Extrait d'un article payant du Monde.
Iliad sérieusement chahuté sur les marchés
L’épopée d’Iliad peine cependant à convaincre les marchés boursiers. Le cours de l’action – en baisse de plus de 34 % depuis le début de l’année – est tombé cette semaine à son plus bas niveau depuis 2011, à 74,20 euros le mardi 10 septembre.
Le cours de l’action de la maison mère de Free, qui perd encore des abonnés, a reculé de plus de 34 % depuis janvier.
Comment expliquer alors la dégringolade du cours de l’entreprise en Bourse ?
Ce sont surtout les pertes en Italie qui préoccupent », note Stéphane Beyazian chez MainFirst.
L’incursion d’Iliad sur le marché de la téléphonie mobile au-delà des Alpes, il y a un peu plus d’un an, a sérieusement plombé les comptes du groupe au premier semestre malgré le succès commercial dans le pays (4 millions d’abonnés et près de 5 % de parts de marché).
Le résultat net du groupe a ainsi chuté de près de 61 % en un an à 91 millions d’euros. « Les pertes de l’entreprise en Italie ont été importantes.
Depuis son arrivée sur le marché, Free a dépensé, en incluant l’achat des fréquences, environ 2,5 milliards d’euros. C’est bien plus que ce qui était attendu.
L’opérateur n’a pas su assez anticiper l’appétence de ses abonnés italiens pour les données mobiles, qu’ils ont consommées bien au-delà de ses prévisions. Cette erreur de calcul a fait grimper en flèche la facture des frais d’itinérance que la société paye pour l’utilisation du réseau de l’opérateur Wind Tre, en attendant de déployer massivement son propre réseau mobile.
Iliad a déjà commencé à planter des pylônes dans le pays mais l’opération nécessite non seulement du temps mais surtout d’importants capitaux alors que l’entreprise doit faire face en France aux coûteux déploiements de la fibre et de la 4G, et aux prochaines enchères pour les fréquences 5G.