Auteur Sujet: Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) par Hammett  (Lu 243761 fois)

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Hammett

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Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) par Hammett
« le: 28 février 2014 à 16:16:06 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°75

Bouygues Telecom
Lors du lancement de sa nouvelle offre à 20€, Bouygues Telecom a annoncé vouloir atteindre 20 % de part de marché dans le fixe, soit 5 millions de clients, contre 2 millions actuellement. Bien sur, Bouygues se donne quelques années pour atteindre cet objectif.

Selon Oddo Securities, si l'opérateur parvient à recruter 100.000 à 150.000 abonnés bruts supplèmentaires par an, pour atteindre 250.000 à 300.000 recrutements, ce sera déjà un exploit (Les Echos, 27/02).
Mais même 300 000 il va falloir aller les chercher ! Globalement l'année 2013 devrait se terminer entre  850 000 et 900 000 nouveaux clients, contre 1,168 000 millions en 2012. Bouygues devra donc vraiment surperformer. Quant à atteindre 5 millions de clients, c’est un objectif lointain. Bouygues vient de dépasser 2 millions de clients à fin 2013, alors qu'il s’est lancé dans le fixe en 2008 et que depuis le nombre de nouveaux clients ne cessent de diminuer d’année en année.
 
Free (sans Alice) a gagné 712 000 nouveaux (515 000 avec Alice) clients en 2012 avec son offre mobile. Cette année, Iliad devrait faire au grand maximum 300 000 nouveaux clients.
Pour parvenir à atteindre ses objectifs, Bouygues va devoir en mettre un sacré coup et compter que la concurrence reste inerte pendant quelques trimestres. 

Un rappel sur les gains globaux depuis deux ans.
Bouygues Telecom 2013 : 167 000, 2012 : 324 000.
SFR 2013 : 170 000, 2012 : 33 000.
Orange 2013 (9 premiers mois) : 153 000 2012 : 296 000.
Iliad (Free + Alice) 2013 (9 premiers mois) : 216 000, 2012 : 515 000.

Enfin Olivier Roussat le pédégé de Bouygues Telecom est intervenu sur Bfmtv pour préciser sa stratégie de reconquête. Celle-ci se fera "majoritairement chez SFR, un petit peu moins chez Orange et nous irons les chercher chez Free.".
L’objectif de faire la guerre à Free serait-t-il déjà oublié ? Mais faire la guerre à Free en allant piquer des clients chez un opérateur que Bouygues souhaite acheter est assez subtil, voir même machiavélique (trop ?) ... 

Rachat de SFR
Numericable, Bouygues, Free sont les candidats déclarés à un rachat de SFR. Mais les implications anti-concurrentielles vont jouer un rôle primordial. Petit rappel.
 
En décembre 2012, Bruno Lassere avait accordé une interviex au quotidien Le Figaro. Alors que la vente de SFR était déjà évoquée, et alors que Free avait déjà envisager de racheter SFR, le président de l’Autorité De La Concurrence déclarait : "Il est clair que certaines configurations de rapprochement se heurteraient à un refus net de notre part, même avec des remèdes. Elles seraient strictement impossibles. Nous veillerons à maintenir la concurrence (...) Ces derniers mois, des scénarios de rapprochement entre SFR et Numericable, mais aussi SFR et Free ou SFR et Bouygues ont été évoqués. En France, il n'y a pas eu de refus de concentrations depuis Coca-Cola en 1999. Durant le même temps, il y a eu 54 refus en Allemagne (...) Donc, si on nous présente des concentrations impossibles, nous n'hésiterons pas à dire non".

Propos réaffirmés lors d’une interview au quotidien Le Monde (27/02): "Saisis d'un dossier de fusion entre opérateurs mobiles, nous pouvons dire “non” ou “oui mais”. Sans a priori. Mais ce sont des dossiers complexes qui impliquent des sociétés cotées et qui demanderont un examen minutieux" Comme il y a 15 mois, pour un mariage entre Free et SFR, ce serait encore non car "Cela aurait précipité le retour vers un duopole, qui n'est pas l'optimum concurrentiel."

