Auteur Sujet: FTTH: Et ça traîne, ça traîne...  (Lu 3912 fois)

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Marco POLO

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FTTH: Et ça traîne, ça traîne...
« le: 15 juin 2011 à 21:45:00 »
Challenge nous dit toute "La vérité sur... les retards de la fibre optique":
Normes multiples, équipements coûteux, opérateurs dépassés... Le déploiement du très haut débit en France excède les copropriétés.

Les parois vitrées de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) en tremblent encore. Le 3 mars, Fernand Champavier, le président de l'Unarc (Union nationale des associations des responsables de copropriété) claque la porte de la réunion. L'objet de son courroux ? Les retards de déploiement de la fibre optique. « La situation est catastrophique, tonne Alain Moussari, conseiller technique à l'Unarc. A ce jour, 80 % des plaintes liées à la fibre reçues à l'Unarc concernent des retards de pose. De très nombreuses copropriétés constatent des retards énormes, qui peuvent atteindre deux ou trois ans après signature de la convention avec un opérateur. » Diantre. La France serait-elle donc en retard pour la fibre optique grand public ?

Faible demande
Quatre ans après le lancement de la première offre par Orange en 2007, la France stagne au 22e rang parmi les 26 pays analysés par le FTTH Council. Le nombre de foyers raccordables à la fibre atteignait péniblement 1,075 million fi n décembre 2010. A cette date, on dépassait tout juste les 110 000 abonnés, soit un taux de pénétration de 8 %, contre 34 % aux Etats-Unis, 39 % au Japon et 17,5 % pour la moyenne européenne. « Attention, nuance Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad-Free : au Japon, ce taux est dû à un retour au monopole de NTT et en Allemagne, la fibre est en fait du câble au débit de 30 mégabits à peine [contre 1 00 mégabits pour la France. NDLR]. »
Pourquoi ce déploiement traîne-t-il donc en longueur ? La réponse tient en quatre lettres : ADSL. « Le débit du réseau ADSL est suffisant pour la plupart des foyers français, explique Virginie Lazès, analyste au cabinet Bryan, Garnier & Co. Alors, pourquoi passer à la fibre ? » De fait, les pays qui affichent un taux de pénétration record, comme les pays Baltes, ont sauté l'étape ADSL à cause de l'état lamentable de leur réseau cuivre. La fibre vient alors combler un vrai besoin.
Cela explique aussi pourquoi Orange a longtemps traîné les pieds pour développer sa fibre, allant même jusqu'à geler ses investissements en 2009 : pourquoi miser sur un nouveau réseau très onéreux (l'addition coûtera à Orange 2,3 milliards d'euros d'ici à 2015 pour couvrir 40 % de la population), alors que son bon vieux cuivre, déjà amorti et boosté par l'ADSL, dégage de la marge pure comme les derricks font jaillir le pétrole ? « Avec l'essor de la HD, de la télévision 3D et des jeux en ligne, une famille aura bientôt vraiment besoin de la fibre », prévient pourtant Yves Parfait, directeur du programme fibre d'Orange.
Les dysfonctionnements sont également techniques. « En principe, la loi oblige un opérateur à fibrer un immeuble dans les six mois suivant la signature de la convention avec une copropriété, explique Edouard Barreiro, de l'UFC-Que choisir. Or nos adhérents se plaignent que ce délai est souvent dépassé. » En outre, cette loi a un effet pervers : pour la respecter, des opérateurs se dépêchent de fibrer l'immeuble signataire, mais ne se pressent pas ensuite pour raccorder celui-ci au réseau principal. Résultat : des immeubles « gelés », bien fibrés mais isolés. Autre point noir : 83 % des foyers équipés ne sont pas mutualisés. Ils sont pieds et poings liés à l'opérateur qui a fibré l'immeuble, et ne peuvent pas en changer. La raison ? Lors du lancement de la fibre, les opérateurs se sont empressés d'équiper les immeubles sans prévoir les solutions qui permettraient à leurs concurrents d'utiliser leur réseau pour y brancher leurs clients.

