Le fait est que beaucoup de clients ne prennent pas le temps de faire un vrai calcul de couts et de rentabilité quand ils choisissent une solution dite "low cost".
Pourtant les règles de calcul pourraient être modélisées :
Prix du serveur par mois + temps de gestion si la machine n'est pas infogérée : 1h / mois minimum pour une maintenance de base x salaire et charges ou équivalence si le client passe du temps sur ce sujet au lieu de gagner de l'argent à faire autre chose
+ Coût du support téléphonique quand il est facturé à 1€ la minute (!)
+ Couts indirects d'une interruption de service de plus de 4h ou de pannes répétées (image vis à vis des clients et partenaires s'il s'agit d'un site web et ou messagerie, perte de chiffre d'affaires dans le cas d'un site marchand,...etc) : s'il y a 10 personnes qui n'ont plus de messagerie pendant 1 journée, combien ça coute en temps perdu ? Qu'un pensent ses propres clients ?
+ Cout de la solution backup sur un site physique différent de celui sur lequel se trouve le serveur (ou cout du temps nécessaire à reconstituer les données si elles sont perdues et pas backupées chaque jour)
Bien entendu les cas sont très différents selon le type de service qui tourne sur le serveur (site e-commerce, messagerie, site web plaquette, intranet de gestion, bureau virtuel...)
Mais le simple fait de se poser ces questions au moment du choix de l'hébergeur peut vous faire voire les choses autrement.
Ex01 : Mr X veut héberger un site web plaquette sur lequel il aura 10 visiteurs par jour au maximum. Aucune importance si le site n'est pas disponible. Il a raison de choisir la solution uniquement sur le critère du prix.
Ex02 : la startup W a un serveur pour avoir son site web et sa messagerie. Elle cherche par ailleurs à lever des fonds auprès d'investisseurs. Pas de chance, le jour ou elle envoie son dossier à une liste de fonds, le serveur tombe en panne. Plus de messagerie ni site web et ca dure...ca dure... Résultat, l'un des fonds qui aurait pu investir 1 million passe à coté du projet...
Ex03 : la société Y utilise un serveur pour une application commerciale. L'application sur laquelle les commerciaux saisissent les bons de commande. Le disque dur crash et le backup, bien qu'il existe date d'une semaine. Il faut que les commerciaux se souviennent et rappellent chaque client pour reconstituer et re saisir les bons de commande...
Ex04 : la société Z a la chance d'être sollicitée par une émission TV qui va parler de ses produits. Elle a un petit site de vente en ligne mais le jour de la diffusion il s'écroule sous la charge. Personne ne l'avait conseillé ou aidé à préparer cette opération. Au final plus de 80% des clients potentiels ne reviendront pas. Chiffre d'affaires perdu : des milliers d'euros.
Si on part du principe que le 100% d'uptime n'existe pas (nulle part), considérer que sur une période de 3 ans vous rencontrerez forcèment un problème.
Ce problème sera d'autant plus important et long à traiter que les mécanismes de sécurité sont limités...en augmentant donc proportionnellement les pertes indirectes.
Au final si on est sur un serveur à 50€ / mois x 36 = 1800€
+ 1h de maintenance / mois valorisée 15€ x 36 soit 540€
+ 2 appels par trimestre en moyenne à 10€ soit 240€
+ un incident grave de plus de 4h ayant entrainé un cout indirect de 10 000€
Total réel : 12 580 € (+ stress)
Serveur identique infogéré chez un hébergeur qui apporte des garanties prouvées et contractuelles (SLA) : 300€ / mois x 36 = 10800€
+ un ou plusieurs incidents traités rapidement ou couverts par la garantie de sorte que le coût indirect est nul (+ tranquillité d'esprit)
Total réel : 10 800€
Ces chiffres sont bien entendu à calculer au cas par cas et il se peut, comme je le dit aussi clairement, qu'une solution low cost soit vraiment plus économique, mais l'expérience montre que cette réflexion préalable est nécessaire pour bien choisir.
Il est aussi possible de "jouer" en prenant en compte ce risque de perte et en espérant qu'il n'arrive jamais. Ce qui peut être le cas d'ailleurs.
C'est une approche de joueur de casino mais statistiquement le casino gagne plus souvent que ses clients