Sauf changement de contexte et à moins de se délester du segment fixe et/ou mobile, il sera très compliqué pour Bouygues et Free de devenir le nouveau propriétaire de SFR. Pour Numericable, cela devrait être plus simple, car avec 170 000 clients en téléphonie mobile, il ne pèse rien sur le marché et avec 4,1% du marché sur le segment du fixe, une fusion avec SFR ne remettrait pas en cause la concurrence.

Si un rapprochement entre SFR et Numericable devait se faire, l’Autorité De La Concurrence examinerait très sérieusement les implications concurrentielles et au minimum Numericable serait peut être obligé d’ouvrir un peu plus son réseau de fibre optique.

Hammett

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PIF
« Réponse #1 le: 01 mars 2014 à 08:24:00 »
Quelques chiffres sur Canal+ et CanalSat.

L’ensemble des activités Canal+ (Canal+, CanalSat, CanalPlay) a perdu 185 000 abonnements (Particuliers et professionnels) en 2013 dont 26 000 pour les seuls particuliers.  Si l’on retire CanalPlay qui progresse de 174 000 clients pour atteindre 330 000 clients à fin 2013, c’est une perte de 360 000 pour l’ensemble Canal+/CanalSat. Selon Les Echos (26/02), CanalSat aurait perdu 200 000 abonnés et Canal+ 160 000.

Bfmtv (25/02) publie un récapitulatif sur le portefeuille de Canal+, CanalSat et CanalPlay en France métropolitaine (les chiffres sont exprimés en milliers).
La crise économique, la concurrence de beIn Sports, de la TNT expliquent ces résultats. L’arrivée de Netflix pourrait à terme tailler des croupières à Canal+. Mais Canal+ devrait avoir les moyens économiques de répondre, suite au recentrage de Vivendi - son actionnaire à 100% - sur l’activité média/contenu. 

L’Historique
- Abonnements individuels et professionnels (en milliers)
fin 2008 : 9.639
fin 2009 : 9.569
fin 2010 : 9.722
fin 2012 : 9.719
fin 2013 : 9.534
 
- Abonnés individuels
fin 2008 : 6.397
fin 2009 : 6.184
fin 2010 : 6.154
fin 2012 : 6.117
fin 2013 : 6.091

Cela vient confirmer une information publiée par BfmTv (10/2013), CanalSat aurait perdu 260 000 abonnés en deux ans et demi. La même chaine (08/2013) avait estimé à 350 000 la perte de clients du groupe Canal+ entre juin 2012 et juin 2013.

Le couplage
Il serait intéressant de connaitre le nombre d’abonnés (individuels et professionnels) à Canal+ et à CanalSat, ainsi que ceux qui sont abonnés aux deux bouquets. 
A fin 2010, le couplage (un client peut avoir un abonnement Canal+ et CanalSat) représentait 33% des abonnés individuels Le Monde (11/2010).

Combien pour Canal+ ? Combien pour CanalSat ? 
BfmTv (10/2013) donnait quelques chiffres : à mi-juin 2013, le bouquet comptait 3,890 000 abonnés dont 2,640 000 via le satellite, 800 000 via l’ADSL et 450 000 via la TNT. Si l’on considère que c’est un chiffre qui regroupe les abonnements individuels et professionnels, en proportion (63,9%) les abonnements individuels représentent 2,485 000 millions d’abonnés pour soit 3,606 000 des 6,091 000 abonnés individuels pour Canal+.   

