Le score de la France s'est amélioré d'une place en 2018, comparé à 2017. (on est à la 32ème place sur 180)
Pour chaque pays, tu as un descriptif.
Voici celui de la France :
Une haine croissante contre les journalistes
L’année 2018 a vu le nombre des attaques et des pressions contre les médias d’information et contre les journalistes croître dangereusement. Insultés, menacés, agressés, voire blessés par des manifestants ou par les balles de défense des forces de l’ordre, des journalistes ont été confrontés pendant le mouvement des Gilets jaunes en novembre 2018 à un niveau de violence inédit en France. Mécontents de la couverture du mouvement, certains groupes de Gilets jaunes ont cherché à bloquer des imprimeries pour empêcher la distribution de médias.
Adoptée en juin 2018, la loi sur le secret des affaires a prévu une exception journalistique. Néanmoins, dans l'enquête des "Implants files", des journalistes se sont vus refuser l'accès à des documents. Le groupe Bolloré a multiplié les procédures judiciaires abusives, dites « procédures bâillons » - quitte à les abandonner en cours de route - et en a fait une mesure de rétorsion automatique contre les journalistes d'investigation dès lors qu'étaient évoquées publiquement certaines de ses activités.
Si la critique des médias est toujours légitime, elle a parfois été supplantée par la mise en cause haineuse du travail des médias d’information (mediabashing) de la part de personnalités politiques. En témoignent les propos irresponsables tenus à plusieurs reprises par le leader de la France insoumise à l’égard des journalistes. En France aussi, les journalistes n’échappent pas au harcèlement en ligne et deviennent une cible privilégiée des trolls en tout genre dissimulés derrière leurs écrans et leurs pseudos.
Pour lutter contre la désinformation massive et délibérée en période électorale, le gouvernement a fait voter une loi sur les « manipulations de l'information ». Certains mécanismes comme le référé judiciaire ont été largement critiqués car extrêmement difficiles à mettre en pratique, et le cas échéant contre-productifs.
Voici le descriptif du pays qui as le plus reculé : - 33 places en 2018 vs 2017 : La République centrafricaine (112ème place en 2018)
Trois journalistes étrangers assassinés
Alors que le pays peine à sortir des violences de la guerre civile, marquée par le pillage et la destruction de radios, les attaques contre les médias se poursuivent, et la sécurité des journalistes, pris en étau entre les différentes factions en guerre, demeure précaire. Quatre ans après l’assassinat de la journaliste française Camille Lepage, trois journalistes russes ont été assassinés en juillet 2018. Alors que ces reporters d’investigation étaient venus enquêter sur la présence de mercenaires de leur pays en RCA, de nombreux éléments troublants discréditent la thèse du mobile crapuleux retenue par les autorités. L’absence de progrès et l’opacité des enquêtes russe et centrafricaine ont conduit RSF a demander l’ouverture d’une enquête internationale indépendante. Dans un pays où la majorité du territoire échappe au contrôle de l’Etat, les autorités ont de plus en plus de mal à tolérer la critique. Les journalistes qui interviewent les différents protagonistes du conflit sont régulièrement traités d’espions ou de complices des bandes armées.Très vulnérable et sous influence, la presse écrite se résume souvent à des éditoriaux, des rumeurs ou des campagnes de calomnies. Dans un paysage médiatique sinistré par des années de conflit, Radio Ndeke Luka, soutenue par la fondation suisse Hirondelle, est l’un des très rares médias à diffuser une information respectueuse des faits et des sources. Le Conseil national de la communication n’est, quant à lui, pas en mesure de jouer son rôle de régulateur.
Voici le descriptif d pays qui as le plus avancé : L’Éthiopie qui a gagné en une année pas moins de 40 places : (mais reste à la 150ème place)
Vent de liberté pour les médias
Après avoir été située pendant des années dans la dernière partie du Classement mondial de la liberté de la presse, l'Ethiopie effectue une progression spectaculaire à la faveur d'un changement de pouvoir. Depuis sa prise de fonction en avril 2018, le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed a permis la libération de plusieurs journalistes et blogueurs. Pour la première fois depuis plus de 10 ans, aucun professionnel de l'information ne se trouvait en prison dans le pays à la fin de l'année 2018. Les nouvelles autorités ont également débloqué plus de 200 sites d'information et de blogs, bannis depuis des années, et autorisé des télévisions en exil à travailler librement dans le pays. Une commission chargée de réformer les lois répressives contre la presse, dont la loi antiterroriste de 2009, largement utilisée pour placer les journalistes en détention, a été mise sur pied. Mais la réforme de ce cadre légal très répressif tarde à se concrétiser, et des coupures internet ponctuelles sont encore régulièrement enregistrées, ce qui rend la couverture de certains événements et le contact avec les sources difficiles pour les journalistes.
Enfin la Corée du Nord n'a plus la dernière place du classement, sauvée par le Turkménistan qui descend de 2 places à la 180ème et dernière place :
Un « trou noir de l’information » toujours plus profond
Au Turkménistan, l’ensemble des médias est contrôlé par l’État et les rares internautes n’ont accès qu’à une version ultra-censurée du Web. Mais cela ne suffit pas au président Gourbangouly Berdymoukhammedov, alias « Père protecteur » : la répression contre les derniers correspondants clandestins de médias en exil ne cesse de s’intensifier. Ces dernières années, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés, torturés, agressés ou contraints de mettre un terme à leurs activités, conduisant des rédactions à privilégier le recours ponctuel à des journalistes citoyens. Sous prétexte « d’embellir les villes », les autorités relancent régulièrement leur campagne d’éradication des antennes paraboliques, privant la population de l’un des derniers accès à une information non contrôlée. La nouvelle loi sur l’audiovisuel autorise théoriquement les chaînes privées… à condition qu’elles promeuvent elles aussi une « image positive du Turkménistan ». En 2018, les Nations unies ont officiellement reconnu l’État turkmène responsable de la mort en détention de la journaliste Ogoulsapar Mouradova, victime de mauvais traitements douze ans plus tôt.