Essonne Numérique est la personne morale qui va posséder le réseau de fibre optique et d'ADSL amélioré dans les 124 communes du département de la zone d'intervention publique.
A ce titre, Essonne Numérique a un monopole sur l'infrastructure de fibre optique (et un peu de cuivre) et est éligible aux subventions de l'état pour le dépoiement du très haut débit.
Essonne Numérique n'est pas un opérateur aménageur ni un exploitant de réseau, ce syndicat mixte doit donc déléguer par des procédures de commande publique.
Syndicat mixte car c'est l'association de plusieurs collectivités locales, 1 département et des communautés de communes. L'état a interdit aux communes d'être partie prenante dans le déploiement du très haut débit.
Pour constituer ce syndicat mixte, les communautés de communes couvrant les 124 communes en RIP (un périmètre décidé par le régulateur des télécom, l'ARCEP) ont mis dans leurs statuts la compétence "télécom". C'était vers 2013 ou 2014. Le syndicat mixte a ensuite été créé, je crois en 2016, et il a pu alors commencer un appel d'offres pour choisir un opérateur aménageur. C'est un groupement d'entreprises menées par Sogetrel. Le syndicat mixte est éligible aux subventions de l'état, qui sont bonifiées par la région. Le syndicat mixte est financé par ses adhérents, le département et les Interco.
Une entorse en Essonne: les montées en débit ont été démarrées par le département avant la constitution du syndicat mixte. Mais cela a été régularisé depuis, avec une mise à disposition du patrimoine construit pour cette opération par le département au syndicat. Il y a donc bien eu subvention pour ces montées en débit.
Une fois le réseau construit par Sogetrel et réceptionné par le maître d'ouvrage, le syndicat mixte, il faut le faire fonctionner. Le syndicat mixte a délégué cette exploitation en choisissant, par un appel d'offres, l'opérateur COVAGE.
C'est Covage qui fera les raccordements et les réparations quand quelque chose sera en panne. Un coup de pelleteuse malheureux dans un fourreau parcouru par un câble de fibre optique provoquera une action de Covage pour réparer, dans des délais définis par le contrat de DSP selon des normes de qualité de service définies par le régulateur desz télécoms.
Covage n'est pas un fournisseur d'accès à Internet pour le client final, particulier ou entreprises. Les clients de Covage sont les FAI.
Quand Covage mettre le réseau en service, il faudra que les FAI décident de s'y implanter. Ils n'y sont pas obligés. Pour s'y implanter, ils doivent installer leurs équipements actifs dans les NRO en louant à Covage des emplacements dans des racks. Covage les raccorde au réseau. Le FAI peut alors commercialiser ses offres aux clients finaux.
Le client final qui souhaite adopter une offre fibre d'un FAI présent sur le réseau Covage demande un raccordement à Covage, qui construira ce raccordement, selon un tarif adopté pour tout le périmètre de la DSP. Les raccordements ne seront pas facturés "à la tête du client". Il y a cependant des limites. Une maison à 100m de la rue ou encore 10mètres de fourreaux écrasés entre la maison et la rue, sous une terrasse en béton couverte par du dallage, ce sera au cas par cas.
Covage a déjà proposé aux gestionnaires d'immeubles une convention de cablage intérieur. Voir sur le site d'Essonne Numérique.
Notez que Covage ne peut pas être sollicitée par un client final, tant pour un raccordement que pour une réparation. Tout passera par le FAI. C'est une exigence de la réglementation, héritée d'une directive européenne qui organise le fonctionnement du réseau sur les territoires où l'infrastructure est confiée à un monopole.