Il y a une chose qui saute à l'oeil tout de même dans ton argumentaire : protéger les ressources dont on dispose (et dont nous dépendons pour vivre) n'est pas un investissement judicieux, ou du moins n'est pas haut placé sur ta liste de priorités.
Les études et tout le domaine de recherche qu'on possède aujourd'hui sur les sujets biologiques et climatiques n'ont pas de valeur à tes yeux, à priori par scepticisme.
OK, c'est ton avis, pas de souci avec cela.
Je n'ai pas parlé de "sujets biologiques". Quant au fait que les recherches climatiques "n'auraient pas de valeur à mes yeux", c'est une interprétation erronée de ta part et une affirmation gratuite. Je demande simplement une démonstration de la valeur de celles qui sont prises en compte (celles du GIEC), par une confrontation entre les observations quantifiées et leurs prévisions. C'est le minimum quand on prétend qu'il s'agit de science. Les recherches climatiques ont de la valeur, j'espère bien que la climatologie finira par s'imposer comme véritable science, c'est à dire un savoir. Il y a déjà dans le domaine des chercheurs compétents mais eux ne font pas de politique, ce n'est pas au GIEC qu'on les trouve majoritairement.
Il te semble par contre "souhaitable" de développer une "véritable IA". Qu'attends-tu de cette IA ? Que penses-tu qu'elle va nous apporter, et si ton avis est basé sur ce que tu peux observer du domaine aujourd'hui (voire de ce que ses promoteurs racontent), comment juges-tu la véracité de ces prédictions/attentes ? Ou est le scepticisme et que met-on dans la balance pour lui permettre de se développer ?
De l'IA, j'attends des résultats techniques et scientifiques, non biaisés par la politique. Quand on sait que des systèmes experts réussissent déjà en médecine des diagnostics meilleurs que ceux des médecins, je ne vois pas pourquoi elle n'excellerait pas dans le domaine du climat.
Le scepticisme en science, c'est le doute raisonnable : ni gober aveuglément ce qu'un hypothétique consensus institutionnel nous dirait, ni non plus faire à n'en plus finir des objections oiseuses de risques imaginaires contre un projet, sous prétexte que leur inexistence n'aurait pas été démontré (ce qui est d'ailleurs impossible, par définition de l'inexistence).
Comme a dit Henri Poincaré :
"
Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir."
Il y a dans ton discours une opposition totale à toute forme de débat autour de l'utilisation des ressources finies dont on dispose aujourd'hui, et dont on disposera dans les 50-100 dernières années (OK, Musk et sa clique iront probablement coloniser Mars, mais pour les autres 8/10 milliards d'êtres humains, cela ne semble pas réaliste).
Où as-tu vu que je m'opposerais à des "débats" ? Références ? Un débat n'est pas une instance décisionnaire ni un tribunal. Tant que ce n'est pas utilisé politiquement et que toutes les tendances peuvent s'y exprimer, je ne vois vraiment pas pourquoi je m'y opposerais.
Ce à quoi je m'opposerais, c'est à l'économie de ressources dont nous avons besoin aujourd'hui, sous le prétexte d'hypothétiques besoins des générations futures demain.
J'ai été très clair à ce sujet en affirmant que les générations du 19ème siècle ont bien fait d'utiliser le charbon dont elles avaient besoin, sans se préoccuper des générations futures, celles du 20ème, qui ont eu l'intelligence d'inventer et mettre en oeuvre d'autres moyens.
Mais pour qui donc se prend la génération d'aujourd'hui ? Si supérieure que les générations futures ne sauraient se débrouiller sans elle ?
C'est d'une complète inutilité et d'une ridicule fatuité, cette propension à parler pour les générations futures. Et quand il est question d'agir c'est bien pire, c'est contreproductif, puisqu'il faudra pour ça brimer la génération actuelle par des économies aussi inutiles que l'auraient été celles du charbon au 19ème siècle, donc l'empêcher d'atteindre sa propre contribution au progrès.
Chaque génération s'appuie sur les épaules de la précédente. Si nous ne relevons pas la nôtre, la suivante ne peut progresser. Ceux qui parlent au nom des générations futures en sont en fait les saboteurs. En plus chez ceux-là il y aurait du ménage à faire, car s'il existe certainement parmi eux des gens sincères, mais qui se fourvoient, il y en a manifestement beaucoup aussi qui sont dans une pure démarche politicarde.
Ca me rappelle les ultra-libéraux quand je vivais aux US. Seul "le marché" devait pouvoir décider...
Pour ma part je les renvoie dos à dos avec les militants anticapitalistes, ce sont des extrémistes (et avec Trump, on est servi en ce moment !).
Mais je note aussi que nous n'avons aucun exemple politique dans le monde, de société où il fait meilleur vivre que les démocraties occidentales. Il suffit de suivre la direction des flux migratoires.
Et pourtant cela n'empêche pas bien de nos contemporains de ces sociétés, qui en profitent, de cracher dans la soupe. J'ai l'impression que leur but est seulement d'écrouler le capitalisme, sans avoir aucune idée ni aucune proposition réaliste et opérationnelle de quoi mettre à la place, et tout en en profitant comme salarié ou consommateur, l'exemplarité n'étant manifestement pas leur tasse de thé. Les causes écologiques sont le bon prétexte pour essayer de faire capoter l'économie, je vois la plupart des écologistes en vue comme des militants politiques, l'écologie leur servant d'alibi. C'est pour la bonne cause, hein, comment oserait-on s'opposer à eux ?
A ressources finies dans un horizon de temps fini, il faudra faire des arbitrages, et pas uniquement dans les domaines de l'énergie, d'ailleurs. Si l'IA venait vraiment à fonctionner et à automatiser 25% des postes, que ferait-on de ces 25% d'actifs subitement au chômage ?
...
On n'a pas plus besoin de gens à faire un travail qu'une IA peut faire, qu'on avait besoin de sabotiers quand la botte en caoutchouc est arrivée.
Et on ne sait pas ce que l'IA donnera, tant que nous n'aurons pas essayé. Ce sera essayé de toute façon, qu'on le veuille ou non, car tout ce qui est faisable est toujours fait (pour le meilleur ou pour le pire, à trier ensuite).
Contrairement aux ridicules prétentieux qui parlent au nom des générations futures, je fais confiance à l'humanité du futur pour s'adapter et inventer son nouveau mode de vie. D'où vient cette confiance ? D'une philosophie, celle de l'humanisme.
Contrairement à l'air qu'ils se donnent, je ne crois pas un seul instant que ceux qui parlent au nom des générations futures le feraient dans un souci d'humanisme. Pour satisfaire leur ego, pallier leurs propres problèmes existentiels et donner à leur vie une impression d'utilité, là par contre, il y a sûrement à dire. Et sous la manipulation de ceux qui ont instrumentalisé politiquement l'écologie, on a évidemment le risque d'une idéologie dogmatique et totalitaire. C'est déjà commencé, avec entre autres ce despotisme intellectuel récurrent "
puisque nous voulons le bien et la survie de l'humanité, si vous vous opposez à nos mesures, c'est que vous voulez l'éliminer". Ceux qui ne comprennent pas le vice du raisonnement vont faire les bonnes recrues, et sûrement tôt ou tard, les victimes aussi.
https://clintel.org/message-to-the-young-people-present-at-cop26/