Bonsoir à tous, je reprends mon échange sur twitter avec vivien car je vois que ça vous intéresse.
Le covid et en particulier les confinements ont entraîné une baisse de la consommation électrique en France de l'ordre de 30% en avril/mai (en comptant le temps très doux que l'on a eu) et de 5~10% en ce moment. Le pic de 19h a donc été un peu "aplati" car il n'y a que très peu d'entreprises qui fonctionnent à cette heure en ce moment (je pense aux restaurants, bars, discothèque, cinémas, mais aussi les transports type trains par exemple). On a donc un 'pic' de 19h qui arrive au même niveau voire légèrement au dessus de la consommation en journée.
Côté production électrique, comme l'a fait remarquer willemijns les maintenances des centrales ont été décalées, mais aussi le 'burn up rate'. En gros EDF charge une quantité précise de combustible pour qu'il soit épuisé à une date précise, sauf que nous avons bien moins consommé en début d'année que d'habitude. On se retrouve donc a devoir recharger du combustible pendant l'hiver au lieu du printemps.
La fermeture de Fessenheim (décision purement politique sans aucune justification technique/réglementaire/environnementale mais c'est un autre débat) n'aide pas du tout. On a également fermé des centrales au charbon, il ne nous en reste que 4. Cela a du sens du point de vu environnemental et sanitaire mais pour la sécurité d'approvisionnement du réseau c'est problématique. On ferme des capacités pilotables et ce soir les éoliennes ne tournent qu'entre 15 et 20% de leur capacité théorique maximum.
RTE a donc des mécanismes d'effacement sur les gros sites industriels français, très consommateurs d'électricité. Au vu des risques sur le réseau cette année, ce mécanisme a été renforcé avec un doublement des appels d'offres. Il y a d'ailleurs un mécanisme similaire en test chez les particuliers en autorisant RTE a baisser de quelques degrés leur chauffage en cas de tension sur le réseau.