Aller un peu de transparence Canal+ !!!

vivien

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PIF
« Réponse #2 le: 13 mars 2014 à 08:37:36 »
Pour compléter ton analyse, voici le comparatif du churn Numericable avec le churn K-Net :

Taux de résiliation (churn)—abonnés individuels en 2012 ...... Numericable : 18,6 % >> K-net en 2013 : 6%
Taux de résiliation abonné pro en 2012 ....................... Numericable : 25,3 % >> K-net en 2013 : 1%


Une bonne remarque concernant les résultat Numericable de K-Net: Je n'ai pas souvenir qu'orange inclus les abonnés adsl de free dans sont nombre d'abonnés,  c'est pourtant ce que fait NC en incluant les abonnés Bouygues. Plutôt que d'annoncer la guerre des prix sur les abonnés adsl, Martin Bouygues devrait annoncer un plan de migration des abonnés câble au FTTH pour voir s'effondrer le court de NC et de Altice et voir partir en fumée l'offre de rachat de NC sur SFR.

Source pour Numericable :
(cliquez sur la miniature ci-dessous - le document est au format PDF)

Hammett

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« Réponse #3 le: 13 mars 2014 à 10:28:28 »
Dans les chiffres publiés, Numericable donne le détail au niveau du CA et des abonnés. Ensuite, c'est à ceux qui reprennent l'info de fouiller un peu, c'est quand même pas compliqué.   

Pour la migration de Bouygues : encore faut-il que les clients soient d'accord pour migrer et en pus tu sais bien que ce n'est pas simple de passer au FTTH....Même si on veut, la démarche est quand même plus longue. Donc si Bouygues fat cette annonce, cela risque de se retourner contre lui.
Avec NC, pas de travaux chez toi, pas d'assemblé de copro, etc...
 
Orange ne cumule pas les abonnés adsl de la concurrence en général. Par contre la location de la ligne rentre dans la CA. 

Merci pour tes chiffres.  ;)
Il faudrait ceux de Free, SFR et Bouygues (qui ne publient rien) et d(Orange (qui publie pour le mobile). 

Hammett

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« Réponse #4 le: 15 mars 2014 à 08:23:55 »
Quelques réactions après le choix de Vivendi de rentrer en négociations exclusives avec Numericable.

Numericable
"L'avenir commence aujourd'hui (...) Ensemble, nous créerons un champion national et européen du Très haut débit fixe et mobile". Le plus dur commence : développer le nouvel ensemble et respecter les promesses...

SFR
Cela "constitue un projet industriel cohérent et solide et présente un intérêt stratégique évident lié à la complèmentarité entre Numericable et SFR (...) Nous pouvons déjà entrevoir une intégration plus simple qu’avec d’autres projets que nous avions envisagés." La fusion avec Bouygues aurait certainement conduit à des doublons de postes, de boutiques. Numericable est-ce un moindre mal ? Mais, le nouveau groupe devra aussi rembourser la dette et ne devrait pas forcement être moteur sur le mobile et le fixe.

Bouygues Telecom
"La vie continue. Bouygues est revenu au centre du jeu avec son offre et aura un rôle clé à jouer sur le marché des télécoms dans les mois et les années à venir".
Bouygues va souffrir, il devait faire les poches de Free en étant agressif sur le fixe, mais aura-il les moyens de ses ambitions ?
Au rythme actuel, au niveau du CA, Free aura dépassé Bouygues avant la fin de l'année et cela devrait être le cas également au niveau des clients sur le mobile. L'accord de mutualisation engagé avec SFR sera-t-il poursuivit ? La seule solution est de s'intégrer un peu plus au nouvel SFR, sinon quelqu'un (Free ou un étranger) viendra ramasser les miettes.

Orange
Cela pose un problème de "position concurrentielle déséquilibrée" car cela "ferait naître un acteur disposant d'un réseau mobile et d'une boucle locale très haut débit (câble) non régulée, bénéficiant d'un avantage structurel en termes de coûts et d'un accès à des contenus dont les opérateurs ne bénéficient pas"
Cela "pourrait créer une position concurrentielle déséquilibrée car elle comporte une accumulation d'alliances octroyant des avantages non reproductibles à ce nouvel ensemble d'abord sur le mobile (mutualisation Bouygues/SFR), puis sur le fixe (avantage câblo-opérateur + position SFR) et enfin sur les contenus"
Nul doute que ces points seront examinés par l'Autorité De La Concurrence, l'ARCEP et le CSA.

