à Internet pour les foyers situés dans des zones moyennement denses. Pas besoin de déployer des dizaines de milliers de kilomètres de fibre optique. Il suffirait de raccourcir la distance entre le domicile de l'abonné et le central téléphonique. Alors que le projet de loi sur la fracture numérique sera discuté à l'Assemblée nationale la semaine prochaine, tel est l'un des projets phares de Didier Lombard, le PDG de France Télécom. Actuellement, selon l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), « environ 13 % des lignes ne permettent pas de disposer de débits supérieurs à 2 Mbit/s. Et 24 % ont des débits inférieurs à 4 Mbit/s ». La solution pour augmenter le débit pourrait consister à remplacer la partie du réseau comprise entre le central téléphonique et les sous-répartiteurs -ces armoires présentes sur les trottoirs de la plupart des villes françaises. Il s'agirait alors de remplacer partiellement les fils de cuivre par de la fibre optique. Le sujet est loin d'être anodin : environ 9 millions de lignes téléphoniques pourraient être concernées par ce plan qui pourrait coûter plus de 4 milliards d'euros. Une solution cependant moins coûteuse qu'un nouveau réseau en fibre.

Investissements menacés

Inconvénient : il existe un « risque d'impacts concurrentiels importants sur le marché du haut débit », ainsi que le dit l'Arcep. En effet, les fournisseurs d'accès à Internet comme SFR ou Free ont investi plusieurs milliards pour installer leurs équipements dans les centraux téléphoniques, qui ne seraient plus le centre névralgique de l'accès à Internet. Le projet de France Télécom est a insi « susceptible de remettre en cause ces investissements, soit du fait de pertes de parts de marché dues à la nouvelle concurrence qui en découlerait, soit du fait des nouveaux investissements à réaliser pour équiper les sous-répartiteurs », note l'Arcep. C'est pourquoi le régulateur des télécoms a ouvert une consultation publique sur le sujet, à laquelle les opérateurs ont répondu en début de semaine. Et les concurrents se plaignent. « On va être obligés de jeter nos équipements ADSL et réinvestir dans un local un kilomètre plus loin. On n'en a pas les moyens », se plaint un concurrent. Qui avoue néanmoins : « Mais c'est un peu difficile, politiquement, de se prononcer contre un plan qui va permettre à des millions de Français de bénéficier de meilleurs débits. »

L'autre problème est survenu en début de semaine au Sénat. Le projet de loi de Finances pour 2010 prévoit l'instauration d'une taxe payée par les opérateurs de réseaux aux collectivités locales pour pallier la disparition de la taxe professionnelle, de 12 euros par an et par ligne. Ce qui va lourdement peser sur les comptes de France Télécom.

Or un amendement déposé par le sénateur Alain Lambert a été voté pour faire bénéficier l'opérateur d'un abattement. France Télécom, et peut-être Numericable, pourront minorer leur impôt de « 50 % du montant des investissements consentis […] pour l'amélioration des débits d'accès à Internet ». D'où cette réflexion de l'Avicca, qui regroupe les collectivités locales investissant dans les télécoms : « Indirectement, le contribuable va financer la refondation du réseau de cuivre de France Télécom. »


Source : Les Echos - 27/11/09 - GUILLAUME DE CALIGNON