Pourquoi les habitants éligibles à la fibre sont encore peu à avoir souscrit à une offre
Malgré le déploiement de la fibre optique depuis fin 2017, avec une ouverture des services le 7 juin 2018, les habitants du Dunois sont encore peu à avoir souscrit à une offre. On vous explique pourquoi.
Porté par le syndicat Berry numérique, le déploiement de la fibre optique dans trois communes (Dun-sur-Auron, Cogny et Chalivoy-Milon) de la communauté de communes du Dunois s'est concrétisé par l'ouverture des services, le 7 juin. Malgré cette avancée majeure pour l'attractivité du territoire, habitants et professionnels du territoire sont encore peu nombreux à avoir souscrit à une offre.
1. Le poids des gros opérateurs
La principale raison vient du manque de notoriété des cinq premiers fournisseurs d'accès Internet à s'être installés sur le réseau de Berry numérique. "Dans les zones rurales, les premiers opérateurs qui arrivent sont les plus petits et donc les plus rapides, explique Pascal Bourdillon, directeur de Berry numérique. Ainsi, Nordnet, Ozone, K-Net, Coriolis Telecom et la Fibre vidéo futur sont moins connus que les grands opérateurs que sont Bouygues, SFR, Free et Orange."
Ces opérateurs sont souvent installés depuis plusieurs décennies dans les foyers du Dunois qui peinent à s'en éloigner. "C'est une problématique un peu générationnelle, confie Patrick Barnier, président de Berry numérique. Aujourd'hui, les jeunes sont très mobiles et passent facilement d'un opérateur à l'autre. Mais les anciennes générations sont un peu moins à l'aise et trouvent davantage traumatisant de changer de fournisseur d'accès."
2. La méconnaissance des offres actuelles
"Ceux qui pensent que les petits opérateurs sont plus chers, c’est faux, explique, chiffres à l'appui, Pascal Bourdillon. Les offres des cinq opérateurs actuellement présents dans le Dunois sont tout à fait compétitives. Les tarifs sont raisonnables et accessibles."
"Il s’agit d’une réelle méconnaissance", renchérit Patrick Barnier, président de Berry numérique.Les offres des cinq opérateurs actuellement présents dans le Dunois sont tout à fait compétitives.
Pascal Bourdillon (Directeur de Berry numérique)
Pour Pascal Bourdillon, les clients n’ont "pas grand intérêt à attendre" les grands fournisseurs d’accès. "Les gens ne paieront pas moins chers à leur arrivée. Ils peuvent aussi débuter avec un petit opérateur et changer le jour où leur fournisseur d’accès traditionnel s’installe. Le réseau étant le même, il n’y aura pas d’intervention technique à faire, seulement à changer de box."
3. Un taux de pénétration lent
L’arrivée récente de la fibre peut également expliquer son faible taux de pénétration actuel. "En général, ce taux est de 10 % au bout de dix-huit à vingt-quatre mois, chiffre Pascal Bourdillon. Pour le Dunois, cela représenterait environ 250 clients sur les quelques 2.500 foyers éligibles à la fibre."
"Cela va monter crescendo, assure Louis Cosyns, président de la CDC du Dunois. Il y a encore de la communication à faire. Je pense aussi que la fermeture des lignes fixes, en octobre, et donc le passage par les boxes incitera au développement et gommera les idées reçues."
Pour les habitants du Dunois qui souhaitent tout de même attendre les gros fournisseurs d'accès, Pascal Bourdillon et Patrick Barnier parlent d'une arrivée de Bouygues "d'ici la fin de l'année". SFR et Free devraient suivre. "Nous espérons d’ici un an, la balle est dans leur camp, avance le directeur de Berry numérique. En toute logique, Orange sera le dernier à s’installer."
En effet, à l’inverse des autres opérateurs qui louent déjà le réseau cuivre, Orange possède son propre réseau. En s’installant sur la fibre optique du Dunois, propriété de Berry numérique, l’opérateur devra mettre la main au porte-monnaie. "Orange n’a donc aucun intérêt à louer notre réseau, sauf s’il perd des clients, explique Pascal Bourdillon. Plus vite l’opérateur perdra des clients, plus vite il s’installera."Source :
Le Berry Républicain