Voyons : parce qu'ils veulent défendre la veuve et l'orphelin, le petit actionnaire qui gagne comme ça 100€ par an, et multiplié par plein de gens ça atteint leurs montants gargantuesques ?
Petit ou gros, il est normal que l'actionnaire soit payé en dernier et seulement si la situation de l'entreprise le permet. Petit vs. gros actionnaire est sans pertinence ici. On est dans le discours démagogique larmoyant sans intérêt.
Petit ou gros, il est normal que l'actionnaire soit bien payé quand il y a de jolis bénéfices. Cela n'a rien de scandaleux, et
je trouve consternant et grotesque de vouloir surtaxer une société qui redistribuent une grosse part de son bénéfice aux actionnaires.
L'actionnaire est là pour avoir la possibilité, quand tout va bien, d'avoir une partie du bénéfice. Si la distribution aux actionnaires est considérée comme une mauvaise chose, alors on ne voit pas ce que les actionnaires viennent faire, c'est une conception marxiste de l'économie (l'exploitation des travailleurs...).
Bien sûr la distribution doit se faire sur ce qu'a gagné la boite, et pas en asséchant les fonds propres, si je me souviens bien c'est ce qui avait laissé Alstom au bord de l'asphyxie.
Si on diabolise le fait que les actionnaires gagnent de l'argent, on diabolise l'actionnariat, que vont-on alors? C'est absurde évidemment. Les actionnaires (petits ou gros) ont pris un risque en investissant.
Le seul problème est que parfois les actionnaires exigent un rendement délirant. Pas forcèment un pourcentage à deux chiffres : même exiger un bon rendement quand la situation économique est calamiteuse est délirant. Quand l'entreprise va mal, l'actionnaire ne doit pas espérer grand chose à court terme. Il peut espérer une gestion rigoureuse, qui redresse la situation à moyen terme.
Encore un génie mais il oubli que les trois opérateurs non pas renoncés à distribuer des dividendes aux actionnaires quitte à diminuer leur masse salariale.
Il y a deux questions qui selon moi doivent être évaluées indépendamment :
- est-ce que les bénéfices permettent de rémunérer les actionnaires?
- est-ce que la demande prévisible justifie l'augmentation, la stabilisation ou la diminution de l'effectif?
Il est absurde et dangereux d'interdire à un groupe qui fait des bénéfices de faire des plans sociaux. Ce n'est pas en attendant que la boite soit au bord du gouffre pour ajuster les effectifs aux besoins réels, alors qu'un plan social devient difficile à financer, qu'on aide à luter contre le chômage.
D'une année à l'autre les résultats d'un grand groupe peuvent varier énormèment. Cela peut passer de beaucoup de bénéfices à beaucoup de pertes, et inversement.
La gestion du personnel ne peut se faire en regardant le seul bilan de l'année. Un entrepreneur sait où en est son carnet de commande, et il peut aussi comparer son effectif à ce qui se fait dans son secteur.
Même si à un moment donné une société arrive à gagner de l'argent,
on ne peut pas justifier d'avoir un effectif largement plus important que d'autres société comparables; exemples les plus caricaturaux : les SNCF, Air France... qui en plus d'avoir un effectif pléthorique battent des records de médiocrité du service.
Je ne prétends pas que les effectifs de France Télécom ne devaient pas être réduits à un moment donné. Je n'ai pas étudié le cas et donc je n'ai pas d'avis précis, mais ça me parait au moins plausible.
Des emplois sont créés et supprimés tous les jours. C'est le solde de créations d'emplois qui est compte.
Tout ce que j'écris là relève du B-A-BA économique.
Le problème n'est pas du tout que Thierry Breton ai supprimé des emplois dans France Télécom (par contre la façon de traiter les salariés qui ont été gardés pose sérieusement problème). Ces salariés devraient en principe pouvoir trouver du travail ailleurs.
Le problème est que Thierry Breton semble avoir oublié tout ça, pour se convertir à des théories bien différentes de celles qu'il appliquait il y a quelques années.