Guerre des standards
En outre, les opérateurs se sont lancés dans une guerre des standards qui a compliqué la donne au départ : GPON, point à point, monofibre, multifibre... La carte de la fibre optique est aujourd'hui aussi facile à analyser qu'un plat de spaghettis bolognaise sauce carbonara aux fruits de mer. Résumons. Avec le GPON déployé par France Télécom, la fibre arrive jusqu'au noeud de raccordement optique (NRO), sorte de central téléphonique de la fibre. Là, les fibres seront éclatées en 64 brins qui iront chacun desservir 64 appartements.
Avec le point à point, en revanche, solution déployée par Free, les fibres ne sont pas éclatées au NRO et chacune d'elles va jusqu'à l'appartement. Avantage : le client bénéficie à 100 % de sa propre fibre, dont le débit est préservé. Inconvénient : il faut 64 fois plus de « fibres finales » qu'avec la solution GPON. Les fourreaux, plus épais, sont plus difficiles à poser dans les égouts, et surtout le nombre de NRO est 6 à 10 fois plus élevé qu'avec le GPON. Rien qu'à Paris, Free aurait investi 70 millions d'euros pour acquérir 65 NRO, d'une surface moyenne de 150 mètres carrés, dont un superbe hôtel particulier de 600 mètres carrés dans le XVIe arrondissement (en partie revendu). Plus problématique : difficile de relier dans un délai raisonnable ces nombreux NRO aux immeubles qui ont signé avec Free. D'où les immeubles gelés et les retards.
Les autres opérateurs ont également leurs points faibles : Numericable ne crie pas sur les toits que la section reliant le pied de « ses » immeubles aux appartements n'est pas de la fibre mais un câble coaxial en cuivre ! Résultat : un débit montant de 100 mégabits, mais qui risque d'être réduit si beaucoup de clients d'un même immeuble consomment de l'Internet en même temps. Quant au débit descendant, il est limité à 5 mégabits. SFR et Orange connaissent aussi des dysfonctionnements.

Intervention du régulateur
Face à ces retards, l'Arcep a dû taper du poing sur la table : « En France, contrairement à ce qui s'est passé en Suède, l'Arcep a pris le dossier à bras-le-corps dès que la situation s'est bloquée », souligne Valérie Chaillou, consultante à l'Idate. En décembre 2009, l'Autorité prend donc une décision réglementaire qui rend la mutualisation obligatoire. Aujourd'hui, dans les zones très denses comme Paris, un opérateur doit poser quatre prises par appartement, ce qui facilitera le choix d'un opérateur tiers par le client. Seul souci : s'il doit obligatoirement proposer à ses concurrents de participer au fibrage de l'immeuble, rien n'oblige ceux-ci à le réaliser. « Mais ce fibrage final n'est qu'une question de temps », tempère Joëlle Toledano, membre du collège de l'Arcep.
Car, à long terme, les opérateurs ont bien sûr intérêt à finaliser leur coûteux réseau fibre optique jusqu'à l'abonné potentiel. D'autant plus que la fibre permet à Free et SFR d'économiser les 9 euros par abonné et par mois qu'ils versent à France Télécom pour la boucle locale cuivre de l'ADSL. Mais impossible, pour l'instant, de savoir si le revenu moyen pour chaque abonné est plus élevé avec la fibre. Cependant, selon Alexandre Wauquiez, directeur marketing réseaux à SFR, « avec l'essor de la VOD, notamment, il devrait augmenter fortement dans les années à venir ». Quant aux zones peu denses, elles devraient bénéficier du plan de 2 milliards d'euros lancé dans le cadre du grand emprunt. Du coup, Eric Besson a pu déclarer en mars dernier que 100 % de la population serait couverte par le très haut débit en 2025. S'il dit vrai, la prédiction n'aura pas été réalisée à la vitesse de la lumière.


Le très haut débit en France
Numericable

400 000 clients environ, 4,5 millions de logements raccordés (fibre et câble)

Orange
60 000 clients (fibre GPON), 650 000 logements.

SFR
50 000 clients (fibre GPON), 500 000 logements.

Free
24 000 clients (fibre point à point).

SOURCES : OPERATEURS

Laurent Calixte


...Exception faite pour confusion entre NRO et BMI (Boîtier en Pied d'Immeuble), cela vous rappellerai t'il quelque chose ?  ;)

« Modifié: 16 juin 2011 à 01:35:27 par Marco POLO »

corrector

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FTTH: Et ça traîne, ça traîne...
« Réponse #1 le: 15 juin 2011 à 23:11:03 »
"Les fourreaux, plus épais, sont plus difficiles à poser dans les égouts"
Hein?

"5 mégabits"

Tout cela ne transpire pas la rigueur par tous les pores.

Leon

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FTTH: Et ça traîne, ça traîne...
« Réponse #2 le: 16 juin 2011 à 00:05:53 »
Citer
un débit montant de 100 mégabits, [...]. Quant au débit descendant, il est limité à 5 mégabits
Il a inversé descendant et montant.

Leon.

Marco POLO

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FTTH: Et ça traîne, ça traîne...
« Réponse #3 le: 16 juin 2011 à 01:09:47 »
Il a inversé descendant et montant.

Leon.
...Mouais ! C'est bien ce que je me disais, aussi...  ::)

Nico

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FTTH: Et ça traîne, ça traîne...
« Réponse #4 le: 16 juin 2011 à 11:17:22 »
"Les fourreaux, plus épais, sont plus difficiles à poser dans les égouts"
Hein?
Haha, même question, si il y a bien un endroit où Free ne devrais pas être trop embêté par la taille de ses câbles FTTH c'est peut-être bien à la SAP (les égouts de Paris) !

[Dire que je suis élligible Orange fibre depuis 1 an et demi maintenant et que tout a été fait avant la mutualisation...]