La guerre des contenus (droits tv du sport, films, séries) que se livrent les opérateurs est en train de gagner progressivement le monde de la presse ou chacun cherche à offrir dans son offre premium un accès à un kiosque numérique avec des offres gratuites ou quasi gratuite de journaux, à l’image du streaming musical comme Deezer ou Spotify.
La presse dans les forfaits Le dernier en date est Canal+ qui propose depuis le 31 mars, une offre avec le Kiosk. Là aussi un crédit mensuel est proposé en fonction du niveau d’abonnement : de 10 quotidiens et magazines à 25 pour les clients de la formule « intégrale ».
Cela vient s’ajouter à SFR Presse (propriétaire d’un groupe de presse) lancé en avril 2016 avec les journaux du groupe Altice, auxquels se sont rajoutés quelques titres. Orange de son côté propose une offre à 10€ (avec une promotion de 1€ pendant 6 mois) en partenariat avec le kiosque ePresse, mais Orange ne donne pas de chiffres sur les usages. Bouygues réfléchit de son coté à un lancement d’une offre.
Quelques chiffresMi-février, SFR donnait le chiffre de 100 000 téléchargements par jour pour 65 titres présents au catalogue. Plus concrètement, Libération est à un peu moins de 10 000 exemplaires par jour, L’Express à un peu moins de 20 000 par semaine, Le Parisien, 8000 par jour, Le Journal du Dimanche, 18 000 par semaine.
Par contre, toute la presse ne rentre pas dans ce modèle de vente.
Le Monde (27/03) indiquait que des magazines comme Le Point, So Foot refusaient d’y participer. Le Point refusant l’aumône de 10% du prix facial par téléchargement versée par SFR, mais : "
des quotidiens comme Le Parisien ou Libération peuvent donc tirer de SFR Presse environ 1 million d’euros de revenus par an, selon une estimation approximative, un hebdo comme L’Express environ 375 000 euros.".
Un avenir pour la presse ?Se pose la question du prix de la presse : celle-ci peut-elle est considérée comme gratuite, alors que l’information de qualité à un prix ! Accessoirement, se pose le problème de savoir si SFR profite du système afin de ne payer une TVA réduite sur la presse.
Mais au final, cela va-t-il permettre aux journaux de gagner de nouveaux lecteurs ? Depuis Bien avant le passage au numérique, la presse souffre lourdement en kiosque avec des ventes qui chutent et un lectorat qui vieillit et un passage au numérique ne fait que commencer. Ce système peut-il être un moyen de relancer le lectorat et d’assurer un modèle économique aux journaux ?
Pour les opérateurs, cela peut être un plus, car pour un lecteur, ce type d’offre est une source certaine d’économies.