Auteur Sujet: telesign  (Lu 2763 fois)

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telesign
« le: 23 juin 2023 à 19:06:19 »
Proximus accusé de profiler la moitié des smartphones de la planète, via sa filiale TeleSign
L’ONG Noyb, menée par l’avocat autrichien Max Schrems et cauchemar des Gafam, a déposé plainte à l’APD. En cause : des traitements massifs de données, «sans base légale», par la filiale américaine de l’opérateur. En vertu du RGPD, ce dernier risque une amende pouvant aller jusqu’à 236 millions d’euros.

La plainte reçue ce vendredi matin dans la boîte aux lettres de l’Autorité de protection des données belge (APD) n’est pas banale. Elle émane de l’ONG Noyb, fondée par Max Schrems. Véritable cauchemar des Gafam, cet avocat activiste autrichien a donné son nom à plusieurs arrêts majeurs de la Cour de justice de l’Union européenne, en vertu desquels les transferts de données entre l’Europe et les Etats-Unis sont désormais interdits. Ce qui a valu quelques milliards d’amendes à des acteurs comme Facebook. Ou mené à l’interdiction de Google Analytics sur le territoire européen.

La cible, cette fois, n’est autre que Proximus.

Tout part d’un article du Soir, le 22 mars 2022. Selon les informations recueillies à l’époque, en interne et auprès d’experts en RGPD (Règlement général de protection des données), faisant état de transferts de données qualifiés « d’archi-boiteux », y compris par les services juridiques de l’opérateur belge. Alerté, le top management de Proximus, aurait choisi malgré tout de faire l’autruche, invoquant, des exceptions au RGPD.

De quoi parle-t-on ? Des transferts de données, massifs, entre la filiale américaine de Proximus, Bics, et une autre filiale, fleuron et vache à lait de l’opérateur, TeleSign. Créé en 1997, Bics est un des leaders du marché international du transport de voix et le premier fournisseur de services de données mobiles au monde. Pour faire court, lorsqu’un client (de Proximus, mais aussi d’une centaine d’autres opérateurs dans le monde) appelle ou envoie un SMS vers ou depuis l’étranger, Bics « transporte » les données d’un opérateur à l’autre. En 2021, Bics avait traité quelque 28 milliards de minutes d’appels internationaux et généré un chiffre d’affaires de 1,65 milliard d’euros.

TeleSign, elle, est une entreprise californienne rachetée en 2017 par Bics, pour 230 millions de dollars. Proximus en est l’unique actionnaire. Son job ? L’identité digitale. Grâce à ses algorithmes, elle permet à des utilisateurs de se connecter, en toute sécurité, aux plus grandes plateformes. C’est la fameuse « double authentification », désormais monnaie courante, qui vous demande de confirmer votre login via un code reçu par SMS. Pour cela, TeleSign traite un certain nombre de données qui lui permettent de fournir un « score de réputation » lorsqu’une personne tente de se connecter à un service en ligne. Concrètement : si votre numéro de téléphone semble douteux et n’obtient pas un bon rating (le bon score), pas question d’entrer. Une façon de protéger tant les utilisateurs que les entreprises des tentatives de fraude. Parmi les clients de TeleSign, on compte huit des dix plus grandes plateformes digitales au monde (comme Microsoft). Son chiffre d’affaires a quadruplé en deux ans, pour atteindre 273 millions d’euros en 2020. Pour viser le milliard en 2026. De quoi, selon l’opérateur belge, valoriser son bébé à 1,3 milliard de dollars en décembre dernier, moment où il envisageait son entrée en bourse (Nasdaq).

Suite aux révélations du Soir, explique Noyb dans sa plainte, plusieurs utilisateurs de services de communications résidant dans différents pays de l’Union européenne ont introduit une demande d’information auprès de leur fournisseur de téléphonie, de BICS et de TeleSign, pour savoir si et à quelles conditions leurs données étaient envoyées et traitées par TeleSign.

Il ressort des réponses reçues que TeleSign recevait bien les données des utilisateurs pour les profiler et leur attribuer un score de réputation. Sauf que, après avoir été sollicités par des utilisateurs curieux de savoir ce qui a été fait de leurs données, il s’avère qu’aucun des opérateurs mobiles n’a inscrit TeleSign comme destinataire ou ne savait que les données de l’utilisateur avaient été envoyées à TeleSign.
5 milliards de numéros de téléphone

L’acte d’accusation est lourd. « Il s’avère donc que des millions d’utilisateurs de service de communication se sont vus profilés par une société américaine avec laquelle ils n’ont jamais eu de contact, dont ils ne connaissaient même pas l’existence, et qui ne les jamais informés de l’existence, de l’objectif et des conditions de ce traitement, alors qu’elle disposait précisément de leurs numéros de téléphone pour ce faire », soutient Noyb dans sa plainte. « TeleSign confirme elle-même vérifier plus de cinq milliards de numéros de téléphone par mois, ce qui représente la moitié des abonnées de téléphonie mobile dans le monde. Vu la part de marché de Bics, il semble même que TeleSign a collecté les données de plus de la moitié des utilisateurs du globe, ce qui génère un revenu considérable, sans base légale et sans les en informer. TeleSign utilise en outre un algorithme pour adopter automatiquement un score sur la base duquel l’accès aux services de ses clients peut être refusé. Il s’agit donc de décisions automatisées illégales au sens du RGPD. Enfin, TeleSign étant soumis aux lois de surveillance américaines, le traitement de ces données est contraire aux règles relatives aux transferts de données édictées par le RGPD, et aux arrêts Schrems I et Schrems II de la Cour de justice. »
Lutte contre la fraude

En vrac, la plainte relève également, « le détournement de finalités des données traitées par Bics » ou « l’illégalité du transfert de données opéré par Bics vers TeleSign aux Etats-Unis ». « Il reste difficile de comprendre avec précision ce que cette société fait exactement avec les données des utilisateurs, où elle les collecte, et avec qui elle les partage. »

A toutes ces questions posées par Noyb à TeleSign, ce dernier invoque « la lutte contre la fraude » comme objectif de ces traitements. C’est une des nombreuses questions que devra éclaircir le Service d’inspection de l’APD. Peut-on recevoir ou utiliser lesdites données de communications électroniques, même à des fins de prévention de fraude ?

En plus d’être condamnée à arrêter le transfert de données vers TeleSign, l’APD belge peut infliger une amende pouvant aller jusqu’à 236 millions d’euros, ce qui représente 4 % du chiffre d’affaires mondial du groupe Proximus, propriétaire de BICS et de TeleSign.

Le porte-parole de Proximus n’était pas joignable au moment d’écrire ces lignes.

Source :https://www.lesoir.be/521326/article/2023-06-23/proximus-accuse-de-profiler-la-moitie-des-smartphones-de-la-planete-sa-filiale


q05

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telesign
« Réponse #1 le: 24 juin 2023 à 05:57:11 »
La plainte (en français):
https://noyb.eu/sites/default/files/2023-06/DRAT%20TELESIGN%20COMPLAINT%20FINAL%20-%20redacted.pdf

Le cours de l'action proximus va sans doute encore en prendre un coup lundi  alors qu'il est déjà au plus bas.
https://www.lecho.be/les-marches/actions/Belgacom.60187045.html
Au cours actuel de 6,85€ le dividende net est de 1,2*0,7(précompte)/6,85=12,2% pour les revenus de 2023 sauf imprévu comme l'affaire telesign. Il sera de 6,1% pour 2024-2025.
« Modifié: 24 juin 2023 à 06:27:08 par q05 »