Enfin cela "peser un risque sur le plan très haut débit" car le nouvel ensemble "devra en permanence arbitrer entre FTTH (fibre optique jusqu'au domicile, NDLR) et réseau câblé et (...) ces arbitrage ne devraient pas se faire au bénéfice du FTTH"
C'est effectivement à craindre. Mais si Numericable est obligé de dégrouper son réseau, Orange pourra faire des offres également et utiliser la totalité des technologies.

Free
"Ce projet n’étant plus à l’ordre du jour, nous en restons à notre stratégie d’origine qui est de développer nous-mêmes nos infrastructures(...) nul doute que d’autres opportunités se présenteront dans les prochains mois pour Iliad"
Iliad espère peut-être pousser son avantage et attendre que Bouygues Telecom rende les armes. En attendant l'accord signé avec Bouygues est caduc et Free se retrouve à construire son propre réseau et à racheter des bouts de fréquences disponibles.

vivien

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PIF
« Réponse #5 le: 15 mars 2014 à 10:46:31 »
Je suis en phase :
- Free est handicapé sur le mobile, par son réseau qui est naissant d'une part, mais surtout par le manque de fréquence 3g et l’absence de fréquences 4g 800 Mhz.

- Bouygues Telecom a une petite moité de clients fixe sur les réseaux SFR - Numericable. Il est impératif que l’année 2014 soit un franc sucés commercial sur le fixe.

Il semble évident que les deux acteurs vont voir si il existe une opportunité de se louer mutuellement le réseaux / fréquences qu'il manque mais un accord reste assez hypothétique vu les différents des deux acteurs. Ils ont toutefois montré avec cette vente de SFR qu'ils étaient prêt a aller au-delà des différents pour construire une offre commune gagnant-gagnant.

Hammett

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PIF
« Réponse #6 le: 27 mars 2014 à 08:10:39 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°78

NUMERICABLE
Le pédégé de Numericable a détaillé son projet pour SFR. L'objectif est de passer de 25 à 45 % sur le marché fixe résidentiel (là où il y du très haut débit) et de 20 à 30 % sur le marché fixe des entreprises en fusionnant Completel (9% du marché) et SFR Business (11% du marché), là Orange réalise 70% du marché.
 
SFR devrait acheter moins d’ADSL à Orange et renégocier l’accord l'accord conclu entre SFR et Orange pour le co-déploiement et le co-investissement dans la fibre optique en zone moyennement dense. Autrement dit, Numericable ne veut plus faire de la fibre là où il y a déjà du câble, et pourrait proposer à Orange de co-investir dans son câble.

Reste à savoir ce que deviendront les partenariats existants avec Bouygues : la mutualisation du réseau mobile signée entre Bouygues et SFR, le contrat de MVNO 3G avec Bouygues, la location du réseau pour les offres très haut débit de Bouygues. Logiquement ce qui permet de réduire la facture devrait être conservé.
 
Bouygues n'a rien annoncé de son coté, sachant que coté mobile le nouvel ensemble passerait devant Orange avec 41,8% du marché contre 36,5%, coté fixe il ne péserait que 29,2% contre 40,6% pour Orange. 

Source : Les Echos (17/03)

VIRGIN MOBILE A VENDRE ?
C’est ce révèle un article du Figaro. L’actionnaire Virgin Mobile  réfléchit à l’avenir du premier Mnvo en France. Cela pourrait passer par «une vente, un rapprochement avec un autre opérateur virtuel ou une mise en Bourse. ». L’arrivée de Free Mobile a engendré une baissé du prépayé et par ricochet à ceux qui étaient sur ce segment les Mvno !

L'hypothèse n'est pas nouvelle : une "étude" annonçait que le rachat de Virgin Mobile par Orange aurait du sens. Virgin serait valorisé 250 millions d'euros par Oddo (La Tribune, 30/01). Et les premières rumeurs datent d'avril 2012 (La Tribune, 04/2012). Hier comme aujourd'hui, le prix du client Virgin est estimé à environ 150€... 

