En fait, en France on a un énorme producteur d'électricité et quelques petits à côtés, les plus petits doivent vendre directement à EDF et les autres sont bien contrôlés, il n'y a pas d'anarchie ni concurrence au moment de la fourniture, il ne faut pas exagérer, sur le terrain, il n'y a pas de négociation sur les cours intra day, seulement sur la fourniture annuelle globale, au fil des heures, c'est RTE qui décide qui fournit ou pas, le prix étant lissé sur l'année, reste à voir si ça s'applique à la puissance réactive, comme à la puissance active, les deux doivent être régulées et ça n'est pas toujours le cas apparemment.
Si les prix étaient vraiment lissés, et s'il n'y avait pas de négociation intra-day, pourquoi 9 GW de production solaire et éolienne auraient-ils disparu juste au moment où les prix allaient commencer à être négatifs ? Et si, selon Xavier Piechaczyk, c'était bien l'anarchie, RTE n'a pas du tout été prévenu de l'intention de ces producteurs d'arrêter leur production, et c'est bien là tout le problème, voir l'article de Revolution Energétique :
Ce qui a rendu cette perte de production particulièrement problématique, c’est le fait que RTE n’avait reçu aucune information préalable des producteurs éoliens et solaires concernant leur intention de réduire leur production en raison des prix négatifs. Ce premier avril, pas un seul producteur n’avait transmis de programme d’arrêt.D'ailleurs, j'avais noté ce qu'avait dit Xavier Piedcharzyk à ce propos dans son intervention :
Il faudra que l'on change la manière dont les énergies renouvelables s'arrêtent à proximité des prix nuls ou des prix négatifs. Le fait qu'il y ait des installations qui continuent à produire lorsque les prix sont négatifs, c'est pas vraiment raisonnable pour l'optimisation des actifs globalement donc il n'y a aucune remise en cause de la question que les installations de production s'arrêtent au moment où les prix sont nuls voire négatifs, mais la question il ne faut pas que l'on s'arrête tous en même temps.
Parce que le 1er Avril dernier, en quelques minutes, 9 GW de production d'énergie renouvelable se sont arrêtées en quelques minutes sur la réseau français. 9 GW, c'est l'équivalent de 9 tranches de centrales nucléaires. Bon, quand vous exploitez le système électrique, que vous êtes responsable de la fréquence, et que d'un coup d'un seul, en quelques minutes, sans forcément le savoir, puisque les producteurs ne vous ont pas transmis leur programme, heureusement nous faisons nos propres prévisions, y compris météorologiques, pour anticiper tout cela, lorsque vous perdez en quelques minutes 9 GW, vous comprenez aisément qu'il y ait des sauts de fréquence majeurs.Il faut aussi se rappeler que si beaucoup de producteurs EnR bénéficient de l'obligation d'achat par EDF, ou du complément de rémunération, ce sont des contrats qui durent 20 ans, au delà les producteurs sont soumis aux prix du marché. Or les premiers qui se sont lancés il y a plus de 20 ans sortent maintenant de ce dispositif, et n'ont aucun intérêt à payer pour que leur production soit prise sur le réseau.
C'est pourquoi il est prévu un pic du montant total des aides de l'Etat vers 2029, puis une baisse de ces subventions, dits ci-dessous "engagements de l'état'.
De même, en Espagne, si le production varie brutalement en fonction des prix spot, c'est bien qu'au moins une partie des producteurs y sont soumis directement.
Voir rapport de la CRE de Juin dernier sur les "compléments de rémunération et recommandations pour l'avenir" p37 :
https://www.cre.fr/fileadmin/Documents/Rapports_et_etudes/2025/Rapport_Bilan_CR_2025.pdf