Telegram, l’application au cœur du trafic d’esclaves de l’organisation Etat islamiqueEnquête Un marché tentaculaire d’otages yézidis, hébergé sur le réseau social de Pavel Durov, s’est développé en toute impunité à travers le « califat », de 2014 jusqu’à sa chute en 2019. Aux charges visant déjà, en France, le sulfureux patron de Telegram, pourrait s’ajouter celle de complicité de crimes contre l’humanité.
A travers les rues désertes parsemées de carcasses de voitures calcinées, une vieille berline fonce en direction des monts Sinjar, dont l’imposante silhouette déchire l’horizon, aux confins nord-ouest de l’Irak. A l’arrière du véhicule, une fillette yézidie de 5 ans vient d’être arrachée aux griffes de l’organisation Etat islamique (EI), au terme d’une opération d’exfiltration qui aura duré près d’une semaine. Ce début de mois de juillet 2016 marque pour la petite Imane (le nom a été changé) la fin d’un calvaire de deux ans.
Rescapée des massacres perpétrés le 3 août 2014 par l’EI contre les yézidis sur leurs terres ancestrales, elle a été capturée et réduite en esclavage par les hommes en noir. D’abord à Mossoul, capitale irakienne du « califat » proclamé par Abou Bakr Al-Baghdadi, où la petite fille est mise à prix à 6 000 dollars (5 460 euros de l’époque), puis dans le bastion syrien de l’EI à Rakka, où elle est proposée à 4 000 dollars le 22 juin 2016.
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/11/telegram-l-application-au-c-ur-du-trafic-d-esclaves-de-l-organisation-etat-islamique_6349315_3210.htmlRapport édifiant sur les crimes sexuels commis contre les yézidis par les recrues étrangères – notamment françaises – de l’EI.
https://www.fidh.org/IMG/pdf/irak723francweb.pdf