OK, ca se tient, même si je ne partage pas cette analyse.
Note qu'on peut faire de la régulation de tension sans centrales synchrones: des bancs de condensateurs et d'inductances suffisent pour cela, car on cherche à générer du courant réactif (capacitif ou inductif en fonction de si on veut augmenter ou diminuer la tension). On peut le faire aussi aisément avec de l'électronique de puissance, mais je me répète la :-)
Alors oui, il y avait moins de centrales nucléaires couplées que d'habitude, mais même si on ne disposait que d'alternateurs pour faire de la régulation de tension, l'hydraulique, dont l'Espagne possède une grande puissance installée, était quant à lui disponible et en service (ou pouvait démarrer très vite, et ce, dès l'apparition des premières oscillations dans la matinée). Des centrales à gaz/fioul auraient pu être couplées également.
Comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises, les capacités du nucléaire sont depuis fortement utilisées, à environ 80%, et pas à 3 sur 7 réacteurs, ce qui fait environ 40%. Ce qui est à mon avis une mesure de précaution pour que le blackout du 28/04 ne se reproduise par défaut de capacités de centrales synchrones.
Les recommandations parlent d'ailleurs de "de mesures techniques visant à renforcer le contrôle de la tension et la protection contre les fluctuations du système.". Et la forte utilisation des centrales nucléaires, même les jours très ensoleillés, en fait partie, même si des considérations politiques empêchent de le dire clairement.
Pour moi, le fait de privilégier du nucléaire dans le mix après ce blackout est surtout une façon de se prémunir d'une crise politique et/ou d'un gros coup de frein au déploiement des ENR.
Le risque est réel: l'extrème droite a fait beaucoup d'avancées récemment, que ce soit en Espagne ou au Portugal. Et que ce soit Vox, Chega ou le RN chez nous, ils sont tous ouvertement anti-ENR et pro-nucléaires, de facon presque totalement idéologique.
Encore une fois, ce n'est que mon interprétation, et je n'aime pas beaucoup discuter politique... sauf que là, vu les soucis autres du gouvernement de Pedro Sanchez, je crois qu'on peut difficilement ignorer cet aspect là.