A fin décembre 2013, Virgin Mobile revendique 1,689 000 clients. 353 000 (20,9%) sont des clients en prépayés 1,337 000 (79,1%) sont des clients abonnés.
Par rapport à mars 2013, c’est une perte de 39 000 clients. A cette date, 365 000 (21,1%) étaient des clients en prépayés et 1,364 000 (78,9%) étaient des clients abonnés.
Sur 12 mois, c’est une perte de 111 000 clients, soit une baisse de 6%, dont 67 000 clients en post-payés (ou forfaits).

Selon les chiffre de l’ARCEP arrêtés à fin décembre 2013, 8,073 000 millions de clients ont souscrit à un service mobile auprès d’un Mvno (tableau 2.2), soit une hausse 202 000 (+5,2), contre une hausse de 15 000 (+0,2%) pour le T3, de 151 000 (1,9%) sur le T2, de 27 000 (+0,4%) au T1 2013 et de 73 000 (0,9%) au T3 2012. Les Mvno représentent  10,9% du marché total de ce trimestre contre 10,8% du marché total sur le T2,  de 10,9% au T1, et de 10,9% au T4 2012 !     

CONSOLIDATION EN ESPAGNE
La consolidation des télécoms est également à l’œuvre en Espagne. Vodafone vient d’acquérir le principal câblo-opérateur Ono pour 7,2 milliards. Ono compte 1,9 million de clients et son réseau est raccordé à 7 millions de ménages en Espagne. Vodafone estime les synergies à 2 milliards en matière de coûts et à 1 milliard en matière de revenus. L’opération pourrait faire réagir Orange qui est le troisième opérateur en Espagne. Après un refus de l’actionnaire TeliasSonéra de vendre Yoigo, Orange pourrait chercher à acheter un autre opérateur Jazztel qui est le troisième opérateur en téléphonie fixe et quatrième en ADSL permettrait à Orange de se renforcer sur ces segments. Toutefois le prix est cher et laisserait Orange troisième opérateur en Espagne.

Source : Les Echos (17/03).

Hammett

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PIF
« Réponse #7 le: 03 avril 2014 à 08:06:02 »
Lors d’une interview au quotidien Les Echos  (24/03), Stéphane Richard - le pédégé d’Orange - est revenu sur le rachat de SFR et la consolidation du marché en Europe.

Rachat de SFR
Pour lui, un rachat par Numericable pourrait forcer Bouygues à revoir son partenariat avec le nouveau groupe sur le très haut débit ou sur le partage du réseau mobile et pour lui : "Orange a rétabli un dialogue de qualité avec Bouygues depuis quelques mois. Nous pourrions renforcer ce dialogue dans cette hypothèse."
 
Dans l’hypothèse d’un rachat par Numericable, il demande la régulation du réseau de Numericable, mais également la possibilité d’avoir accès aux mêmes chaines tv du groupe Canal+. Mais pour lui : "Cette transaction ne règle en effet pas le problème du mobile en France et ne permet pas au secteur de trouver un nouvel équilibre. Maintenant, avec le montant de dettes que l’ensemble combiné aurait à supporter, je ne pense pas qu’ils aient les moyens de se lancer dans une nouvelle guerre des prix."
Si c’est Bouygues qui rachète, le nouvel ensemble passerait devant Orange en parts de marché, mais : "Ce serait un excellent lièvre pour nous. D’autant que la fusion serait longue et difficile. Pendant cette période, Orange sera le point stable du marché."

Un attelage SFR/Bouygues  permettrait également à Orange d’avoir une position d’outsider et d'espérer d’avoir un peu plus les mains libres au niveau régulation,
Ensuite, les précédentes fusions (Club Internet par Neuf/SFR, Alice par Free et Darty par Bouygues) ont démontré que 1+1 ne faisait pas deux. Mais là aussi, rien n’est automatique. 

