Fibre optique. La métropole brestoise se brancheQue la lumière soit ! La fibre optique transmet par la lumière tellement plus de données que le cuivre par l'électricité. La capacité d'usage d'Internet s'en trouve démultipliée. Transmettre l'information à la vitesse de la lumière. C'est le pouvoir de la fibre optique, faite de verre de silice (de sable, en somme). Il est connu depuis des décennies mais son déploiement a débuté en 2011 dans les plus grosses villes françaises (dont Rennes) et à Brest en 2012 et il commence à exploser. À l'heure où les particuliers, comme les entreprises, ont besoin (ou envie) de charger des données de plus en plus lourdes et nombreuses (télé haute, voire très haute définition, 3D, jeux, objets connectés, télétravail...), les tuyaux téléphoniques, avec leurs fils de cuivre, ne suivent plus.
Lambé à partir d'avril puis le port, puis Saint-Marc Brest et sa métropole font partie des neuf villes ou agglos en France en cours d'équipement en fibre optique, dans un programme annoncé en avril dernier. Pour Brest et ses presque 95.000 logements, il est prévu qu'elle soit prête à 100 % à la fin de l'année 2016. Prête au sens adressable, c'est-à-dire installée dans la rue. Il restera ensuite à relier les derniers logements, un par un, courant 2017. Une bonne partie du centre-ville est déjà équipée. À partir de début avril, ce sera au tour de Lambézellec. Le port devrait l'être pour les fêtes maritimes. Viendront, à la rentrée, Saint-Marc et le quartier du stade Francis-Le Blé. Orange, l'opérateur historique, qui mène les travaux en lien avec deux sous-traitants, Spie et Constructel, ne donne pas de programme plus précis pour la suite, parce que l'avancée des travaux dépend trop des aléas de la météo, des éventuelles complications liées aux monuments historiques ou des conduites cassées sur la ligne du tramway, inévitables dommages de chantiers. Ou encore les affaissements de terrains qui empêchent de passer des câbles là où on pensait le faire. « On travaille avec les services techniques de la Ville », explique Marc Genest, chef de projet « Brest 100 % fibre », chez Orange. « On essaie de faire au mieux, car c'est un encombrement de plus dans la rue ». Au total, ce seront 266 armoires sombres qui habilleront la voie publique brestoise. À ce jour, il y en a déjà presque 200 actives. Elles le seront toutes fin mars ou début avril. Un accord a été trouvé avec la métropole pour l'ajout de câbles sur le réseau électrique.
Bohars déjà reliée Pour le reste de l'agglo (32 adresses), le délai est de fin 2020. Les rues de Bohars sont déjà reliées. Reste à aller jusqu'à tous les domiciles et c'est en cours. Le Relecq-Kerhuon est en travaux. Une étude a été menée sur Guipavas, qui pourrait bien être la suivante. Les études techniques, géologiques, marketing déterminent principalement l'ordre de mise en oeuvre.
Tellement plus petit tellement plus puissant C'est comme passer d'un chemin communal qui se dégrade au fil des hectomètres à une autoroute toute neuve. Actuellement, l'Internet filaire passe par les fils téléphoniques. Le cuivre permet de transmettre le signal par l'électricité, avec
50 Mo/s 50 Mb/s de débit quand on est très près mais il s'amenuise au fil des distances et cela peut descendre à
2 Mo 2 Mb/s en bout de ligne. Bref, un rythme d'escargot.
30 fois plus rapide que l'ADSL
La fibre optique, elle, transmet de la lumière à au moins 500 Mo 500 Mb/s , quel que soit l'éloignement, dans le sens descendant, pour télécharger ou naviguer sur le web. Dans le sens ascendant, c'est au moins 200 Mo/s 200 Mb/s. C'est environ 30 fois plus rapide que l'ADSL, qu'on présentait il y a une quinzaine d'années comme le haut débit. À une époque où l'on ne téléchargeait pas de vidéo haute définition, celle où l'on ne jouait pas en réseau. Et encore, la fibre en elle-même semble n'avoir pas de limite de transmission, ce sont plutôt les terminaux en bouts de lignes qui sont limitatifs et pourraient être changés dans l'avenir en cas de besoin. Bref, « avec la fibre optique, on peut regarder la télévision en très haute définition, sur plusieurs postes, avec des jeux en réseau, dans une maison connectée, tout en même temps », indiquent les techniciens d'Orange. « C'est un réseau qui doit pouvoir être utile pour les 50 ans à venir, comme l'aura été le cuivre. » Moins gourmand en locaux Un câble multifibres fait 12 à 14 mm d'épaisseur mais celui qui arrive au domicile ne fait plus que 3 mm. C'est plus fin qu'un câble de téléphone et le prochain matériel sera encore plus fin. On peut donc glisser facilement ces éléments dans les réseaux actuels. La fibre en elle-même est comme un cheveu de verre de 125 microns (0.125 mm). C'est le diamètre de la gaine, tandis que le coeur est de dix microns. La protection, autour, fait 230 microns. Dans les locaux d'Orange qui abritent ces installations, on peut constater qu'un quart de la ville de Brest reliée via le cuivre nécessite quelques dizaines de mètres carrés en sous-sol. Pour la moitié de la ville équipée en fibre, c'est quelques mètres carrés à peine.
Des démarches simples à suivre pour un particulier Pour avoir la fibre optique chez soi, il faut d'abord qu'elle arrive près de chez soi et cela, on ne le maîtrise pas. Tout se fait par étapes, dans le cadre d'un programme national puis local, avec la pose d'armoires dans les rues et l'acheminement des réseaux. On peut demander à son fournisseur d'accès d'être informé lorsqu'on est concerné.
Les petits syndics appelés à se faire connaître Pour les immeubles, l'assemblée générale de copropriété doit accorder le droit d'entrer et d'installer le réseau. Selon le moment de l'année où elle se déroule, cela peut retarder de plusieurs mois, jusqu'à un an, les travaux par rapport à ce qu'il serait possible techniquement de faire. Parmi les difficultés rencontrées par Orange pour faire arriver la fibre partout, il y a celle de repérer les petits syndics ou les propriétaires uniques. Cela prend beaucoup de temps. Pour les gros syndics, c'est déjà réglé. Pour les autres, le mieux est de se faire connaître (*). Ensuite, entre le moment où il est possible de raccorder à son logement et celui où cela commence à fonctionner, il faut au moins trois mois. Le temps pour les fournisseurs d'accès de pouvoir faire leurs offres.
Pas forcèment de surcoût La fibre optique ne coûte pas forcèment plus cher à l'utilisateur que le réseau classique en ADSL. Après, cela dépend du fournisseur d'accès. Il inclut souvent dans l'offre les frais de raccordement du logement au réseau, disons 150 € (mais le coût varie selon l'importance des travaux). Des techniciens doivent venir pour réaliser le raccordement. Le mieux, pour leur faire gagner du temps, est de vérifier au préalable où arrivent, chez soi, les câbles de téléphone et de réfléchir à l'endroit où l'on veut faire arriver la fibre. * S'inscrire sur le site : www.lafibreaidememoire.comPour info: Les transferts via le réseau "internet" sont toujours exprimé en Méga Bytes bits, pas en Méga Octet !!
1 Octet = 8 Bytes bitsJ'ai corrigé l'article qui comprenait des erreurs grossières et je ne parle que du problème d'unité.© Le Télégramme - Plus d’information sur
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