Cela aurait été intéressant d'avoir la source originale. J'ai retrouvé l'article, qui est malheureusement sous paywall. Si quelqu'un a un abonnement, je suis preneur pour avoir le contenu.
https://www.ft.com/content/ce5bf822-cfb9-11e9-b018-ca4456540ea6En tout cas celui-ci s'appuie sur un autre document d'Iliad paru au moment de la sortie des résultats d'Iliad, le 5/09. Il s'agit de "L'information financière semestrielle résumée". Le passage en question se trouve aux pages 35 et 36. Et probablement sur les mouvements d'action enregistrés par l'AMF.
https://www.iliad.fr/finances/2019/Annexes_Consos_S1_2019_030919.pdfFREE MOBILE a mis en place, suite à l’autorisation de l’associé unique de mai 2010, un plan d’attribution gratuite d’actions portant sur un maximum de 5 % de son capital social.
Au cours des exercices 2010 et 2011, une attribution globale représentant 5 % du capital de FREE MOBILE a été allouée à 23 salariés de la société et dirigeants. Ce plan prévoit une clause optionnelle de liquidité en numéraire ou en titres ILIAD dont le prix serait fixé à dire d’expert indépendant. Un premier mécanisme de liquidité partielle a été autorisé courant 2015.
Le 09 mars 2016, le Conseil d’Administration de la société ILIAD a décidé d’autoriser un second mécanisme de liquidité partielle en numéraire au profit des salariés et mandataires sociaux de la société Free Mobile, ayant bénéficié des plans d’attributions gratuites d’actions. Ce mécanisme a porté au maximum sur 10% des actions initialement attribuées qu’ils détenaient. Le prix unitaire de l’action a été fixé par un expert indépendant.
Le 06 mars 2017, le Conseil d’Administration de la société ILIAD a décidé d’autoriser un nouveau mécanisme de liquidité partielle en numéraire au profit des salariés et mandataires sociaux de la société Free Mobile, ayant bénéficié des plans d’attributions gratuites d’actions. Ce mécanisme a porté au maximum sur 12,5% des actions initialement attribuées qu’ils détenaient. Le prix unitaire de l’action a été fixé par un expert indépendant.
Les 12 mars et 14 mai 2018, le Conseil d’Administration de la société Iliad a décidé d’autoriser de nouveaux mécanismes de liquidité partielle en numéraire au profit des salariés et mandataires sociaux de la société Free Mobile, ayant bénéficié des plans d’attributions gratuites d’actions. Ces mécanismes ont porté globalement au maximum sur 30% des actions initialement attribuées qu’ils détenaient. Le prix unitaire de l’action a été fixé à chaque fois par un expert indépendant.
Le 14 juin 2019, le conseil d’administration de la Société, après examen des recommandations du Comité des rémunérations, a autorisé la mise en oeuvre de la liquidité des actions Free Mobile prévue par le pacte d’actionnaires signé en 2010, par l’exercice de la promesse de vente des actions stipulée au profit de la Société.
Conformèment au pacte, la liquidité a été réalisée exclusivement en titres Iliad et la valorisation des actions Free Mobile a été effectuée par un expert indépendant sur la base d’une approche multicritères (multiple d’Ebitda, Ebitda-Capex…). Le conseil d’administration a nommé, sur recommandation des administrateurs indépendants, un second cabinet d’expert afin d’apporter un degré de confort supplèmentaire aux actionnaires d’Iliad. La valeur des actions Free Mobile ressort à 11,7 euros et la parité d’échange est de 8,9 actions Free Mobile pour une action de la Société. Iliad a ainsi échangé, courant juillet, les actions Free Mobile contre 954 046 actions de la société aux salariés et mandataires sociaux concernés. A l’issue de cette transaction, Iliad détient 99,62 % de Free Mobile.
On apprend donc qu'en 2010, Iliad avait distribué 5% des actions de Freemobile, qui venait d'être créé et valait alors zéro, à 23 de ses dirigeants.
Comme Freemobile n'est pas coté en bourse, ces actions ne sont pas monnayable directement. Le document indique donc qu'il était prévu une clause optionnelle de liquidité en numéraire ou en actions Iliad. Et on apprend que de telles "options" ont déjà été exercées en 2016, 2017 et 2018, en numéraires.
Il est certain qu'entre temps Freemobile avait pris une grosse valeur. En Juin 2019, il a donc été décidé une nouvelle option sur pratiquement le reste des action, non plus en numéraire, mais cette fois-ci en échange d'actions Iliad. La parité d'échange retenue a donc été de 8.9 actions freemobile pour une action Iliad. Comme en tout, ce sont 954 046 actions Iliad qui ont été échangées, et que l'action Iliad valait à ce moment là ~100 €, on retrouve nos 96.8 millions d'euros.
Il semble donc que le Financial Times ait retrouvé la trace des mouvements d'actions déclarés à l'AMF, et que cinq dirigeants (Lombardini, Raynaud, Levavasseur...), en ait reçu le plus gros paquet, pour l'équivalent de 55 millions d'euros. Mais donc avant, on n'avait pas d'informations nominatives, mais ces mêmes dirigeants avait reçu du numéraire.
D'après ce que j'ai lu, il semble que la motivation pour Iliad pour cet échange d'actions plutôt que du numéraire était que ses dirigeants étaient plus intéressés par les résultats de Freemobile que de ceux d'Iliad dans son ensemble.
Je ne sais pas trop quoi penser de ces opérations. Il est clair que les dirigeants d'Iliad qui avait reçu des actions à sa naissance en ~2000, alors qu'Iliad était une toute petite entreprise se lançant dans l'accès Internet, ont fait fortune depuis, alors que la valeur de l'action a bien augmenté ensuite. C'est le cas en fait de toutes les startups, et la motivation pour elles pour entrer en bourse.
Alors que l'action Iliad a bien baissé cette dernière année, il est clair que ces dirigeants vont être plus intéressés à ce qu'elle remonte, ce qui est le plus gros intérêt de son principal actionnaire. Xavier Niel.
Mais les montants mis en jeu, une dizaine de millions d'euros pour chacun des 5 plus gros dirigeants, si l'action ne baisse pas encore plus, posent question. Cela reste des rémunérations, même encore virtuelles, indécentes, vu les salaires que l'on peut tous avoir.
Et ces dirigeants dépendent bien, résidents en France et dirigeants d'une entreprise cotée en France, du code de conduite pour les rémunérations mis en place par le MEDEF...