Consolidation en Europe
Il ne voit pas venir des opérateurs américains, chinois car ils sont trop occupés par leurs propres marchés : "Pour moi, c’est un peu un mythe, l’arrivée des opérateurs étrangers en Europe".
Par contre Orange participera au mouvement en Europe : " a consolidation fait partie des chantiers auxquels on s’attaquera dans les cinq années à venir (...) [la consolidation]  touchera le secteur du mobile mais prendra aussi la forme de la convergence entre le fixe et le mobile. Orange y participera. Il y a des pays en Europe où l’on ne fait que du mobile pour l’instant, et où il faudra nécessairement que l’on bouge."   

C’est un changement de cap, car depuis son arrivée à la tête d’Orange, Stéphane Richard était plutôt prudent en vendant des positions jugées non-stratégiques comme Orange en Autriche, en Suisse ou au Portugal. Une acquisition en Europe vaut-elle vraiment le coup/coût ?   

Rapprochement avec Deutsche Telekom
Ce n’est pas un non catégorique, c’est juste un non technique : "Aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies car il y a un déséquilibre des poids respectifs. S’il y avait un mariage, il devrait se faire entre égaux. Notez tout de même que la filiale américaine T-Mobile pèse le quart du chiffre d’affaires de Deutsche Telekom. Peut-être reparlera-t-on de ce sujet si Deutsche Telekom se retire du marché américain et devient un pur acteur européen.

Ce serait un feuilleton encore plus prenant que celui du rachat de SFR. Le Pacs actuel devrait plutôt être approfondit, afin que les clients bénéficient des synergies au niveau européen ou au moins là ou les deux marques sont présentes.

Hammett

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« Réponse #8 le: 04 avril 2014 à 08:32:42 »
C'est aujourd'hui que Vivendi doit donner une réponse sur la vente de SFR. Il y a trois semaines, Vivendi est rentré en négociations exclusives avec Numericable et l'opérateur fait figure de favori, mais depuis Bouygues n'est pas resté inerte et a fait monter la pression.
Les offres sont connues plus ou moins officiellement. Le quotidien Les Echos du jour propose une synthèse financière.   



Reste que les contraintes réglementaires sont plus lourdes avec une reprise par Bouygues Telecom. Bouygues et Numericable ont promis de ne pas licencier pendant trois ans.

Hammett

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« Réponse #9 le: 04 avril 2014 à 19:45:06 »
Selon La Tribune, Numericable aurait 2 chances sur 3 de remporter la mise et de racheter SFR. Numericable a relevé son offre d'1 milliard.
Si cela se confirme, les recours judiciaires ne devraient pas manquer.

A suivre.

Hammett

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PIF
« Réponse #10 le: 04 avril 2014 à 21:18:20 »
Vivendi n'a pas tranché et se donne le week-end afin de poursuivre l'examen des offres.

Hammett

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« Réponse #11 le: 05 avril 2014 à 16:32:57 »
Alea Jacta est, Numericable est le nouveau propriétaire de SFR. C'est Vivendi qui l'annonce dans un communiqué.

Pour Vivendi il assure : "la qualité du projet industriel, la pérennité de l’emploi, les risques les moins élevés en matière de concurrence et La valorisation pour Vivendi. Le communiqué assure que Vivendi va : "recevoir 13,5 milliards d’euros à la réalisation de l’opération ainsi qu’un complèment éventuel de prix de 750 millions d’euros, puis de pouvoir céder ultérieurement sa participation de 20 %. L’ensemble devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d’euros."

Le nouvel ensemble devrait peser pour un peu plus de 25% du marché sur le haut et très haut débit, et devenir le deuxième opérateur du pays. C'est une défaite pour Bouygues, qui devra trouver les moyens de rebondir en cherchant une alliance soit avec le nouveau groupe, soit avec Free.

Même si les recours juridiques devraient être nombreux, le paysage de l'internet français va s'en trouver profondèment modifié