Pour la petite histoire, travaillant pour quelques uns de ces opérateurs "long-haul", je peux vous confirmer que depuis quelques années, la consigne que l'on reçoit et qu'on applique est : discrétion.
Pour cela, on remplace petit à petit les tampon des chambre par des tampon neutres, ou logoté Orange. On choisit également de plus en plus de passer dans des infrastructures non dédiées (typiquement dans le GC Orange), et de choisir de préférence des itinéraires urbains situés sur des accès voirie peut praticable (oui, plus compliqué d'ouvrir une chambre la nuit en plein milieu d'un boulevard). On ne met pas d'étiquette d'identification (autre que le numéro FCI) également, ou alors on logote sur un autre opérateur, bref, on essaye d'embrouiller un maximum les gens qui ne connaissent pas le réseau en détail.
On a également régulièrement des échanges avec les opérateurs de CSU (centre de supervisions urbains) pour les villes équipés de vidéo-protection, pour les sensibiliser à la surveillance de ces chambres.
Enfin, pour limiter l'aspect Humain, on ne donne plus d'indication à nos équipes du client final des câbles qu'on déploie, ils ne savent pas si c'est pour une FTTO ou une liaison long-haul, et pour éviter le vandalisme contre nos propres câbles, on indique parfois que le déploiement est au bénéfice d'un autre opérateur, bref, encore de la restriction d'informations au maximum.
Le désagrément de cette stratégie est qu'on est plus emmerdé par les vendeurs de pizza qui abiment parfois les câbles en tirant leurs distribution FTTH, mais on a identifié des règles d’ingénierie qu'on applique partout et qui fonctionnent bien pour éviter d'être emmerdé (on sature un fourreau avec accord Orange et un très gros câble, qu'on neutralise au ciment si pas suffisant, et on surveille très régulièrement nos mises aux propres dans les chambres).
Cette architecture implique également qu'on pose plus de BPE (boites d'épissurages) car un réseau urbain est plus compliqué à déployer qu'un réseau rural qui va tout droit. Mais on limite au maximum. C'est une configuration qui fonctionne bien pour des liaisons typiquement inférieure à 100 Km entre deux points de régénération.
On va déployer un nouveau câble prochainement sur une distance importante dans notre région pour le compte d'un opérateur Américain. Toutes ces règles ont étés reprises pour ce déploiement qui a une perspective stratégique pour l'Europe également. Le temps du GC dédié n'est pas totalement fini, mais clairement, la stratégie est désormais de réunir le plus possible les infras entre-elles. Autoroutes, pylônes HTA, conduites de gaz, il est généralement plus simple de tout surveiller en même temps, ça disperse moins les ressources en sécurité. C'est donc plus résilient face aux sabotages manuels, mais face à une bombe, ça sera une boucherie.
Enfin bref, il n'y a pas de solution magique, tout ça n'est qu'un pansement à la folie Humaine. La seule vraie solution est de multiplier les parcours. Vu le nombre de projets sur lequel on bosse en ce moment, cet aspect a bien été compris par les opérateurs et diffuseurs de contenu.