Le seuil est de 1MWc, pas de 100MWc, à moins que j'ai mal lu. Ca fait une sacrée différence... un gestionnaire de réseau qui ne mesure ou n'a pas de moyen d'agir sur une ferme de 100MWc, c'est de la malfacon à mon sens :-)
Après, ils ont tout de même un compteur de facturation, et je serai surpris si ce compteur n'avait pas un pallier de facturation de 15min au grand max. Ce compteur doit envoyer ses mesures au moins une fois par jour ou semaine, donc ils ont moyen de faire ce que font ENEDIS et RTE aujourd'hui : établir des modèles de production en fonction de la météo locale prévue.
Alors oui, ils ne peuvent pas vérifier en temps réel pour ajuster les réserves, mais ils n'en ont pas forcément besoin : à un instant T, ce qu'un parc ne produit pas et qu'on ne mesure pas en temps réel va se voir comme une conso un peu plus élevée.
Si jamais les producteurs couplés n'injectent pas assez, les moyens de prod qui participent au réglage de fréquence vont commencer à compenser dès -20mHz (49.98 Hz) quasiment instantanément. Ces moyens de prod peuvent être des centrales hydro, des parcs batteries, du fossile et dans une moindre mesure du nucléaire. Il va aussi y avoir soutirage sur les intercos, et ce de facon automatique (c'est la physique qui veut cela).
Si cela ne suffit pas, des réserves automatiques vont se mettre à injecter (chez nous, en moins de 15s dès 49.8Hz pour la FCR et 15min pour la FFR).
Note que cela, ce n'est que pour assurer l'équilibre offre-demande en temps réel. Une fois les données mesurées remontées par les compteurs, on peut établir une facturation exacte et savoir exactement quels producteurs n'ont pas produit et/ou n'ont pas rempli leurs obligations (si ils en ont), et éventuellement leur facturer le coût d'appel des moyens de réserve.
S'il n'y a pas assez de lignes, elles seront forcément en limite de surcharge et lorsque l'une se mettra en sécurité, ben les autres ne pourront pas reprendre la charge. Si l'infra se complète moins vite que les constructions de fermes solaires, bah , c'est marrant comme tout!
Les lignes peuvent être loin de leur point de surcharge et être en sur/sous tension du fait d'un manque de régulation de tension, que ce soit par des producteurs à leur point d'interco ou par d'autres moyens sous contrôle du réseau de transport. On a quelques infos non confirmées par REE pour l'instant (et je tiens à souligner ce point encore une fois) qui pointent vers une mise en sécurité des moyens de prod aussi bien ENR que fossiles du fait d'écarts de tension importants à leur point d'interco.
On peut penser (spéculation de ma part) que REE est dans une situation délicate en tant que gestionnaire du réseau de transport si il n'a pas mis en oeuvre les moyens de régulation de tension nécessaires à éviter un écroulement du système.
Point important : on parle de tension ici, dont la variation est relativement peu liée à l'équilibre offre/demande (ou son déséquilibre, d'ailleurs, qui aurait tendance à faire dériver la fréquence plutôt que la tension).
Mais, en ce qui concerne le solaire, c'est quand même facile de ne plus produire s'il y a une chute de conso, du par exemple à une ligne qui se met en sécurité.
Il y a des rampes à la hausse comme à la baisse pour éviter des effets transitoires importants, mais en effet, un onduleur peut généralement faire 0-100% de sont courant max en ~4ms si il le faut sans effet notable sur sa durée de vie. Ce n'est pas le cas des machines tournantes, et c'est pour cela que les parcs batteries sont bien meilleurs que tout le reste pour fournir des services système.
Je pense que les grid codes vont évoluer pour que les onduleurs solaires et éoliens commencent à réduire leur puissance injectée plus tôt qu'aujourd'hui (50.2Hz), et qu'ils aient l'obligation de faire de la régulation de tension (Q(U) ou P(U), en fonction de l'installation).